Abstract
Le projet d’une «cosmologie philosophique» que Fink formule dans ses écrits de l’après-guerre est animé par l’exigence de «penser le monde lui-même». Je me propose de faire ressortir l’originalité de ce programme philosophique à travers un examen critique de deux conceptions du monde concurrentes. Ainsi, j’explicite les critiques que Fink adresse à la compréhension du monde comme «totalité de l’étant», centrale pour la tradition métaphysique, et à l’entente existentiale comme «horizon de la praxis humaine», déterminante pour l’ontologie fondamentale de Heidegger. Au terme de cette enquête, il apparaît que la conception finkéenne du monde comme «processus d’individuation» représente une voie singulière, située par-delà l’alternative entre un concept chosique et un concept existential de monde.