Abstract
Les contraintes phonotactiques positives correspondent aux séquences de phonèmes autorisées dans une langue et les contraintes négatives, à celles qui leur sont interdites. Cet article tente de préciser le statut de ces contraintes dans la phonologie cognitive. La linguistique cognitive présuppose que les langues sont des systèmes symboliques. Dans ce cadre, il n’est pas évident que les locuteurs disposentdes structures mnésiques des unités non-sémantiques telles que les phonèmes ou la phonotactique. Aussi, les cognitivistes se fondent sur l’idée que les langues émergent en fonction de leur utilisation. En conséquence, les contraintes pour ce qui ne se dit pas n’ont pas de place dans la linguistique cognitive. Néanmoins, Schatzman et Kager ont démontré que dans des conditions expérimentales, les sujets sont capables, parmi une serie de mots inventés, de rejeter plus rapidement ceux qui vont à l’encontre des contraintes phonotactiques que ceux qui sont en conformité avec eux. Je vais proposer ici que cette capacité est le résultat de l’interaction des connaissances procédurales et schématiques des séquences permises et d’un lexique auditif. Si un locuteur connait les contraintes positives, il connait aussi les contraintes négatives, toutes les deux sans contraintes abstraites.