Abstract
Cette contribution tente d'interroger les enjeux de l'usage de la référence à Descartes dans l'œuvre de Lyotard. Partant du constat que la référence prend ici la forme de lectures successives, très différentes du point de vue du style comme du point de vue du type de démonstration qu'elles viennent appuyer, on se propose de distinguer trois temps significatifs : -celui d'une lecture d'inspiration phénoménologique, mais également d'emblée critique vis-à-vis des présupposés ou des méthodes mises en œuvre par ces approches ; -celui d'une lecture résolument ouverte aux mises en perspectives linguistiques, psychanalytiques et historiques ; -celui, enfin, d'une lecture qui s'arrête sur la « phrase » par laquelle se trouve « présenté » le je du Cogito, comme « destinateur désigné », et qui s'arrête sur les conditions de validité d'une thèse portant sur l'existence d'un tel « désigné ». Cette diversité d'approches pose elle-même le problème de l'unité ou de la « permanence » du « Descartes » auquel elles se réfèrent, en même temps que du statut de la référence à Descartes dans la philosophie contemporaine.