Abstract
Le temps des demandeurs d’asile est fait d’attente : il est contraint par la procédure. Sur le temps long, l’ennui prédomine. Mais il faut aussi se soumettre au rythme imposé par les institutions en charge de l’asile, qui diffère quelque peu en France et en Allemagne et sort le temps vécu d’une pure uniformité.L’objectif principal de cet article est de donner à voir la matérialisation de ce temps long de la procédure sur la vie quotidienne des demandeurs, depuis les côtés les plus subis jusqu’aux possibilités de faire face à l’imposition de normes temporelles en retrouvant un temps à soi. Je montrerai néanmoins que quelle que soit l’inventivité des demandeurs pour s’élever contre ce que l’institution leur impose, le basculement permanent entre « monde-de-la-vie » et institutions rend leur expérience temporelle particulièrement dure à surmonter. L’expérience de l’attente n’est pas toujours dépassée.