Philosophe et théologien laïque, Raymond Lulle fut aussi romancier et poète dans sa langue maternelle, le catalan, qu'il illustra avec éclat. Soucieux de dialoguer avec les musulmans, il se fit arabisant et islamologue. A la fois mystique et rationaliste, il chercha à mettre au point une véritable machine à penser, l'Art, dans laquelle il convient de voir la source médiévale de cette ère nouvelle.

On ne cherchera pas dans ce livre ni l'exhaustivité bien sûr, ni l'érudition non plus. Il vise à fournir des clés dans la lecture de Vladimir Jankélévitch (1903-1985), philosophe de l'action, amateur d'humour, engagé, point pédant pour un sou, mais exigeant en matière de pensée et d'implication dans la vie. En dehors de tout " prêchi-prêcha " consensuel, ou ridicules rodomontades, cet ouvrage " vend la mèche " au sens où il rend compréhensibles pour aujourd'hui les mots " à coucher (...) dehors " d'un penseur capable de parler tant des vertus (et vice versa!) que du scandale de la mort ou du " je ne sais quoi " du charme. Des résistances en Europe aux révolutions dans le monde, comment comprendre ce qu'est le courage et la justice sinon par la réflexion morale? Un vocabulaire fournit les " mots de passe ". (shrink)

Present-day logic regards definitions as syntactical devices of abbreviation. This view, summed up in the terse adage: “To define is to eliminate,” obscures the vital part played by definitions in deductive sciences.calculi, to become noetic tools, must be interpreted; so the richer the interpretation, the more efficient the tool. But most calculi are based on a restricted number of primitives; they thus embrace, at the outset, a restricted number of concepts and can be appraised through and only through the definitions (...) they eventually yield. In a word, the richness of a calculus lies in its defining virtualities. The whole of PRINCIPIA MATHEMATICA would be a futile game of chess, did it not embody all our mathematical concepts; none of these being assumed as primitive, PRINCIPIA MATHEMATICA owes its momentous significance to its definitions and to its definitions only. (shrink)

Les auteurs en avertissent d’emblée : ils ne prétendent pas faire œuvre d’« historiens de la philosophie » et livrer ici un commentaire spécialisé de la République, mais rendre leur « fraîcheur » aux problèmes soulevés par Platon en en signalant les prolongements jusque dans l’actualité théorique. Si les douze chapitres du livre abordent la majeure partie des motifs classiques de la République au fil de leur apparition dans le texte (de la question morale à la théorie des Formes et (...) du terrai... (shrink)

The more traditional approaches to the history and philosophy of science and technology continue as well, and probably will continue as long as there are skillful practitioners such as Carl Hempel, Ernest Nagel, and th~ir students. Finally, there are still other approaches that address some of the technical problems arising when we try to provide an account of belief and of rational choice. - These include efforts to provide logical frameworks within which we can make sense of these notions. This (...) series will attempt to bring together work from all of these approaches to the history and philosophy of science and technology in the belief that each has something to add to our understanding. The volumes of this series have emerged either from lectures given by authors while they served as honorary visiting professors at the City College of New York or from conferences sponsored by that institution. The City College Program in the History and Philosophy of Science and Technology oversees and directs these lectures and conferences with the financial aid of the Association for Philosophy of Science, Psychotheraphy, and Ethics. MARTIN TAMNY RAPHAEL STERN PREFACE The papers in this collection stem largely from the conference 'Foun dations: Logic, Language, and Mathematics' held at the Graduate Center of the City University of New York on 14-15 November 1980. (shrink)

A constructive dialogue between Henry’s phenomenology and Rorty’s pragmatism does not seem very likely: each would probably consider that the other has not been faithful to his claim of breaking with philosophical tradition and thus ultimately reproduces its limits. Nevertheless, one can also note that Henry and Rorty are not at the same level of analysis: while Henry focuses on giving coherent grounds for any philosophical critique of representation, Rorty is occupied with the consequences of such critique on philosophy itself. (...) If one considers this difference, there emerge new results: Henry’s phenomenology is fundamental for the recognition of what Rorty calls the “human being’s sense of self-identity”, while it falls to Rorty’s pragmatism to ensure that, as hoped by Henry, there is “a mode of philosophy that does not harm essence”.  . (shrink)

Kolmogorov's account in his [1933] of an absolute probability space presupposes given a Boolean algebra, and so does Rényi's account in his [1955] and [1964] of a relative probability space. Anxious to prove probability theory ‘autonomous’. Popper supplied in his [1955] and [1957] accounts of probability spaces of which Boolean algebras are not and [1957] accounts of probability spaces of which fields are not prerequisites but byproducts instead.1 I review the accounts in question, showing how Popper's issue from and how (...) they differ from Kolmogorov's and Rényi's, and I examine on closing Popper's notion of ‘autonomous independence’. So as not to interrupt the exposition, I allow myself in the main text but a few proofs, relegating others to the Appendix and indicating as I go along where in the literature the rest can be found. (shrink)

La 4e de couv. porte : "Gilbert Simondon (1924-1989) a été considéré de son vivant comme un philosophe de la technique original mais difficile. Il s'impose aujourd’hui comme l’artisan d’un « nouvel encyclopédisme » qui veut unifier les sciences au sein d’une philosophie de la nature et renouveler l’humanisme. Pour l’« ontologie génétique » de Simondon, toute chose tient sa réalité de la genèse où elle«s’individue ». Celle-ci est un processus ininterrompu auquel l’inerte, le vivant, le technique, le social, mais (...) aussi le savoir et la pensée eux-mêmes appartiennent. On expose ici la question de « l’individuation » dans ses trois dimensions essentielles – la différence entre le physique et le biologique, le « transindividuel », l’objet technique – pour montrer ensuite comment le génétisme de Simondon dépasse les oppositions classiques entre matière et forme ou sujet et objet, mais aussi les antagonismes (par exemple entre technicisme et humanisme) qui se disputent la conception de la nature et de l’homme. On développe enfin l’enjeu politique et social d’une philosophie pour laquelle une véritable « culture technique » pourrait supprimer une des principales causes de l’aliénation humaine et donner aux hommes les moyens de comprendre leur monde.". (shrink)

L'histoire des sciences suffit à réfuter la thèse de la mathématisation impossible, selon laquelle la mathématisation procéderait d'un formalisme abstrait manquant les choses mêmes ou la spécificité d'un domaine d'objets. Cette histoire montre en effet qu'on n'a pas cessé de mathématiser des choses dont il avait été longtemps dit qu'elles devaient, étant donné leur nature, éternellement résister à la mathématisation. À la thèse de la mathématisation impossible, il est dès lors tentant d'opposer la thèse de la mathématisation inéluctable, selon laquelle (...) une science bien formulée est une science mathématiquement constituée. Cette dernière thèse est cependant souvent associée à l'idée que l'introduction des mathématiques dans une discipline constituerait un processus qui ne présenterait aucune difficulté et qui ne serait suivie d'aucune perte. Contre cette idée, les articles rassemblés dans ce volume ont voulu, comme le titre de ce dernier l'indique, restituer à la mathématisation son caractère problématique. La méthode adoptée dans ce volume est résolument empirique : il s'appuie non pas sur des réflexions a priori sur ce que seraient les objets mathématiques, mais sur des études de cas empruntées à différentes périodes de l'histoire et à différentes sciences. Le pari a été fait que ces différentes rubriques pourraient être articulées les uns aux autres dans trois parties qui ont respectivement pour titres "Les exigences de la mesure : la quantification", "La formalisation : la puissance des formes symboliques", et "La modélisation, une nouvelle forme de mathématisation?" Assurément, une tendance historiographique générale de ces trente dernières années a consisté à privilégier les études de cas locales et singulières, ce qui nous a permis de prendre congé du style épique, qui néglige les détails de l'histoire. Cependant, l'espèce de nominalisme qui en résulte tourne rapidement court, si l'on en reste à ces études de cas singulières. Ce volume repose donc sur un pari : essayer d'articuler différentes études de cas de manière à dégager certaines formes de la mathématisation. Que ce pari ait été gagné ou perdu, ce sera au lecteur d'en juger. (shrink)

Penser sans obéir aux ressorts constitutifs de la pensée française contemporaine : voilà l'exigence qu'indique Maurice Blanchot. Deux enjeux déterminent en conséquence cet ouvrage. Il s'agit d'abord de montrer combien l'oeuvre théorique et narrative de Blanchot, en faisant valoir des thèmes aussi singuliers que ceux du calme ou de l'enfance, se soustrait à l'épreuve contemporaine de l'événement. Point d'autant plus étonnant que Blanchot ne cesse - aussi - de requérir cette épreuve et de s'entretenir avec ceux-là même qui, tels Levinas, (...) Deleuze, Derrida ou Foucault, ont déployé la logique contemporaine. Il s'agit ensuite de forger les catégories positives de la recherche ainsi indiquée. L'analyse minutieuse ici proposée de la dimension élémentale (nuit, mer, ciel) propre au neutre blanchotien et de l'écriture fragmentaire déployée à la fin de l'oeuvre, conduit ainsi à dégager une question qui, dépourvue de la force d'appeler encore réponse, se pose dans le milieu calme du silence. Loin de reconduire la pensée au nihilisme ou à un silence impensable-indicible typiquement contemporain, cette problématisation, avec Blanchot, de la pensée française contemporaine introduit à une recherche qui, ni déconstructrice ni non-philosophique, engage l'enfance de la philosophie. (shrink)

An art of the everyday? Parting from Georges Perec and Vilhelm Hammershøi Contemporary continental philosophy seems to be deeply connected to art, whether it is poetry and literature, painting or music. This connection is built upon the primacy of a trial of the invisible, which is very often a trial of the event. The aim of this article is to establish an art of the everyday freed from this contemporary "eventism". We thus examine how the researches of Georges Perec in (...) literature and of Vilhelm Hammershøi in painting meditate on the strangeness of the everyday – its flatness, its silence – which are irreducible to this aesthetic trial as it can be conceptualized by the philosophy of the life of Deleuze-Guattari and by the humanism of Levinas. This research thus beckons towards an art of the common contesting the contemporary primacy of the vital and the human. (shrink)

Une philosophie de la vie est-elle possible? Cette question ne tarde jamais à surgir à la lecture de Michel Henry. Personne n'a manqué de la soulever, pas même Henry. Pour autant, les commentateurs n'en font pas grand cas, surtout depuis qu'il y aurait répondu.

In this philosophical paper, I discuss and illustrate the necessary three ingredients that together could allow a collective phenomenon to be labelled as “emergent.” First, the phenomenon, as usual, requires a group of natural objects entering in a non-linear relationship and potentially entailing the existence of various semantic descriptions depending on the human scale of observation. Second, this phenomenon has to be observed by a mechanical observer instead of a human one, which has the natural capacity for temporal or spatial (...) integration, or both. Finally, for this natural observer to detect and select the collective phenomenon, it needs to do so on account of the adaptive advantage this phenomenon is responsible for. The necessity for such a teleological characterization and the presence of natural selection drive us to defend, with many authors, the idea that emergent phenomena should belong only to biology. Following a brief philosophical plea, we present a simple and illustrative computer thought experiment in which a society of agents evolves a stigmergic collective behavior as an outcome of its greater adaptive value. The three ingredients are illustrated and discussed within this experimental context. Such an inclusion of the mechanical observer and the natural selection to which this phenomenon is submitted should underlie the necessary de-subjectivation that strengthens any scientific endeavor. I shall finally show why the short paths taken by ant colonies, the collective flying of birds and the maximum consumption of nutrients by a cellular metabolism are strongly emergent. (shrink)

L’entreprise sérielle vise une maîtrise radicale des fondements de l’écriture musicale et, d’une façon encore plus générale, une rationalisation intégrale des schèmes auxquelles elle est supposée se conformer. Cette tentative mobilise des techniques et des concepts empruntés aux mathématiques de son temps, dont cet article relève les traces précises. L’idée fondamentalede la doctrine sérielle est alors que toute action transformatrice, toute synthèse constructive, s’appuient sur une forme d’ordonnance et de répétition susceptible d’être formalisée pour elle-même ; se trouve ainsi postulée (...) une généralité de la structure formalisée qui, si elle impose de réviser les relations entre concept et phénomène musical, ne peut entièrement résorber les contraintes spécifiques des configurations musicales, qui limitent l’ambition du calcul. (shrink)

L’objet de cette étude est de clarifier la notion d’« activité finaliste » dans Néo-finalisme de Ruyer. Après avoir montré que la réactivation de la notion décriée de finalisme trouve sa motivation dans le constat de l’impossibilité de penser le moment subjectif dans l’épistémologie mécaniste, largement héritée de Descartes, l’auteur s’attache à reconstruire le motif néo -finaliste de Ruyer et à en indiquer, outre sa parenté avec la monadologie leibnizienne, sa force intrinsèque, conceptuelle et ontologique. Étonné par sa non-réception en (...) philosophie et histoire des sciences, il conclut en en suggérant des raisons possibles. (shrink)

The practice of climbing by people with disabilities is part of a double societal dynamic, which is affected by a movement of massification, indoorization and commercialization of climbing, but also by the consequences of the law of February 2005 which aims to produce appropriate spaces and services to guarantee the needs of disabled people. This study, which is the result of a field survey conducted as part of an ethno-sociological approach in the Lyon area, describes the deployment of an ongoing (...) process of social innovation, the evolution of which is gradually shifting from a service that is not very or not at all marketable, located in the specialized environment, to more marketable services, located in shared spaces. It highlights a network of socio-technical actors who cohabit, linking or excluding each other according to its orientations and its progressive diffusion. From the case of climbing, this article reveals the complexity of the factors influencing sports consumption and the agencements that make them possible. It highlights the role of non-human actors but also intermediaries human actors who, by bringing people together, maintaining and constantly readapting the bridges created between worlds, make it possible to envisage the perpetuation of access to the consumption of these new services. (shrink)