Abstract
L'auteur a voulu montrer par cet article que dans la philosophie sartrienne il existe une antinomie entre l'ontologie de la liberté d'une part et la description de la facticité d'autre part. La première partie de l'exposé décrit les idées maîtresses concernant la liberté. En se pénétrant de ces idées, on se rend compte de plus en plus de se trouver devant une dialectique du quitte ou double : la liberté est totale ou elle n'est pas du tout. La réflexion profonde sur cette description plutôt formelle nous arrête devant la difficulté majeure de toute philosophie sartrienne : Pouvons-nous donner encore un sens à la libération, qui sans aucun doute est la grande préoccupation de la dite philosophie ? La réponse à cette question ne saura-t-être donnée qu'après avoir examiné le rôle de la facticité. Aussi la deuxième partie de l'article donne-t-elle les éléments essentiels de la fonction que remplit la facticité dans cette philosophie. Nous y découvrirons une description concrète et riche de la facticité, mais la conception extrémiste de la liberté n'admet pas de rapport cohérent entre les deux aspects de la réalité humaine. La conscience est un absolu se reposant sur soi-même et la facticité n'est qu'un tremplin servant à maintenir la conscience comme liberté absolue sans réciprocité réelle avec la facticité. Au fond nous nous trouvons devant une réédition du dualisme cartésien qui remplace les idées de l'âme et du corps par l'idée d'une liberté explosive et d'une facticité ne jouant qu'un rôle secondaire