The way research is, and should be, funded by the public sphere is the subject of renewed interest for sociology, economics, management sciences, and more recently, for the philosophy of science. In this contribution, I propose a qualitative, epistemological criticism of the funding by lottery model, which is advocated by a growing number of scholars as an alternative to peer-review. This lottery scheme draws on the lack of efficiency and of robustness of the peer-review based evaluation to argue that the (...) majority of public resources for basic science should be allocated randomly. I first differentiate between two distinct arguments used to defend this alternative funding scheme based on considerations about the logic of scientific research. To assess their epistemological limits, I then present and develop a conceptual frame, grounded on the notion of “system of practice”, which can be used to understand what precisely it means, for a research project, to be interesting or significant. I use this epistemological analysis to show that the lottery model is not theoretically optimal, since it underestimates the integration of all scientific projects in densely interconnected systems of conceptual, experimental, or technical practices which confer their proper interest to them. I also apply these arguments in order to criticize the classical peer-review process. I finally suggest, as a discussion, that some recently proposed models that bring to the fore a principle of decentralization of the evaluation and selection process may constitute a better alternative, if the practical conditions of their implementation are adequately settled. (shrink)

Jean-François Mattéi est un philosophe français né en 1941 à Oran et décédé en 2014 à Marseille. Sa disparition laisse incontestablement un vide dans le paysage intellectuel français contemporain, car peu de voix ne se sont élevées avec tant de force et de brio pour dénoncer l'imposture de la pensée faible et du postmodernisme, ces répliques modernes de la sophistique que Platon combattait déjà vigoureusement à l'aube de la philosophie. Un premier ouvrage collectif parut en 2015, De Platon à Matrix (...) - L'Âme du monde, qui rendit hommage au penseur sur un mode complice, amical et touchant. Une chaire vit le jour au Centre Universitaire de la Méditerranée (CUM) de Nice, dont l'ambition annoncée est de prolonger l'œuvre de Mattéi en fournissant des travaux de réflexion autour du génie méditerranéen de la pensée et de la civilisation européenne.La rame à l'épaule, expression tirée de l'Odyssée, emprunte une tierce voie, qui ne relève ni de la proximité amicale ni du travail universitaire d'érudition. Ce que vise ici Baptiste Rappin, c'est en effet le cœur de la pensée de Jean-François Mattéi : à savoir que le mythe confère à la raison son sens et son horizon, et seul lui permet de s'articuler au monde. Les symboles préservent de la sorte le langage de l'autoréférentialité et de l'inarticulation barbare. Si cet essai scrute attentivement l'œuvre de Mattéi, il en ressort, du fait même de son objet, une relecture de l'histoire de la philosophie qui s'exprime à travers les analogies de l'architecture, du ciel, de l'étoile, de la musique et du tissu qui traversent la pensée européenne de ses aurores platonicienne et même pythagoricienne jusqu'à Nietzsche, Heidegger, Arendt ou encore Boutang. (shrink)

En 1911, dans ses Principes du Management Scientifique, Frederick Winslow Taylor notait que toutes les activités humaines pouvaient se prêter au management. Max Weber observait, quant à lui, que la « cage de fer » bureaucratique concerne tout autant les entreprises privées que l’armée, les hôpitaux et les partis politiques. Ce qu’annonçaient le fondateur du management et le sociologue au début du xxe siècle, se réalise et même s’accomplit sous nos yeux, un siècle plus tard : la révolution m..

Derrida’s Glas can be interpreted against the background of a confrontation with Hegel, after and with Levinas. Derrida’s position in front of the great shadows of tradition (see “Violence and Metaphysics”) becomes in Glas an exceeding of the limits, searching for the other than logos, for instance, remains or writing. Glas is interpreted on the background of Derrida’s reading of Levinas: against the archeologic totality of Hegel’s system, Glas does not oppose nevertheless the eschatological infinity of a metaphysical alterity, but (...) rather the finite infinity of a transgressive desire for contingency. Language, art, and literature, much more than the ethical or religious dimension, are external phenomenological transcendence, against which Hegel’s system of absolute knowledge and Genet’s literary experiments are constantly measured. (shrink)

Dans les textes inédits « Effets moraux de l’accélération de l’histoire» et « Sommes-nous libres?», Jules Vuillemin montre un visage peu connu : celui d’un observateur engagé de son époque. Il y critique des mouvements sociaux et politiques contemporains – mai 1968 et la réforme du Code pénal de 1989 – en s’appuyant sur des considérations métaphysiques et morales. Plus que des tribunes politiques, ces textes montrent que la politique n’est pas, pour Vuillemin, simple affaire d’« opinion» et que l’engagement (...) n’a de valeur que soutenu par l’argumentation. (shrink)

Baptiste Rappin | : Cet article appréhende la pensée de Jean-François Mattéi en prenant pour fil directeur le thème de la dualité. Pourquoi ce choix? Parce que le philosophe y voit une fidélité à la tradition grecque caractérisée par l’éternel balancement entre deux pôles. Sont alors passés en revue les couples suivants : philosophie/sophistique, étonnement/indignation, civilisation/barbarie, Europe/autres, qui forment autant de tensions à explorer et à penser. | : This article attempts to grasp Jean-François Mattéi’s thought by exploring the theme (...) of duality. Why do we make this choice? Because a philosopher can see here Mattéi’s fidelity to the Greek tradition in its constant move from one pole to the other. As illustrations, we take into consideration the following couples : philosophy/sophistry, wonder/indignation, civilization/barbarism, Europe and opposites ; they all create tensions requiring a great deal of exploration and thought. (shrink)

Il est parfois fécond, en philosophie des sciences, de chercher si les concepts techniques relèvent d’une nécessité de structure plutôt que des seuls hasards de l’invention. En essayant de fonder de la sorte les concepts fondamentaux des systèmes d’exploitation que sont les notions de processus et de fichier, on s’aperçoit qu’ils sont, depuis Unix, les pendants des notions ontologiques abstraites d’acte et d’objet, et qu’ils satisfont toutes les propriétés que la théorie des catégories peut en attendre. La programmation peut dès (...) lors être vue comme une thématisation, c’est-à-dire la transformation de l’acte qu’est le processus en l’objet qu’est le fichier ; mais on découvre également que l’exécution de programmes joue le rôle d’une « antithématisation », transformation d’objets en actes dont l’histoire récente des mathématiques fournit également des exemples. Par ses concepts comme par ses procédés, la pratique informatique est pour la philosophie un objet aussi pur que les mathématiques. (shrink)

Si l'importance d'un pédagogue se mesure à l'usage que l'on peut faire de son héritage, Freinet fait indéniablement partie des très grands. Ses techniques pédagogiques continuent d'être utilisées dans de nombreuses classes, plus encore à l'étranger qu'en France, mais il y a aussi dans son oeuvre des pistes de travail qui permettent de poursuivre la réflexion qu'il a entamée et d'en surmonter certaines limites. Freinet ne nous a pas légué une doctrine qu'il suffirait d'appliquer. Par bien des aspects, sa pédagogie (...) est une oeuvre ouverte, qui peut être reprise, approfondie et poursuivie dans des directions différentes. L'ouvrage présente les principales techniques Freinet (l'écriture libre, la promenade scolaire, l'imprimerie, le conseil des élèves), ainsi que leurs fondements théoriques, qu'ils soient pédagogiques, politiques, psychologiques ou épistémologiques. A chaque fois, on s'interroge sur l'actualité de ces techniques et des théories qui les accompagnent, de manière à nourrir le débat français sur l'école tout en cherchant à le délivrer du manichéisme et du conservatisme qui bien souvent le paralysent. A travers cette étude, Baptiste Jacomino rend à Freinet un hommage appuyé qui n'exclut pas la lecture critique. (shrink)

How paying attention to the tracks of animals can change our way of relating to the world around us.

The issue of the conservatism of scientific research questions the nature and the role of the internal and external forces controlling the emergence of new research questions or problems, the exploration of risky directions of research, or the use of risky research methods. This issue has recently gained a new framing in connection with the growing importance of the peer-review process and of the social and economic pressures weighing on the funding of scientific research. Current literature then interrogates the external (...) and internal features that promote what are described as conservative tendencies in scientific research. In this paper, I propose to contribute to this debate by clarifying what might be internal sources of conservatism in science; that is, that are inherent to the research process itself. I distinguish two possible understandings of the sources and manifestations of this internal conservatism. I first present a representational description of the nature and origin of conservatism in science, which brings to the fore the difficulties researchers find in setting aside their conceptual framework. I then offer for consideration a larger perspective on conservatism by arguing for the existence of a practical conservatism generated by all the dimensions of scientific activities. In this framework, conservatism in science can be explained by the tendency of all practices to close in on their own local objectives. I illustrate this view by reference to an historical episode: the discovery of the chemical nature of genes by Avery. (shrink)

. Given the importance of the issue of scientific objectivity in our democratic societies and the significant development of citizen science, it is crucial to investigate how citizen science may either undermine or foster scientific objectivity. This paper identifies a variety of epistemic risks and benefits that participation of lay citizens in scientific inquiries may bring. It also discusses concrete actions and pending issues that should be addressed in order to foster objectivity in citizen science programs.

Ouvrage dense et paru de façon tronquée, La Philosophie de l’algèbre de Jules Vuillemin (tomes I et II) peut sembler composite. Nous montrons au contraire que ce manifeste de la structure en philosophie n’est pas rhapsodie mais système : ses parties ne prennent tout leur sens que dans leur relation au tout. Loin de remettre en cause le résultat de l’analyse structurale, l’étude génétique met au jour un souci constant de préservation de la systématicité au fil des transformations successives.

The question of the division of cognitive labor has given rise to various models characterizing the way scientists should distribute their efforts. These models often consider the scientific community as a self-governed sphere constituted by rational agents making choices on the basis of fixed rules. Such models have recently been criticized for not taking into account the real mechanisms of science funding. Hence, the question of the utility of the DCL models in guiding science policy remains an open one. In (...) this paper, we show that two unconsidered dimensions would have to be taken into account. First, DCL studies miss the existence of distinct levels of epistemic objectives organizing the research process. Indeed, the scientific field is structured as a system of hierarchical, interconnected practices which are defined both by their inherent purposes and by various superposed external functions. Second, I criticize the absence of ontological considerations, since the epistemological significance of pluralism is highly dependent on the nature of the object under study. Because of these missing dimensions, current DCL models might have a limited usefulness to identify good practices of research governance. (shrink)

Le mouvement panorganisationnel traduit le destin de notre monde dans le chiasme du devenir-monde des organisations et du devenir-organisation du monde. Il consacre la domination de l’époque historiale de la cybernétique qui fut précisément le lieu de thématisation de la catégorie de l’organisation. Sans que nous n’y prenions garde, la clôture de la métaphysique s’opère sous nos yeux dans le management.

The building of a global model of carcinogenesis is one of modern biology’s greatest challenges. The traditional somatic mutation theory is now supplemented by a new approach, called the Tissue Organization Field Theory. According to TOFT, the original source of cancer is loss of tissue organization rather than genetic mutations. In this paper, we study the argumentative strategy used by the advocates of TOFT to impose their view. In particular, we criticize their claim of incompatibility used to justify the necessity (...) to definitively reject SMT. First, we note that since it is difficult to build a non-ambiguous experimental demonstration of the superiority of TOFT, its partisans add epistemological and metaphysical arguments to the debate. This argumentative strategy allows them to defend the necessity of a paradigm shift, with TOFT superseding SMT. To do so, they introduce a notion of incompatibility, which they actually use as the Kuhnian notion of incommensurability. To justify this so-called incompatibility between the two theories of cancer, they move the debate to a metaphysical ground by assimilating the controversy to a fundamental opposition between reductionism and organicism. We show here that this argumentative strategy is specious, because it does not demonstrate clearly that TOFT is an organicist theory. Since it shares with SMT its vocabulary, its ontology and its methodology, it appears that a claim of incompatibility based on this metaphysical plan is not fully justified in the present state of the debate. We conclude that it is more cogent to argue that the two theories are compatible, both biologically and metaphysically. We propose to consider that TOFT and SMT describe two distinct and compatible causal pathways to carcinogenesis. This view is coherent with the existence of integrative approaches, and suggests that they have a higher epistemic value than the two theories taken separately. (shrink)

Previous studies suggest that ancient threats capture attention because human beings possess an inborn module shaped by evolution and dedicated to their detection. An alternative account proposes that a key feature predicting whether a stimulus will capture attention is its relevance rather than its ontology. Within this framework, the present research deals with the attentional capture by threats commonly encountered in our urban environment. In two experiments, we investigate the attentional capture by modern threats. In Experiment 1, participants responded to (...) a target preceded by a cue, which was a weapon or a non-threatening stimulus. We found a larger cuing effect with weapons as compared with non-threatening cues. In Experiment 2, modern and ancient threats were pitted against one another as cues to determine which ones preferentially capture attention. Crucially, participants were faster to detect a target preceded by a modern as opposed to an ancient threat, providing initial evidence for a superiority of modern threat. Overall, the present findings appear more consistent with a relevance-based explanation rather than an evolutionary-based explanation of threat detection. (shrink)

Dans une conférence prononcée à Oxford en 1966 ou 1967, Jules Vuillemin décrit l’état de la philosophie française contemporaine en l’opposant à la philosophie analytique anglaise. Afin de promouvoir l’usage de méthodes rigoureuses en philosophie, Vuillemin analyse la philosophie de Russell au moyen de la méthode de Martial Gueroult, pose le problème des relations entre abstraction et monde sensible et intervient dans la discussion de la théorie d’Austin par Benveniste.

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:St. Thomas Aquinas's Appeal to St. John the Baptist as a Benchmark of Spiritual GreatnessJohn Baptist Ku, O.P.When we think of sources of St. Thomas Aquinas's speculative theology, we rightly recall teachings given in Scripture—such as that sin came into the world through one man (Rom 5:12) or that all that the Father has belongs also to the Son (John 16:15)—as well as teachings, based on Scripture, imparted by (...) Church councils or Fathers, such as that Christ is one person with two natures1 or that the human nature of Christ is an instrument of his divinity.2 In the project of faith seeking understanding, these teachings lead expeditiously to distinctions and clarifications concerning person and nature, habit and action, primary and instrumental causality, intellect and will, faith and reason, and the like. However, the saints themselves too serve as a source for Aquinas's speculative theological reflection. Though they admittedly constitute a less abundant source than scriptural, conciliar, or patristic teaching, the saints' contribution to Aquinas's theology merits our attention.For instance, in "Jean-Baptiste: figure du prêcheur chez Thomas d'Aquin," Jean-Pierre Torrell observes that Aquinas's research into the Fathers of the Church for the Catena aurea bore considerable influence on his subsequent works, and Torrell documents how Aquinas's treatment of John the Baptist is a precise case that shows this influence.3 More recent [End Page 1119] scholarship has, fortunately, taken note of the saints' contribution to Aquinas's theology—in the figures of St. Benedict and the virgin martyrs.4This article will therefore examine St. John the Baptist as just such a source of Aquinas's speculative theology. Aquinas appeals to St. John as a benchmark of spiritual greatness against which to situate other figures: Christ, angels, Mary, apostles, prophets, evangelists, priests, and the people of God. By examining these cases, we will not only observe the Angelic Doctor's appreciation of the saints as our teachers, as examples to be imitated, and as proofs of God's love in transformative grace; we will also witness aspects of the Dominican master's theological method, that is, in his manner of interpreting Scripture and his application of reason to scriptural data to make arguments and draw conclusions.5 For instance, in his treatment of the least in the kingdom of heaven, Scripture will definitively confirm what theological reasoning can determine concerning the knowledge of those with the beatific vision. Furthermore, his exposition on the Blessed Virgin will reveal that he reads the Bible as a whole with one divine author, in support of traditional interpretations.6 However, he is not naive about diverse human authorship and the literal versus the spiritual senses [End Page 1120] of Scripture,7 and his methodology unveils his explicit conviction that Scripture must be the basis of theological claims.8My presentation will unfold in five sections. After (1) a glance at some of Aquinas's comments on the authority of various sources of theology so as to situate our conversation about the saints as a source of theology, I will review Aquinas's enlistment of John the Baptist as a standard by which to establish: (2) three simple points about Christians and Christ—that all of the articles of faith must be accepted, that prepubescent children can enter religious life, and that Christ's baptism manifests divine power—(3) the superiority of angels to wayfarers, among whom John the Baptist is the greatest, followed by apostles, prophets, and evangelists; (4) the eminence of John the Baptist and a ranking, in order, of God, angels, John the Baptist, prophets, priests, and then God's people; and (5) the holiness of Mary the Mother of God.The Authority of Various Sources of TheologyIn just a few lines in the Summa theologiae, Aquinas identifies the roles of reason and authority in theology. On one hand, "it is most proper" to theology to offer "proofs from authority," since theology's "principles are known through revelation"—making theological arguments dependent on "the authority of those making the revelation." But on the other hand, theology "also uses human reason, not to... (shrink)

Dans un texte inédit de 1979, Jules Vuillemin envoie au philosophe et logicien finnois Georg Henrik von Wright une liste des solutions à l’argu­ment Dominateur. De cette liste, comme de tous les textes de Vuillemin antérieurs aux ouvrages classificatoires des années 1980, le scepticisme est absent. Comment une telle absence peut-elle ne pas passer pour un manque? La raison est à trouver dans une conception thétique des systèmes philosophiques, qui longtemps accompagna chez Vuillemin la formulation logique des conflits métaphysiques. Ce (...) n’est qu’en renonçant dans les années 1980 à l’outil de démonstration de thèses qu’est la logique modale du premier ordre, au profit d’une analyse des attitudes linguistiques comme langage sous-jacent à sa classification, que Vuillemin put ouvrir au scepticisme les portes de sa classification synthétique, aux côtés des systèmes assertifs ou « thétiques » que sont le réalisme, le conceptualisme, le nominalisme et l’intuitionnisme. (shrink)

Le caractère imprévisible du développement et des résultats de la science est souvent invoqué pour défendre la valeur épistémique d’une recherche libre, désintéressée, guidée par la seule curiosité, contre sa finalisation par des objectifs pratiques. Notre travail a pour vocation de poser les jalons d’une analyse critique rigoureuse de cet « argument d’imprévisibilité ». Pour ce faire, nous proposons de considérer une étude de cas : la découverte du phénomène d’interférence à ARN. Nous montrons que l’utilisation régulière de cet épisode (...) pour défendre un principe d’autonomie scientifique est fautive. Dans ce cas en effet, la part d’inattendu a émergé d’une science « inspirée par l’usage », alors que de la recherche « fondamentale » n’a émergé que du prévisible, tant au niveau des démarches mises en œuvre que des résultats obtenus. Nous suggérons alors que l’argument d’imprévisibilité, mobilisé souvent de manière trop intuitive et superficielle, rate sa cible en négligeant de séparer la question de la genèse et celle de la gestion de l’inattendu. La distinction de ces deux aspects du problème nous semble nécessaire pour évaluer avec précision la portée et les limites de l’argument d’imprévisibilité. (shrink)

The pigeonhole principle is a well-known mathematical principle and is quite simple to understand. It goes as follows: If n items are placed into m containers, and if m (...) an identifier (nominal). They suggest quantities first need to be turned into categories. We believe this difference can instead be explained by pragmatic factors not taken into account in their study. We disambiguate the problems given to participants and study the effects of their disambiguation and the influence of different kinds of quantities: countable and mass. We show that using a problem with countable quantities instead of hair, usually understood as non-countable, increase the performance of participants, no longer distinguishable from that of the nominal problem. (shrink)

Le texte de Jules Vuillemin « De la connaissance sensible et de la parité qu’elle manifeste entre l’homme et l’animal » semble être un chapitre de livre abandonné. Vuillemin y décrit sous le nom de connaissance sensible l’ensemble des facultés, définies matériellement, que l’homme partage avec les animaux. Cette connaissance sensible conditionne jusqu’aux sciences naturelles et la philosophie. La spécificité humaine ne peut être définie matériellement : elle réside dans l’organisation formelle de l’expérience, source de laperfectibilité humaine.

Comment concilier réfutation du critère par les sceptiques et adoption d’un critère par les sceptiques? La première partie de l’article revient sur les formulations de la réfutation du critère dans les différentes sources sur le scepticisme et expose la manière dont Sextus Empiricus présente le scepticisme moins comme une négation de l’existence du critère que comme une mise en suspens sur la nature et l’existence du critère dogmatique. La deuxième partie de l’article rappelle les passages, de Cicéron à Galien, en (...) passant par le Commentateur anonyme du Théétète et Diogène Laërce, qui attribuent plus ou moins explicitement quelque chose comme un critère aux sceptiques. Plus précisément, ce critère, comme l’énoncera de la manière la plus claire Sextus Empiricus, est un critère d’action distinct d’un critère de vérité, cette distinction valant comme un moyen de faire la part entre scepticisme et dogmatisme mais aussi comme un argument décisif pour répondre aux objections dogmatiques contre le scepticisme. La troisième partie de l’article est consacrée à un approfondissement de la compréhension du critère sceptique comme critère pratique. Les textes de Sextus Empiricus permettent de montrer en quoi cette conception ne doit pas être confondue avec la restriction du critère au strict domaine de la conduite de la vie, ni avec une manière d’user de la vie ordinaire comme critère de vérité. (shrink)