La « spiritualité moderne » commence à se dessiner comme une réalité nouvelle et distincte, au moins en partie, de la « religiosité classique ». Cet article examine les études récentes en psychologie de la religion qui permettent de trouver des convergences et des divergences entre spiritualité moderne et religiosité classique, non seulement au niveau des représentations que les gens se font de ces deux réalités et de l’importance qu’ils y attribuent, mais aussi au niveau des besoins et (...) structures cognitifs, besoins affectifs et relationnels, valeurs, traits de personnalité et styles d’identité qui leur sont associés. Dans la discussion, ces constatations sont ré-examinées à la lumière des théories psychologiques du religieux. (shrink)

Agustín Colombo Aux yeux de Foucault, la spiritualité évoque une instance de modification des individus. De ce fait, elle garde une parenté intime avec la manière dont il conçoit les dynamiques de transformation et de constitution de la subjectivité. Mais qu’est-ce que Foucault veut dire lorsqu’il affirme que la spiritualité implique une modification de soi? Et comment construit-il cette approche de la spiritualité? Notre hypothèse est que la conception foucaldienne de la spiritualité s’inspire de l’approche de (...) l’expérience élaborée par Georges Bataille tout en la modifiant : pour Foucault, l’expérience n’est pas une instance passive de supplice ou d’extase, mais elle se définit par l’action de l’individu. Cette différence radicale entre la passivité et l’action devient plus claire lorsque nous contrastons la mystique, référence de Bataille pour penser l’expérience, et l’ascèse, activité spirituelle par excellence selon Foucault. Ainsi, nous mettons en évidence le fait que chez le dernier Foucault, la réflexion sur la spiritualité suppose une problématisation de l’action et de l’activité qui constitue une coordonnée clé pour comprendre la manière dont il conçoit la mise en pratique de la liberté. (shrink)

Résumé L'association pour l'étude du fait religieux a tenu en juin 1975, à l'université de Genève, son premier colloque. Thème général: société, religion et spiritualité. Objectif: d'une part, essayer de distinguer les aspects social et spirituel de la religion et, de l'autre, promouvoir une discussion interdisciplinaire entre spécialistes d'approches différentes. Ce numéro 76/4 de DIALECTICA contient le texte des exposés qui ont introduit le colloque.Summary The Association for the study of the religious fact held its first symposium in June (...) 1975 at the University of Geneva. The general theme was society, religion and spirituality. The aims were on the one hand, to distinguish between the social and spiritual aspects of religion and, on the other, to encourage an interdisciplinary discussion between specialists with different points of view. The present number 76/4 of DIALECTICA contains the text of the expositions which were presented at the beginning of the symposium.Zusammenfassung Die Gesellschaft zur Erforschung des Religiösen führte im Juni 1975 an der Universität Genf ihr erstes Kolloquium durch. Das allgemeine Thema lautete: Gesellschaft, Religion und Spiritualität. Die Zielsetzung bestand darin, einerseits den gesellschaftlichen und geistlichen Aspekt der Religion zu unterscheiden suchen und andererseits eine interdisziplinare Diskussion zwischen Spezialisten verschiedener Fachgebiete zu fördern. Die vorliegende Ausgabe 76/4 von DIALECTICA enthält den Wortlaut der Einfiihrüngsreferate dieses Kolloquiums. (shrink)

RésuméA partir d'une présentation du mouvement pentecôtiste, l'auteur indique par divers exemples comment une religion de la conversion et de la rupture, même dans ses signes et dans ses rites les plus négateurs de la société ambiante, se nourrit de l'humus socio‐culturel qu'elle conteste. L'auteur défend ainsi la thèse selon laquelle la religion est à la fois, et de manière inextricable, un phénomène spirituel et un phénomène social.SummaryStarting from a representation of the Pentecostal movement, the author gives various examples of (...) how a religion based on conversion and break with the surrounding society, even in its symbols and most denying rites, feeds on the socio‐cultural humus which it repudiates. The author thus defends the thesis that religion is, simultaneously and inextricably a spiritual and a social phenomenon.ZusammenfassungDer Verfasser, ausgehend von einer Darstellung der Pfingstbewegung, zeigt anhand verschiedener Beispiele, wie eine Religion der Bekehrung und des Bruches selbst in den Zeichen und Riten, welche die sie umgebende Gesellschaft am stärksten ablehnen, auf dem sozio‐kulturellen Boden wächst, den sie verneint. Auf diese Weise erhärtet der Verfasser die These, wonach die Religion untrennbar ein geistliches und gesell‐schaftliches Phänomen ist. (shrink)

Jean-Louis Vieillard-Baron | : La recherche pour déterminer ce qu’est une spiritualité philosophique s’appuie sur les oeuvres de Bergson et de Lavelle. Il y a une sensibilité aux choses de l’âme dans cette spiritualité qui n’est pas spécifiquement religieuse. La réalisation personnelle d’une vocation est au coeur de toute spiritualité philosophique, en tant qu’elle est la vie spirituelle d’un homme parmi d’autres hommes. Le spiritualisme est la philosophie qui intègre en elle la demande d’une vie spirituelle. | (...) : This attempt to determine the nature of a philosophical spirituality is based on the works of Bergson and Lavelle. There is sensitiveness to matters of the soul in that spirituality which is not specifically religious. The personal realization of a vocation is at the heart of any philosophical spirituality in so far as it is the spiritual life of a man amongst other men. Spiritualism is the philosophy which integrates within itself the demand for a spiritual life. (shrink)

Le syndicalisme féminin chrétien représente un mouvement original dans le paysage syndical français de l’entre-deux-guerres. Pratiquant la non‑mixité, les organisations féminines ont favorisé l’émergence de militantes dont l’action a marqué le mouvement syndical chrétien. Leur engagement est vécu comme un apostolat social au service d’un idéal. Elles n’hésitent pas à proclamer haut et fort leur foi et à intégrer, dans l’action syndicale, les manifestations sensibles de la culture catholique. La mise en œuvre de ces discours et de ces pratiques forge (...) leur engagement autour de l’affirmation d’une foi militante, dans le cadre particulier de l’organisation syndicale. (shrink)

ans cette étude nous allons dégager les traits les plus significatifs de la notion de spiritualité en France et en Allemagne. Cette notion ne prend pas partout la même signification, mais elle occupe partout le haut dans la hiérarchie des valeurs. Cerner précisément et caractériser les différences dans la compréhension formelle de la spiritualité, c’est définir concrètement un idéal, entrevoir le secret le plus intime de la personne individuelle ou collective.

Note de présentation du Dictionnaire de Spiritualité, ascétique et mystique, doctrine et histoire dont les premiers volumes ont été édités en 1937 et qui s'achève avec les tables publiées en 1995.

La génération des Lubac, Fessard, Daniélou et autres jésuites français auxquels s'associa Balthasar - ce qu'on a appelé indûment l'école de Fourvière - était unie par une commune volonté: sortir des impasses où une apologétique néo-scolastique inspirée par Suarez avait enfermé la pensée catholique et rouvrir un dialogue avec le monde en affrontant ses questions de l'intérieur. Il leur fallait pour cela, retrouver le lien intime de la théologie et de la spiritualité, recentrant la raison et la vie sur (...) le Christ, vérité ultime de l'homme. Maréchal et surtout le philosophe Blondel avaient frayé la voie de ce renouveau. Aux questions d'actualité auxquelles ils s'attelèrent: l'engagement politique du catholique, l'athéisme anti-chrétien ou la prédestination, ces hommes, si différents l'un de l'autre, tâchèrent de donner des réponses puisées aux sources de la Tradition bi-millénaire de l'Église. C'est leur vie même qu'ils mirent dans leurs paroles - au risque de la perdre, comme ce fut le cas du P. de Montcheuil. (shrink)

Peut-on entrevoir des liens fructueux entre la psychologie positive et la spiritualité en contexte psychothérapeutique? La thématique de cet ouvrage intéressera des chercheuses et des chercheurs, des cliniciens et des cliniciennes, des étudiantes et des étudiants des domaines de la psychothérapie et de la relation d’aide, ainsi que toute personne soucieuse de mieux comprendre la complexité de l’être humain. Tout au long de ce collectif, la lectrice ou le lecteur trouvera une pensée tissée serrée, sous forme parfois d’essais théoriques, (...) de réflexions issues d’observations cliniques, de recherches empiriques (réalisées ou en cours), de réflexions basées sur l’expérience professionnelle ou de recension critique de la documentation scientifique. Dix auteurs et auteures oeuvrant en tant que psychologues cliniciens ou cliniciennes, psychothérapeutes, intervenants ou intervenantes dans le domaine de la relation d’aide, et dont plusieurs sont également professeurs et chercheurs, ou professeures et chercheuses dans des universités ontariennes ou québécoises, présentent leurs réflexions originales, en solo ou en collaboration. Ce sont Christian R. Bellehumeur, André Belzile, Cynthia Bilodeau, Alexandre Brien, Laure-Marie Carignan, Stéphanie Larrue, Buuma M. Maisha, Judith Malette, Lucie Mandeville et Lise Séguin. (shrink)

L'anthropologie récente et le développement de la primatologie convergent pour abolir la frontière moderne entre nature et culture. Les réticences ne manquent pas cependant. L'histoire des sciences a montré les comparaisons abusives entre les primates d'une part et les primitifs, les enfants et les civilisations préhistoriques d'autre part. Il n'est pas facile d'accepter l'animalité de l'homme moderne sans s'approcher de la barbarie. Un demi-siècle après le Singe nu, cette animalité se résume souvent à la biologie. Cet Essai post-animal s'intéresse au (...) contraire à ce qu'il y a de plus éloigné du biologique : l'art et la spiritualité. C'est un livre dense, volontiers ironique et qui se débarrasse d'idées trop faciles à répéter : l'exception humaine et la double nature de l'humanité. S'inspirant de sources aussi variées qu'érudites, ce livre démontre au contraire que le goût du beau et de l'abstrait s'inscrit dans une continuité évolutionnaire, sans réductionnisme. (shrink)

Muriel Briançon | : Afin d’éclairer le sens de la religiosité de la philosophie de Lévinas et d’écarter le soupçon d’une soumission de celle-ci à des dogmes ou à des croyances incompatibles avec un principe de laïcité, notre contribution vise à clarifier le sens de son projet général. L’intention lévinassienne, ambitieuse et visionnaire, consiste en l’explicitation philosophique, métaéthique et phénoménologique, de l’idée cartésienne de l’Infini, transcendance non idolâtrique surgissant de la relation humaine. Cette quête philosophique de l’extrême conscience suppose un (...) athéisme ou du moins une mise en question de l’idolâtrie, du sacré et des dogmes. Cette spiritualité laïque universelle réalisée dans un judaïsme repensé conduit à des questions philosophiques essentielles et à un changement paradigmatique. | : To enlighten the sense of the religiosity of the Lévinas’ philosophy and rule out the suspicion of a submission of this one in dogmae or in incompatible faiths with a principle of secularism, our contribution aims at clarifying the sense of its general project. The Lévinas’ intention, ambitious and visionary, consists of the philosophic explicitation, métaéthique and phenomenological, of the Cartesian idea of Infinity, the not idolatrous transcendence appearing from the human relation. This philosophic quest of the extreme consciousness supposes an atheism or at least a questioning of the idolization, the sacred and the dogmae. This universal laic spirituality realized in a rethought Judaism leads to essential philosophic questions and to paradigmatic change. (shrink)

Musique, âme sonore.--Musique et matière.--Les chaines brisées.--La musique contre la poésie.--De l'inspiration au mysticisme musical.--Théoriciens, esthéticiens, philosophes.--La musique et la société.

W. James rappelle que l’homme est un tout qui ne peut être réduit à une de ses composantes, qu’elle soit physique ou psychique, et qu’il vaut par sa propre expérience, soulignant de la sorte la singularité de tout humain capable d’apprécier sa propre existence. Dans ce contexte, la dimension spirituelle y est présentée comme une dimension fondamentale de l’humain lui apportant les forces nécessaires pour porter la vie, particulièrement en situation d’épreuve. Invitant à respecter le « mystère » de l’humain (...) en refusant d’enfermer l’expérience spirituelle dans une nomination particulière, il invite à le reconnaître dans l’expérience, que nous relisons ici au prisme de l’expérience du soin et de l’accompagnement. (shrink)

Résumé: Fruit du colloque "Spiritualité japonaise - Perceptions et représentations, entre tradition et occidentalisation" organisé par les Universités Libre de Bruxelles et Catholique de Louvain, cet ouvrage propose des recherches en philosophie de la religion sur le Japon comparativement à l’Occident.

De nos jours, les sociétés mandatent fortement la médecine, par des législations variées – sédation, euthanasie, aide médicale à mourir –, pour construire la fin de vie d'autrui à sa demande. L'éthique se trouve de plus en plus sollicitée dans les pratiques soignantes. Mais quelle éthique? Une accumulation de principes? Une éthique réduite à la seule normativité juridique, à un protocole? S'efforçant de réfléchir à quoi se trouvent aujourd'hui confrontés les professionnels s'ils deviennent, dans les faits, les "gardiens" du sens (...) de l'existence de celui, celle qui n'en peut plus, peut-on se contenter de la seule raison pour déployer la signification d'une action? S'il importe de rendre compte en raison des motifs d'une décision, d'un acte, ces derniers s'inscrivent aussi dans un registre plus large, celui de la spiritualité. C'est la voie qu'explore cet ouvrage : comment faire habiter ensemble l'éthique et la spiritualité pour penser la demande et les modalités de réponse à la construction contemporaine du mourir? (shrink)

This paper offers an interpretative presentation of Duns Scotus’ notion of intellect, as it is delineated in his treatise entitled De Spiritualitate et Immortalitate Animae Humanae. Duns Scotus’ theory is gradually formed through his critical examination of the Aristotelian views which are presented in De Anima and Metaphysics.Duns Scotus accepts the Aristotelian definition of the soul, according to which the soul knows and thinks through its intellective power, and he claims that the intellective soul is the proper form of man. (...) However, he is opposed to Aristotle’s theory concerning the imperishability of the intellect, holding that since the intellect is the form of the perishable composite, it cannot exist apart from the composite. Furthermore, adopting the Aristotelian view that only human beings have two cognitive powers, the senses and the intellect, Duns Scotus shows the supremacy of the intellect compared to the senses. He distinguishes intellectual knowledge from sense knowledge by designating their functions and objects. Intellectual knowledge is an immaterial and non organic act in contradistinction to sense knowledge, which is a material and organic act; the intellect perceives abstract objects whereas the senses grasp particular objects. Although Duns Scotus proves that intellectual knowledge is superior to sense knowledge, he recognizes the contribution of the senses in acquiring knowledge inasmuch as he holds that the intellect understands only when it is rotated to the outside world: the intellect knows the universal by perceiving the intellectual images through the medium of imagination (phantasia), which modifies sense images to intellectual images (phantasms). Therefore, for Duns Scotus, knowledge would be impossible without cooperation between the intellect and the senses. (shrink)

La série d’articles écrits par Michel Foucault sur le soulèvement iranien de 1978 a été l’objet de vives polémiques. L’analyse sérieuse et attentive d’un tel corpus montre pourtant l’intérêt qui est le sien tant sur le plan historique que conceptuel. C’est sur la notion de « spiritualité politique », certainement la plus importante des articles, que nous nous arrêterons tout particulièrement ici. Nous tenterons d’abord de comprendre pourquoi, comment et contre quoi une telle notion a émergé dans l’entreprise de (...) description de l’événement. Nous verrons ensuite les pistes et hypothèses qu’elle ouvre aujourd’hui, tant pour la recherche proprement foucaldienne que pour les recherches d’ordre théologico-politique. (shrink)

Nicolas Pujol | : L’auteur montre, à partir d’une analyse critique de la catégorie de « sacré », que le modèle d’intégration de la spiritualité à l’hôpital proposé par Kenneth I. Pargament véhicule des normativités qui peuvent générer des tensions éthiques sur le plan de la clinique. Cet article rappelle qu’une catégorie comme celle de « spiritualité » doit demeurer un outil opérationnel qui participe à la connaissance du monde, et que, pour cela, elle doit sans cesse faire (...) l’objet de questions et d’évaluation de la part de ceux et celles qui l’utilisent. | : The author of the article proposes a critical analysis of the way in which Kenneth I. Pargament approaches the concept of “sacred” to define “spirituality” in the medical context. It shows how his definition of “spirituality” using the concept of “sacred” potentially creates ethical tensions in the hospital. “Spirituality” has to remain an “operational tool” and must always be examined before being used by care professionals. (shrink)

Théologiens et philosophes chrétiens ont souvent minimisé, voire occulté, la dimension d'amour du judaïsme en l'assimilant à un pur légalisme. Cette thèse imprègne encore les mentalités modernes, fussent-elles déchristianisées. Ce livre n'est toutefois pas apologétique ; il se propose d'aborder la gravité de l'amour dans la philosophie et la spiritualité juives sans s'adapter au cadre théorique chrétien. Les penseurs juifs ont en effet profondément médité eux-mêmes la complexité théologique, spirituelle, morale et émotionnelle de l'amour. Le choix des questions abordées (...) relève de leur caractère impérieux face aux simplifications outrancières qui s'imposent de nos jours en matière de religion. La référence à des philosophes de périodes historiques différentes et à de grands commentateurs spirituels permet de poursuivre le dialogue avec eux et non de le clore. Il ne s'agit pas d'élaborer une thèse définitive sur l'amour de Dieu et du prochain dans le judaïsme, mais de se demander ce que sa gravité – son poids, son centre – signifie pour ceux qui désirent en témoigner. (shrink)