Diogène n° 283-284 (3-4):102-111 (
2025)
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Abstract
Derrière ce titre en apparence compliqué, il s’agit de revenir sur le projet de philosopher dans une langue africaine, le mooré du Burkina Faso, initié depuis une dizaine d’années maintenant par l’auteur du présent propos. Le projet a déjà suscité plusieurs publications. Il semble bien amorcé et inspire des chercheurs africains de différents pays. Il est légitime de commencer à s’interroger sur la portée de l’innovation qu’il entraîne. Si une hypothèse pessimiste pousse à le réduire à une traduction de concepts véhiculés dans des textes en langues européennes, une autre, plus optimiste, décèle en lui la possibilité de provoquer un renouvellement du discours philosophique à partir du continent africain. Si elle se confirme, l’hypothèse optimiste pourrait attirer des changements significatifs dans la vie intellectuelle africaine à partir d’une valorisation des langues africaines adossées à la philosophie. La contribution de la philosophie à l’évolution des sociétés africaines devrait mieux s’affirmer avec la promotion des langues africaines.