Abstract
Cet article adopte un point de vue anthropologique pour explorer la place des individus affectés par des déficiences corporelles au sein de notre société, en s’appuyant sur une ethnographie du handi surf. En examinant ces dynamiques entre trois niveaux d’analyse : le corps, la nature et le monde, il vise à comprendre la transformation d’un corps meurtri « endormi » à un corps marin qui s’éveille à travers le contact avec la nature. Dans une perspective d’écologie corporelle, ce texte propose une alternative au principe normatif qui enferme les individus dans la catégorie de « personne handicapée ». En mettant l’accent sur les capacités et sur les sensorialités maritimes, qui fondent l’identité « surfeur.se », il présentera de quelle façon l’expérience de l’immersion dans l’océan offre une autre possibilité : celle d’être au cœur du cosmos non plus dans ses limitations, mais bien dans ses capacités.