Abstract

Le deuil a été largement étudié par la psychanalyse. L’aptitude à la séparation mère-bébé l’est également par les spécialistes du développement infantile. Nous souhaitons former des ponts entre ces deux épistémologies pour démontrer que l’aptitude à la séparation permet la prédisposition au deuil. L’aptitude à la séparation résulte de la cessation de l’état fusionnel mère-bébé qui permet l’établissement de l’intersubjectivité puis de la subjectivité. Le rythme des interactions mère-bébé donne accès à la temporalité. Ces étapes sont essentielles pour le travail de la pensée nécessaire au deuil. Le bébé dont la mère est déprimée dès la naissance ne pourra pas développer son aptitude à la séparation dans une perpétuelle attitude de stimulation. L’enfant qui connaît la dépression maternelle aura les plus grandes difficultés à accepter son ambivalence. Nos illustrations thérapeutiques témoignent qu’il est possible maintenant de proposer une prévention de la dépression maternelle en maternité ou en pédiatrie.