Abstract
Le style de Platon est généralement prisé. Pourtant Nietzsche, dans Crépuscule des Idoles, le décrète « ennuyeux ». Il convient de prendre pleinement la mesure du fait que la critique stylistique de Nietzsche s’inscrit dans la problématique de la volonté de puissance, ce qu’on éclaire notablement avec les cours de philologie qu’il a donnés à Bâle. On revient tout particulièrement sur le phénomène du rythme dans la prose d’art. Tous les écrivains et théoriciens antiques eurent une haute conscience de la puissance propre à la dimension « musicale » de la prose (Gorgias, Thrasymaque, Isocrate, Platon, Aristote, Cicéron, Denys d’Halicarnasse…). Le style n’est pas une affaire secondaire, mais ouvre de nouvelles potentialités pour le logos, au-delà de la logique et de la réfutabilité.