[Montréal]: Presses de l'Université de Montréal (
2012)
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Abstract
Le statut des corps dans la metaphysique de Leibniz continue de resister a tout effort de reconstitution. Qu'il n'y ait au monde que les substances simples et leurs modifications ne presente plus l'evidence d'une position philosophique achevee. Dans le meilleur des mondes possibles, les ames ne sont jamais sans corps et la moindre portion de matiere renferme un univers de creatures vivantes. Au moment meme ou Leibniz semble embrasser une position idealiste en peuplant le monde d'une infinite d'entites psychiques, ne developpe-t-il pas le concept d'organisme comme en marge de cette metaphysique? Deja, dans les annees ou la celebre theorie de la notion complete servait a penser la substance individuelle, la realite du corps organique imposait l'idee d'une substantialite proprement corporelle. Composition infinie irreductible aux modalites de l'etendue, le corps organique, machine de la nature, force a repenser les conditions d'existence de l'individualite vivante, dont l'ego cartesien n'est plus qu'une problematique modele. La question n'est plus tant de savoir si Leibniz a admis l'existence de substances corporelles en sus des monades, que de comprendre en quoi la realite organique devient le modele pour penser la connexion de toutes les substances, des simples aux composees, des brutes aux raisonnables. Du moi a la monade, comment la necessaire inscription corporelle de l'individualite s'opere-t-elle? De quelles modifications du concept de substance cette exigence s'accompagne-t-elle?