Abstract
Si la perspective cosmopolitique est généralement associée à une négation pure et simple du concept de frontière, la longue tradition du cosmopolitisme ne peut en réalité être réduite à une telle négation : certes elle consiste en une remise en cause très profonde de la pertinence d’un partage territorial qui se prétendrait définitif et pertinent sur le plan moral, mais cela ne signifie pas pour autant que la frontière n’aurait aucune légitimité politique. Le but de cet article est donc double : d’une part mettre au jour le type d’« ouverture » des frontières suggéré par le point de vue cosmopolitique, d’autre part montrer que la reconnaissance des frontières nationales est constitutive du cosmopolitisme politique contemporain