Dans cette contribution, nous présentons la base CLAPI développée au laboratoire ICAR dans le contexte de l’évolution des bases de données de langues parlées en France au cours des trente dernières années. Nous détaillons les deux composantes de CLAPI, l’archive de corpus de langue parlée en interaction audio et vidéo enregistrés dans des situations sociales naturelles variées, et la plateforme d’outils.L’usage et l’apport de CLAPI sont illustrés par deux études. L’une décrit comment la base peut être utilisée pour des travaux (...) de linguistique interactionnelle intégrant la multimodalité (« oh là là ») ; l’autre concerne une recherche combinant données et métadonnées (« trop »). L’article est aussi l’occasion d’un bilan plus général. La mise en perspective montre en effet qu’après la période des questions est venue celle des dilemmes. La période des questions, choix et décisions à toutes sortes de niveaux a accompagné la mise en place des bases de données. L’expérience permet maintenant de mesurer leurs indéniables apports en termes non seulement de quantité de données disponibles (et traitables grâce aux outils), mais aussi de qualité (comme conséquence des exigences de standardisation liées au partage des données). La période des dilemmes nous conduit à nous interroger sur les meilleurs choix à opérer aujourd’hui dans les relations entre la poursuite des recherches sur des corpus variés (et parfois sensibles) et les exigences des bases de données ouvertes. (shrink)

C'est un livre surprenant que propose Pierre Brulé. Un livre placé sous les patronages, explicite, de Jean-Paul Sartre et, implicite, de Pierre Bourdieu. Un livre personnel « et assumant cette singularité », comme l'auteur l'affirme lui-même, in fine, dans ce qu'il se refuse à appeler une conclusion. Un livre destiné davantage au grand public qu'aux étudiants ou aux spécialistes. L'auteur part du paradoxe de sa documentation, presque entièrement léguée par des hommes. En effet, celle...

Alain Lévêque, né en 1942 à Paris, est l'auteur notamment de Bonnard, la main légère (Deyrolle Editeur/L'Arbre voyageur, 1994 ; Verdier, 2006), et le préfacier des Observations sur la peinture de Pierre Bonnard, parues aux éditions L'Atelier contemporain en 2015. Il faut miser pour voir. Savoir jouer, ruser, cacher, mais aussi dévoiler son jeu, s'attendre à perdre, à gagner, réfléchir, avoir des coups de tête, de la chance, se recueillir, tout dépenser. Ne pas retenir quelques mots bien au (...) chaud pour l'hiver, dans son bas de laine pour les temps de disette. Tout dépenser. Il faut à chaque fois écrire toutes voiles dehors, au risque de se trouver fort dépourvu quand la bise n'est pas venue. Je ne connais rien de plus difficile que ces commandes d'un " petit texte " pour une exposition de peinture, le travail d'un sculpteur. Car jamais de moi-même je n'irais me fourrer dans pareil pétrin (encore qu'il est tentant de mettre ses mains dans la pâte qui finira par s'échauffer et lever, mais c'est une autre histoire). Il s'agit qu'on m'invite à jouer, et si le jeu est engageant, je ne peux m'empêcher de dire chiche et de jouer à perdre haleine, me fiant à l'excitation, à l'emportement, et croisant les doigts pour qu'à la fin je puisse enlever le bandeau que j'ai sur les yeux et reconnaître ce que j'ai cru toucher. Ecrire pour voir. Est-ce écrire en regard du tableau? On peut bien écrire quelques mots dans un carnet devant le tableau, il ne s'agit jamais d'un tête-à-tête. Le tableau a une et même plusieurs longueurs d'avance. Qu'il soit peint comme de toute éternité et ne demande rien à personne crève les yeux. Le tableau est immobile, cela crève aussi les yeux, on ne peut pourtant pas le fixer. Ecrire dans son carnet oblige à baisser les yeux. Lorsqu'on les relève, le tableau a détalé. On envoie des mots en éclaireur. L'ensemble des textes écrits par Maryline Desbiolles (parus pour la plupart dans des catalogues ou revues, ou inédits) sur l'art, autour de l'art, à partir de l'art est ici réuni : une première partie rassemble les approches les plus réflexives sur la création ; dans le second chapitre les textes s'articulent autour de deux thématiques chères à l'auteur : l'Italie, la cuisine ; le troisième chapitre réunit les essais et poèmes consacrés aux sculptures de Bernard Pagès ; sont ensuite regroupés les essais consacrés à des artistes ou des oeuvres ; le volume se clôt enfin sur des oeuvres de fiction dont l'élément déclencheur de l'écriture fut la fréquentation d'oeuvres plastiques. L'ensemble des textes a été revu en prévision de cet ouvrage, tout autant essai sur l'art qu'oeuvre littéraire. (shrink)

What ecological advantages do animals gain by being able to detect, extract and exploit wavelength information? What are the advantages of representing that information as hue qualities? The benefits of adding chromatic to achromatic vision, marginal in object detection, become apparent in object recognition and receiving biological signals. It is argued that this improved performance is a direct consequence of the fact that many animals' visual systems reduce wavelength information to combinations of four basic hues. This engenders a simple categorical (...) scheme that permits a rich amount of sensory information to be rapidly and efficiently employed by cognitive machinery of limited capacity. (shrink)

Recently, Brukner and Zeilinger 3354) have claimed that the Shannon information is not well defined as a measure of information in quantum mechanics, adducing arguments that seek to show that it is inextricably tied to classical notions of measurement. It is shown here that these arguments do not succeed: the Shannon information does not have problematic ties to classical concepts. In a further argument, Brukner and Zeilinger compare the Shannon information unfavourably to their preferred information measure, I , with regard (...) to the definition of a notion of “total information content.” This argument is found unconvincing and the relationship between individual measures of information and notions of “total information content” investigated. We close by considering the prospects of Zeilinger's Foundational Principle as a foundational principle for quantum mechanics. (shrink)

Liebe Frau Henry! Soeben bekomme ich Ihren Brief, Die Freude, die mir Ihre Ankündigung macht, veranlaßt mich, Ihnen sofort zu antworten. Sie wissen wohl, daß ich seit Jahren wünsche, Sie möchten Ihre philosophischen Arbeiten fortsetzen und möchten die dafür notwendige Muße finden. Ich weiß nicht, ob Sie wissen, daß ich Sie mehrfach für philosophische Lehrstühle, über deren Besetzung ich unter dem Gesichtspunkt der Naturphilosophie gefragt worden bin, vorgeschlagen habe.

Stephen Yates's objections to Feyerabend's political theory (Inquiry 27 [1984], 137?42) are presented in a way that makes them unnecessarily vulnerable to a rhetorical strategy often employed by Feyerabend. Like many other critics, Yates seems to assume that it is the implausibility of Feyerabend's claims that opens them to refutation, whereas it is really this that makes them such slippery targets of criticism. Rather than claim that Feyerabend's ideal would be virtually impossible to realize, I argue that Feyerabend does not (...) demonstrate why ?democratic relativism? is at all desirable. (shrink)

Antievolution arguments of Christian and Hindu creationists often critique Darwin's metaphor of the geological record as an ill‐preserved book of life, while highlighting the problem of anomalous fossils. For instance, Bible‐based young‐Earth creationists point to anomalous humanlike prints alongside authenticated dinosaur tracks to argue for the creation of all life some few thousand years ago. But Vedic‐based ancient‐hominid creationists view the same sort of evidence as indicating the existence of all species, including the hominids, billions of years ago. I examine (...) the roots of this Hindu Vedic creationism and its recent elaboration among scientifically minded members of the International Society for Krishna Consciousness (ISKCON). Similarities in the methods and rhetorical strategies of the two creationist groups are considered, as well as the underlying motives that have brought together such otherwise disparate religious worldviews. (shrink)

Анотація. У статті проводиться аналіз текстів донікейських Отців, які показують сприйняття ними водного хрещення. Зокрема, розглядаються праці чотирьох видатних богословів, що писали свої праці в III ст. – Орігена, Іполита Римського, Тертуліана і Кипріяна. На підставі їхніх текстів, що відбивають розуміння водного хрещення в різних регіонах Римської імперії, проводиться вивчення процесу формування дитячого хрещення, який активно проходив у цей період. Автор визначає фактори, що зробили значний вплив на заміну кредохрещення на педохрещення. Провідну роль в появі дитячого хрещення зіграли ситуації екстремального (...) хрещення, за умов якого суворі правила входження в громаду могли ігноруватися. Богословською підставою таких дій було уявлення про роль хрещення як очищення гріхів, яке поступово трансформувалося з прощення гріхів по вірі кандидата на хрещення на прощення гріхів ex opera operato. Так як в богослов’ї цієї епохи відсутнє поняття первородного гріха, то для пояснення хрещення невинних немовлят стало розвиватися орігенівське уявлення про так звану «пляму гріха». (shrink)

“Multiple modernities” is not a novel theme, as the editors and contributors amply concede in the volume. At its best, the conception is an invitation to ever more openness to the possibilities of...

Among the scanty remains of poetry attributed to Eumelus of Corinth two lines 2 stand out as different from the rest, first because they are concerned not with the legendary past but with an actual, present occasion, and secondly because they are composed not for Corinthians but for Messenians. Our evidence comes from Pausanias and may be set out at the start.

We re-express a previous general result in a way which seems easier to remember, using the terminology of infinite games. We show how this can be applied to construct recursive linear orderings, showing, for example, that if there is a ▵ 0 2β + 1 linear ordering of type τ, then there is a recursive ordering of type ω β · τ.

Studies suggest that when a language requires grammatical marking of future events, speakers prefer immediate payoffs and engage in less future-oriented behavior. If future costs of tax avoidance are non-trivial, we posit that strong future time reference in languages would lower managers’ perceptions about costs, encouraging more tax avoidance. Using a large sample of 56,243 firm-year observations across 31 countries, we find that tax avoidance is higher where FTR in the language is strong. We also find that tax avoidance is (...) more prevalent in Swiss regions with strong FTR and in US firms whose CEOs were born in countries with strong FTR. Collectively, our evidence suggests that costs of tax avoidance can be non-trivial, and that linguistically driven time perception helps explain the cross-country variation in tax avoidance. (shrink)

Maps and territory suggest problems which have to do with the opening of pathways in some poorly explored domain.

Niebuhr saw that several paragraphs had been lost from the beginning of the Caesar; Ziegler suggested that the lacuna extended to the end of the Alexander. Both hypotheses are confirmed, if the identification of two new fragments is admitted.At 10. 11 p. 368, Zonaras is epitomizing the text of Caes.; he recounts the Story of Caes. 60. 3, and continues: Editors leave the provenance of the passage unspecified: ‘addita sunt pauca de nomine Caesaris‘. The correction of the vulgar error might (...) perhaps be an inference of Zonaras himself—though such an original contribution to historical polemic would be unique; but the erroneous version, at least, must come from somewhere. It is not found in any of Zonaras' sources for this period, nor in any surviving book which he certainly knew. Nor is it likely to be an addition from his own general knowledge. (shrink)

A. ScT 803–21 are a notorious crux, which has received very varied treatment from editors without any clear solution of the problem emerging.A widely favoured version follows that of Weil, and disposes the lines as follows: 803–4 –6–7 or )–8–9–io )–ll )–21–I2 … 19– [20]. We may be able to concede the arbitrary transpositions of 805 and 821, since it is likely enough that the text is substantially disordered; more serious, however, are the inherent weaknesses in Weil's rearrangement.

Why did the Biblical writers see the fear of the Lord as a virtue that is conducive to human flourishing? It is difficult for contemporary readers to understand how fear of anything can be virtuous. I propose that the fear of the Lord should be understood as accountability to God. I defend the claim that someone who displays excellence in an accountability relationship does display a virtue, and that this virtue is particularly valuable when exercised in relation to God. If (...) we reject an individualistic view of moral motivation inspired by Kant, we can see that being held accountable does not necessarily diminish personal autonomy. The primary motivation for the person who has the virtue of accountability is not fear of punishment, but a desire to do what is right because it is right, rooted in an appreciation of the standing of one to whom one is accountable. (shrink)