Abstract
Le but de cet article est de déterminer la manière dont Oronce Fine, premier lecteur royal de mathématiques, s’est approprié la thèse platonicienne de la fonction propédeutique des mathématiques et l’a adaptée aux modèles épistémologiques de son époque en vue de promouvoir les mathématiques auprès de ses contemporains. Il y est en particulier montré que ce qui était déterminant à cet égard, pour lui, n’est pas tant la capacité des mathématiques à jouer le rôle de médiateur ontologique et épistémologique entre le monde sensible et le monde intelligible, mais plutôt leur capacité à être connues par l’intermédiaire de démonstrations proprement certaines et porteuses d’un savoir universel et nécessaire. Offrant à l’entendement sa première expérience de certitude et le modèle de la démonstration scientifique au sens le plus fort, les mathématiques indiqueraient à tous la voie à suivre pour atteindre un savoir véritable en tout domaine.