Abstract
Le but de cette étude est de démontrer que Columelle, un agronome romain, nous restitue un texte d’Héraclite inconnu par ailleurs. Ce témoignage nous conduit à réfuter les interprétations moraliste et relativiste du « pur » et de l’« impur » et à proposer une nouvelle interprétation, physiologique, de la conception héraclitéenne du « propre » et du « sale ». Columelle permet ainsi de mieux connaître la théorie d’Héraclite et de la distinguer de celle de Démocrite : en identifiant et en opposant les cochons et les poules, d’une part, la boue et la poussière, d’autre part, Héraclite nous a fourni une double illustration, à la fois physique et logique, de l’unité des contraires.