Parce que ses applications concernent la plupart des dimensions de l'action humaine, que son organisation et sa dynamique ne sont plus dissociables de celles de la cité, la science rencontre naturellement les normes qui régissent le comportement humain, celles de la morale ou du droit. Nombre de controverses et de débats concernant les sciences et les technologies en témoignent : s'y invitent tour à tour des normes sociales, éthiques, scientifiques et techniques, et l'on évoque même des "normes (...) du vivant". Ces différentes normes renvoient-elles à des phénomènes comparables? Sont-elles réellement de même nature? La science bouscule les régimes de normes, mais elle est elle-même questionnée quant à sa responsabilité, son éthique ou sa déontologie. Comment science, éthique et droit interagissent-ils et selon quelle dynamique? Comment de nouvelles normes émergent-elles? Les normes juridiques et éthiques sont-elles toujours en retard par rapport aux sciences? Si les sciences et les technologies entretiennent une perpétuelle et stimulante incertitude, cette même incertitude rend parfois difficile l'entente sur les usages. Sciences et société n'évoluent pas nécessairement au même rythme, tandis que le champ des normes, qui ne cesse de s'accroître et de se complexifier, est, pour le droit, source d'indétermination. Penser le progrès comme la capacité à partager des normativités et des normes, telle est l'ambition de cet ouvrage, issu de la quatrième université d'été de l'IHEST qui a exploré sous cet angle les relations entre science, éthique et droit. (shrink)

Le modèle de la justice comme équité est élaboré sur des éléments centraux (en particulier: le consentement éclairé des citoyens). Les fonctions de ce modèle chez Rawls sont: un accord rationnel autour de libertés individuelles, un principe raisonnable de maximisation de la stabilité sociale et la fondation de principes, acceptables du point de vue des personnes défavorisées. Notre objectif consiste à mettre à l'épreuve une semblable conception de la justice politique libérale, avec sa composante la moins libérale : la balance (...) à partir de laquelle il est bon de punir. Constatant que la criminalisation est l'intrusion la plus importante de l'Etat dans la sphère autonome de l'individu, l'éthique ausculte les principes normatifs du droit pénal. Justifier une peine amène à des finalités de rétribution et de prévention, qui sont véhiculées par la signification de " punir ". Notre méthode se veut une pesée éthique de la signification des idées et des mots ; notre objectif général est une discussion de ce qu'est une évaluation normative par des principes et des règles. Notre approche de Rawls consiste à repositionner le cadre de ce qui peut être légitimement interdit, face à la liberté discrétionnaire de l'individu. (shrink)

In one of his finest papers, Peter Winch establishes a distinction between norms and conventions and suggests that the latter is unable to account for many human institutions and practices. He argues that an empirical alternative must be conceivable in order for a norm to be considered as a convention and adds that many of the most central norms in different meaningful ways of life do not fulfil this condition. The aim of this article is to examine some of the (...) consequences of this distinction for anthropological thought. (shrink)

" Le normal a pris la relève de l'ancestral ". C'est en ces termes que Michel Foucault salua l'avènement d'une nouvelle ère, celle des disciplines - moment où les sujets cessent de s'identifier par leurs généalogies et leurs positions dans un système d'alliances, par des mécanismes historico-rituels, mais sont plutôt voués à l'interminable hantise de la norme, à ne plus se connaître et se reconnaître que par le détour de l'altérité de l'anormal : voués à ne ressaisir leur identité et (...) à n'être auprès d'eux-mêmes qu'au plus proche du spectre inquiétant de ce tout autre qu'ils repoussent au plus loin. Alors, l'enfance de l'homme n'est plus la mémoire de son innocence perdue, mais la forme première de son insoumission ; le primitif n'est plus celui qui, depuis l'autre rive d'un quelconque voyage, lui fait signe vers le mirage de sa bonté native, mais celui qui indique, sous les espèces de la plus honteuse barbarie, le danger qu'il représente pour sa propre race ; et la folie n'est plus le masque grotesque ou sublime d'un au-delà de la raison, mais le miroir tendu de sa propre faiblesse. Car, si le temps est venu où " l'homme calculable " a remplacé " l'homme mémorable ", il n'en reste pas moins que le travail de la norme ne consiste pas, comme on le croit trop souvent, à produire un effet d'uniformisation sociale, mais fait bien plutôt jouer un complexe système de codage différentiel des conduites, à l'intérieur duquel nous sommes pris et advenons comme sujets. Pour autant qu'il engage notre mode d'être de sujets modernes, il nous appartient donc d'explorer ce code étrange et familier : c'est la tâche que se fixe l'auteur, à partir de l'un des concepts-clé de l'œuvre de Foucault. (shrink)

La 9e Conférence Alter organisée par l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP-Rennes, France) et la Société Alter les 8 et 9 avril 2021 proposait d’interroger la construction de la normalité. Plus précisément, nous voulions questionner le système de pensée qui structure plus ou moins implicitement nos sociétés, selon lequel être “valide” serait la norme, et cela aux deux sens, souvent assimilés, de la situation la plus répandue et la plus souhaitable. Ce phénomène est pointé par la...

Il CRED, Centro di ricerca per l’estetica del diritto, ha sede presso il Dipartimento di Giurisprudenza ed Economia dell’Università Mediterranea di Reggio Calabria.

Tout est parti d'une demande d'Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, chargeant Bernard-Henri Levy de penser la grande exposition de l'été 2013, à la Fondation. Un thème : les rapports de la peinture et de la philosophie. Un principe : traiter à égalité, et faire dialoguer autour de cette thématique, les maîtres de l'art ancien, moderne et contemporain. Un fil directeur : une sorte de "grand récit", découpé en six stations, où l'on voit la philosophie censurer, ou réhabiliter, ou (...) effacer à nouveau, ou au contraire relayer et même remplacer, le travail des peintres. Une aventure : Bernard-Henri Levy a, pour raconter cette histoire, couru les collections privées, les musées de France et d'ailleurs, débusquant ainsi des chefs-d'oeuvre, souvent peu connus et peu vus, qui seront, du 29 juin prochain au 12 novembre, exposés sur les murs de la Fondation Maeght. Le livre enfin, né de cette aventure, est découpé en trois parties. Une longue "Lettre à Olivier Kaeppelin" (80 pages) posant les bases de l'exposition, ses principes théoriques et ceux de l'Esthetique de BHL. Un Journal, tenu de l'été 2011 au printemps 2013, et racontant, jour après jour, le "making of" de cette exposition hors-norme : problèmes esthétiques et techniques, portraits d'artistes ou de collectionneurs, moments d'éblouissement et de déception - tout y est. Et puis, enfin, les images des 120 oeuvres choisies et accompagnées, chaque fois, d'une "notice" à la fois littéraire et scientifique - c'est la troisième partie du livre. Ce livre n'est pas un "catalogue" (même s'il répertorie savamment les oeuvres retenues). Ce n'est pas un "beau livre" (même s'il est richement illustré). C'est un vrai livre, foisonnant, vivant, littéraire de bout en bout, bourré d'anecdotes et de croquis - où l'on retrouve l'encre du BHL philosophe mais aussi romancier et parfois même cinéaste! Bernard-Henri Lévy a, depuis 30 ans, publié plusieurs monographies sur l'art ancien (Piero della Francesca), moderne (Mondrian) ou contemporain (Frank Stella). Ce nouveau livre vient prolonger et, en quelque sorte, couronner cette part moins connue et, jusqu'ici, délibérément discrète de son oeuvre. (shrink)

On propose ici les résultats d’une enquête quantitative posant la question du rapport entre niveau d’étude et résistance à l’erreur cognitive. Le diplôme nous protége-t-il des dérapages inférentiels? Nous permet-il d’avoir une meilleure conscience des raisonnements que nous pouvons utiliser implicitement? La nature du diplôme joue-t-elle un rôle? Ces questions sont importantes car elles permettent de discuter l’acception généralement naturaliste de la notion de biais cognitif que propose l’orthodoxie de la psychologie de l’erreur. Les résultats obtenus dans cette enquête sur (...) 1559 personnes sont ambigus et sont à utiliser avec prudence, mais ils affaiblissent les ambitions d’un naturalisme ou d’un culturalisme trop fort. (shrink)

En examinant l’oeuvre de Descartes et en en découvrant les éléments sociologiques, il nous devient possible de déduire l’horizon social de son système. Descartes mentionne les conditions, les manifestations et les unités sociales. Pour lui, l’individu est partie d’un tout. L’amitié et la générosité sont des sentiments profondément sociaux. Mais la raison met la vie sociale en valeur et c’est elle aussi qui décide, en cas de conflit entre l’individu et la société, lequel des deux a le bon droit de (...) son côté et si c’est l’individu qui doit se sacrifier à la société. Le Souverain Bien est le critère suprême. La société à laquelle aspire Descartes doit être dirigée par une aristocratie intellectuelle, créée sur des bases démocratiques et ayant à sa tête, peut-être, un roi-philosophe, législateur unique et prévoyant. L’homme cartésien est une synthèse de la sagesse antique, de Partisan moderne et de l’homme créateur qui, par la science et la raison, cherche à rapprocher la Société du Bien souverain. (shrink)

Dans la médecine occidentale, le patient fut longtemps conçu comme un enfant à sauver, incapable ne serait-ce que de recevoir, de manière raisonnable, le savoir du médecin. Après la seconde Guerre Mondiale, la découverte des expérimentations scientifiques intolérables menées sur l’homme, mais aussi le vent libéral et individualiste des années 60, le progrès des biotechnologies, la démocratisation des savoirs ont favorisé l’émergence d’un nouveau paradigme et d’une nouvelle discipline : la bioéthique. Aujourd’hui, le médecin ne peut plus imposer son traitement (...) au malade, il doit, par respect de son autonomie, chercher à obtenir son consentement libre et éclairé. Les normes médicales et sociales, autrefois coercitives, voire transcendantes, sont aujourd’hui discutées et interrogées au regard des préférences et des valeurs individuelles. Des comités d’éthique pluridisciplinaires sont chargés de prendre en compte les demandes des patients qui ne cessent de bousculer les normes établies. (shrink)

Les sages-femmes en France incarnent une subtile synthèse du cure et du care, entretenant une ambiguïté qui fonde une partie de leur identité professionnelle et qui brouille les pistes des stéréotypes de genre. En fonction du contexte social et politique qui conditionne leur mode d’exercice, ces professionnel.le.s développent spontanément des stratégies pour équilibrer les tensions qui existent entre ces deux pôles. Elles/ils vont ainsi promouvoir tantôt leurs compétences dans le care comme valeur ajoutée par rapport aux autres acteurs médicaux, tantôt (...) leur expertise médico-technique et leur autonomie de pratique, affirmant ainsi leur appartenance au monde médical et scientifique. Cet article s’inscrit dans une double approche d’analyse en sciences sociales et d’expérience professionnelle de trente années en tant que sage-femme. (shrink)

Née en Algérie coloniale en 1924 et décédée à Paris en 2011, Simone Ben Amara semble avoir vécu plusieurs existences, au cours desquelles furent bousculées ses assignations et ses appartenances de classe, de genre et de « race ». Fille de colons, elle devint anticolonialiste et marxiste. Juive d’Algérie et citoyenne française, elle fit le choix de se considérer comme une Algérienne et lutta pour l’indépendance nationale. Élevée dans une féminité normative, elle devint une avocate féministe, spécialisée dans le droit (...) musulman en Algérie indépendante. À travers ses archives privées, on verra que sa trajectoire questionne la possibilité d’identités dissonantes en Algérie coloniale et ouvre des perspectives originales sur l’histoire des femmes en Algérie indépendante. (shrink)

La philosophie de Nietzsche a longtemps servi de ligne de démarcation entre deux courants majeurs de la pensée critique contemporaine: l'École de Francfort, inspirée par Hegel et Marx, et le poststructuralisme français d'obédience nietzschéenne. C'est à une réévaluation originale de ce grand partage que le présent ouvrage se consacre. La pensée de Nietzsche est en fait une référence incontournable non seulement pour les théoriciens français de mai 68 (Foucault, Deleuze, Guattari), mais aussi pour la dialectique de l'Aufklärung d'Adorno et Horkheimer, (...) en passant par l'oeuvre de Canguilhem qui traite de la question des normes vitales et sociales à partir d'une lecture hétérodoxe de Nietzsche et de l'héritage français du comtisme. Il s'agit de comprendre comment une même pensée a pu irriguer des courants aussi différents et comment une philosophie apparemment conservatrice a pu nourrir et contribuer à l'élaboration des philosophies sociales critiques du XXe siècle."--Page 4 of cover. (shrink)

Cet article examine la plausibilité d’un ancrage extrinsèque des normes émotionnelles. Son point de départ est la position, peu explorée dans la philosophie contemporaine, selon laquelle les émotions répondraient à des « sentiments de valeur ». L’objectif est de montrer que cette thèse s’accompagne d’une conception extrinsèque de la normativité émotionnelle. Après avoir énoncé le défi auquel cette conception doit répondre, l’article présente les principaux modèles possibles pour rendre compte du sentiment de valeur – un modèle perceptuel, un modèle (...) quasi perceptuel et un modèle intuitionniste – afin d’évaluer leur pertinence. Cette approche entend jeter une lumière nouvelle sur la valeur épistémique des émotions. (shrink)

This article explores the influence of Spinozism on the deep ecology movement and on new materialism. It questions the stance of supporters of the DEM because their ecosophies unwittingly anthropomorphise the more-than-human-world. It suggests that instead of humanising the ‘natural’ world, morality should be naturalised, that is, that the object of human expression of ethics should be the more-than-human world. Moreover, the article discusses Deleuze’s Spinozism that informs new materialism and argues that stripping the human of its ontological privilege does (...) not deprive the human animal from its ethico-normative distinctiveness. Implications of the discussion for an education aimed at cultivating human sensibilities are explored. (shrink)

Abstract A Note to Cogito Les Jones Blackburn College Previous submissions include -Intention, interpretation and literary theory, a first lookWittgenstein and St Augustine A DiscussionAreas of Interest – History of Western Philosophy, Miscellaneous Philosophy, European A Note on Cogito Descartes' brilliance in driving out doubt, and proving the existence of himself as a thinking entity, is well documented. Sartre's critique (or maybe extension) is both apposite and grounded and takes these enquiries on to another level. Let's take a look. 'I (...) think' somehow, for all its power, lacks something. What? Consider what one does when thinking (difficult, but we can try). Implicit in the word 'think', in fact the very essence of the word 'think', is that activity is going on, and if such activity is going on then it must be going on about something, an object, an emotion, a problem,or maybe some dreamlike state, but common to all these is that something is going on. Is that really so? Well, if that wasn't so we would be able to think in a pure state, wouldn't we? But what does a pure state of 'thinking' mean? It can't mean that there isnothing there, because if there were nothing there then no thinking would be taking place. Can it mean that we are thinking of nothing? Well no, because if we are thinking of nothing then we are thinking of something, we are contemplating the notion, or the nature, of nothing. In fact, one can argue that if we talk of something, inthis case nothing or nothingness, then in our head we have some notion of what that is, i.e. something exists in the mind for it to come out of our mouths. Thinking is a recognition of something outside the individual, for the very act of direction, which isan indispensable part of thinking, recognises, must recognise, that there are things to address outside the individual. Something else to bear in mind. According to Sartre human beings are condemned to freedom. Why condemned? Human beings did not choose to be born, but the act ofbeing born also imparts the freedom of which Sartre speaks. Freedom is something which we parrot off as being a sine qua non for the human condition. I believe that's true, but freedom in this sense isn't without its consequences for the individual humanbeing, for individual human beings handle freedom differently. To some it enables them to fly, to others it imparts immense pressures, anguish, heartbreak, unhappiness can all be associated with such freedom. Each individual is responsible for his destiny, for his direction. If someone says that God impelled him, that individual chose his or her God, and chose to obey his or her God. This believer has to sift through the multitude of things that his or her God desire of him or her. All this is fine, so long as we acknowledge what is going on here. Belief in God is, by definition, a belief. Belief, following Wittgenstein, is a language game with its rules and its boundaries. The essential feature of religion as language game are its boundaries, which can be summed up in the word belief. OK, belief has its practises which are its constituent parts, but belief is the boundary between religion and other language games, as the proof constituents are different. Our world is determined by the language used to describe everything that goes on within it. The boundaries of our world are set by the language we use. This might be better put as language gives access to ever expending boundaries. Ever expanding boundaries are only possible by ever expanding thought, and ever expanding thought is only possible by ever expanding directions to our thought brought about through language. It is a fact taken that to be conscious is to think. How could this be otherwise? Consciousness without thought just does not make sense. Imagine a state of consciousness without directional thought. What would it be like? It would be something never experienced, completely out of our understanding. Why? Because understanding itself is a directional thought process. If we say we are going outside our understanding then that is a world of void, and a world of void does not exist. Can such a world be contemplated in our thinking? Well, yes, but then it requires thinking, and thinking requires direction, and such direction requires language. Why does direction require language? Because there is no other way for human beings to articulate a directional thought. Could one point at an image without language? Well, one could have an image in mind, but the essence of saying something about it, of descriptive power, brings us back to the essence, to the power of language to direct. So what of this language of which we speak? Wittgenstein's private language argument points us towards the notion that language itself constantly develops and redevelops through human interaction. Descarte's cogito implies that thinking rules out doubt of one's own existence. But such thinking, to be valid, to make sense, to direct, must develop in a language that has developed, has been verified, by a plurality, by a plurality whose essence is social. Correct use of language symbols, i.e. words, requires that we verify and reverify the accuracy of such symbols. How do we do that? We do that in constant usage, in constant interaction, with other human beings. An individual using a private language could not be understood by others, his symbol system has not been verified by others, his meanings may not be your meanings. It follows from what we have said above that language is constructed, and is continually constructed, in a social context. Given our previous thoughts regarding verification this could not be otherwise. Language has a normative form. All language users are required, by their very use of the language, to verify the use of terms, grammar etc etc. As Wittgenstein cites (appropriately) games as a model, let us take a look. If I play e.g. Ludo, I am governed by the rules. It is not just that I may play dishonestly, for if I were to play at all that very dishonesty, to count as Ludo, would have to be rule governed. The rules of Ludo are Ludo, they are the essence and the constitution of it. Wittgenstein, particularly in his later writings, interweaves many concepts, and connects them in different and sometimes rather elusive ways. Wittgenstein sees concepts like emotions, sentiments and experiences in these interweaving maps. Of course these can be regarded as psychological concepts ** Language can be considered in another but related way, as embodying the elements of a cultural heritage. Language was seen as embodying the notion of higher culture in the arts, architecture etc. Over recent decades this has tended to shift to consider less tangible benefits, such things as oral traditions, cultural values and cultural identity. So language enables us to explore, through the achievements of past generations, cultural mores that may have laid unchallenged for many years. Many of these values and mores may be seen as independent of the language by which they are transmitted, but still this monumental accomplishment of mankind i.e. language, enables man to explore, to modify, to codify, to extend the boundaries of human experience. There are therefore massive implications for our Note on Cogito of Wittgenstein's work. Following Wittgenstein emotions and other psychological concepts can be termed depth grammar, and are distinguished by the fact that the third person of the present is recognised by observation, the first person is not. Taking Wittgenstein's well known pain example the sentence 'He is in pain' is a third person statement of an observational nature. The sentence 'I am in pain' is not derived from observation but from experience, it is an expression of that experience, it's essence is the experience. The asymmetry consists in the fact that predicting psychological attributes of others is warranted by what they do and say. By contrast, the use of such statements in the first person present tense does not rest on one's observation of one's own behaviour. (Hacker 2010:287) p 9 According to Wittgenstein 'I am in pain' is more like a cry of pain, an expression of pain, than a report of some pain. Of course this appertains for other similar statements. 'I feel good' etc. (shrink)

RiassuntoL’articolo prende in esame un ben noto frammento degli «Aitia» di Callimaco che offre la più importante testimonianza del culto dell’ecista nelle colonie siciliane. Una più approfondita indagine dei vv. 40–41 consente di istituire un parallelo con le norme rituali concernenti i Tritopatreis nella lex sacra di Selinunte (A 9–15). In entrambi i casi a un sacrificio animale con sversamento del sangue segue una libazione senza vino e un banchetto sacro. La sequenza rituale è inusuale e la sua diffusione nel (...) mondo coloniale siciliano mette in luce sia la complessità del culto dell’ecista dal punto di vista religioso, sia l’intimo nesso che lo connette con la memoria sociale e l’identità della comunità politica. (shrink)

In this article, I present the argument that educational theory has specific character, which distinguishes it from most scientific disciplines. It requires the application of not only strictly scientific methods, which essentially consist of descriptions and explanations, but also normative ones, which indicate how it is related to philosophy and ethics. Its essential connections with philosophy and ethics cause that clear and final thesis are actually impossible to claim, but from the other hand, it is the only discipline which, according (...) to its definition, tries to answer practical-moral questions.The crucial elements of this analysis are the presentation of the justification of a thesis on the specific character of educational theory, which will be accomplished with the concept of “research potential”, formulated for its purposes, and showing the consequences of this particular characteristic of the discipline being discussed. (shrink)

Les choix normatifs actuels du Web esquissent-ils une mutation des contours de la personne et, dans l'affirmative, quelle mutation? Quelles régulations les normes actuelles autorisent-elles au regard de l'objectif permanent de sauvegarde d'une identité personnelle et d'une vie privée, et quels obstacles se dressent-ils dans ce sens? En soutenant que des réponses évolutives sont en cours de construction, cet article suggère des buts et voies d'investigation, et conclut en proposant une typologie d'objectifs de régulation communs aux choix normatifs de (...) production et d'échange de données personnelles.Are current standardization options for the Web pointing to a redefinition of the boundaries of what is personal? If so, how are they being redefined? What forms of regulation do current standards allow as regards the ever-relevant objective of safeguarding personal identity and privacy, and what obstacles are emerging to counter this aim? This paper argues that responses are developing to address the changing situation, and suggests aims and avenues for investigation. It concludes with a proposal for a typology of regulatory objectives that are common to standardization options as well as exchanges of personal data. (shrink)

Human enhancement or the use of technoscientific and biomedical advances to improve human performance is a social phenomenon that has become increasingly significant in Western societies over the last 15 years or so, notably in the workplace. By focusing on the non-medical use of psychostimulants, and from a perspective that is both critical and exploratory, this article aims to show that human enhancement practices prefigure new forms of embodiment and interiorization of work that are contributing to a significant reconfiguration of (...) biopower. By allowing individuals to technically push back their physical and mental limits, beyond what is considered ‘normal’, human enhancement is enabling a form of biopower that is focused on the individual and on the possibility of reconfiguring biological norms in themselves. Far from participating in workers’ emancipation, this biopolitical model of enhancement markedly points to the issues of intensifying work conditions and increased employee self-discipline. (shrink)

This article presents an argument for the return to the original meaning of the concept value. This is achieved by revisiting the genealogy of the concept and by placing in perspective and questioning the common parlance thereof in contemporary legal discourse. The approach is decidedly against the often casual way in which courts and commentators treat the concept, seemingly as concretisation, validation, exegesis or reinforcement of fundamental norms, but without paying attention to its original meaning and use. It is submitted (...) that we confine our talk of values to the products of valuation, that is, the taste, the will, the esteem and/or perspective of some individual or group. Yet, it is not suggested that we completely discard the use of values discourse in law, the goal is rather to restate the inherent relativity of values language in legal discourse. This will bring necessary order to the current conceptual disarray and will foster mutual understanding and alliance. (shrink)

This article makes first use of a set of databases that are authoritative, independent, and consistent to examine an old research question: do firms hurt their financial performance by damaging stakeholder interests? The databases are US government on-line listings of fines for environmental breaches, unsafe workplaces, fraudulent accounting standards, and product recalls. These measures are assumed to proxy for signals to stakeholders of the environmental, social, and governance (ESG) risks in transacting with the firm and appear to have fewer biases (...) than conventional measures of stakeholder standards. Using a sample of all non-financial S& P 500 firms during the most recent 1998-2003 full cycle in the market, after controlling for firm-specific differences, sales margins of firms fell by 0.8% if they announced a product recall and by 0.4% if cited by OSHA for an unsafe workplace; and shareholder return was significantly reduced by an EPA or SEC prosecution. This study links the risk of transaction uncertainty, information signaling theory, and the resource-based view of the firm to company financial performance. Results support the normative assumption that a firm's sales margin will be damaged by unethical treatment of stakeholders as evidenced by ESG breaches, presumably because risk-averse customers and suppliers are alert to signals of counterparty risk. (shrink)

Ce livre peut être lu comme une réflexion sur le statut de l'anthropologie. Souvent l'analyse des actes humains se tourne vers l'investigation de formes symboliques et culturelles, largement dépouillées de tout ancrage naturel. Mais on peut adopter une autre démarche, dans la tradition inaugurée par Auguste Comte. On attribue alors au concept de vie un rôle majeur, et c'est en fonction des phénomènes organiques que les phénomènes humains sont appréhendés. Il s'ensuit une véritable réforme de l'anthropologie. Celle-ci a pour condition (...) une philosophie biologique et médicale qui fait apparaître la vie comme puissance d'individualisation et production de normes. Elle trouve son accomplissement dans une théorie de l'innovation sociale. Telle se présente la philosophie de la vie de Georges Canguilhem qui va du vital au social. Le centre de gravité de l'anthropologie se déplace d'une analyse linguistique ou artificialiste des faits sociaux vers une compréhension des types d'activité produits dans la vie. Une invitation à repenser les bases philosophiques de toutes les sciences humaines. (shrink)

In this digital age with its global challenges and opportunities, the need for a new, sustainable policy framework is becoming more obvious. For this reason, the necessity for institutions to fully commit to justice and security in the digital landscape is increasing. This will ensure constant peace and stability, and improve human rights throughout the world. The study concentrates on the importance and need for initiatives to promote the world and the exaltation of sustainable development around the world. The creation (...) of an exclusive and safe environment is strengthening legal norms and compliance. The desire is for the world of justice and fair progress as the main goals for international society among complex geopolitical landscapes and multifaceted sociosemiotic dynamics. A multifaceted approach is therefore employed to examine the sustainable development with the element and principles of the rule of law and human rights in stimulating global transformations to a fair and equal world. The study emphasizes the high influence of global initiatives, demonstrating challenges and its fastest solution to promote peace in the world, human rights and inclusive justice, with strategic interaction, partnership with exchange experience thereby driving sustainable development. (shrink)

One of the concerns of the existential-phenomenological tradition has been to examine the human implications of living in a world of proliferating technology. The pressure to become more specialised and efficient has become a powerful value and quest. Both contemporary culture and science enables a view of human identity which focuses on our 'parts' and the compartmentalisation of our lives into specialised 'bits'. This is a kind of abstraction which Psychology has also, at times, taken in its concern to mimic (...) the Natural Sciences. As such it may unconsciously collude with a cultural trend to view humans as objects like other objects and so, fit 'normatively' into the emerging world of specialised and efficient systems. The present paper examines how the findings of a phenomenological study of psychotherapy reflects a movement by people in psychotherapy to recover their sense of human identity in ways that always transcend any form of objectification. Their human complexity is somewhat restored as they move back towards the concrete details of their lives where the human order has its life. In addition to considering the implications of these findings for restoring the uniquely human dimensions of human identity, the paper will also consider the methodological role that an existential-phenomenological approach can play in supporting a broader view of science. In wishing to be faithful to the human order, it champions the value of the human individual as a starting point in human science and this includes a return to concrete experiences, the balance between unique variations and the ground that we share, and the movement from the particular to the general. As such, a phenomenologically-oriented psychology may have an important role to play in helping the broader sciences remember the 'human scale' of things. Indo-Pacific Journal of Phenomenology , Volume 2, Edition 1, April 2002. (shrink)

Battles against domestic violence in the People’s Republic of China have been carried out since 1995. In this study, legislative progression of laws related to domestic violence is first examined and clarified; second, findings from the legislative review are investigated on the basis of civil and criminal cases; third, the interaction among social and traditional norms, legislation, and judicial outcomes is explored and interpreted from a sociosemiotic perspective. It is found in this study that: 1) legislation and judicial practices of (...) domestic violence in the P. R. C. are closely intertwined with social and traditional norms; 2) there is a gap between judicial practices dealing with domestic violence and the legislation; 3) the Anti-Domestic Violence Law offers a notch for state powers to embrace the familial relationship and to safeguard a victim. (shrink)

To Be Subjected, Althusser, Foucault, Butler. We need, if we want to understand the relations between Foucault and Marx to establish the proper link between Foucault and Althusser. This comparison can be made because of the tie of kinship which exists when we have a look on the norms of the discipline on one way and the functions of the ideology on the other way. The article can be regarded as a contribution to the figure of subjection which is an (...) effect of the norms. Judith Butler’s book, « The Psychic Life of Power » can be very useful to such a reading because it gives a new interpretation of the two French philosophers. In particular, the way the subjects are giving their assent to the subjection is really examined by Judith Butler and this argument is not directly contained in Foucault’ and Althusser’s programmes. (shrink)

Physicians frequently face ethical dilemmas when caring for patients. To help them to cope with these, biomedical ethics aims to implement moral norms for particular problems and contexts. As a means of studying the cognitive and neurobiological features underlying the respect for these norms, moral cognitive neuroscience could help us to understand and improve ethical questioning. The article reviews recent developments in the field and presents neurobiological arguments to highlight why some moral rules are universally shared and why some ethical (...) responses are very dependent on context. (shrink)

Penser avec Pierre Macherey – avec Foucault. Tel est l’objet des lignes qui vont suivre. Penser avec, ce n’est pas simplement penser quelque chose, ce qui revient à circonscrire un objet pour en faire justement un ob-jet pour la pensée, disponible pour une pensée compréhensive ou conceptuelle qui s’en empare. Ce n’est pas non plus, lorsque l’on s’applique à penser une autre pensée, celle d’un autre que soi, chercher à en restituer seulement le sens général ou les arguments particuliers, e...

Un joueur de jeux vidéo sur deux est une joueuse. À l’écran cependant, la présence des femmes et leur représentation ne vont pas de soi. L’entretien analyse le dernier opus d’Assassin’s Creed, une saga dont chaque titre se déroule dans un contexte historique précis. Le premier jeu de la série (2007) imposait d’incarner un avatar masculin ; le huitième permettait d’incarner un personnage féminin, mais doté de caractéristiques autres que son homologue masculin ; le quatorzième proposait d’incarner un ou une (...) hoplite, tous deux égaux dans le combat. Mais sur le plan du genre, le dernier titre en date, Valhalla (2020), va plus loin. Le joueur, en ouverture, incarne Eivor, un enfant dont le sexe est indéterminé. À l’âge adulte, il doit choisir : jouer Eivor au féminin, au masculin, ou laisser le système décider. Le genre ainsi n’est pas subi mais choisi, et est modifiable en cours de partie. S’agit-il vraiment d’une révolution? Les frontières du genre ne sont-elles pas simplement repoussées? Et comment, si c’est le cas, pourrait-on les dépasser enfin? (shrink)

La question de la mise en œuvre de la loi a pu être pensée comme demandant l’ajustement de la loi au cas particulier. J’essaierai d’évaluer la mesure dans laquelle les nouveaux outils conceptuels proposés par la philosophie analytique, permettent de ressaisir cette question bien connue et tout à fait fondamentale de la philosophie, depuis sa discussion par Platon et Aristote. Depuis une dizaine d’années, les philosophes du droit américains – Endicott et Soames en particulier – se sont saisis de la (...) question du « vague », épistémique et ontologique. Je propose de souligner certains résultats ainsi obtenus, tout en présentant les aspects métaphysiques sollicités par ces concepts. J’interrogerai donc le point de contact de la métaphysique contemporaine et de la philosophie du droit, pour montrer comment une question classique peut être reprise à nouveaux frais autour d’un exemple tout à fait spécifique, qui est celui de la négligence (dans la relation entre parents et enfants). (shrink)

Le « je pense, donc je suis » doit être interprété comme la vérification d’une hypothèse, c’est-à-dire comme une intuition qui porte sur un existant et qui est explicitée au moyen d’un syllogisme hypothétique. L’activité du sujet pensant dépend aussi bien du pouvoir déductif que du pouvoir appréciatif de la raison. La recherche métaphysique a pour tâche de découvrir les conditions dernières de l’existence et de l’activité du sujet pensant et de son rapport avec ce qui se pose devant lui (...) comme un « donné ». (shrink)