Abstract
Si l’existence d’une _sociologie du temps_ a pu être discutée pour des raisons historiques et épistémologiques, en revanche la _sociologie des temps sociaux_ représente un domaine aujourd’hui bien délimité, dont les arguments sont traités comme des hypothèses sans cesse mises à l’épreuve du terrain. Apparu en France au milieu du xx e siècle avec la création du Centre d’Études Sociologiques (1946-1968), ce champ de recherche s’est constitué sur la base deux principes : un paradigme, celui de la _multiplicité temporelle_ déjà énoncée par Halbwachs mais formalisée un peu plus tard par Gurvitch, et une méthode reposant sur le _travail de particularisation_ qui fut recommandée à partir des années 1980 par Grossin_. _La recherche sociologique sur les temps sociaux s’est d’abord occupée de la sphère du travail (Friedmann, Naville) et des loisirs (Dumazedier) avant de s’appliquer aux autres temps de la vie quotidienne (Grossin), en particulier ceux qui caractérisent les activités domestiques et la vie...