Abstract
Cet article compare les modèles explicatifs en architecturologie et en philosophie analytique de l’action, l’une et l’autre postulant l’existence d’actions finalisées. Cette similitude pose la question de l’identité des échelles de référence et des raisons d’agir. On montre que les échelles sont un sous-ensemble des raisons d’agir. Ce résultat a deux conséquences : 1. Le pouvoir explicatif des raisons d’agir est supérieur à celui des échelles de référence. 2. Raisons d’agir et échelles de référence ont un intérêt pour l’explication ex post du travail de conception. D’où l’orientation de l’« opératoire pur » défendue ici, qui consiste à abandonner les raisons d’agir aux concepteurs pour se concentrer sur la description des opérations de conception par des schèmes d’action.
This paper compares the explanatory models in architecturology and analytic philosophy of action that both postulate the existence of willful actions. This likeness questions to what extent architectural reference scales are identical to reasons-to-act. It is shown that the scales are a subset of the reasons-to-act, and this result has two effects : 1. The reasons-to-act have greater explanatory power than the reference scales. 2. Reasons-to-act and reference scales are helpful for the ex post explanation of the design work. Hence the position of « dynamic design » advocated here, which involves abandoning the reasons-to-act to the designers and focusing on the description of design operations through action schemes.