Abstract
L’hypothèse qu’énonce Arnold Gehlen d’un retour possible de la religion dans la vie politique est le point de départ de cette étude, qui la soumet à un examen critique. On lui oppose que la dépolitisation de la religion en Europe – le grand acquis des Lumières – est une tendance lourde qui n’est pas prête de se renverser en son contraire. Il convient en réalité de distinguer trois choses : la religion politique, illustrée à partir de la révolution iranienne de 1979, la théologie politique et la religion civile. En outre, la théologie politique est entendue en deux sens distincts : au sens de Carl Schmitt, qui fait de la théologie un programme de recherche académique et au sens de la théologie de la libération de Metz et de Moltmann, qui repose sur l’espoir de repolitiser la religion.