Cet article offre une réflexion sur la constitution de corpus pour l’analyse de la variation et du changement morphosyntaxique. Le Corpus MCVF (Modéliser le changement : les voies du français) est structuré de façon à permettre l’analyse de la variation morphosyntaxique, à travers plusieurs périodes historiques, tout en tenant compte, dans une certaine mesure, de facteurs sociolinguistiques comme la distribution sociale et régionale. Les principes qui sous-tendent la sélection des textes et leur annotation morphosyntaxique sont d’abord présentés. (...) L’intérêt d’un corpus annoté morphosyntaxiquement est ensuite illustré par quelques exemples de recherche sur la négation. (shrink)

La présente contribution s’attache à l’étude, dans un corpus d’articles scientifiques en sciences humaines, de la zone préverbale, c’est-à-dire des éléments initiaux (EI) et du sujet préverbal. Il s’agit de déterminer les combinaisons attestées des différents EI (11 catégories définies par des critères sémantiques et morpho-syntaxiques) en relation avec la nature du sujet. L’étude permet tout d’abord de déterminer que les séquences sans EI (sujet initial) excèdent celles avec EI, et que, parmi ces dernières, celles avec un seul (...) EI sont, de loin, les plus fréquentes. L’analyse porte ensuite sur la fréquence des différents EI (viennent en tête les éléments logico-pragmatiques, spatio-temporels et les relations logiques), ainsi que sur les chaînes dans lesquelles ils entrent préférentiellement, tant du point de vue du nombre d’EI possible et de leur catégorie, que de leur position dans ces chaînes. La première position s’avère ainsi associée de manière nettement préférentielle aux EI logico-pragmatiques. La nature du sujet apparaît par ailleurs corrélée à certaines caractéristiques des EI. Il ressort de l’étude que les textes du corpus présentent une relative homogénéité, même si des divergences ponctuelles apparaissent entre certaines disciplines. (shrink)

La multiplication des très grands corpus en linguistique historique a entraîné des discussions nombreuses sur les procédures d’annotation et les métadonnées associées, notamment concernant les questions relevant de l’étiquetage morphosyntaxique et de la tokenisation. D’autres sujets cruciaux, en revanche, semblent moins abordés, comme la question de la découpe en propositions ou en « phrases » des données linguistiques, la préservation des informations philologiques ou, encore, la question de l’encodage et des formats de données. Notre contribution explore ces thématiques en (...) prenant exemple sur le corpus MICLE, qui a dû résoudre des difficultés inédites au long de sa constitution. (shrink)

Le corpus PhraséoRoChe se centre sur le roman de chevalerie de langue française écrit en prose. Il rassemble des textes issus d’œuvres produites entre le XIIIe siècle et le XVIIe siècle, période bornée par la naissance et la disparition de ce genre textuel. Pour permettre des interrogations par le lecteur d’aujourd’hui d’un corpus outillé embrassant une diachronie aussi longue, il faut faire des choix concernant l’évolution de la langue, non seulement en traitant le décalage entre le français contemporain et la (...) langue des textes retenus mais aussi en faisant face aux difficultés liées à l’hétérogénéité de l’ancien français, du moyen français et du français préclassique. Quels choix méthodologiques peuvent être pertinents en vue de l’objectif défini, à savoir une exploitation de type linguistique, stylistique ou littéraire? Les collaborateurs du projet se sont heurtés à la triple difficulté de rester fidèles aux textes, d’intégrer la diversité des pratiques éditoriales des chercheurs selon les étapes de l’histoire du français et d’unifier le plus possible les principes de traitement pour faciliter la réception actuelle. Le présent article rend compte des deux volets de l’opération : la sélection et la transcription d’un ensemble de 40 textes, d’abord, et l’annotation au moyen de balises structurelles, d’étiquettes lexicales et d’étiquettes morphosyntaxiques, ensuite. (shrink)

Cette présentation rappelle certains des paramètres centraux de l’analyse de la variation linguistique. Si la variation apparaît contredire l’idée d’un système linguistique homogène, elle n’en reste pas moins un phénomène social : elle ne se confond pas avec les productions idiolectales, qui elles-mêmes, si elles sont compréhensibles, exploitent des potentialités du système linguistique. Les différents groupes auxquels peut être affilié un locuteur sont concernés par la variation grammaticale et lexicale, et les variables peuvent servir à indexer l’appartenance (...) au groupe. C’est ce dont rend compte la sociolinguistique des réseaux de Lesley Milroy, dont une application récente à la diachronie du français est discutée. L’usage de corpus pour évaluer les réseaux sociaux qui sous-tendent la variation historique est le thème de ce numéro dont les contributions sont présentées. (shrink)

Linguistique et philosophie logique du langage: deux traditions de pensee que bien des choses opposent. La premiere est plutot mentaliste, et orientee vers l'etude de la syntaxe; la seconde, plus preoccupee de semantique, cherche volontiers le sens dans les conditions de verite des phrases. Ce portrait n'est pas faux, mais il est incomplet: entre logique et linguistique, les relations n'ont pas ete, ne sont pas que d'opposition. Dans cet ouvrage, les auteurs proposent une sorte d'histoire conceptuelle des interactions fecondes entre (...) les deux disciplines au cours du XXe siecle. La premiere partie, consacree a la notion de categorie semantique et/ou syntaxique, raconte comment les theories a priori de la signification (Husserl, Frege, Russell) ont progressivement donne lieu au programme des grammaires categorielles, d'inspiration plus descriptive et empirique. La deuxieme partie traite d'un autre episode, datant des annees cinquante a soixante-dix, et lie a la naissance des grammaires generatives: celui au cours duquel l'opposition entre la these avancee par Chomsky de l'autonomie de la syntaxe, et l'idee de la priorite conceptuelle de la semantique, soutenue par des logiciens comme Montague, vient au premier plan. Enfin la troisieme partie traite des recherches tout a fait contemporaines concernant l'etude des expressions indefinies et des relations anaphoriques qu'elles soutiennent, theme ou se dessinent des convergences nouvelles entre l'analyse logique et l'analyse linguistique: la comprehension des rapports entre generalite et reference dans les langages naturels y gagnera certainement en finesse et en adequation empirique. (shrink)

RésuméĽauteur propose ?illustrer et ?expliquer le concept de comprehension en reprenant le probleme de I'asymetrie des sujets et des predicats tel que P. F. Strawson ľa posé et partiellement résolu. II s'agit de comprendre, en un sens fort, le phénomene de ľasymétrie. Un rapprochement entre philosophie logique et sémantique linguistique permet de généraliser la solution strawsonienne: ?une part, on peut traiter simultanément le cas de la predication monadique et celui des relations dyadiques; ?autre part et surtout, la cause profonde de (...) ľasymetrie ainsi généralisée semble se trouver dans une autre asymétrie que ľauteur identifie sous le nom ? asymétrie quantitative ≪. Ce résultat confirme que, tant en philosophie logique qu'en linguistique, une methode informelle est féconde, et en même temps aussi rigoureuse que la méthode formelle.SummaryBy way of illustrating and clarifying the concept of understanding in the theoretical sense in which to understand something is tantamount to being able to explain it, the author takes up the problem of the asymmetry of subjects and predicates with regard to negation in philosophical logic. How much explanation can we hope achieve in such a field? If we bring to bear on the problem of the asymmetry recent results in linguistic semantics, we get a generalization of P. F. Strawson's proposed solution: an abstract structure is shown to be common to monadic predication and dyadic relations, and the cause of the asymmetry which is characteristic of that structure is identified as a new, probably “quantitative” asymmetry between subjects and predicates. These results contribute to substantiate the case for an informal method, both in philosophical logic and in general linguistics. (shrink)

Cette édition numérique a été réalisée à partir d'un support physique, parfois ancien, conservé au sein du dépôt légal de la Bibliothèque nationale de France, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l'exploitation des Livres indisponibles du XXe siècle. Pages de début Avant-propos Première recherche - Autrui, présence sans concept Présentation 1 - L'état de la question : de l'anthropologie à la philosophie de la notion d'autrui 2 - Aporétique de l'altérité personnelle 3 - La (...) problématique de la proximité et la seconde personne 4 - Une catégorie linguistique de la personne? 5 - Connaissance ou reconnaissance d'autrui? L'illusion spéculative 6 - Une formulation linguistique du problème de l'altérité personnelle 7 - Vers une éthique des relations interpersonnelles par l'exercice de la parole 8 - L'hypothèse transcendantale 9 - La parole tronquée faire échec à la peur et à la violence : la réciprocité du signe Deuxième recherche - Essai pour introduire en pragmatique les concepts de rétro-référence et de co-référence Présentation I - Questions de méthode II - L'état de la question III - La référence aux interlocuteurs IV - Les conditions dialogiques de la référence au monde Troisième recherche - Eléments pour une pragmatique du dialogue. Le dialogue référentiel Présentation I - L'espace logique de l'interlocution II - L'intégration des théories existantes III - Le dialogue régulier IV - Pour une typologie du dialogue Quatrième recherche - L'enjeu épistémique du dialogue : avoir une croyance commune Présentation 1 - Les trois voies de l'analyse : une homologie 2 - Du registre modal de la croyance à sa dynamique interne : vers un élargissement des référentiels 3 - Le dialogisme de la croyance commune 4 - Individuation et identification le problème posé par l'identification bilatérale des individus 5 - Caractère réflexif de la croyance commune la convention des critères et les hypothèses restrictives 6 - Les phases du dialogue et le travail de quantification logique une objection dirimante? 7 - « Fixer la référence » des termes singuliers remarques sur l'interprétation de Saul Kripke 8 - Le recours à la théorie des jeux de stratégie notion de règle stratégique 9 - De la logique du dialogue à l'idée d'une logique fondée sur le dialogue 10 - La métaphore secourable du jeu compétitif compétition et coopération dans le jeu dialogique 11 - Le consensus pragmatique : notion de confrontation épistémique le dynamisme novateur de la relation dialogique 12 - Triple relativité de la référence 13 - Questions en suspens : figuration et symbolisation l'opinion droite 14 - L'appel à une sémantique de l'action Cinquième recherche - Le système sublogique des phrases en « nous » Présentation 1 - Clore le dialogue : réussite, échec, contrefaçons 2 - La mise en communauté de l'énonciation équivocité, plurivocité, polysémie 3 - Le dialogisme de la compréhension remarques critiques sur l'instance transcendantale 4 - Variables logiques et variables pronominales 5 - Le « nous » comme sujet apparent d'une double prédication 6 - Degrés de dépendance à l'égard du contexte pragmatique 7 - La pluralisation de « je » : pluriel objectif et pluriel personnel 8 - L'autodétermination du « nous » 9 - Les supplétifs stylistiques 10 - La parole heureuse matrice de la relation humaine de mutualité NotesIndex des noms propres Index analytique Pages de fin. (shrink)

Cet article étudie les délimitations morphosyntaxiques des noms propres en s’inspirant de la sémantique de la syntaxe. Les propriétés typographiques, morphologiques et syntaxiques des noms propres sont mises en lien et se répondent parfois iconiquement afin de faire émerger une nouvelle description des noms propres en tant que nominaux – et non plus simples noms ou syntagmes nominaux. Les noms propres sont des unités de rang « nominal » qui cherchent à intégrer des formes potentiellement marginales au sein du domaine (...) nominal, par une double action 1) de préservation d’une altérité formelle et linguistique et 2) d’imitation du comportement morphosyntaxique du nom commun. L’analyse s’appuie principalement sur le corpus commun en anglais mais reste transposable en majeure partie aux exemples du corpus en français. (shrink)

le present ouvrage examine le role que joue - dans la production et la perception de la signification linguistique - le contexte, concu comme l'entourage semantique du mot dans l'enonce. On impute communement au contexte le sens particulier du mot (marcher, p.ex.) dans l'enonce (le commerce marche). Or, il n'est pas difficile de trouver des enonces - comme en tete du cortege marche le commerce - dans lesquels l'influence s'exerce dans le sens oppose. Cela revient au constat que le contexte (...) est autant source que cible des influences semantiques. Ne s'ensuit-il pas que la recherche semantique est condamnee a la circularite: decrire l'unite par recours aux criteres contextuels et en meme temps decrire le contexte en s'appuyant sur l'unite? Le cercle est bien reel dans le cadre des theories formellees ou l'on considere la structure semantique comme simple et homogene et ou la signification de la phrase est concue comme la somme des significations de ses constituants. Il en va autrement des cadres theoriques ou la structure concue comme complexe, comportant en son sein variation et hierarchie. Chaque constituant peut alors contribuer a la signification de la phrase par toute une gamme de sens potentiels dont l'un ou l'autre se realise suivant le jeu varie de facteurs multiples tels que le sens des unites avoisinantes, la situation de l'echange linguistique, les savoirs culturels, l'experience du monde. L'etude du contexte nous conduit a deux demarches: d'une part, un reexamen des modeles semantiques mais aussi des principes theoriques et des fondements epistemologiques qui les sous-tendent; d'autre part des enquetes pour confronter les theses avancees aux donnees recoltees dans le comportement et l'intuition du sujet parlant. Le rapport unite/contexte n'est pas le seul paradoxe; sont aussi paradoxales les relations sens/situation, sens/culture, semantique/pragmatique, langage/pensee,... que l'ouvrage tente d'eclairer d'un jour nouveau dans la perspective d'une structure relative et ouverte. (shrink)

A logical theory of oppositions deals with the relation between propositions and their truth values. On the basis of a formal semantics that proceeds by means of questions-answers, three theses are claimed in the following: (1) the concept of opposition usually refers to incompatibility, but our logical analysis focusses upon a broader relation of difference; (2) more generally, opposition has to do with negativity; our semantics accounts for it through opposite-forming operators; (3) subalternation is a particular case of non-contradiction expressing (...) an “opposition of an opposition”; it is not a proper opposition, accordingly, but its very meaning depends upon the latter. There is not only one but rather a number of expressions for negativity and the paper presents a detailed analysis of these "floating" expressions in a twofold sense of the word: floating quantification is closely related to the logical operations of sentential negation and denial; to what extent natural languages do not clearly express the meaning of a negative thought will be exemplified. L'objectif du texte qui suit est double : non seulement proposer une analyse logique du concept d'opposition, susceptible d'apporter de la précision à cette notion tout aussi vague que courante ; mais aussi, proposer une explication des différentes façons dont la négation se manifeste dans les langues naturelles, en particulier dans notre modèle local de la langue française. Tandis que la communauté des linguistes propose couramment une distinction entre une négation logique et une négation linguistique, l'article qui suit a la prétention d'une explication unifiée de la négation, c'est-à-dire un cadre théorique commun dans lequel ces deux aspects de l'opérateur de négation apparaissent comme des cas particuliers aux significations distinctes. Il n'y aurait donc pas une négation logique, d'un côté, et une négation linguistique ou "métalinguistique", de l'autre. Une approche structurelle des expressions négatives devrait apporter un éclairage sur ce point, par le biais d'une analyse algébrique de la signification en termes de questions-réponses. Mais revenons pour commencer sur l'origine philosophique du concept d'opposition, avant d'en exposer les propriétés logiques par la suite et les expressions linguistiques pour conclure. (shrink)

En raison du lien direct et conventionnel entre le signifiant et le référent qui caractérise la catégorie du nom propre, celle-ci est affranchie de contraintes linguistiques visibles permettant sa délimitation. L’hétérogénéité résultant de cette particularité augmente lorsqu’il est considéré que cette dernière n’est pas incompatible avec une opérativité sémantique sous-jacente du signifiant, tant que cette opérativité n’interfère pas dans la désignation du référent et que la fonction de la dénomination est l’identification de celui-ci au sein d’une classe. Dans l’objectif d’attribuer (...) une cohérence à l’organisation interne de cette catégorie, nous proposons d’appréhender la diversité de ses membres par le biais d’une approche graduelle et bipolaire dans laquelle l’opposition nom propre vs nom commun est centrale. Cette approche a été transposée à deux des caractéristiques qui ont une incidence sur la typicalité des noms propres : la forme et la fonction sémantico-référentielle sous-jacente du signifiant. La structuration des occurrences de la transcription de l’émission C dans l’Air par ce biais est l’occasion de présenter les particularités de cette approche graduelle et bipolaire, ainsi que ses écueils et avantages. (shrink)

Depuis plusieurs décennies, la numérisation des textes anciens et les progrès du TAL pour les traiter et les interroger ont largement modifié nos habitudes de travail. Il est désormais possible d’obtenir des données quantitatives massives qui affinent notre perception des phénomènes linguistiques et stylistiques dans des corpus écrits dans des états de langue anciens. Les corpus numériques créés depuis maintenant près d’un quart de siècle permettent d’envisager plus facilement la dynamique du...

It is well known that classical logics are able to represent only some aspects of ordinary reasoning. In particular, by accepting the law of obversion, they remove the possibility of defining any but a propositional negation; certain natural uses of negation thus elude them. Logical theories do exist, however, that are exempt from such limitations. Among these theories are those of S. Leśniewski, which differ profoundly from classical formal systems. Unlike the latter, they do not have a determined list of (...) functors of syntactical-semantical categories. Due to formalized directives for definitions, the logics of Leśniewski are constructed progressively, making new theses and consequently functors of new syntactical-semantical categories accessible. In this article we use some of these theses-definitions to define a principle of appropriateness. With this principle it is possible to represent certain logical subtleties that are used quite naturally but are neglected due to the law of obversion. (shrink)

Cet article présente et discute la méthodologie de construction d’un corpus plurilingue en diachronie longue (1681-1914). Puisqu’il n’existait pas de corpus alsacien significatif, un important travail de construction d’un corpus significatif a été mené afin de constituer un corpus documentant les contacts linguistiques dans les écrits des locuteurs-scripteurs alsaciens. Cette tâche a présenté un certain nombre de défis méthodologiques causés par le contact des langues, la variation sociolinguistique et diachronique, le manque de sources primaires et de documents numérisés. Parmi (...) ces défis entrent aussi en compte la complexité du contexte historico-politico-sociolinguistique et les rapports entre oralité et scripturalité. (shrink)

Hegel et l'Orient vise a combler une lacune : dans les cours de Berlin consacres a la Philosophie de l'Histoire et a la Philosophie de la Religion, l'Orient occupe une place considerable, mais cette enorme masse de textes n'a guere jusqu'ici retenu l'attention des historiens de la philosophie. L'auteur s'efforce tout d'abord de reperer les motifs qui ont conduit Hegel a elever a la dignite de categorie philosophique le tres ancien mythe de l'Orient et de replacer cette reconstruction historico-speculative dans (...) le cadre general de sa doctrine. Pour ce faire, l'auteur examine, a travers les textes classiques (Phenomenologie de l'Esprit, Logique et Encyclopedie), mais aussi a travers les Ecrits de jeunesse, comment Hegel est conduit a accorder a l'Orient une place importante dans les premiers cours d'Esthetique et dans les Principes de la philosophie du droit, ainsi que la maniere dont le theme est repris et developpe dans La raison dans l'histoire et dans la Philosophie de la Religion. Il examine parallelement le contexte immediat de l'histoire des idees (redecouverte de l'Orient par l'Aufklarung et le Romantisme allemand) et les raisons de l'attitude, generalement polemique, de Hegel vis-a-vis de ces courants. Il s'interroge enfin sur la valeur et les limites de l'interpretation hegelienne. En annexe est presentee la Recension que Hegel fait de la Dissertation de W. von Humboldt sur la Bhagavad-Gita - publiee en 1827 dans les Jahrbucher fur wissenschaftliche Kritik, et jusqu'alors inedite en francais - qui fournit une illustration vivante de ces themes. (shrink)

Cet article présente les solutions utilisées pour le Corpus électronique des textes polonais des 17e et 18e siècles afin d’adapter son jeu de balises grammaticales à l’évolution du système morphologique qui a eu lieu au cours de la période. Les 17e et 18e siècles ont été marqués en effet par la formation d’une nouvelle catégorie grammaticale, appelée « masculine-personality » (Pl. *męskoosobowość*). Cette époque marque une transition de l’état ancien à l’état moderne et se caractérise par une variation significative (...) des terminaisons des formes plurielles N, A et V des noms masculins animés à cette époque. Par conséquent, le jeu de balises utilisé pour annoter le corpus, qui a été créé à l’origine pour le polonais moderne, a dû être légèrement modifié à cet égard. La deuxième partie de l’article décrit les recherches menées à l’aide de ce système d’annotation, qui ont montré que la différenciation des terminaisons flexionnelles des noms masculins personnels et impersonnels en polonais était déjà avancée au 17e siècle et presque achevée à la fin du 18e siècle. (shrink)

En même temps qu'il est réputé pour son scepticisme linguistique, Kant reconnaît aux pronoms personnels une signification universelle. C'est ce statut d'exception qui éclaire le caractère décisif de l'usage de ces pronoms dans la critique kantienne du cogito. On peut faire apparaître un paradoxe immanent à cet usage au coeur de l'opération de désubstantialisation de la pensée, engagée par Kant dans la Déduction transcendantale et dans les Paralogismes: d'une part, la substitution des pronoms il et ça au pronom je dans (...) le fameux «je pense» permet la réduction de la pensée à sa stricte fonction logique mais, d'autre part, le jeu de substitution des pronoms n'entame pas la fonction d'instanciation d'un sujet "fût-il strictement grammatical" de la pensée dans la formulation du cogito. Cette tension paradoxale entre un sujet désubstantialisé et une «subjectivité», certes neutralisée mais restée néanmoins instanciée dans l'acte de penser, s'accuse dans la deuxième édition de la Critique de la raison pure, qui invente à partir du cogito une nouvelle catégorie d'existence. Kant semble ainsi poser une pierre d'attente pour une nouvelle conception de la subjectivité de la pensée, que nous nommons «le fait-sujet de la pensée responsable» et qui implique une pensée inédite de la constitution du je dans et par la puissance d¿interpellation de la raison. Cette analyse permet une relectura du premier paragraphe de l'Anthropologie du point de vue pragmatique, elle conduit à reconsidérer de manière critique l'interprétation que donne Jacques Derrida du sujet kantien de la pensée dans L'animal que donc je suis et elle inaugure peut-être une nouvelle conception du sujet responsable. Though known for his linguistic scepticism, Kant grants a universal meaning to personal pronouns. It is this exception which accounts for the decisive role that the use of personal pronouns plays in the kantian criticism of the cogito. It can be shown that a paradox inherent to this use emerges at the core of the thought-desubstancializing operation developed by Kant in the Trascendental deduction and the Paralogisms: on one hand, the substitution of the pronoun "I" for the pronouns "he" and "it" in the famous "I think" allows the reduction of thought to its strict logical function, but, on the other hand, the play of pronoun substitution does not prevent the subject of thought "even tough strictly grammatical" from being instanciated in the formula of the cogito. This paradoxical strain between a desubstancialized subject and a "subjectivity" neutralized but nonetheless still instantiated in the act of thinking is to be noted in the second edition of the Critique of pure reason, which derives from the cogito a new category of existence. It seems, therefore, that Kant lays the first ground for a new conception of the subjectivity of thought, which we call "the fact-subject of responsible thought" and which implies a novel notion of the constitution of the "I" in and through the addressing force of reason. This analysis allows for a new understanding of the first paragraph of the Anthropology from a pragmatic point of view, leads us to critically re-consider Jacques Derrida's interpretation of the kantian subject of thought in L'animal que donc je suis , and initiates perhaps a new conception of responsible subject. (shrink)

In this paper we bring together the results of our research into agreement in copular clauses in 4 four different Germanic languages—Dutch, German, Faroese, Icelandic—in order to provide an 5 overview of the results. These cases present a particularly interesting window into how verbal 6 agreement operates, since there are two potential controllers of agreement, which may disagree 7 in person and/or number (The source of the rumour BE the neighbours / you-SG / you-PL). We 8 will show that there (...) is variation at all levels in which nominal controls agreement: cross-linguistic, 9 inter-speaker within a single language, and intra-speaker. We argue that our data support the 10 following claims: (1) “Downward” agreement for person, as well as number, with a nominal that is 11 not in the canonical subject position is possible and in some cases preferred; (2) The agreement 12 patterns observed in Icelandic and Faroese support the hypothesis that in these languages there 13 are distinct Number and Person heads; (3) “Downward” agreement from a high position in the 14 left-periphery is a grammatically distinct phenomenon from agreement when the verb remains 15 in a lower position in the clause; (4) In some languages and some configurations, speakers 16 show a significant degree of indeterminacy in their judgments and production suggesting that 17 speakers use more than one grammar. We relate our findings to current discussions in the 18 generative literature on subject agreement and in particular differences between number and 19 person agreement, and possible connections to restrictions on object clitics, and we also discuss 20 questions that remain open, and invite new, cross-disciplinary research. (shrink)

This article revisits the notion of distinctive features used in linguistic semantics, through which this discipline converges with semiotics. Applied to grammar, traits make it possible to characterize notional categories and the links between them. These links are empirically demonstrated by the regularities in typological variation and in diachronic evolution. New data are provided explaining the passage from one category to another, in particular from indefinites to negation proper. The approach makes it possible to identify the features and notional (...) categories that structure the semantics of grammar across languages. (shrink)

L'expression de nos émotions est-elle la même d'une langue à l'autre? À partir d'un large éventail de langues présentes continents, cet ouvrage témoigne de la grande variété des modalités d'expression des émotions, en fonction des codes culturels de différentes sociétés à tradition écrite ou orale. Les situations envisagées ici vont de la communication orale spontanée dans des contextes divers aux récits en passant par la création théâtrale et la poésie. S'appuyant sur ces sources multiples, l'ouvrage expose les procédés lexicaux grammaticaux, (...) métaphoriques et discursifs ou encore les représentations graphiques mis en oeuvre pour exprimer les émotions. (shrink)

A dialogue is a strategic activity characterized by an intentional structure of competition and/or cooperation. The truth of the statements is far from being the most important thing in many dialogical situations. It is a commonplace to stress that many linguistic constructions, even if they provoke agreement or disagreement have nothing to do with truth or falsity.In particular the ≪prescriptive≫ or ≪projective≫ formulas express that an action must be done or that it is forbidden. These statements are not upon the (...) world but upon a project of action that cannot in a strict sense be said to be ≪true≫ or ≪false≫.Nevertheless, it appears to be a permanent or at least a recurrent temptation as well as a strategic attitude for a tenant of the ethical naturalism to maintain that some prescriptions are true or false. Fanaticism can be regarded as the assumption that it is true that certain acts of speech are to be morally condemned or forbidden.I consider that every asserted projective statement can be legitimately denied in four different ways: one can reject the normative dimension, the proposed action, the potential actor, the time table. Leaving aside the last two, I use a simple formula to describe the first two moves: A weak form of negation is to deny that there is a prescription to do: ¬JP ≡ I do not judge prescribed to do ‘A’. A stronger opposition is to judge that there exists a norm commanding not to do the action: JP ≡ I judge prescribed not to do ‘A’.As every judgement is itself a speech act exposed to denegation, the action ‘A’ can very well be another judgement and, in particular, another prescriptive statement. For example: JP≫) ≡ I judge as prescribed that you judge as prescribed that ‘A’. We find here one of the expressions of fanaticism.Following the logical type of judgement exposed to condemnation, — do they belong to the category of prescriptions, evaluations, or observations? — I suggest the following hierarchy: 1a. JP≫) 1b. JP≫) 2a. JP≫) 2b. JP≫) 3a. JP≫) 3b. JP≫) In the most ≪fundamentalist≫ of its forms , fanaticism invests a lot of energy to sanction a series of norms concerning observations.Note the apparent paradox: If you consider that this paper defends the prescription not to speak like a fanatic, does it illustrate a weak expression of fanaticism?Hint: My answer would be NO. (shrink)

In today’s evolving understanding of gender, questions arise about the future of the feminist movement. Using Simone de Beauvoir’s The Second Sex, Hugh Ryan's “Who's Afraid of Social Contagion,” and Ben Kesslen’s “How the Idea of a 'Transgender Contagion' Went Viral—and Caused Untold Harm,” this paper explores the concept of the Other to analyze social contagion and gender-based oppression. It argues that while feminism must adapt, its future lies in embracing the experiences of all classified as the Other. Through de (...) Beauvoir's work, historical definitions of gender, and social constructivism, this paper proposes a new idea for the future of feminism. (shrink)

All students of Nietzsche know of his profound admiration for Emerson’s writing. However, as Stanley Cavell has observed, this knowledge has mostly been repressed or ineffective; which is to say that the extent, depth, and specificity of Emerson’s influence upon Nietzsche has remained largely unacknowledged and unassessed. In the course of the past decade or so, owing in large part to the influence of Cavell’s own work on Emerson (and Nietzsche), this situation has begun to change. Emerson’s work has increasingly (...) been taken up philosophically, and students of both Emerson and of Nietzsche have begun to explore systematically the relations between them. While the present study devotes considerably more attention to Nietzsche than to Emerson, it constitutes a provocative and important contribution to this work and enriches our understanding of each of these thinkers. (shrink)

There is a credibility decay on positive knowledge among the social scientists and particularly among the psychologists. Certainly different prejudices dwell upon this phenomenon. First and principal the usually made identity of positive and natural knowledge. This belief is also fed by many others such as that one which assumes that every quantification, which is a consequence of positive knowledge,follows the model of the Physical Sciences. We consider that all these prejudices do not keep in mind the work done in (...) the last decades on the Theories of Measure. We consider also that psychophysical methods which have been introduced by Stevens present a stimulating program for the behavioral sciences and they open a new frontiere to the positive knowledge. (shrink)

Following a previous article published in Biological Theory, in this study we present a mathematical theory for a science of qualities as directly perceived by living organisms, and based on morphological patterns. We address a range of qualitative phenomena as observables of a psychological system seen as an impredicative system. The starting point of our study is the notion that perceptual phenomena are projections of underlying invariants, objects that remain unchanged when transformations of a certain class under consideration are applied. (...) The study develops with the observables, the entailed total order and metric, whence the algebra and the geometry of such a science, presenting a formal phenomenological model for phenomena that are not rigidly Euclidean. We show how non-Euclidean perception can have many useful Euclidean formalizations, as well as locally-homeomorphic-to-Euclidean-space models. The mathematical models we provide are tested on the basis of results from experimental psychology, in particular from the field of color, time, and space perception. (shrink)

In his contribution, Mark Alfano lays out a new (to virtue theory) naturalistic way of determining what the virtues are, what it would take for them to be realized, and what it would take for them to be at least possible. This method is derived in large part from David Lewis’s development of Frank Ramsey’s method of implicit definition. The basic idea is to define a set of terms not individually but in tandem. This is accomplished by assembling all and (...) only the common sense platitudes that involve them (e.g., typically, people want to be virtuous), conjoining those platitudes, and replacing the terms in question by existentially quantified variables. If the resulting sentence is satisfied, then whatever satisfies are the virtues. If it isn’t satisfied, there are a couple of options. First, one could just admit defeat by saying that people can’t be virtuous. More plausibly, one could weaken the conjunction by dropping a small number of the platitudes from it (and potentially adding some others). Alfano suggests that the most attractive way to do this is by dropping the platitudes that deal with cross-situational consistency and replacing them with platitudes that involve social construction: basically, people are virtuous (when they are) at least in part because other people signal their expectations of virtuous conduct, which induces virtuous conduct, which in turn induces further signals of expected virtuous conduct, and so on. (shrink)

The type of processing of numerical dimensions varies greatly and is governed by context. Considering this flexibility in tandem with a fuzzy demarcation line between automatic and intentional processes, it is suggested that testing the effect of notation should not be confined to automatic processing, in particular to passive viewing. Recent behavioral data satisfying the authors' stipulations reveal a considerable, though perhaps not exclusive, core of common abstract processing.

Tal y como expone Heidegger en sus escritos privados de los años 1930-1940, el ser humano hodierno se habría vuelto incapaz de tener una experiencia auténtica (Erfahrung). Puede relacionarse con los entes (Seienden), pero no logra tener una auténtica experiencia del Ser (Seyn), el cual actúa como fundamento de toda experiencia ontológica posible. En este artículo, queremos reconstruir la tesis de una imposibilidad de la experiencia, tal y como la podemos encontrar en los escritos del legado póstumo, recientemente publicados y (...) aún por investigar. Nuestro objetivo es demostrar que esta interpretación histórica, que tanta influencia ha ejercido en la filosofía del siglo XX, no puede interpretarse de forma radical ni sin límites. Si no, corremos el riesgo de quedarnos sin una base fenomenológica capaz de dar cuenta de nuestra experiencia –en cualquiera de sus determinaciones. Heidegger expone un impasse histórico, donde únicamente tenemos una experiencia del ser en su determinación actual y efectiva (Wirklichkeit). Sin embargo, si aceptamos que es tan sólo a partir de una experiencia del Ser que se pueden tener todas las demás experiencias, entonces cerramos los ojos al primer hecho fenomenológico de la donación de la vida –lo que el mismo Heidegger defendió en sus primeros cursos. (shrink)

Two principal sources of imprecision in legal drafting (vagueness and ambiguity) are identified and illustrated. Virtually all of the ambiguity imprecision encountered in legal discourse is ambiguity in the language used to express logical structure, and virtually all of the imprecision resulting is inadvertent. On the other hand, the imprecision encountered in legal writing that results from vagueness is frequently, if not most often, included there deliberately; the drafter has considered it and decided that the vague language best accomplishes the (...) purpose at hand. This paper focuses on the use of some defined terminology for minimizing inadvertent ambiguity in the logical structure of legal discourse, where desired by the drafter. The current set of signaled structural definitions that are included in the A-Hohfeld language are first set forth and their use is illustrated in an extensive example from the treaty establishing the European Economic Community. The use of definitions in legal writing is widespread, butaddressed almost exclusively to controlling the vagueness of substantive legal terms; they are seldom used for structural purposes. Furthermore, their use in American legislative drafting is unsignaled. Here, attention is devoted to the relatively-neglected domain in legal discourse of imprecisely expressed logical structure, and the remedy offered, where desired by the drafter, is a set of signaled structuraldefinitions for use in controlling such imprecision. (shrink)

The essays are written by leading scholars in a highly accessible style for the student audience Presents and discusses central debates in the field, making it ...

ABSTRACTThis paper argues that Machiavelli's method, his inductive and comparative use of history and experience for political analysis, and his fashioning of historical-political analysis as ‘science’, played an important and still unrecognised role in his reception in the sixteenth century. It makes the case that Machiavelli's inductive reasoning and stress on historia and experientia offered a model for scientific method that open-minded sixteenth-century scholars, eager to understand, organise and augment human knowledge, could fit to their own epistemology. By focusing on (...) the question of method—a crucial issue for sixteenth-century contemporaries—the paper offers more than a key to the understanding of Machiavelli's positive reception. It also helps in apprehending the crucial importance of Lucretius to Machiavelli's scholarship; the role of the late Renaissance fascination with historia in his reception; and the breadth of appropriation of his method exactly in the decades when anti-Machiavellianism became official politics all over Europe. These claims are sustained through the cases of Machiavelli's early translators and promulgators; the French legal humanists and historiographers; the Swiss, Italian and French scholars engaging with medicine, Paracelsism and astronomy; the authors of political maxims from all over Europe; and finally Francis Bacon. (shrink)

This volume explores the roles and uses of abstraction in scientific and artistic practice. Conceived as an interdisciplinary dialogue between experts across histories and philosophies of art and science, this collection of essays draws on the shared premise that abstraction is a rich and generative process, not reducible to the mere omission of details in a representation. When scientists attempt to make sense of complex natural phenomena, they often produce highly abstract models of them. In the history and philosophy of (...) art, there is a long tradition of debate on the function of abstraction, and - more recently - its relation with theories of depiction. Adopting a process-oriented perspective, the chapters in this volume explore the epistemic potential of a diversity of practices of abstracting. The systematic analysis of a wide range of historical cases, from early twentieth-century abstractionist painting to contemporary abstract photography, and from nineteenth-century physics to recent research in biology and neurosciences, invites the reader to reflect on the material lives of abstraction through concrete artefacts, experimental practices and theoretical and aesthetic achievements. Abstraction in Science and Art: Philosophical Perspectives will be of interest to scholars and advanced students working in aesthetics, philosophy of science, and epistemology, as well as to historians of science and art, and to practicing artists and scientists interested in exploring foundational questions at the heart of the creative practice of abstracting. (shrink)

The aim of this paper is threefold. Firstly, §1 and §2 introduce the novel concept logical akrasia by analogy to epistemic akrasia. If successful, the initial sections will draw attention to an interesting akratic phenomenon which has not received much attention in the literature on akrasia (although it has been discussed by logicians in different terms). Secondly, §3 and §4 present a dilemma related to logical akrasia. From a case involving the consistency of Peano Arithmetic and Gödel’s Second Incompleteness Theorem (...) it’s shown that either we must be agnostic about the consistency of Peano Arithmetic or akratic in our arithmetical theorizing. If successful, these sections will underscore the pertinence and persistence of akrasia in arithmetic (by appeal to Gödel’s seminal work). Thirdly, §5 concludes by suggesting a way of translating the dilemma of arithmetical akrasia into a case of regular epistemic akrasia; and further how one might try to escape the dilemma when it’s framed this way. (shrink)

Reprint of the edition published in 1871 by D. Thomas, New York.

In the mid-seventeenth century a movement of self-styled experimental philosophers emerged in Britain. Originating in the discipline of natural philosophy amongst Fellows of the fledgling Royal Society of London, it soon spread to medicine and by the eighteenth century had impacted moral and political philosophy and even aesthetics. Early modern experimental philosophers gave epistemic priority to observation and experiment over theorising and speculation. They decried the use of hypotheses and system-building without recourse to experiment and, in some quarters, developed a (...) philosophy of experiment. The movement spread to the Netherlands and France in the early eighteenth century and later impacted Germany. Its important role in early modern philosophy was subsequently eclipsed by the widespread adoption of the Kantian historiography of modern philosophy, which emphasised the distinction between rationalism and empiricism and had no place for the historical phenomenon of early modern experimental philosophy. The re-emergence of interest in early modern experimental philosophy roughly coincided with the development of contemporary x-phi and there are some important similarities between the two. (shrink)