Jean-Michel Beaudet est professeur d’ethnomusicologie à l’Université Paris-Nanterre. Spécialiste de la musique et de la danse amérindienne, il a publié en 1997 Souffles d’Amazonie. Les orchestres tule des Wayãpi, accompagné d’un CD qui restitue les enregistrements pratiqués lors de son séjour auprès des Wayãpi, et en 2010 Nous danserons jusqu’à l’aube. Essai d’ethnologie mouvementée en Amazonie, Paris, CTHS. Plus récemment, il a fait paraître Jouer, danser, boire. Carnets d’ethnographies musicales aux Éditions de l’EHESS, 2017, qui mêle réflexions sur (...) la pratique de l’ethnologie et souvenirs relatifs à son travail de terrain, qu’il conçoit moins comme une étude sur qu’une pratique avec les personnes rencontrées lors de ses différents voyages au Brésil (1975), en Guyane (1977-2023), en Nouvelle-Calédonie (1984-1988) – qui certes n’est pas en Amazonie – puis en Bolivie (1992-1998). (shrink)

Delivered at the Collège de France between January and March 1980, the lectures entitled On the Government of the Living (Du gouvernement des vivants) seem to be the missing piece in the Foucauldian puzzle. Still unpublished, those eleven lectures were intended to set the theoretical foundation for the book announced as the fourth and last volume of the History of Sexuality, under the title Confessions of the Flesh (Les aveux de la chair). This book, however, was never published, despite the (...) fact that his editor described it as the keystone for the entire History of Sexuality.1 The value of Michel…. (shrink)

Comment comprendre que nous puissions avoir conscience de notre vie affective? Si l’on prend au sérieux les analyses de Michel Henry, cette expérience commune devrait être impossible. Si c’est la vie et l’expérience qui doivent nous servir de guides, alors il faut intégrer les acquis incontournables de la phénoménologie matérielle et la dépasser.

Jean-Michel Roessli | : Cette brève contribution a pour but de revenir sur une question soulevée par Miguel Herrero de Jáuregui, à propos de la façon dont les historiens de l’Antiquité tardive envisagent les contacts ou échanges entre Juifs, chrétiens et païens et, plus particulièrement, les phénomènes d’acculturation ou d’appropriation culturelle. Cette question est abordée à la lumière de la figure d’Orphée, dont Miguel Herrero se sert pour illustrer sa thèse dans le domaine de l’iconographie religieuse, alors qu’il (...) recourt à d’autres thèmes ou motifs pour vérifier son hypothèse dans la sphère des rites et de la poésie. La question soulevée est de savoir si l’opinio communis selon laquelle certains éléments de la culture païenne ont été « assimilés » à et par la culture chrétienne est une représentation biaisée qui se fonde sur une construction apologétique plus ou moins inconsciente ou s’il s’agit d’une réalité culturelle historiquement attestée. | : This short paper aims to respond to a question raised by Miguel Herrero de Jáuregui with respect to the way historians of Late Antiquity see contacts or exchanges between Jews, Christians and Pagans and, more specifically, the phenomenon of acculturation or cultural appropriation. This question is addressed in the light of the mythological figure of Orpheus, which Miguel Herrero uses to illustrate his thesis in the field of religious iconography, while referring to other themes or motifs to verify his hypothesis in the area of rites and poetry. The issue raised is to know whether the opinio communis according to which elements of the pagan culture were “assimilated” to and by the Christian culture is a biased representation based on a more or less unconscious apologetic construction or if it relies on a historically attested reality. (shrink)

Despite its internal divisions and the uncertainty surrounding many of its foundations, there is a growing consensus that the on‐going search for an alternative model of the mind finds a minimal theoretical identity in the pursuit of an anti‐Cartesian conception of mental phenomena. Nevertheless, this anti‐Cartesianism remains more or less explicitly committed to the neo‐Brentanian idea that intentionality is an essential feature of the mental—an idea that has prevailed since the advent of modern cognitive science in the 1950s. An issue (...) of compatibility is thereby raised, as neo‐Brentanism arguably sides with cognitive Cartesianism. The main goal of the paper is to put into full light one specific aspect of this largely unperceived problem of compatibility by arguing that the neo‐Brentanian property of intentionality is an essentially representational one that runs counter to the salient anti‐representationalism of anti‐Cartesianism. And, that this representational essence confronts the search for alternative models of the mind of an anti‐Cartesian kind with the following theoretical issue: To what extent is it possible to devise a non‐Brentanian property of intentionality, particularly one that is fully dissociated from the property of representation? This issue is shown to be much deeper and more difficult than it looks once the nature of representation is properly apprehended; it seems to be still waiting for an answer in the current search for an alternative model of the mind, if only because it has not yet be set in fully adequate terms. (shrink)

Les mathématiques constituent pour Nicolas de Cues (1401-1464) une discipline intellectuelle clé. Elles sont d'une part la manifestation la plus nette et la plus parfaite de la fécondité de la raison qui s'exprime en elles comme dans sa forme symbolique essentielle, et d'autre part elles constituent la porte d'entrée vers la métaphysique. Celle devrait en toute logique s'appeler d'ailleurs métamathématique plutôt que métaphysique, terme qui ressortit davantage à la tradition aristotélicienne à laquelle Nicolas de Cues préférait manifestement une filiation pythagoricienne (...) et platonicienne. Les études rassemblées dans ce volume abordent différentes thématiques liées à ces deux axes: conception de l'espace géométrique, méthodes mathématiques concrètes pour aborder le problème de la quadrature du cercle, statut du point, méthode des proportions, approche mathématique de l'Un, mathématiques et doctrine trinitaire, et bien d'autres thématiques sont ici abordées et traitées par une équipe de spécialistes. (shrink)

For thousands of years, political leaders have unified communities by aligning them against common enemies. However, today more than ever, the search for “common” enemies results in anything but unanimity. Scapegoats like Saddam Hussein, for example, led to a stark polarization in the United States. Renowned neuropsychiatrist and psychologist Jean-Michel Oughourlian proposes that the only authentic enemy is the one responsible for both everyday frustrations and global dangers, such as climate change—ourselves. Oughourlian, who pioneered an “interdividual” psychology with (...) René Girard, reveals how all people are bound together in a dynamic, contingent process of imitation, and shows that the same patterns of irrational mimetic desire that bring individuals together and push them apart also explain the behavior of nations. (shrink)

Peut-on aujourd'hui suivre la "voie idéale"? Les options se rattachant à l'idéalisme historique paraissent interdites à qui refuse d'être naïf et respecte la science. Pourtant, la notion d'idée, rigoureusement comprise, est au coeur du langage, reconnue comme le centre de notre monde. De même, la mathématique mobilise l'idée d'un bout à l'autre d'elle : la science mathématisée, par suite, l'emploie. Mieux, nous ne pouvons sans doute pas comprendre notre manière de supputer sur le possible, le nécessaire et le contingent sans (...) en appeler à l'idée. Cet ouvrage soutient même qu'une philosophie désirant ne pas faire silence sur ce qui est horrible (la mort, l'absurde, la violence et la guerre) a besoin de la référence de l'idée transcendante. Tout cela suggère que nous devrions reconsidérer notre "préjugé métaphysique" favorable au réel, à l'être, pour embrasser une vision du plan humain comme troué et bouleversé par l'échappée idéale. La discussion et l'argumentation proposées déploient un point de vue personnel – présentant en conclusion l'ethanalyse chère à l'auteur – tout en débattant avec des philosophes analytiques, des philosophes français contemporains, ou avec l'héritage marxiste. (shrink)

La philosophie ne se réduit pas à la pure réflexion ni à la quête d'une sagesse intemporelle. Elle est aussi invention ou création de concepts. Elle s'expose volontiers à traverser le cours des sciences, à inscrire son histoire dans le contrepoint de leurs développements. Quand il se veut ainsi passeur de savoirs, le philosophe expérimente des concepts qui filtrent des interprétations, établissent des relations inattendues, modifient des approches trop abstraites : le temps, l'infini, la matière, le cosmos. L'enquête astrophysique ou (...) les recherches sur le cerveau offrent autant d'occasions de mises en perspective propices à la pédagogie que d'invitations à reconstituer le tissu des idées qui fondent la culture et les idéaux de nos sociétés. Même s'il analyse parfois des méthodes et des paradigmes scientifiques, ce livre ne relève pas de la philosophie des sciences telle que l'Université en définit la discipline. Il entend surtout questionner les conceptions scientifiques du monde qui justifient, transforment ou bouleversent nos croyances, nos comportements et aussi nos décisions. Il témoigne que les seuls savoirs qui vaillent sont toujours déconcertants. (shrink)

The paper discusses analogies between the way in which infinity is understood and dealt with in mathematics and in Jewish tradition. It begins with recalling the classical debate about infinity in the field of the foundations of mathematics. Reading an important paper by A. Robinson, we come to the conclusion that mathematicians work “as if” infinite totalities existed. They do so by following the rules of their formalized discourse which, at least if it refers to anything at all, also refers (...) to such totalities. The paper describes how, according to Jewish tradition, infinity is also not theological: instead of thinking that they own some infinite being or relate to it, observant Jews follow Jewish law. The analogy is then extended to what is called ‘epistemological infinity’. The paper shows that both in mathematics and in Judaism, we get some epistemological experience of infinity, as far as both Talmudic knowledge and contemporary mathematical encyclopedia are experienced as inexhaustible sources of new thoughts, structures, ideas, developments. (shrink)

Résumé La linguistique du texte a pour tâche la théorisation et la description des opérations de segmentation qui délimitent des unités de rang et de longueur différentes, et la théorisation et la description des différents effets de continuité créés par les opérations de liage de ces unités. À la structuration phrastique-périodique par la morpho-syntaxe et la prosodie à l’oral, la ponctuation à l’écrit, le palier micro-textuel ajoute six facteurs de texture transphrastique : les liages référentiels et isotopiques, les liages du (...) signifiant, l’ensemble des phénomènes de connexion, les relations d’implicitation, la cohésion énonciative et la cohésion illocutoire. À partir de trois textes, cet article illustre systématiquement et détaille ces six formes de liage transphrastique des unités textuelles de base. (shrink)

En prenant en compte l’article de Freud sur le Moïse de Michel-Ange et son dernier ouvrage L’homme Moïse et le monothéisme, il est possible de montrer comment le renoncement pulsionnel ouvre la voie à la sublimation et à la réalité spirituelle.

The financial sector likes to call itself a "service industry". As such, its role is to guarantee the fluidity of transactions which are essential to economic activity by ensuring the best possible use of available capital. If finance is a service activity, it is important to specify what services it renders, to whom, in return for what, and for what purpose. In the absence of such clarification, finance may slide out of control and be left at the mercy of mass (...) enthusiasm or hysteria. This document, which is the result of work by people who hold senior positions in Geneva's financial sector or are external observers of the financial world identifies the issues and suggests some avenues for possible solutions. (shrink)

_Winner of the 2010 Sigourney Award!_ How has Hanna Segal influenced psychoanalysis today? Jean-Michel Quinodoz provides the reader with a comprehensive overview of Segal's life, her clinical and theoretical work, and her contribution to psychoanalysis over the past sixty years by combining actual biographical and conceptual interviews with Hanna Segal herself or with colleagues who have listened to Segal in various contexts. _Listening to Hanna Segal_ explores both Segal's personal and professional histories, and the interaction between the two. (...) The book opens with an autobiographical account of Segal's life, from her birth in Poland to her analysis with Melanie Klein in London where she became the youngest member of the British Psychoanalytical Society. Quinodoz goes on to explain Segal's contributions in various fields of psychoanalysis including: the psychoanalytic treatment of psychotic patients the introduction of the "symbolic equation" aesthetics and the creative impulse the analysis of elderly patients introducing the work of Melanie Klein. Quinodoz concludes by examining Segal's most recent contribution to psychoanalysis - exploring nuclear terror, psychotic anxieties, and group phenomena. Throughout the interviews Segal speaks of her close relationships with prominent colleagues such as Klein, Rosenfeld, and Bion, making this book both a valuable contribution to the history of psychoanalysis and an indication of the evolution of psychoanalytic ideas over the past six decades. This clear summary of Hanna Segal's life and her contribution to psychoanalysis will be an essential guide to anyone studying Segal and her contemporaries. (shrink)

Après avoir donné quelques informations générales sur le corpus des Sermons de Nicolas de Cues, l’article se centre sur le concept de manuductio (fait de prendre par la main). Issue de la tradition dionysienne, il s’agit là d’une notion très importante pour le Cusain. L’intellect humain ne découvre que peu à peu les réalités les plus hautes, il a besoin pour cela d’un guide expérimenté qui l’initie à la pratique de la contemplation. L’art des Conjectures, l’enseignement du De Visione Dei, (...) les développements trinitaires du Cribratio Alkorani sont présentés par Nicolas comme des manuductiones. Ici l’on montre que le sermon est bien conçu par le Cusain comme une manuductio dans la foi, menant les fidèles à une compréhension plus profonde de l’être et de l’agir du Christ. La philosophie joue un rôle, limité, mais réel, dans cette guidance vers l’intelligence de la foi. (shrink)

Physics appears to be in a unique position to withstand antirealist attacks, especially ‘pessimistic induction’ arguments. Such resilience provides an incentive for embracing a ‘structural’ variant of scientific realism. Nevertheless, an examination of the physics-mathematics relationship suggests that whatever determines the success of modelling endeavours lends scant support to structural realism. A closer look at conceptual prerequisites of joint ab initio derivations of (i) Galilean and ‘special’ relativity theories and (ii) classical and ‘quantal’ probabilistic frameworks also fosters scepticism about a (...) major claim of structural realists: that mathematical features of theoretical frameworks – those, in particular, which determine their predictive efficiency – are ultimately rooted in ‘structural’ aspects of the natural world. Further concerns with the central tenets of structural realism are finally briefly addressed, and the question of possible non-instrumentalist alternatives is raised. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Commentary on “Edmund Husserl’s Influence on Karl Jaspers’s Phenomenology”Jean Naudin (bio) and Jean-Michel Azorin (bio)Keywordsphenomenology, intentionality, intuition, empathy, ambiguitySchwartz and Wiggins’s paper clearly shows that Jaspers’s comprehensive psychiatry draws mainly from Husserl’s phenomenology. This thesis enters a current debate opened by Chris Walker and German Berrios about the influence of Husserlian philosophy on Jaspers’s work. This debate, which emerged at the end of the so-called decade (...) of the brain, could be considered perfectly obsolete. But its topicality relies on taking up the challenge of the scientific bases of comprehension in psychiatric experience. Wiggins and Schwartz perfectly achieve this aim by opposing a theory of seeing and a theory of thinking. Works such as Walker’s are grounded on thinking; they are works about theory. They are not works about experience, but rather epistemological or historical works. In contrast, Wiggins and Schwartz suggest to see, as Jaspers did, and not to think, following Husserl by grounding their psychopathology on intuition and presuppositionlessness. They emphasize Jaspers’s method of “making present” by doing a perfect analysis of the issues of translation of vergegenwärtigung as a co-experiencing of mental processes as if they were directly given. These main principles of direct-givenness, presuppositionlessness, and making present pull the Jaspersian concepts to the Husserlian phenomenological reduction and seem like the foremost principle in Husserlian phenomenology: the intuition of the thing in itself. Whereas Jaspers refuted the principle of eidetic reduction, Wiggins and Schwartz clearly show how much he grounded on the basis of the concept of intentionality, discovered and enlightened during Husserl’s life within the horizon of phenomenological reduction. Actually, it seems that the authors take the side of Jaspers to better support their own vision of psychiatric experience, which they more explicitly argued in Husserlian terms of the later period in some other papers (Schwartz and Wiggins 1985; Wiggins and Schwartz 1988, 1991; Wiggins, Schwartz, and Northoff 1990). However, they take care here to struggle exclusively with the epistemological field of their opponents, considering only Jaspers’s own writings and the Husserlian texts that were accessible to Jaspers when he wrote his psychopathology. There is no room for Kant in Jaspers’s main [End Page 37] principles, and this assumption must lead us to consider the horizon opened by Jaspers, that is, the horizon of a science of meaning essentially built on the lived experiences and the bracketing of any kind of a priori. In contrast to the slight influence of Kant, one idea that emerges is that of the straight impact of Dilthey on both Jaspers and Husserl. We perfectly agree with Wiggins and Schwartz that Jaspers, grounding both on Husserl and Dilthey, arrives at a methodological principle that is all his own, by considering both the connections of the life-stories and the objectivity of symptoms. In other words, we can find the originality and maybe the astonishing modernity of Jaspers in his perfect description of the balance between comprehension and observation, between empathy and its limits, that are obviously found in psychotic processes.We thus focused our comments on the following critiques to Jaspers, although they were already well argued in the brief conclusion of Wiggins and Schwartz: (a) the issue of empathy, (b) the limits of Jaspersian phenomenology, and (c) the merits of its genuine ambiguity.The Issue of Empathy. Indeed we have no reliable scientific mean to guarantee the correctness of our intuitions of the other’s mental life, and this problem might lead one to globally reject the method. The discussion of this problem, classical in the Continental literature since the twenties, led the Continental psychiatrists to unfortunately abandon their own traditions. And it is surprising for a Continental psychiatrist to see this debate coming back into the English-speaking literature. When we address the issue of empathy, we have no easy means to abandon folk psychology. Using philosophical slang weakens the attempt to enlighten its foundations instead of describing its values. The suspicion regarding empathy is partially legitimated by the prejudices of Jaspers himself. As psychiatrists, we have to carry on the Jaspersian research by progressively abandoning it and coming back... (shrink)

L'epoque est troublee: les mutations anthropologiques sont si contraignantes qu'un nouveau concept juridique, la dignite humaine, a fait son apparition. Si le droit en fait un usage intensif, c'est dans la mesure ou face aux exces des Etats criminels comme aux avancees des biotechnologies, il a besoin de fixer les limites entre l'humain et ce qui ne le serait plus. Chacun pressent que la dignite n'est pas une notion objective. Son invention est nouee aux religions monotheistes et aux inflexions que (...) la philosophie d'abord, la psychanalyse ensuite, lui font subir. L'aspect psychanalytique de la dignite humaine sera ici privilegie. Comment la dignite serait-elle compatible avec la sauvagerie de la vie psychique? L'auteur met en tension les travaux de Freud, sur la religion et la culture, avec les ecrits d'Etty Hillesum qui, dans les trois annees precedant son extermination a Auschwitz, se livre a une reflexion, au bord de l'abime, sur la destructivite liee au destin de masse. Grace a la revolution psychique qu'elle effectue, il devient possible de resister en tant qu'individu singulier a l'emprise des masses sur l'esprit, de construire l'humain en chaque homme, rien n'etant acquis a cet egard par la seule appartenance a l'espece humaine. (shrink)

_Melanie Klein and Marcelle Spira: Their Correspondence and Context__ _includes 45 letters Melanie Klein wrote to the Swiss psychoanalyst Marcelle Spira between 1955 and 1960, as well as six rough drafts from Spira. They were discovered in Spira’s library after her death in 2006. As only a few of the letters that Klein wrote to her colleagues have been preserved, this moving, historically important correspondence sheds new light upon the last five years of Klein’s creative life. The common theme of (...) the letters is their discussion of the French translation of _The Psycho-Analysis of Children_ by Boulanger in collaboration with Spira. The translation, first undertaken by Lacan, went through many ups and downs until it was published in 1959 by the Presses Universitaires de France. Klein also discusses her current work, in particular _Envy and Gratitude_. She encourages her pioneering Swiss colleague Spira to be patient in the face of the resistance shown towards Kleinian thinking. Identifying herself to some extent with her younger follower, Klein reveals a very touching autobiographical account of the difficulties that she herself had encountered in her work and how she overcame them. In _Melanie Klein and Marcelle Spira: Their Correspondence and Context_, Jean-Michel Quinodoz brings together these important letters. This rare collection of their correspondence is a valuable contribution to the history of psychoanalysis and will be essential reading for psychoanalysts, trainee psychoanalysts and lay readers with an interest in the work of Klein and Spira. (shrink)

Le présent article traite des origines de la théorie de la catégorisation, telle qu’elle fut élaborée par Eleanor Rosch dans les années 1970. Il est divisé en deux parties. La première est consacrée au contexte théorique dans lequel les recherches initiales de Rosch ont pris place. Pour bien comprendre ce contexte, il convient de remonter aux recherches de Lenneberg et de ses coauteurs sur le principe de relativité de Whorf. On retracera ainsi le cheminement qui mena de ce principe jusqu’à (...) sa reformulation comme hypothèse empiriquement testable, en partant des études sur la catégorisation des couleurs (menées à l’université de Harvard) pour en arriver à la publication de l’ouvrage de Berlin et Kay sur les termes de couleurs de base. Pour des raisons que nous tenterons d’expliciter, au relativisme initial se substitua une forme d’universalisme auquel le livre de Berlin et Kay apporta une contribution non négligeable. La seconde partie narre le développement de la théorie de Rosch au sein de ce contexte universaliste. En étendant progressivement sa théorie au-delà de ses objets initiaux (les couleurs et les formes spatiales) pour embrasser les catégories dites “sémantiques”, Rosch évolua d’une conception “analogique” ou gestaltiste de la catégorie vers une analyse en termes d’attributs discrets. Son concept de prototype incorporait initialement des traits qui venaient de la Gestalttheorie et de la notion de schéma (telle qu’elle avait été opérationnalisée en psychologie après Bartlett), pour devenir ensuite plus complexe. Tout au long de cette évolution, elle conserva une approche réaliste de la catégorie, entendue comme un agrégat “naturel” de propriétés. Pour étayer son réalisme, elle recourut à des outils théoriques forgés avant elle par Egon Brunswik (à qui elle est redevable de son index de validité de l’indice) et par Garner, à qui elle a emprunté la notion de structurelle corrélationnelle, notion issue d’une théorie informationnelle de la catégorisation. Quant à sa conception des niveaux de catégorisation, et notamment du “niveau de base”, elle doit beaucoup aux travaux de Brent Berlin sur les taxinomies populaires. Il est possible aussi que Rosch ait subi l’influence de Roger Brown, du moins en ce qui concerne les schémas d’action associés à des objets. Ainsi, la théorie de Rosch constitue un “patchwork conceptuel” qui a acquis cohérence et unité en intégrant des éléments d’origines variées. (shrink)

L’article est une exploration systématique de la dualité des figures du Mind et du Geist, le premier étant entendu comme l’esprit en tant que partie de la nature scientifiquement objectivable, le second comme l’esprit en tant qu’acteur immatériel insaisissable de la pensée. De plus, cette dualité est étudiée du point de vue de l’interférence de la mathématique avec elle, dans plusieurs contextes. Sont ainsi successivement analysés : le conflit entre les deux « modèles » du Mind, le computationnaliste et le (...) dynamiciste; la définition philosophique et la définition épistémologique du Geist ; le jeu entre Mind et Geist dans les recherches cognitives contemporaines ; l’ambivalence de la logique et des mathématiques vis-à-vis de l’opposition Mind/Geist. Dans la partie finale, on propose une définition personnelle du Geist–en termes d’adresse et de sujet–dont dérive une détermination du Mind. Revenant sur ces nouvelles bases à l’interférence avec la mathématique, on conclut sur la question essentielle et délicate de la paramétrisation de la conscience. (shrink)