Présence, est-ce effectivité ou présence du possible? « Possible » suppose la réalité du « rien ». Comment la penser? Un positivisme tentant dénie toute réalité au néant et au pur possible. Plus mesuré, le bon sens les admet relativement, mais son côté positif empêche de les penser. Changeons de mesure. La voie de la radicalité rejoint la pensée heideggerienne qu’au plan de l’être, l’étant se possibilise sur fond de présence absente du néant et que « plus haut que l’effectivité (...) se tient la possibilité ». En voulant outrepasser la modération du bon sens, cette visée radicale du rien paraît encore sous sa dépendance. Méditons alors l’expérience de la limite interne à chaque étant, là où la béance en lui du rien le détermine comme possible et envisageons la présence comme présence du possible. (shrink)

L’article propose une compréhension de l’art, directement inspirée d’une lecture du deuxième chœur d’ Antigone de Sophocle, compréhension « pré-philosophique », partant non subordonnée à l’idée de la science et indépendante de l’attitude théorétique. On voudrait montrer que « posséder l’art », c’est-à-dire avant tout voir que c’est par où les choses font obstacle qu’elles se laissent tourner en ressources, implique pour les humains un avenir en confrontation directe, sans échappatoire, avec la mort.

Cette « petite note » a été composée en marge d’un travail de plus grande ampleur (sur la présence du possible) et dans son ambiance, elle met en œuvre certains de ses résultats en les appliquant à la question de la modernité. De là sa part sans doute excessive d’implicite, de là aussi son ton plus apparemment péremptoire que démonstratif. L’auteur a toutefois pensé que ce bref développement formait un tout à peu près suffisant pour être lu.