"Notre époque est celle d'une phase critique atteinte par l'humanité dans son histoire, emportée dans un vaste mouvement de virtualisation et de numérisation par lequel la totalité du réel est réduite à une idéalité formelle. Ce processus d'abstraction totale se manifeste autant dans la physique quantique que dans l'informatique et le capitalisme : or le trait commun à la science formalisée, à la technique informatisée et à l'économie financiarisée réside dans l'automatisation des processus. Cette logique d'autonomisation d'une objectivité abstraite émancipée (...) des sujets concrets fonde notre époque, et laisse pressentir l'approche d'un seuil de criticité, au sens que l'expression a dans l'ingénierie nucléaire : effet de seuil où les processus en cours deviennent hors de contrôle et font ainsi accéder la matière à un autre état. Ainsi, de même qu'à un certain seuil de complexité la vie a surgi de la matière, puis l'humain de l'animal, notre époque serait celle où le machinique surgirait de l'humain, et où apparaîtrait le successeur d'Homo sapiens : mutation considérable, peut-être impensable, à laquelle doit pourtant se confronter la pensée, pour découvrir que le sort de l'humanité se joue aujourd'hui dans le rapport entre capitalisme et technologie" (ed.). (shrink)

De façon très allusive dans quelques textes de Signes et dans une note de travail du Visible et l’invisible, Merleau-Ponty a indiqué qu’élucider la question d’une « chair du social » exigeait un approfondissement préalable des notions de Gestalt, d’institution et de symbolisme. L’objet de cet article est de montrer comment Simondon a repris la question au point où Merleau-Ponty l’a laissée, en décrivant l’activité ou l’invention technique comme l’inscription matérielle d’un collectif en genèse, non partagé par la dualité du (...) psychique et du social . La pensée technique, loin d’être anecdotique ou spécialisée, apparaît donc comme un moment essentiel dans l’élaboration d’une théorie générale du lien social et de la socialisation des individus. (shrink)

German description: Projektmedizin umfasst verschiedene Formen der Anwendung hypermoderner Technologie in der Medizin, die in klinischen Studien und im medizinischen Alltag geprueft wurde. Ihr primäres Ziel ist nicht mehr nur die unmittelbare Behebung von Krankheiten, sondern die Realisierung von Patientenwuenschen nach Selbstgestaltung, Familienplanung und Lifestyle mit Hilfe von Technoresearch. Dies hat einen technologiebedingten Wertewandel zur Folge. Die Conditio Humana emanzipiert sich von der klassischen Konzeption eines vorgegeben natuerlichen Wesens des Menschen. Bernhard Irrgang erarbeitet Grundlagenwissen fuer ethische Diskussionen ueber Projektmedizin (...) fuer Patienten und den medizinischen Alltag, fuer die Arbeit in der Schule sowie fuer die Vermittlung des Faches Medizinethik an medizinischen Fakultäten. Dabei handelt es sich nicht um ein Lehrbuch, sondern um eine Einfuehrung in ethische und anthropologische Denk- und Argumentationsweisen in der Medizin, die auf einem leiborientierten Modell von Patientenautonomie beruhen. (shrink)

Jüngste technologische Entwicklungen werfen die Frage auf, ob die Technikphilosophie über ausreichende konzeptuelle Mittel verfügt, Tragweite und Charakter dieser Veränderungen kritisch einzuschätzen. Auch bei Skepsis gegenüber visionären Szenarien ist festzustellen, dass einige Tendenzen jüngster Technologien darauf hindeuten, dass die jetzige Entwicklung nicht mehr in der Logik des Informationsparadigmas gedacht werden kann. Der Text skizziert eine Reihe aktueller technischer Phänomene und gibt sodann eine Umschau zeitgenössischer Ansätze der Techniktheorie.

Inleidend overzicht van visies van wetenschapsfilosofen op wetenschap en technologie.

Experimentation in Technological Wisdom: Can the Political be Kept off the Practice Ground?Gert GoeminneCentre Leo Apostel, Vrije Universiteit Brussel, BelgiumCentre for Sustainable Development, Ghent University, Belgiume-mail: [email protected] Welcome VoiceI met Michel Puech for the first time in 2008 at a workshop entitled ‘Artificial Environments.’ In an interdisciplinary Science and Technology Studies spirit, this 2-day event at Roskilde University gathered philosophers and sociologists of science and technology, as well as architecture theorists. Being rather new to the STS-field at that point, I (...) had read the main authors of the Anglo-Saxon tradition, including Andrew Pickering and Peter‐Paul Verbeek, who were present at the workshop. And sure, I had acquainted myself with the work of the French masters such as Bruno Latour, Gilbert Simondon and Bernard Stiegler. I had never heard of the French philosopher of technology Michel Puech, though. But there he was, startin .. (shrink)

Technologie is (bijna) zo oud als de mens en bepaalt al eeuwenlang mee ons bestaan. Met de komst van intelligente machines raakt die wisselwerking tussen mens en machine in een stroomversnelling. Drones, algoritmes van Spotify en zelfrijdende wagens zijn vandaag zo alomtegenwoordig dat ze vragen oproepen over de menselijke natuur, en hoezeer wij worden bepaald en bedreigd door technologie. Zijn robots waardegeladen of waardevrij? Waarin verschilt Mark Zuckerberg van Martin Heidegger? En is het effectief zo dat technologie (...) onze samenleving aanstuurt, of is het de mens die de richting bepaalt? In een glasheldere stijl ontrafelt Lode Lauwaert al deze vragen. Het resultaat is een frisse en kritische blik op de thema's van deze tijd."--Publisher information. (shrink)

Ce livre traite de l'image, mais aussi, plus generalement, de la copie, du double, de la representation, du calque, du sosie... La philosophie, a juste titre, a mis en garde contres ces si dangereux reflets. Ne doit-on pas preferer ce qui est a ce qui l'imite ou le mime? Mefions-nous des leurres! Cependant, on est revenu sur cette seculaire et injuste condamnation. La technologie moderne a peu a peu sauve celle qu'on avait trop inferiorisee et eloignee. Et quelle victoire! (...) L'image numerique, donc celle de synthese, l'arrache a une servitude que les philosophes classiques et meme plus modernes avaient scellee. L'electro-optique, la tomodensitometrie (scannographie), l'holographie, entre autres, multiplient les prouesses liberatrices. Dans le passe, la photographie, voire la radiographie avaient deja ebranle les anciennes positions. La guerre commencait. L'imagerie deferle donc, ainsi que l'industrie noire des contrefacons, des plagiats, des pseudo-repliques, du pastiche. Les trucages et la fraude. Mais ou situer aujourd'hui le vrai et le faux? Comment distinguer le modele et son equivalent? Les vieilles frontieres, comme on le montrera, s'estompent. Quel branle-bas et quelle fete aussi! On a voulu prendre acte de cette nouveaute. Hatons-nous, malgre le danger de nous y perdre, d'engager la philosophie que nous croyons reticente dans ce tourbillon. (shrink)

La formule de Hobbes est bien connue, selon laquelle l'Etat est un Dieu mortel.

Les préoccupations éthiques des scientifiques, l'autonomisation de la technologie par rapport à la technique, l'adoption par les diverses sciences sociales d'éléments du discours philosophique, sont pour beaucoup les indices d'un effondrement de la philosophie. Mais cette fin de la philosophie moderne marque-t-elle la fin de toute philosophie? Julien Freund, après tant d'années consacrées aux sciences sociales et à la polémologie, revient sur son terrain de prédilections : la philosophie. Dans cet essai, qui contient à la fois une histoire de (...) la philosophie moderne et la construction d'une nouvelle métaphysique, il répond que la philosophie entendue comme liberté du présupposé ne doit pas s'évanouir dans d'autres savoirs, mais s'affirmer comme discours spécifique. L'esprit de la métaphysique ne réside pas, comme Heidegger l'a répété après Kant, dans le souci du fondement de l'être, mais dans les diversités de ses expressions, positives ou négatives, logiques ou contradictoires, et dans le contexte inéluctable de l'identité et de l'altérité. Ce qui intéresse le métaphysicien ce sont les immenses possibilités de l'expressivité de l'être. Le philosophe n'a pas pour mission d'expliquer l'être mais de méditer sur lui. Ainsi Julien Freund médite-t-il sur la science et le progrès, sur la foi et la croyance, sur l'humeur et le sentiment et nous offre une remarquable leçon de philosophie philosophique. (shrink)

Dans tous les univers musicaux - jazz, baroque, variétés, électro-acoustique, électronique populaire, on ne parle que du "SON"...il est devenu l'un des critères esthétiques prioritaires de la sensibilité musicale contemporaine. Il reste à savoir le décrire et l'analyser à différent niveaux : social, sémiologique, esthétique, acoustique. Ce livre ouvre la voie.

Ce livre se propose de réaliser le projet ambitieux d'établir les fondements d'une épistémologie des nanotechnosciences. Il s'agit d'une analyse de philosophie des sciences portant sur cet objet nouveau et de grande importance scientifique, économique, politique et sociale. Cet ouvrage dresse un paysage détaillé des questions épistémologiques que posent les nanotechnosciences et cherche, chez les philosophes des sciences qui proposent des théories du changement scientifique, les moyens de répondre à ces questions. Compte tenu des conclusions de Guèye selon lesquelles aucune (...) des théories philosophiques actuelles ne répond vraiment aux questions épistémologiques soulevées par l'avènement des « nanotechnologies », il suggère quelques pistes pour dépasser les limites des épistémologies contemporaines, en s'appuyant sur la philosophie du langage d'Austin et sur la praxéologie de Denis Vernant. Dans cette contribution majeure au débat scientifique sur les nanotechnosciences, il procède à l'examen des principales théories philosophiques du changement scientifique dans le but de décider de leur capacité à prendre en charge les changements introduits par l'apparition des nouvelles technologies de « l'infiniment petit ». Ce projet philosophique tire son intérêt et sa pertinence du fait que l'apparition des « nanotechnologies » constitue un changement phénoménal, et qu'il est important de disposer d'une théorie du changement scientifique qui en rendît compte. Un autre thème majeur de ce livre est celui de la place de la recherche de la vérité dans les nanotechnosciences. Même s'il s'agit d'un thème trop vaste, Guèye l'affronte cependant sans détour dans ce livre. La problématique du rapport entre science et technologie y est abordée plus franchement. (shrink)

L'une des tâches séculaires de la philosophie est de surmonter ce que Locke nommait l'abus des mots; le dictionnaire des ntions s'efforce de l'accomplir en présentant une technologie des réseaux sémantiques.

Nous nous proposons dans cet article de questionner la possibilité d’une action avec et grâce à la philosophie, dans le cadre plus spécifique des écoles d’ingénieurs. Si la philosophie est communément perçue comme détachée du monde, elle peut pourtant servir des métiers comme ceux de l’ingénierie. C’est cette idée que met en avant l’UTC (Université de Technologie de Compiègne) en proposant un parcours hybride et original, appelé HuTech, où les futurs ingénieurs suivent une formation exigeante en sciences humaines et (...) notamment en philosophie. Nous nous appuyons dans cet article sur des entretiens avec des personnes de différents milieux, dont certaines issues de ce parcours. Que leur apporte véritablement cette formation? En font-elles usage une fois qu’elles sont entrées dans le « monde du travail »? L’ambition d’enseigner la philosophie, en voulant la mêler à d’autres domaines habituellement considérés comme plus concrets et plus pratiques, est-elle un vœu pieux ou une nouvelle façon d’envisager le rôle de la philosophie dans le monde contemporain? (shrink)

In Zeiten einer beschleunigten und zugleich als krisenhaft erlebten Entwick­ lung der Psychologie als Wissenschaft nimmt auch das Bedtirfnis zu, diese Ent­ wicklung selbst wissenschaftlich zu rekonstruieren. Es erwachst aus der augen­ flHligen Notwendigkeit, yom augenblicklichen Stand der Entwicklung ausgehend, mogliche und vielversprechende zukiinftige Entwicklungsrichtungen zu bestim­ men. Diese Notwendigkeit ist selbst ein Ergebnis der neueren Entwicklung der Wissenschaft: die Entstehung neuer wissenschaftswissenschaftlicher Disziplinen ist Ausdruck dieser Notwendigkeit. D~ sie tiberhaupt entstanden sind, mag den Kritikern der Notwendigkeit metawissenschaftllcher Ansiitze als (...) starkes Argu­ ment entgegengehalten werden: ihre Entstehung ist Beweis genug flir ihre Not­ wendigkeit. Ihre institutionalisierte Unabhangigkeit als wissenschaftswissenschaftliche Forschungsinstitute und Studiengange markiert aber zugleich eine ihrer grund­ legenden Schwachen. Ihre potentielle inter- und infradisziplinare Bedeutung fur die Grundlagendiskussion aller Einzelwissenschaften wird gerade dadurch einge­ schrankt, daB sie als bloB zusatzliche "neue" Einzeldisziplin, als eine Disziplin unter anderen erscheint (vgl. v. Hentig 1972). Urn die potentielle Fruchtbarkeit einer metawissenschaftlichen Perspektive zur Entfaltung gelangen zu lassen, er­ scheint es aber erforderlich, diese zum integralen Bestandteil der Grundlagendis­ kussion in den Einzelwissenschaften zu machen. Das grotHe Hindernis fur die Entfaltung der Fruchtbarkeit dieses Ansatzes ist dabei wohl ~re Ablehnung durch die Einzelwissenschaftler. Die Bedingungen der Entwicklung ihrer Wissenschaft wissenschaftlich zu untersuchen, scheint vielen Psychologen beispielsweise ganz undgar unnotig, mitunter sogar dieser Entwicklung selbst abtraglich: sie sind der Meinung, bereits im Besitz der Kenntnis dieser Bedingungen zu sein. (shrink)

Au cours des dernières décennies, les travaux portant sur les pratiques humaines réelles ont pris de l'importance dans différents domaines de la philosophie, sans pour autant atteindre une position dominante. À ce jour, ce type de tournant pratique n'a cependant pas encore pénétré la philosophie de la logique. En première partie, j'esquisse ce que serait (ou pourrait être) une philosophie de la logique centrée sur l'étude des pratiques, en insistant en particulier sur sa pertinence et sur la manière de la (...) conduire. En deuxième partie, j'illustre cette approche centrée sur les pratiques au moyen d une étude de cas : le rôle joué par les langages formels en logique, en particulier dans les pratiques des logiciens. Ma thèse est que les langages formels jouent un rôle opératoire fondamental dans le travail des logiciens en tant que technologie pratique du crayon et du papier, génératrice de processus cognitifs - et qui plus spécifiquement vient contrebalancer certains de nos schémas cognitifs « spontanés » peu adéquats à la recherche en logique (ainsi que dans d'autres domaines). Cette thèse sera appuyée sur des données empiriques venant de la recherche en psychologie du raisonnement. Avec cette analyse j'espère montrer qu'une philosophie de la logique centrée sur l'étude des pratiques peut être fructueuse, en particulier si elle est complétée par les réflexions méthodologiques nécessaires. (shrink)

Introduction Dans ses Essais philosophiques, Hans Jonas rattache son questionnement sur la technologie moderne à une perspective de philosophie morale. L’introduction du recueil est en effet pour lui l’occasion de revenir sur l’ensemble de son parcours intellectuel, et de préciser dans quel contexte son « attention philosophique»s’est portée sur le « défi moral de la technologie moderne ». Abandonnant l’optimisme un peu naïf qu’il confesse avoir nourri à l’égard des possibilités de la techn...

Résumé Cet article cherche à éclairer l’élection de Martial Gueroult (1891-1976) à la chaire d’Histoire et technologie des systèmes philosophiques en 1951, et, indirectement, le succès de son approche « structurale » de l’histoire de la philosophie. Ceux qui occupaient des rôles clés dans la gestion de l’économie disciplinaire des sciences humaines ne devaient pas contredire dans leur travaux les axiomes qui avaient réglé la pratique de l’histoire de la philosophie depuis le début du XIXe siècle tout en faisant (...) montre d’innovation dans ce champ. Dans un premier temps nous résumons la méthode historiographique proposée par Gueroult ; un deuxième temps l’inscrit dans une tradition d’historiographie de la philosophie ; le troisième temps situe sommairement la pratique de l’histoire de la philosophie au Collège de France et à la Sorbonne ; dans de quatrième et cinquième temps nous décrivons les rapporteurs et les candidats lors de l’élection au Collège de France, et les pièces pertinentes ; enfin nous considérons les stratégies adoptées pendant la campagne qui ont pu déterminer le résultat de l’élection. (shrink)

22. KAPITEL - KAPITAL ALS Dm ENTFREMDETE ERDE 813 I. Ueberwindung des Dualismus 813 II. Die Erde der Physiokraten 816 lli. Eigentum als Erdbezug 819 IV. Technologie als instrumentaler Erdbezug und das moderne Grundeigentum 823 V. Erde und Leiblichkeit 828 VI. Wissenschaft als theoretischer Bezug zur Erde 831 VII. Technologische Wissenschaft auf dem Weg zur Herrschaft tiber die Natur 834 VIII. Das Kapital als Konkreszenzprozess von Leib und Erde 839 IX. Zusammenfassung 843 SCHLUSS 845 EINLEITUNG DlE GRUNDLEGUNG DER IMMANENZEN (...) 1m marxistischen Denken herrschen zwei Grundgedanken, die sich gegen­ seitig ausschliessen. Der eine artikuliert die Vorstellung yom universalen Zusammenhang alles Seienden und alles Geschehens; der andere halt die Unabhiingigkeit des materiellen Seins vom Bewusstsein energisch fest. In der marxistischen Gnoseologie macht sich darum die eigentiimliche Schwierigkeit geltend, dass sowohl die epikureische Eidola-Lehre, als auch der Gesamtzusammenhang das Erkennen erklaren sollen. Dieser Widerspruch ist daftir Symptom, dass die marxistische Philo sophie in ihrer heutigen Gestalt das Grundproblem des Marxschen Immanenz­ Denkens noch nicht gelost hat 1. Schuld daran tragt Lenius reaktioniirer Ausbruch in seiner Schrift tiber "Materialismus und Empiriokritizismus" 2, der die vulgare Wissenschafts-Ontologie des augehenden 19. und be­ ginnenden 20. Jahrhunderts verherrlichte. Sie ist nicht Marxens Welt. Eine Rtickwendung zu einem emsten Studium von Marxschen Texten ist von Jtirgen Habermas als eine typische Reaktionsform genannt wor­ den 3. Die Griinde daftir sind undurchsichtig. Eine unvoreingenommene 1 Vgl. I. M. Bochenski, Der sowjet-russische dialektische Materialismus (DIAMAT), Bern 1%0, S. 73 f. und 88. (shrink)

Dans cet essai d'epistemologie philosophique, Nicolas Grimaldi a voulu proposer une lecture originale de la philosophie de Descartes dont il s'attache avant tout a reconstituer la genese. Cette methode, propre a manifester la continuite d'une pensee, a neanmoins conduit l'auteur a en decouvrir les points de rupture: la pensee de Descartes serait constituee selon trois ordres successifs, correspondant a des experiences differentes. L'ordre de la verite marque tout d'abord un pur rapport a l'esprit, trouvant son modele dans les mathematiques; mais (...) Descartes, bientot lasse des mathematiques qui n'ont pas de contenu exterieur a elles-memes, choisit de s'orienter vers l'ordre de l'utilite, qui vise a nous rendre maitres et possesseurs de la nature. Cette technologie du reel soumet cependant nos demarches a la vraisemblance, et non plus a la verite, et une telle scission engage Descartes a decouvrir alors un troisieme ordre, celui de la beatitude: en decouvrant en nous la ressemblance et la marque de Dieu, nous faisons l'experience de l'infini. Cette tripartition a permis de reamenager l'oeuvre sous trois rubriques: methode, sciences et morale, et de restaurer a la philosophie de Descartes son unite speculative. (shrink)