Abstract
Cet article expose d’abord les moments et les lieux d’une réception « mineure » de l’œuvre d’Althusser en Iran depuis la révolution de 1979. Il met ensuite à contribution les propositions programmatiques d’Althusser sur l’idéologie et les appareils idéologiques d’État pour analyser la mutation, sous-estimée par les études focalisées sur les seules singularités de l’islam chiite officiel, des interpellations idéologiques qui ont matérialisé, depuis la fin de la guerre contre l’Irak et l’ouverture au marché mondial dans les années 1990, la production corrélative d’un « sujet néolibéral » iranien et d’un nouveau discours « humaniste », dans lequel l’idéologie religieuse s’est recomposée avec un positivisme psychologiste, mais aussi avec un paradigme de « développement culturel » qui réactive des présuppositions héritées de l’histoire coloniale.