Est philosophe celui qui, se sachant en route, veut savoir où il va. Au cours de l'histoire, les réponses proposées à cette interrogation sont multiples. Elles sont en même temps traversées par des constantes et constituées en familles relativement cohérentes et durables. Or on constate, à l'examen des diverses doctrines sur les questions humaines fondamentales, des différences majeures entre celles transmises en Occident et celles entretenues en Orient. En quoi consistent ces divergences, mais aussi les points de rencontre? Pourquoi dit-on (...) " philosophies " occidentales mais " sagesses " orientales (hindouisme, taoïsme, bouddhisme, confucianisme)? Cet essai a pour objectif d'approfondir cette distinction. A cette fin, il se laisse guider par dix notions de la pensée occidentale que l'on compare dès lors à l'usage qui en est fait dans l'autre tradition : la substance, la connaissance, l'essence, la raison, le dualisme, le moi, la liberté, le temps, le bonheur, le salut ; dix chantiers ouverts, dix chapitres d'une grammaire de base de civilisation. Philosophie ou sagesse? (shrink)

In this series of dialogues, Derrida discusses and elaborates on some of the central themes of his work, such as the problems of genesis, justice, authorship and death. Combining autobiographical reflection with philosophical enquiry, Derrida illuminates the ideas that have characterized his thought from its beginning to the present day. If there is one feature that links these contributions, it is the theme of singularity - the uniqueness of the individual, the resistance of existence to philosophy, the temporality of the (...) singular and exceptional moment, and the problem of exemplarity. The second half of this book contains an essay by Maurizio Ferraris, in which he explores the questions of indication, time and the inscription of the transcendental in the empirical. A work of outstanding philosophy and scholarship, the essay is developed in close proximity to Derrida and in dialogue with figures such as Plato, Aristotle, Plotinus, Kant, Hegel and Heidegger. It thereby provides a useful introduction to the philosophy of one of Italy's most prominent philosophers as well as an excellent complement to Derrida's own ideas. A Taste for the Secret consists of material that has never before appeared in English. It will be of interest to second-year undergraduates, graduate students and academics in philosophy, modern languages, literature, literary theory and the humanities generally. (shrink)

Derrida is one of the few Continental philosopher-critics as esteemed for his writings about visual topics as for his attention to more textually based subjects. This volume collects key and scarce writings about the making and apprehension of "visual objects," though the chief focus is on drawing, painting, and photography (with sorties into video and film). What preoccupied Derrida when it came to the visual arts is visibility: what does a pencil actually trace-make visible- when someone is making a drawing? (...) What aspect of the drawing documents the artist's thought and what part documents an external object? What comes from painting other than a painting? The writings collected range from essays originally published in small magazines and journals to never-before translated talks and interviews. There are 19 pieces in all, of which seven have been previously published in English.. The rest have been translated into English for the first time. None is included in the Press's already substantial inventory of works by Derrida. The collection comprises three thematic sections: (1) "The Traces of the Visible" is attuned to the field's preoccupation with the "trace," what is an "image," visibility, and space. (2) "Rhetoric of the Line: Painting, Drawing" engages nearly every register in which one can experience art: the materiality of line and text, the eros of aesthetic experience, the politics of color, and the components of painting, writing and drawing taken together. (3) "Spectralities of the Image: Photography, Video, Cinema and Theatre" explores the media we most readily associate with modern and contemporary art practices. (shrink)

En retraçant la dynamique de la communication à la base de toute expérience, l’anthropobiologie d’A. Gehlen (2021) a montré que l’avorton chronique qu’est l’être humain a dû, pour pouvoir vivre, se fixer au langage en faisant parler le monde. Pourquoi? Pour y retrouver le même bonheur que celui qu’il avait pris à l’écoute de la voix de la mère dans l’écoute intra-utérine, ainsi que l’a découvert Alfred Tomatis (1977 ; 1991). Parce que l’être humain n’est pas un être biologiquement bien (...) formé et est né un an trop tôt comme l’a découvert L. Bolk, corroboré Otto Schindewolf et développé S. J. Gould – si on le compare aux mammifères pourvus d’une complexité semblable – il n’est doté que d’instincts intraspécifiques (nutritionnels, sexuels et défensifs) [...]. (shrink)

C'est au christianisme que remonte l'initiative d'une révolution sans précédent dans la cité antique : la révolution chrétiennc de la souveraineté. «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.» Le Christ établissait en ces mots une distinction nette entre des ordres jusqu'alors confondus : le spirituel et le temporel, les choses de Dieu et les choses de César. Aujourd'hui, un tel partage paraît aller de soi aux esprits moulés par une civilisation chrétienne. (...) Mais il n'en fut pas toujours ainsi. II fallut que le Christ vînt renverser un vieil état de choses qu'on prenait pour acquis, qu'il s'attaquât ni plus ni moins à la domination absolue que les empereurs romains s'arro-geaient sur la vie civile et religieuse des citoyens. Les souverains ne manquérent pas de le ressentir vivement. Ils relèveront sans tarder le défi en déclenchant les célèbres persécutions contre ses disciples. II s'agissait bien à leurs yeux d'un crime lèse-État. Pouvaient-ils laisser impunément les chrétiens scinder en deux parts une société moniste où le religieux était incorporé au politique, le jus divinum au jus civile. (shrink)

This prize-winning book, first published in France in 1982 and now available in an English translation, investigates the question of human subjectivity.

According to the subjective Bayesian interpretation of quantum mechanics, the instruments used to measure quantum systems are to be regarded as an extension of the senses of the agent who is using them, and quantum states describe the agent’s expectations for what they will experience through these extended senses. How can QBism then account for the fact that instruments must be calibrated before they can be used to ‘sense’ anything; some instruments are more precise than others; more precise instruments can (...) lead to discovery of new systems? Furthermore, is the agent ‘incoherent’ if they prefer to use a less precise instrument? Here we provide answers to these questions. (shrink)

Ceci n’a rien d’un texte référencé, documenté par de multiples citations et connaissances littéraires ou mythologiques accumulées : ce n’est que l’expression de relations humaines, pathétiques ou tragiques dérivant au gré du besoin de l’enfant... à tout prix.Fabriquer une vie, transmettre un peu de soi – en duplication de deux unités – dépasse toutes les..

Sont successivement abordés trois lieux de l’affinité dans les écrits d’Adorno, non pour reconstruire une théorie jamais élaborée comme telle, mais pour repérer quelques points d’une « constellation » : introduite dans la première des Trois études sur Hegel pour désigner une compréhension de la vérité distincte de l’adéquation, l’affinité nomme dans « Parataxe » une relation non dominatrice du sujet à l’objet, pour devenir, dans le contexte de la Théorie esthétique, une clef de la relation complexe entre art et (...) philosophie. Loin d’effacer la distance entre les termes qu’elle rapproche, l’affinité exprime chaque fois la survivance d’un socle commun qui ne se confond jamais avec une identité. (shrink)

Among the main reactions to scepticism, fallibilism is certainly the most popular nowadays. However, fallibilism faces a very strong and well-known objection. It has to grant that concessive knowledge attributions—assertions of the form “I know that p but it might be that not p”—can be true. Yet, these assertions plainly sound incoherent. Fallibilists have proposed to explain this incoherence pragmatically. The main proponents of this approach appeal to Gricean implicatures (Rysiew in Noûs 35(4):477514, 2001; Dougherty and Rysiew in Philos Phenomenol (...) Res 78(1):123132, 2009; Dougherty and Rysiew in Synthese 181(3):395403, 2011). Very recently, some philosophers have observed that fallibilists can also explain this apparent incoherence pragmatically if they embrace a (context-sensitive) certainty norm for assertion (Petersen in Synthese 196(11):4691–4710, 2019; Beddor in Philos Impr 20(8), 2020; Vollet in Dialectica 74:3, 2020). In this paper, I argue for the superiority of this latter explanation over its older rivals. (shrink)

RÉSUMÉ L'article qui suit se propose de montrer que le concept de « relativité » trouve, dans les conceptions de Mach, de Galilée et d'Einstein, une origine et un fondement philosophiques différents. En mettant ainsi en évidence les différences fondamentales qui séparent ces conceptions, il s'oppose en particulier à toute interprétation visant à faire de la théorie de la relativité d'Einstein, un « prolongement » de la philosophie positiviste de Mach et du principe galiléen de relativité. ABSTRACT The following paper (...) analyses relativity's philosophical origin and fundament through the conceptions of Mach, Galileo and Einstein. It emphasizes the fundamental differences that lie between these conceptions thus opposing all interpretations suggesting that Einstein's theory of relativity can he properly described as being a mere "extension" of Mach's positivism and Galileo's principle of relativity. (shrink)

Faut-il abandonner l'idée de catégorisation ou lui conserver une fonction plus restreinte, diversifiée, domaniale ? On se demande ce qui peut être préservé de la conception transcendantale pour prolonger son évolution récente au-delà de Wittgenstein, Goodman et Peirce. On propose une approche interrogative, présuppositionnelle et textologique qui lui conserve assez de fonctions , pour qu'il reste significatif de parler de catégorisation. Au lieu d'être immobiles, les catégories ont vocation à commander la recherche, qu'elle soit enquête scientifique ou même quête religieuse. (...) Un concept devient catégorial pour autant qu'il ouvre un domaine à la recherche, la guide ou lui permet de se réorganiser. A first question is raised, whether the idea of categorisation should be altogether dismissed or retained, but with more restricted, diversified and less extensive functions. The second question deals with what of the transcendantal dogma can be maintained in order to extend its recent developments beyond Wittgenstein, Goodman and Peirce. An interrogative, pre suppositional and textological approach is put forward, which could preserve enough functions to allow to go on speaking of categorisation with some kind of relevance. Far from being immovable, the categories indeed call for leadership in matters of research, be it scientific investigation or sacred religious quest. It appears that a concept becomes categorial in so far as it breaks fresh ground for research, provides guidance and enables it to perform self reorganisation. (shrink)

Manuel Cruz launches a nuanced study of memory and forgetting, defining their forms and uses, political meanings, and social and historical implications. Memory is not an intrinsically positive phenomenon, he argues, but an impressionable and malleable one, used to advance a variety of agendas. Cruz focuses on five memory models: that which is inherently valuable; that which legitimizes the present; that which supports retributive justice; that which is essential to mourning; and that which elicits renunciation or revelation.

On peut, en reprenant la distinction importante que fait Paul Boghossian dans _La_ _Peur du savoir _, distinguer deux formes de constructivisme social. Selon la première, il n’y a pas de faits qui soient indépendants du genre de théorie que nous choisissons pour les décrire. Selon la deuxième, moins radicale et à première vue plus plausible, ce sont seulement les faits d’une certaine catégorie, ceux qui ont trait à ce qui constitue une croyance justifiée ou rationnelle, qui sont socialement dépendants (...) et, par conséquent, relatifs : nos croyances peuvent être justifiées par des données qui ne sont pas nécessairement le résultat d’une construction, mais ce qui constitue ou ne constitue pas une donnée pertinente et probante pour l’adoption d’une croyance l’est forcément. La conséquence qui résulte de cela est un effacement de certaines des distinctions les plus fondamentales sur lesquelles semblait jusqu’à présent reposer notre c... (shrink)