Abstract
Cet article illustre les différences entre les processus d’expertise en France et aux États-Unis par une comparaison des procédés d’évaluation des risques du perchlorate, un contaminant environnemental détecté dans les eaux de consommation et dans l’alimentation. Ce cas atteste d’une opposition entre deux modèles, l’un fondé sur la confrontation et l’ouverture aux parties prenantes, l’autre fondé sur le consensus et la centralisation de l’expertise. Les différences principales concernent la formalisation de l’interaction entre différentes instances évaluatives et les autres parties prenantes, les processus permettant des évaluations externes de la qualité des évaluations des risques et le rôle du chercheur dans leur élaboration. Après avoir décrit les différences, l’article développe les avantages et les désavantages des deux systèmes d’expertise, et conclut sur la possibilité de développement d’une voie intermédiaire pour l’expertise institutionnelle européenne, alliant centralisme, collégialité et pluralité.This article illustrates the differences between expert assessment procedures in France and the United States by comparing their respective procedures for the risks raised by perchlorate, an environmental contaminant detected in drinking water and food. This example highlights the contrast between the two models, one based on confrontation and stakeholder involvement, the other on consensus and the centralisation of experience. The main differences lie in the way interactions between the various bodies responsible for the assessments and the other stakeholders are formalised, in the procedures governing audits of the risk assessments, and in the role of researchers in the production of these assessments. After describing the differences, the article describes the advantages and drawbacks of the two systems and concludes with a proposal for the development of an intermediate method for EU institutional expert appraisals, combining a centralising approach with pluralist and collegial principles