Abstract
Le débat entre E. Peterson et C. Schmitt des années 1930 sur le théologico-politique a laissé une question irrésolue qui resurgit dans les sociétés pluralistes postmodernes. La nouvelle théologie politique du théologien de Münster J.B. Metz la réactive en proposant au fil de son oeuvre une éthique politique comme éthique du changement social. En sous-estimant le caractère polémique du politique et la fragilité des sujets dont l’identité est devenue précaire, Metz parvient sûrement à une théologie critique mais demeure incertain sur le versant de l’invention politique proprement dite de la société. L’opposition de J. Milbank à cette théologie politique ne dirime pas la question et demeure dans un geste uniquement critique en proposant une contre-éthique, une contre-ontologie, un contre-royaume par la mise en oeuvre de pratiques narratives, rituelles et sociales. Un débat entre la théologie de J.B. Metz et la pensée communautariste de S. Hauerwas pourrait peut-être affronter la question de l’avènement des sujets capables d’invention politique dans les sociétés complexes de la postmodernité