Abstract
Bien que Descartes n’emploie que rarement les mots officium ou « devoir », sa morale confère une place centrale à la notion d’action appropriée, dans un sens qui rappelle le kathekon des stoïciens. Cette notion enveloppe les devoirs de l’être humain envers Dieu et envers les autres êtres humains, ainsi que les actions qui trouvent leur justification dans le fait qu’elles favorisent la conservation et la santé du corps. Tout en relevant ces parallèles, je montre également que Descartes, dans son analyse de la vertu et des passions, s’écarte des doctrines stoïciennes ; divergence que j’explique en partie par l’acceptation de la tripartition des biens (bien moral, biens du corps, biens extérieurs) que rejettent les stoïciens.