Abstract
La notion de conversion est omniprésente dans les études socio-historiques consacrées au soufisme, courant mystique de l’islam, dans le monde occidental. A tel point que le terme figure en permanence dans nos propres notes de recherche sur la genèse des mouvements soufis en Europe occidentale au début du XXe siècle. Pourtant, sa mention dans les archives des groupes étudiés est rare et parfois volontairement décriée ou dissimulée. Comment expliquer le caractère systématique de son usage? Loin de n’être qu’une erreur d’approche, l’analyse de phénomènes de conversions peut au contraire affiner la manière de concevoir la notion d’entre-deux qui met en rapport deux univers : l’islam et l’Occident.