I distinguish among three senses in which meaning may be said to be normative, one trivial, the other two more robust. According to the trivial sense, meaningful expressions have conditions of correct application. According to the first robust sense, these conditions are determined by norms. According to the second robust sense, statements about these conditions have normative implications. Normativity in one or the other of the robust senses, but not in the trivial sense, is commonly thought to pose a threat (...) to naturalism. I argue that, given its trivial normativity, meaning cannot be normative in the first robust sense but it is normative in the sense that statements about the meaning of terms have hypothetical normative implications that are essential to meaning. I further argue that this normativity itself poses no threat to naturalism. Rather, this normativity follows from the fact that the trivial normativity of meaning precludes its naturalization. (shrink)

The chapter first provides a detailed exposition of Davidson's triangulation argument to the effect that only someone who has interacted simultaneously with another person and the world they share could have a language and thoughts. It then examines the core objections that have been made to the argument, namely, that triangulation is not needed either to fix the propositional contents of one's thoughts and utterances or to have the concept of objective truth; that one need not have the concept of (...) objective truth in order to be a thinker and speaker; and that the account the argument gives of what makes thought and language possible is circular. (shrink)

Pour lire ce livre avec passion, point n'est besoin d'être féru de belles illustrations et de connaissances sur les trente millénaires qui ont précédé l'histoire, même s'il apporte tout cela. La documentation photographique est particulièrement esthétique. L'oeil ravi va d'images en images et a, par exemple, le plaisir de découvrir (p. 12), dans la partie la plus reculée de la grotte Chauvet, une représentation du centre du monde qui précède de 30 000 ans celle de G. Courbet! La transmission...

On examine dans cette étude les effets des flux sensoriels et informationnels continus et accélérés sur la conscience, sur les capacités de penser et de réfléchir. Ces flux conduisent – au-delà de l’inachèvement intrinsèque à toute science dont parlait Weber – à des formes instables, changeantes et illimitées, perçues comme telles par le sujet, et tendant dès lors à provoquer un état de crise de la conscience, d’insécurité psychique profonde dans la fluidité contemporaine.We deal here with the effects caused by (...) continuous, accelerated sensory and information flows on consciousness, on thinking. Quite beyond Weber’s conclusion on the intrinsically boundless character of science, those flows lead to unstable, changing and unlimited forms of knowledge, perceived as such by the individual, and tend from now on to induce a permanent state of crisis in consciousness, a strong psychological insecurity in contemporary fluidity. (shrink)

Cet ouvrage, dont le titre est emprunté à Eschyle (Sept contre Thèbes : la septième porte est celle où s’affrontent Etéocle et Polynice), est la publication d’une thèse d’histoire grecque, dirigée par Pauline Schmitt Pantel et soutenue en 2010 à l’Université de Paris I. L’objet de l’enquête est très large : la présentation des conflits dans la cité des Athéniens (Ve-IVe s.) exige une « démarche concentrique » qui part de l’espace domestique et déborde jusqu’à la cité, son agora, son (...) théâtre e... (shrink)

Divisé en 3 parties et en 9 chapitres, l'ouvrage de Giulia Sissa est constitué dans ses deux premières parties par des articles publiés entre 1983 et 1991. Il faut toutefois se garder d'en conclure qu'il s'agit d'un florilège à butiner et prêter attention à l'introduction. L'âme est un corps de femme y est présenté comme un « tout » dont les anciennes composantes ont été repensées et remaniées à partir de trois ancrages nouveaux (pp. 188-189) : les travaux de J. (...) Derrida sur Platon (en... (shrink)

Il s'agit certes d'un dossier de passion et de combat destiné à soutenir la cause de la reconnaissance officielle des « unions du même sexe » dans les sociétés d'aujourd'hui, mais d'un dossier constitué par un historien de grande notoriété et très érudit : 293 p. de thèse, 77 p. de documents à l'appui et 128 p. de notes! D'une écriture pressée et émue, parfois douloureuse et toujours vibrante, le plaidoyer est volontairement provocant : considérée comme inhérente au judéo-christianism...

Après avoir dégagé quelques incarnations du rationalisme dont Bouveresse se démarque, j’indique quelques aspects qui ancrent son œuvre dans la tradition de l’Aufklärung (mais en la renouvelant), avant d’insister sur ce qui me semble plus distinctif de ce rationalisme dans lequel parviennent miraculeusement à cohabiter des sources philosophiques, littéraires et scientifiques : Cournot, Vuillemin, Carnap, Peirce, Wittgenstein, Russell, Frege, Sellars, Bolzano, Boltzmann ou Helmholtz, mais aussi Descartes, Kant, Schopenhauer, Fichte, Husserl, Cavaillès, Canguilhem, les pragmatistes James, Putnam, ou encore des écrivains (...) comme Valéry, T.S. Eliot, et, plus que tout peut-être, Lichtenberg, Kraus et Musil. Puis je me concentre particulièrement sur l’examen de ce rationalisme à l’aune des liens de Bouveresse avec la tradition « analytique », et avec Wittgenstein en particulier. (shrink)

The aim of the text is not so much to stress the importance of Peirce's formal contributions to the semantic view in formal logic as to argue that Peirce's semantic trend is part and parcel of his semiotic treatment of a general theory of meaning, understanding, and interpretation, a theory of how signs function which enables him to classify different sorts of signs in a natural way.

Despite its intuitive appeal and the empirical evidence for it, the hypothesis of cognitive polyphasia (Moscovici, 1961/1976/2008) remains largely unexplored. This article attempts to clarify some of the ideas behind this concept by examining its operations at the level of individuals and by proposing a conceptual model that includes some elements of social cognition. Indeed, calls for a rapprochement between the theory of social representations and cognitive psychology have been made by Moscovici, in particular, in his 1984 paper on The (...) myth of the lonely paradigm and in his paper on La nouvelle pensée magique (1992) in which he argues that the theory of social representations provides an explanatory framework for the descriptions offered by cognitive psychology and that their combining could translate into a finer understanding of contemporary social phenomena.Building on the results of an empirical examination of the controversy that surrounded the MMR vaccination programme in the UK between 1998 and 2005, different ways of engaging into cognitive polyphasia are proposed, including what can be described as cognitive “monophasia”, that is, the exclusive use of one type of knowledge, at least at the level of the individual. A brief discussion about the implications of the proposed conceptual model for our understanding of cognitive polyphasia and of the different ways of making sense of the world around us concludes this article. (shrink)

After recalling the progress made in the diagnosis of the post-truth phenomenon, thanks to recent experimental findings (from cognitive and social psychology) and theoretical work (post-truth versus half-lies and propaganda, degrees in epistemic vice and scale of responsibility), we indicate four other ways to improve our awareness of the scope and mechanisms of post-truth: we introduce some qualifications so as to distinguish between a post-truth world and an Orwellian universe, the negative and positive sides of emotions, an utter contempt for (...) facts, and the sharp dichotomy between facts and values, and between science denialism and blind scientism. Finally, objective truth being taken for granted, we make some suggestions for a “way out”: we should be aware of our cognitive biases and of possible sources of manipulation, cultivate our epistemic virtues, and keep evidence as a prior demand. We should also work in a “scientific spirit,” i.e., refuse any compromise with society, morality, or practice so as to ensure freedom of conscience within an academic and democratic “space of reasons.” But even more urgently, we should avoid some still too frequent misunderstandings about truth itself and about knowledge (which we identify), and remember that post-truth is serious because it is a threat to reality itself: hence we should also take care of our metaphysical prejudices and work to find better ways of ensuring metaphysical knowledge. (shrink)

Introduit à certains aspects de la pensée de Charles Sanders Peirce (1839-1914), le philosophe américain fondateur du pragmatisme et de la sémiotique, avec, notamment, une analyse des liens que Peirce établit entre la logique (ou sémiotique), la psychologie et la philosophie de la connaissance.

Le pragmatisme est souvent associé au nominalisme. Pourtant, dans l’esprit de son fondateur, C. S. Peirce, le pragmatisme va de pair avec le réalisme. Après avoir examiné les ressorts de ce paradoxe et noté plusieurs points communs aux divers pragmatistes, on présente les grands traits de ce que pourrait être un réalisme pragmatiste bien compris. On suggère qu’un tel réalisme dispositionnel, qui s’inscrit dans une démarche métaphysique et éthique résolue, constitue une voie prometteuse pour qui veut pouvoir donner sens au (...) projet d’une « connaissance » métaphysique et apporter de possibles réponses au cynisme relativiste ambiant. (shrink)

Dans le judaïsme, la préséance masculine instaurée par le Code de l’Alliance fondatrice contractée entre Dieu et le peuple élu se maintient dans le rapport que chaque juif entretient avec la Lettre, et se renouvelle tout au long de sa vie au travers des rites et des objets qui le mettent en rapport avec le « sacré ». La Torah en est l’incarnation majeure aux côtés de la Shekhinah, manifestation féminine de la présence de Dieu qui, animant des figures bibliques (...) comme Rachel, Léah ou Esther, s’attache aussi à chaque femme. Cela suffit-il à combler l’écart, à résoudre la question que les femmes d’aujourd’hui posent : celle d’un recouvrement effectif dans le judaïsme entre la place réelle qui leur est accordée en tant que personnes sociales et la reconnaissance du « féminin » comme composante du sacré voire du divin? Cet article qui retrace le parcours de recherche de l’anthropologue Claudine Vassas donne profondeur tant aux revendications portées par les femmes d’aujourd’hui qu’aux résistances des hommes à céder sur ces points et vis-à-vis des lieux et objets d’où justement les femmes ont été si durablement écartées. (shrink)

According to Barry Stroud, Wittgenstein thought that language is social only in this minimal way: we cannot make sense of the idea of someone having a language unless we can describe her as using signs in conformity with the linguistic practices of some community. Since a solitary person could meet this condition, Stroud concludes that, for Wittgenstein, solitary languages are possible. I argue that Wittgenstein in fact thought that language is social in a much more robust way. Solitary languages are (...) not possible because we cannot make sense of the idea of someone having a language unless we can think of her as actively participating in the linguistic practices that fix the standards governing the applications of her words. (shrink)

For most early pragmatists, including the founder C.S. Peirce and L. Wittgenstein, vagueness was a real and universal principle and not a mere defect of our knowledge or thought. This volume begins by exploring this pragmatist notion of vagueness and the way it was tied to their basic opposition to various kinds of reductionism and nominalism. It then develops towards an analysis of Peirce's original and wide views on vagueness, as seen through the angles of logic, semiotics, epistemology and metaphysics. (...) In the final part of this book, the reader is presented with a case for the contemporary relevance of such a realistic pragmaticism for the ongoing debate on semantic, epistemic and ontic vagueness. (shrink)

Charles Sanders Peirce shares with many pragmatists, both classical and contemporary, a certain distrust of metaphysics, the nature and importance of which have been constantly questioned at the turn of the 20th century. It is however him who, after having decried it, claimed the possibility and the necessity of metaphysics. It is shown that this pragmaticist metaphysical project, which emphasizes logic, semiotics, inquiry and science (but without scientism), against the background of a very specific realist approach, is a source of (...) inspiration for any enterprise concerned with responding to the “Integration Challenge”, and thus to think the links between metaphysics and epistemology, an objective which the metaphysician is held to tackle, if he wants to be able to establish the conditions of possibility of a genuine metaphysical knowledge. (shrink)

Cet article remet en question une définition de la fiction parue en 1988, dans un ouvrage intitulé « Contribution à une étude du concept de fiction ». Etant fondée sur la théorie des actes de langage, cette définition présentait en effet l’inconvénient de ne pouvoir s’appliquer qu’aux fictions verbales. Une nouvelle définition est donc proposée dans cet article, faisant apparaître clairement la fiction comme un concept de nature pragmaticosémiotique : une fiction est une représentation, verbale ou non verbale, qu’un auteur (...) produit consciemment dans le but de la transmettre à un destinataire. En transmettant cette représentation, l’auteur de la fiction adopte une attitude spécifique, consistant à inviter le destinataire à imaginer un monde fictif dont les caractéristiques sont compatibles avec celles du monde décrit dans la représentation. Sur la base de cette définition, l’article recense des exemplifications de fictions aussi diverses que possible, selon la nature de leur support de représentation et selon leur fonction, puis il pose la question du rôle des fictions dans notre vie quotidienne et, en particulier, sur la manière dont elles nous apprennent quelque chose sur le monde réel. (shrink)

Les approches pour lutter contre le fléau des maladies chroniques qui augmentent dans le monde entier se révèlent infructueuses et très coûteuses. Il est maintenant possible de corriger les chiffres alarmants et d’envisager une prévention efficace en adoptant le nouveau paradigme des Origines du Développement de la Santé et des Maladies (DOHaD), à condition d’intervenir très tôt en agissant sur le risque et non lorsque la maladie est déjà apparue. Ce concept est largement reconnu grâce à des études épidémiologiques et (...) des études animales. Les influences des facteurs environnementaux – nutrition, stress, psycho-affectifs, toxiques, bactériens et physiques – sur les processus épigénétiques représentent une révolution. En effet, les DMR modifications épigénétiques conservent la mémoire des impacts de facteurs environnementaux auxquels un individu est soumis tout au long de sa vie. Une période cruciale est le développement précoce, pré et postnatal, les 1000 jours ; cruciale parce que l’épigénome est particulièrement sensible aux effets de l’environnement, et aussi parce que l’individu construit son capital santé pour répondre plus ou moins bien aux aléas de la vie. En outre, l’existence de mécanismes non génétiques et non culturels capables de transférer la mémoire des expériences/expositions à des facteurs environnementaux parentaux et qui conditionnent la réactivité des générations suivantes à différents environnements au cours de leur vie suscite un intérêt grandissant. L’idée selon laquelle des marques épigénétiques non effacées lors des phases de reprogrammation est actuellement très en vogue, voire considérée à tort comme acquise malgré la rareté des exemples probants. Cependant, des questions fondamentales subsistent quant à la nature, aux rôles et à l’impact des marques et des mécanismes épigénétiques, des ARN non codants ou d’autres mécanismes et à leur persistance au cours des générations. Un modèle intégrant ces différents systèmes, leurs interactions avec l’environnement et les fenêtres de développement de la sensibilité selon le sexe du parent et de l’enfant reste à construire. Sur la base de la malléabilité des mécanismes épigénétiques sous-jacents, la réversibilité des marques environnementales ouvre de nouvelles perspectives. Cependant, comment les facteurs conférant une susceptibilité accrue ou une résilience vis-à-vis du développement des maladies agissent et influencent les mécanismes épigénétiques reste à élucider. Si la mémoire des expériences/expositions à des facteurs environnementaux est effectivement transmissible, le principal défi pour l’individu, et surtout pour les pouvoirs publics, est d’être en mesure d’éviter ceux qui posent des risques pour la descendance. Ces données peuvent déplacer le curseur des responsabilités en matière de soins de santé, de la sphère privée à la sphère socio-géographico-politique. (shrink)

L’ouvrage est consacré au « mythe » d’Atalante, une figure féminine aux qualités surnaturelles, et par conséquent fabuleuses, d’une incommensurable durée. Elle appartient à la tradition hellénique dès le viie s. Très présente dans la culture gréco-romaine, elle s’est perpétuée en filigrane jusqu’à notre époque. Ce master d’Histoire grecque soutenu à Paris 1 a reçu le prix de l’association Mnémosyne. Ce rite de passage, dans la recherche, a suscité en effet un chef d’œuvre d’une exceptionnelle...

The authors' claim that analogical reasoning is the product of relational priming is compatible with language processing work that emphasizes the role of low-level automatic processes in the alignment of situation models in dialogue. However, their model ignores recent behavioral evidence demonstrating a effect on relational priming. We discuss implications of these data.

The aim of the text is to present Peirce's relevance for cognitive science,especially in terms of his views in semiotic, logical machines, and the psychology of iconic reasoning.

Saul Kripke's Wittgenstein on Rules and Private Language is one of the most celebrated and important books in philosophy of language and mind of the past forty years. It generated an avalanche of responses from the moment it was published and has revolutionized the way in which we think about meaning, intentionality, and the work of Ludwig Wittgenstein. It introduced a series of questions that had never been raised before concerning, most prominently, the normativity of meaning and the prospects for (...) a reductionist account of meaning. This volume of new essays reassesses the continuing influence of Kripke's book and demonstrates that many of the issues first raised by Kripke, both exegetical and philosophical, remain as thought-provoking and as relevant as they were when he first introduced them. (shrink)

According to the communitarian view, often attributed to the later Wittgenstein, language is social in the sense that having a (first) language essentially depends on meaning by one's words what members of some community mean by them. According to the interpersonal view, defended by Davidson, language is social only in the sense that having a (first) language essentially depends on having used (at least some of) one's words, whatever one means by them, to communicate with others. Even though these views (...) are importantly different, the arguments given for them--the interpretation argument in Wittgenstein's case, the triangulation argument in Davidson's--are interestingly similar. I see these arguments as complementary and argue that, contrary to what is widely thought, it is the interpersonal view, rather than the communitarian view, that they support. (shrink)

Hannah Ginsborg has recently offered a new account of normativity, according to which normative attitudes are essential to the meaningful use of language. The kind of normativity she has in mind –– not semantic but ‘primitive’ — is supposed to help us to avoid the pitfalls of both non-reductionist and reductive dispositionalist theories of meaning. For, according to her, it enables us both to account for meaning in non-semantic terms, which non-reductionism cannot do, and to make room for the normativity (...) of meaning, which reductive dispositionalism cannot do. I argue that the main problem with Ginsborg’s account is that it fails to say what makes it possible for expressions to be governed by conditions of correct application to begin with. I do believe, however, that normative attitudes are essential to meaning, but they have to be thought of as fully semantic. And I suggest that conditions of correct application can be present only when those attitudes are present. (shrink)