Abstract
Cet article examine la politique autrichienne en matière de handicap concernant le travail protégé dans le cadre des lois régionales sur le handicap. L’analyse s’appuie sur le modèles paternaliste, libertaire et socio-relationnel, trois modèles théoriques des relations de service social dans le triangle des prestataires de services, des acteurs de l’État et de la personne concernée. À travers ce prisme, une analyse approfondie du contenu des lois, des règlements et des rapports de suivi a été réalisée. Cet article souligne que les perspectives paternalistes et dis/ableist sur les personnes handicapées prédominent dans les lois fédérales sur le handicap, tandis qu’il n’y a qu’une faible présence des services de soutien qui fournissent l’éducation et les compétences pour un travail en désinstitutionalisation ou qui soutiennent les mesures d’emploi sur le marché du travail ouvert. La plupart des services d’aide concernent des emplois à vie avec de l’argent de poche, sans droits à l’emploi, dans des marchés du travail de substitution ségrégués. Les résultats montrent que, bien que la législation contient souvent une rhétorique progressiste promettant une plus grande autodétermination et une meilleure inclusion, il s’agit surtout d’une tentative des politiques d’austérité de masquer l’absence d’un soutien véritablement centré sur la personne pour obtenir un emploi rémunéré sur le marché du travail régulier. Ainsi, le système juridique crée une vulnérabilité inutile, c’est-à-dire pathogène, pour les personnes handicapées.