Abstract
Entre l’œuvre de Hobbes et celle de Bentham, la proximité conceptuelle est grande : l’un et l’autre semblent réfléchir depuis un vocabulaire partagé. Suivre cette proximité conduit notamment à révéler l’importance, dans leurs théories politiques respectives, de la règle de majorité, déterminante dans le processus qui permet de constituer le peuple. Hobbes transforme l’accord majoritaire à l’entrée en société en unanimité proclamée, tandis que Bentham fait de la règle de majorité l’outil permettant de donner une consistance immanente à l’unité du peuple. L’usage qu’ils font de la règle de majorité permet ainsi de préciser les rapports que chacun conçoit entre peuple et multitude et, de là, de concevoir une voie anglo-saxonne de penser positivement la multitude.