A un colloque organisé par le Conseil du Bien-Étre du Québec, à l'automne 1965, M. Jacques Dofny déclarait: « la lutte contre la pauvrete» ne peut se gagner par l'argent » et, par suite, « déclarer la guerre à la pauvreteé, ce n'est pas distribuer de l'argent, même si c'est l'état qui le distribue ». Par contre, il y a quelques jours, M. John Fryer, du Congrés Canadien du Travail, affirmait que le pauvre « a besoin d'argent, non de sermons (...) ». Ces deux positions représentent sans doute, les extrêmes de l'éventail du présent débat sur la pauvrete». Mais pour s'y inscrire avec lumiére, il faut commencer par inventorier, même sommairement, les principales catégories de solutions proposécs. Je veux done premiérement examiner les disproportions entre les limites de ces solutions et l'ampleur du probléme. Je noterai les déficiences de la charité privée et organisée, de l'assistance publique, des assurances sociales et enfin de la redistribution du revenu pour faire ressortir, en deuxiéme lieu, ce qui m'apparaît être les conditions essentielles de la stratégic de la guerre à la pauvreté. (shrink)

Textes théoriques et études de cas (Baudelaire, l'Oulipo, Molière, Fréchette/Chapman, etc.). La question du plagiat est abordée sous l'angle de la textualité, de la morale et du droit (4 textes). Des seize études rassemblées, trois seulement sont d'accès un peu difficile. Recommandé. [SDM].

Parmi les nombreux textes consacrés è Herbert Marcuse depuis que mai 1968 l'a, avec sa complicité, métamorphosé de professeur de philosophie politique en « vedette philosophique de la révolution », celui de François Perroux est certainement un des plus intéressants et des plus féconds. Intéressant è cause des dimensions et de la richesée de la pensée de son auteur, un des plus vénérables économistes français fortement marqué par la tradition saint-simonienne et dont des ouvrages comme Industrie et création collective, Economie (...) et société, Coexistence pacifique, etc. sont autant de jalons importants dans la critique de la société moderne. Fécond par l'approche économique avec laquelle l'auteur aborde les problèmes soulevés. Fécond par le dialogue engagé avec Marcuse qui répond en quelques pages aux interrogations de l'auteur et annonce son « désir de consacrer un livre è leurs discussions ». (shrink)

La vie des doctrines philosophico-politiques est mystérieuse, mais il semble que, sous les interprétations, les passions et les intérêts qu'elles provoquent, elles tendent à se simplifier en une scolastique académique, c'est-à-dire en un squelette décharné par la suppression de toute nuance et de toute contradiction féconde. Cette tendance apparaît particulièrement révélatrice du destin de la pensée de Karl Marx, laquelle entre toutes bouleverse les intérêts et provoque l'affrontement des passions — le marxisme s'est trop souvent laissé réduire à des mottos (...) d'action et à des slogans de propagande favorables ou non qui ont sans doute mystifié nombre d'analystes. Il en est résulté, me semble-t-il, tant chez les adversaires que chez les marxistes orthodoxes, une caricature vulgaire qui a réduit l'étonnante complexité de Marx à un économisme rigide et plat. (shrink)