Abstract
L’ornement n’existe pas en soi, il est ontologiquement dépendant d’une réalité (artistique ou non) antérieure à lui – mais de nombreux ornements sont détachables de leur support. La secondarité de l’ornement explique sa propension à pulluler. L’ornement entretient ainsi avec l’œuvre ornée un rapport ambigu : il tend à l’affaiblir (par sa prolifération) non moins qu’à la construire (par le liant ou l’éclat qu’il lui donne). En musique et dans l’art oratoire notamment, l’ornement est essentiel. Dans tous les cas, l’ornement vise à présenter l’œuvre ; dans certains cas même, l’ornement vaut pour lui-même, comme pure jubilation de la vie et « manifestation de soi » sans destinataire.