Abstract
La détermination est abordée ici à partir d’un cadre théorique, la Grammaire Cognitive de Langacker, qui n’utilise pas ce concept, mais qui s’intéresse essentiellement à l’ancrage situationnel, fonction sémantique qui permet de passer du stade du lexème, en langue, à celui de la référence en discours. Le modèle définit différentes stratégies d’ancrage, qui conduisent à dépasser en partie les regroupements traditionnels par classes de mots ou de constituants. Ainsi, certains travaux proposent d’exclure les quantifieurs de la classe des déterminants, some inaccentué est parfois classé comme article, tandis que le concept d’article zéro suscite des hésitations. Le terme de « déterminant » est utilisé, dans un sens moins distributionnel que fonctionnel, mais n’occupe qu’une place très limitée au regard de celui de « grounding elements ». Ce prisme d’analyse permet de ne pas isoler les déterminants, mais de les saisir en lien avec les pronoms et les noms propres, et de construire ainsi une théorie de la référence. Notamment, la Grammaire Cognitive propose de voir dans le déterminant une expression nominale hautement schématique, dans le nom qui suit un simple étoffement conceptuel.