Abstract
Cet article se demande pourquoi Sartre a tellement tenu à croire que le récit biographique, celui qu’il pratique dans sa psychanalyse existentielle, pouvait révéler la vérité d’un individu. Il remonte, pour cela, à ce que les Carnets de la drôle de guerre appellent « l’illusion biographique », qui consiste à penser qu’une vie vécue peut ressembler à une vie racontée. Sartre fonde pourtant sa propre pratique de la biographie sur cette illusion, car seule la biographie peut donner au sujet sartrien l’identité et l’unité dont il est dépourvu. Nous nous efforçons alors de distinguer la psychanalyse existentielle de la psychanalyse freudienne, qui prétend elle aussi accéder à la vérité du sujet.