Abstract
À la lumière de la législation actuelle sur l’aide médicale à mourir (AMM; aussi appelée euthanasie et suicide assisté) dans différents pays du monde, certains arguments ont été consacrés au droit à l’objection de conscience pour les professionnels de la santé dans ces pratiques spécifiques. Les objectifs de cette étude exploratoire sont de fournir une vue d’ensemble des motivations et des causes qui se cachent derrière l’objection de conscience identifiée par la littérature précédente selon les expériences des professionnels et de vérifier si ces motivations correspondent aux débats théoriques sur l’objection de conscience. Comme le montrent les résultats, il existe une dissonance entre les motivations incluses dans la définition traditionnelle et courante de l’objection de conscience utilisée dans les cadre théoriques et spéculatifs et les facteurs réels que les études empiriques relèvent comme motivations déclarées pour s’opposer à l’AMM. Par conséquent, soit nous envisageons de nouveaux facteurs à inclure dans les causes de la “conscience”, soit nous acceptons qu’il existe des motivations qui ne sont pas réellement applicables à l’objection de conscience et qui devraient être traitées par d’autres moyens. L’objection de conscience à l’AMM étant multiforme, il peut y avoir différents types de motivations qui agissent en même temps. Il est donc pertinent de rééquilibrer les considérations théoriques et empiriques pour bien comprendre la complexité du phénomène et ainsi donner des pistes sur la meilleure façon de traiter l’objection de conscience.