Abstract
Publication d'une loi de Delphes qui ne peut être antérieure à 132-135 ap. J.-C, d'après la mention du corrector Aemilius Iuncus. La loi règle la répartition des terres sur une partie du territoire de la cité, après un premier lotissement dont les bénéficiaires voient leurs droits protégés. Cette seconde répartition, qui privilégie les damiurges et les bouleutes au détriment des simples demotes, montre l'existence dans le corps civique de Delphes d'une hiérarchie qui trouve des parallèles dans les cités de la Grèce insulaire et micrasiatique de l'époque impériale. La concession des terres se rapproche de l'« emphytéose », puisque les bénéficiaires auront non pas la pleine propriété, mais la possession illimitée et héréditaire de terres vacantes, qui recevront des améliorations, susceptibles de revenir à la cité avec le fonds faute d'une dévolution successorale normale; cette concession paraît cependant être accordée à titre gratuit. Examen des rapprochements possibles avec les distributions de terres romaines et avec la politique économique impériale, en particulier celle que l'on a attribuée à Hadrien : il est toutefois difficile d'affirmer l'influence et l'intervention directes de Rome à Delphes.