Diogène 206 (2):79-88 (
2004)
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Abstract
Résumé Cet article met en cause l’idée de John Gray selon laquelle la conception moderne de l’homme est commune à toutes les variantes de la tradition libérale. En raison notamment de son aspiration universaliste, et des notions de Raison neutre et de nature humaine qu’implique cette conception, il propose en revanche une version du libéralisme qui ne saurait être « classique », mais plutôt « post-moderne » ou « communautaire ». Il s’agit d’un libéralisme qui n’émet aucune réserve vis-à- vis de la communauté en tant que telle et n’exige de celle-ci que le respect du droit des individus à faire leurs propres choix de façon autonome, morale et compréhensive. Dans ce sens on peut dire que le libéralisme post-moderne refuse les préjugés sociaux tout en restant fidèle à l’individualisme qui, en partant du social et du commun, arrive à ce qui est effectivement individuel. La question est de savoir revitaliser le sens et la signification de l’humanisme en tant que projet permettant aux êtres humains de construire leurs vies dans un milieu politique et social, en toute liberté mais dans un équilibre de justice et la solidarité.