Abstract
L’étude entend montrer que, si le temps est finalement unique, l’espace, lui, est originellement (et non du fait de la constitution de l’être-au-monde) multiple. Une analyse d’un passage du Timée où la Chôra est dite tithênê (nourrice) permet d’asseoir une interprétation de la différence foncière entre espace et lieu. Le lieu a progressivement disparu pour s’absorber dans l’espace neutre qui traduit homologiquement l’infinité divine ou pour s’atténuer dans le site. Il est difficile de trouver une analyse adéquate du lieu depuis la mort de Leibniz (1916) jusqu’à la thèse de Bergson en latin sur la notion aristotélicienne de lieu.