This article proposes a new reading of transformative learning theory (TAT), proceeding from an examination of three concepts: the function of habit in the processes of constructing experience, the notion of trial and its potential, and the biographical dimensions of Transformative Learning Theory. This approach leads us to question the theories of experience that tacitly underlie the learning models proposed by Mezirow. The discussion thus opened is part of the controversy and dialogue between the currents of pragmatism, critical hermeneutics and (...) biographical research. (shrink)

L'histoire et l'expérience scolaires de chaque jeune, son rapport à la scolarité, aux contenus et activités d'apprentissage, laissent toujours entendre l'écho d'une histoire qui les déborde. Celle-ci est tissée, non seulement de l'ombre portée de l'histoire familiale, mais aussi des rapports intersubjectifs et des processus d'identification dans lesquels s'anticipent les multiples manières dont les enfants auront à quitter leurs parents pour construire leur propre histoire. Mais si chaque élève importe des éléments de cette histoire dans les situations et activités constitutives (...) de son expérience scolaire, celles-ci ne font pas qu'exprimer ou " révéler " une histoire qui leur préexiste. Elles sont, en retour, parce qu'elles sont confrontation au monde objectif de la culture (concepts, savoirs, œuvres et pratiques), susceptibles de transformer cette histoire et de permettre au sujet de s'émanciper du fardeau de sa propre biographie. Encore faut-il que les conditions concrètes de scolarisation et d'apprentissage permettent une telle dynamique émancipatrice. S'inscrivant dans la filiation des travaux de Wallon et de Vygotski, faisant son profit des apports de la psychanalyse et de la sociologie, cet ouvrage vise à mieux comprendre comment le sens de l'expérience scolaire se forme et se transforme, se développe ou se perd, au cœur des rapports dialectiques entre école et famille, entre activité et subjectivité. Présentant et analysant l'expérience scolaire d'adolescents de milieux populaires scolarisés dans des lycées et collèges " difficiles ", et dont les uns connaissent une réussite statistiquement exceptionnelle tandis que les autres sont en grande difficulté, il contribue à une meilleure intelligibilité des médiations et des processus - cognitifs et subjectifs- par lesquels se construisent " échec " ou " réussite " scolaire. (shrink)

This book collects essays from the 2006 and 2007 International Philosophy Colloquia Evian, centred around a central problem in the philosophy of mind: the relationship between the human faculty of sensory experience and the faculty of conceptual reflection, that is self-consciousness. Containing articles by philosophers of eight nationalities, in three languages (English, French, German), and of "analytical" as well as "continental" provenance, it beautifully represents the spirit of the colloquia. Authors include Joshua Andresen (AU Beirut), Valérie Aucouturier (Kent U / (...) U Paris I), Karin de Boer (KU Leuven), Santiago Echeverri (U Genève), Roberto Farneti (LU Bolzano), Tim Henning (JLU Giessen), Felix Koch (Columbia U), Christophe Laudou (Madrid), David Lauer (FU Berlin), Jason Leddington (Bucknell U), Nicolas Monseu (UC Louvain), Soraya Nour (HU Berlin), Hans Bernhard Schmid (U Wien), Henning Tegtmeyer (U Leipzig). (shrink)

S'il y a sens à parler d'un problème du réel, c'est du point de vue d'une réflexivité qui pose le concept même de réel. L'intérêt de la phénoménologie est de reconduire à la structure de cette réflexivité au sein de l'expérience. Le concret phénoménologique ne se révèle pas seulement dans la description (si subtile et attentive soit-elle), mais dans l'explicitation de la description. Il faut donc coordonner ces deux dimensions, la tension phénoménologique vers le concret et la tension (...) réflexive dégageant ce même concret comme concret en l'analysant dans sa relation au discours qui l'élabore. C'est l'articulation de ces deux dimensions que nous caractérisons de démarche transcendantale. Tel est donc le discours philosophique transcendantal : il réfléchit ses propres conditions d'effectuation et celles de ce qu'il déploie. Cette transcendantalité s'exprime à travers la mise à jour d'un réseau de coimplications ; une dimension de l'expérience se révèle par rapport à une autre, dont la mise au clair renvoie à son tour à d'autres types de structures qui ne prennent elles-mêmes sens qu'au regard du processus de pensée qui revient à les poser. A travers l'analyse de corpus, husserliens d'abord, puis heideggériens, merleau-pontyens, richiriens, etc., cet ouvrage tend à dégager une telle logique transcendantale pour situer les décisions fondamentales de ces philosophies dans un espace problématique, et à mieux comprendre ce qui en motive chaque fois le geste. Pour conclure, suit un exposé plus détaillé des traits caractéristiques d'un tel transcendantalisme dynamique. (shrink)

Pourquoi avons-nous mis l’accent sur la pratique réflexive de façon si abusive dans la formation initiale des enseignants? Sur quoi nous appuyons-nous pour avoir la certitude que de développer la réflexivité permet l’amélioration de la qualité des enseignants que nous préparons? Quelle qu’en soit sa forme, la pratique réflexive, ne doit pas être une fin en soi: elle est un moyen qui permet d’atteindre une finalité qu’est l’enseignement, voire, une finalité de développement des apprentissages des élèves. Dans cet article, (...) nous explorons la réflexivité à partir de plusieurs angles d’entrée, y compris nos expériences personnelles en tant que formateur d’enseignants travaillant avec des personnes qui se préparent à devenir des enseignants de physique. La question posée dans le titre exprime notre crainte quant à la finalité de la formation des enseignants que les formateurs d’enseignants attribuent parfois à la pratique réflexive; ce qui, à notre avis, peut faire plus de mal que de bien dans la formation des enseignants, avant l’emploi. Nous nous attarderons d’abord sur la différence entre les pratiques de formation des enseignants avant et après l’arrivée du terme pratique réflexive. Nous examinerons ensuite les travaux de Schön (1983) à travers cinq articles sur la réflexivité en formation des enseignants. Il ne s’agit pas d’une revue de la littérature systématique, mais cet effort démontre comment presque tous les articles sur la pratique réflexive semble être dictés par les intérêts personnels de ses auteurs respectifs. Nous poursuivront avec des interprétations et des illustrations et terminerons par cinq généralisations au sujet des pratiques de formation des enseignants qui indiquent qu’un travail colossal reste à faire afin que les références à la réflexivité fassent in fine plus de bien que de mal dans les programmes de formation des enseignants. (shrink)

L’expression « phénoménologie de la vie » indique une visée commune entre les pensées de Michel Henry et de Bin Kimura. La « phénoménologie historique », telle que conçue par Husserl, trouve l’essence des phénomènes dans le mode d’apparaître des objets par la médiation de la différenciation temporelle. La phénoménologie de la vie saisit cette essence dans une dimension verticale, appelée « immédiateté » par Kimura, qui unit le présent caractéristique de l’être du soi avec la Vie absolue. Elle situe (...) ainsi le fondement de la temporalité dans la genèse spontanée du présent à partir de la Vie absolue. On examine d’abord ici la particularité des phénomènes (soi, monde et autrui) dans l’expérience de l’immédiateté du point de vue de la phénoménologie de la vie, puis on montre que Kimura voit dans la Vie absolue non seulement le principe de la vie, mais aussi celui de la mort. (shrink)

Parue en 1953, la Phénoménologie de l'expérience esthétique applique pour la première fois à l'esthétique l'appareil conceptuel de la phénoménologie. Elle élabore une analyse de l'oeuvre d'art et, plus largement, de l'objet esthétique, si divers et changeants qu'en soient les traits singuliers. Elle s'attache à décrire l'expérience esthétique vécue, ce moyen privilégié que nous avons d'éprouver notre présence au sensible. Elle célèbre cette forme heureuse du sentir, ce haut moment de la perception où se révèle, à la limite du pensable, (...) la connivence originaire de l'homme et du monde. (shrink)

De acordo com a constatação deNietzche, segundo a qual o destino da filosofiaestá ligado ao da música, devemos nos perguntaro que a fenomenologia traz para a compreensãodo fenômeno sonoro. Trata-se dedesenvolver a fenomenologia da consciênciaíntima do tempo, levando-se em conta a riquezado material musical. Este material se organizaem torno de noções, aparentemente independentesumas das outras, mas de fato essencialmenteligadas, de ritmo e de surpresa. Oconceito central que emerge desta pesquisanão é mais o de sentimento,mas de atenção. Husserl limitava este conceitoao (...) domínio da modificação imaginadora daexperiência vivida. (shrink)

Adam Podgórecki (1925–1998), a sociologist, author of brilliant Chinese-styled parables and a compulsory immigrant, is merely acknowledged in certain circles of sociologists in the world. The present article offers, first, a sketch of Podgórecki’s biography. As his life divided into two separate parts after he left communist Poland in 1977, he uniquely experienced dissimilar academic milieus, oppressive in Poland, then competitive abroad. What is emphasized both generated some problems for him as an old-fashioned “disobedient in thinking” thinker. Secondly, the text (...) offers a brief analysis of selected papers of Adam Podgórecki and outlines the factors influencing the reception of his work in Western sociology. An explanation of his career path is grounded in some concepts of the sociology of knowledge. (shrink)

Cet article entend s’interroger sur « ce qui fait qu’un corps est vivant », en somme sur la nature propre et phénoménologique de la chair, ce lieu originaire où le sujet fait l’expérience à chaque fois singulière de sa condition de vivant. En portant l’interrogation précisément sur la dimension de l’originarité de la chair, I. Raviolo montre comment M. Henry lie la condition charnelle et l’épreuve affective du soi, mais en insistant sur la fragilité intrinsèque du processus, pris en ce (...) temps de finitude qui, marqué par la naissance et par la mort, fait que la vie « échappe ». C’est donc une réflexion sur l’apparaître et le disparaître du vivre dont il est ici question, et ceci, comme l’auteur y insiste fortement, dans une expérience d’une singularité telle que la chair inscrit l’homme dans « son identité d’être humain » et dans son « expérience d’une incarnation ». (shrink)

This article, based on a socio-cognitive approach, deals with the professional training of student teachers in French agricultural education during their practical work experience. The main objective is to demonstrate that the student teacher’s social interaction with his academic advisor allows him to use and develop his professional knowledge relating to practical matters. Based on a qualitative analysis this study presents the results of an investigation of seven students and six academic advisors. The article studies the interrelations between the nature (...) of the professional knowledges in question and the processes of construction in the work. (shrink)

Les pensées de Husserl et de James semblent partager originairement un même projet descriptif. Elles entendent revenir à la pureté de l’expérience telle que celle-ci est donnée. Cependant elles interprètent cette expérience de façons fort différentes. Ce qui est caractéristique de la phénoménologie, c’est de traiter cette expérience comme nécessairement intentionnelle. Pour elle, l’expérience se soumet donc toujours à une structure formelle : l’intentionnalité. Au contraire James évoluera vers une conception toujours plus contentuelle de l’expérience. En définitive, la phénoménologie et (...) « l’empirisme radical » se séparent sur la base de cette opposition entre une représentation formelle et une représentation matérielle de l’expérience. (shrink)

C’est d’une épistémologie que relève l’affirmation suivant laquelle « toute pensée est exagération », alors que c’est un modèle de critique sociale que définit la thèse suivant laquelle « Seule l’exagération est vraie ». Certains des enjeux de ces thèses apparaissent plus clairement lorsqu’elles sont interprétées dans l’horizon de la confrontation d’Adorno avec la phénoménologie. Si son rapport à Heidegger, dans le cours Ontologie und Dialektik, dans le Jargon de l’authenticité et dans la pre...

Cet ouvrage a pour enjeu de débattre du schéma théorique forgé par Alfred Schütz, promoteur de l'idée de sociologie phénoménologique (puisant son cadre analytique dans une lecture de la sociologie compréhensive weberienne, de la philosophie de la durée bergsonienne, et de la phénoménologie husserlienne). Les catégories princeps de la recherche sont dès lors celles de conscience, de temporalité et de signification. La structure phénoménologique de l'expérience sociale, l'essence de la compréhension intersubjective, les perspectives offertes par les tenants d'une sociologie formiste (...) en matière d'entendement de l'interaction, sont les thèmes majeurs de ce débat. Dans le cadre de cette lecture, Thierry Blin tente d'établir les principes d'une sociologie phénoménologique formiste ou structurale, permettant ainsi de fonder à nouveaux frais une sociologie de l'action. (shrink)

The paper explores biographical experiences for the understanding of social phenomena, both in the writings of Alfred Schutz himself and in sociological empirical approaches based on his work. Schutz handles biography at least in two different ways: as a manner to investigate the “because” motives for one’s action and as a way to exemplify his theoretical considerations. The first step will be to discuss the biographical experience as a key aspect to understand the motivation for action. It will be argued (...) that for Schutz, biography is not exclusively an individual life’s trajectory, but results of both individual and social experiences, synthesized on the individual relevance systems, which are embedded by the relevance systems of the community in which one has been socialized. In the second step the paper verifies how Schutz deals with his own biographical experiences to discuss theoretical and empirical aspects of his sociology. Examples of the first kind of use of biography by Schutz are, for instance, “The Stranger” and “The Homecomer”, which will be considered in this paper. A third step aims to discuss how these writings influenced empirical researches in sociology based on biographical narratives as a way to access empirically the social construction of reality. (shrink)

With this article we intend to explore the concept of «esthetical object» proposed in Dufrenne’s text entitled La Phénoménologie de l’experience estéthique I. The potentiality/activity binomial appears as the ground for Dufrenne’s definition of esthetical object as perceived work of art. According to this, the happening of any artwork truly finds its proper place in esthetical experience, which arises as the meeting point of art’s expressive potentiality and the spectator’s perception act. Establishing an accurate distinction between esthetical perception and other (...) kinds of human perception, Dufrenne sees the former as the pure presence of the sensitive. Advocating the inseparability of significant and signification for the esthetical object, the author declares the meaning of esthetical experience as immanent to its own sensitive presentation. Dufrenne presents authentic esthetical perception as something, which has the power to, engage subjectivity in a radical experience. Under the light projected by the work of art, human beings are enabled to actualise other modes of being-in-the-world. With expression as its proper signifying mode, the esthetical object reveals itself as a world beginning, proposing an affective atmosphere, which opens the subject of esthetical experience to new existential possibilities. (shrink)

This article offers a comparative study of seven German biographies of Karl Marx (1818–1883) that were published between the two world wars. The interpretations of Marx’s theory of historical materialism presented in these biographies fall into three groups or approaches: the orthodox, the neo-Kantian, and the psychological. Some biographies place Marx the revolutionary above Marx the theorist, while others reverse this order. Similarly, some of the biographies explain the relationship between Marx’s life and thought by adopting the “experience–psychology–thought” framework. The (...) orthodox approach emphasizes the objectivity of cognition in the base–superstructure relationship. Yet both the orthodox and the neo-Kantian approach, which stresses Kant’s cognitive critique and the “is–ought” dualism, fail to grasp Marx’s subject–object dialectics, while the psychological approach undermines the theoretical significance of historical materialism. In comparing and assessing these works I argue that the biographers’ historical and scholarly horizons are dictated by their political standpoint and academic perspective and thus determine their choice of approach, which not only indicates if they will lean toward the theoretical or the revolutionary Marx, but also why they fail to adequately deal with the relationship between Marx’s life and his thought. Nevertheless, I conclude that these biographies, despite their various shortcomings, establish the basic paradigm and parameters of any biography of Marx. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reading BiographyMichael Benton (bio)Biographer, Biography, and the ReaderBiography is a hybrid. It is history crossed with narrative. The biographer has to present the available facts of the life yet shape their arbitrariness, untidiness, and incompleteness into an engaging whole. The readerly appeal lies in the prospect both of gaining documentary information, scrupulously researched and plausibly interpreted, and of experiencing the aesthetic pleasure of reading a well-made work of art (...) with a continuous life story and a satisfying closure. "In the family of literature," one of its most respected practitioners asserts, "biography seems to be the product of a strange coupling between old-fashioned history and the traditional novel."1 The invitation of biography is thus a dualistic one; the aesthetic experience it offers stems from the twofoldness of its nature and from the stance that this imposes upon the reader. Literary biographies of poets and novelists offer a particularly fruitful area of study since their subjects have a special concern for aesthetic experience and the biographers' main interest lies in the relationship between the life and the works. Though much of what follows has a wider application, the focus of this article is on biographies of writers. By triangulating the roles of the biographer, the biographee within the biographical text, and the reader we can conceptualize the elements that make up the invitation of the genre.First, the biographer. Richard Holmes characterizes the process he experiences with two keywords: it is a "pursuit" and it is a "haunting." They are two sides of the same phenomenon. The pursuit is a "tracking of the physical trail of someone's path through the past, a following of footsteps," an effort "to write about the pursuit of that fleeting figure in such a way as to bring it alive in the present."2 The haunting occurs when this revivification succeeds and the biographee is brought imaginatively alive. Then the biographer turns from pursuer to pursued. While the subject does not take [End Page 77] him over, as it might in some Gothic fantasy, it does exercise the power of the past upon the present and haunt the biographer's imagination. Holmes goes on to explain the two main elements as "closely entwined strands":The first is the gathering of factual materials, the assembling in chronological order of a man's "journey" through the world—the actions, the words, the recorded thoughts, the places and faces through which he moved: the "life and letters." The second is the creation of a fictional or imaginary relationship between the biographer and his subject; not merely a "point of view" or an "interpretation," but a continuous living dialogue between the two... It is fictional, imaginary, because of course the subject cannot really, literally, talk back; but the biographer must come to act and think of his subject as if he can.3Not every biographer would necessarily subscribe to this particular description, but there is ample evidence in the recent spate of books about the genre4 that the biographer's capacity for imaginative empathy is continuously interacting with the verifiable historical data. The present operates upon the past in other ways, too. Earlier biographers who are more or less contemporary with their subjects (for example, Boswell, Forster, Mrs. Gaskell)5 stand in different relationships with them and the available data about them compared with present-day biographers who may inherit a whole bibliography of "lives" laid down in stratified layers on top of the life they are trying to recover. The modern reader, like the modern biographer, has to be a literary archaeologist. Dickens's "lives," for example, are constructed on a bedrock of his friend Forster's biography and on the novelist's own writings, neither of which subsequent biographers can afford to ignore. Later "lives" also have to be sifted through: our inherited Dickens is compounded from a series of accounts from, among a host of others, the Victorian memoirs of his daughter6 and his reading manager,7 via Edwardian enthusiasts8 and 1930s revelations about Dickens's private life,9 to those of modern academics and writers in our own time.10 In such cases, bringing the subject... (shrink)

RésuméL’article se propose d’interroger la philosophie de la psychiatrie à partir du registre de la quotidienneté, et des questions que les bouleversements de cette dimension de l’expérience dans les psychoses sont susceptibles d’adresser à une phénoménologie du quotidien. Si cette dernière représente une jonction entre clinique et philosophie, elle questionne les articulations entre conditions transcendantales de l’expérience, construction d’une forme concrète de l’ordinaire, et incarnation d’une valeur sociale et anthropologique normative. La quotidienneté ouvre ainsi à une réflexion réciproque entre philosophie (...) et psychiatrie, sous ses aspects à la fois clinique, épistémologique et éthique. (shrink)

Taking off from reflections about the relation of biographical writing to fiction, this essay considers the ways in which scientific biography can explore the cultural dynamics of science. The author examines her own experience in using biography to write history of science and refers to several other examples of biographies of eighteenth‐century figures that raise issues specific to the persona of the man of science and his audiences in this period.

I would like to propose an interpretation of Ricœur’s first phenomenological works in the light of what I call an “experiential phenomenology”, by answeringthree important questions. The first is a factual and historical interrogation: why has Ricœur abandoned his project of a descriptive phenomenology after publishing his first volume of the The Voluntary and the Involuntary and why did he afterwards direct his philosophical research towards the problem of interpretation? The second interrogation is an epistemological and a methodological one: in (...) what way is the Husserlian phenomenology a first-person approach and how does Ricœur’s phenomenology of the will lead us towards an experiential phenomenology in first person? The final question is heuristical: what criteria should we point out in order to establish a phenomenological science that is 1) descriptive and 2) approaching the experience in first-person? (shrink)

Il est important de mettre en perspective la manière dont Emmanuel Levinas ausculte le phénomène sonore dans les Carnets de captivité. Il semble en effet que pour lui le son requiert un éclat particulier qui, dans sa manifestation, signifie l’expérience d’une subjectivation hors de soi, se situant au-delà du langage de l’Être. En suivant au plus près les textes et fragments de textes, depuis les Carnets de captivité, en passant par les conférences prononcées au Collège philosophique de Jean Wahl, notamment (...) « Parole et silence », on voit se présenter comme la genèse singulière de ce qui deviendra dans Totalité et Infini (1961) l’au-delà du visage et la phénoménologie de l’eros. (shrink)

Il peut sembler étrange de rapprocher Judith Butler et la phénoménologie. On résume encore le plus souvent sa théorie du genre à une lecture critique du Deuxième sexe et à un constructivisme radical d’inspiration foucaldienne. Dans les débats qui ont opposé poststructuralismes et phénoménologies féministes sur la manière de penser l’expérience, la subjectivité et le corps, Butler faisait d’ailleurs figure de repoussoir pour distinguer, par contraste, ce que seraient les spécificités d’une app...

La tradition juive imprègne à tel point le discours philosophique de Levinas qu'on a pu le soupçonner d'être une théologie masquée de la transcendance. L'ambiguïté n'est qu'apparente. Son judaïsme est la voix singulière d’un recommencement. Dans sa jeunesse talmudique à Vilna, il a été à l'école d'une si haute pensée de la grandeur excessive de Dieu qu'elle échappe à nos représentations et décourage la philosophie de s'en faire l'interprète. Arrivé en France, s'adonnant avec émerveillement à la phénoménologie, il apprend d'elle (...) que l'esprit n'est rien que liaison au dehors, échange avec le monde et ouverture à autrui. Pour elle, le monde repose fondamentalement sur l'expérience empirique de la rencontre de l'homme, non directement sur la relation à Dieu. Mais dans l'exploration de son domaine propre, celui de l'existence finie, la raison se heurte à des limites – la mort, le visage d'autrui – où surgit une altérité exigeante, qui se refuse aux réductions et aux accaparements dont la transcendance divine est l'objet dans les religions même révélées et qui dénonce les violences infligées aux hommes au nom du divin. Ainsi transformée par son écoute de l'illimité, la raison phénoménologique déplace la notion de révélation. Dans le visage se révèle la sainteté de la personne, avec la justice absolue qui lui est due ; dans la sainte écriture, la responsabilité suprême de chacun vis-à-vis de l'autre. L'homme en perte d'identité se découvre orienté par un souffle de transcendance, non vers une vérité absolue, mais vers un Dieu absent qui s'est retiré dans son incognito.The Jewish tradition impregnates the philosophical discourse of Levinas to such an extent that one suspects it to be a theology of transcendence in disguise. The ambiguity is only apparent. His Judaism is a unique voice of a new beginning. In his Talmudic youth in Vilna, Levinas was at a school with such a high idea of the excessive greatness of God that it escapes our representations and discourages philosophy to be its interpreter. When he arrived in France he gave himself up to the wonder of phenomenology. From it he learned that the spirit is nothing other than liaison to the outside, interchange with the world, and openness to the other. The world is fundamentally based on the empirical experience of man’s encounter, not directly on relation to God. But reason, in the exploration of its own domain, finite existence, meets its limits – death, the visage of the other– where a demanding alterity arises. This latter refuses reductions and monopolizations whose object is divine transcendence, even in revealed religions, and denounces violence inflicted on men in the name of the divine. Thus transformed by listening to the limitless, phenomenological reason displaces the notion of revelation. In the visage is revealed the holiness of the person, with the absolute justice that is due him ; in Holy Scripture we find the supreme responsibility of each one toward the other. Man, in losing his identity, finds himself oriented by a breath of transcendence, not towards an absolute truth, but towards an absent God who has drawn back into its incognito. (shrink)

The problem of how to make the transition to a more environmentally and socially sustainable society poses questions about how such far-reaching social change can be brought about. In recent years, lifecourse transitions have been identified by a range of researchers as opportunities for policy and other actors to intervene to change how individuals use energy, taking advantage of such disruptive transitions to encourage individuals to be reflexive toward their lifestyles and how they use the technological infrastructures on which they (...) rely. Such identifications, however, employ narratives of voluntary change that take an overly optimistic view of how individuals experience lifecourse transitions and ignore effects of experiences of unresolved or unsuccessful transitions. Drawing on interview data from the Energy Biographies project at Cardiff University, we explore three case studies where the effects of such unresolved transitions are significant. Using the concept of liminal transition as developed by Victor Turner, we examine instances where “progressive” narratives of energy use reduction clash with other “narrative genres” used to make sense of change. Such clashes show how narratives that view lifecourse transitions as opportunities ignore the challenges that such transitions may pose to efforts to construct or sustain identities. (shrink)

Des revues et des ouvrages spécialisés ont préconisé l’exploitation des textes littéraires dans l’apprentissage du français langue étrangère. Mais les recherches et les pratiques pédagogiques axées sur les apports de la littérature dans l’enseignement de la prononciation sont rares. En didactique des langues, les enseignants ont tendance à négliger, très souvent, l’acquisition des compétences orales, face à la concurrence de la langue écrite, de la grammaire ou du vocabulaire. Dans cet article, nous présentons les expériences sur le développement de la (...) production orale et la correction de la prononciation en relation avec la littérature dans le dispositif de formation Campus Virtuel FLE à l’Université de León. À l’heure du numérique nous aurons recours aux multiples ressources, outils, environnements informatiques et médias sociaux en relation avec les domaines suivants : 1. Le projet Littérature Française Multimédia FLE, une base de données audiovisuelle en ligne sur la littérature française pour l’enseignement et apprentissage du FLE ; 2. Les tâches sur la littérature pour l’acquisition des compétences orales ; 3. Le corpus Oral FLE Prononciation des productions orales des apprenants hispanophones ; 4. Les techniques et méthodes de correction de la prononciation à l’aide des médias sociaux. (shrink)

The biographies of animal celebrities published by the historians John Simons and Eric Baratay aim to place animals in and of themselves at the center of academic narratives. Both excavate the lived experiences concealed behind official discourses and collective representations, notably by relying on cross-fertilization with ethological research. They unveil the ways in which information was reshaped in order to portray animal celebrities as benevolent members of human-animal communities, and thereby shed light on the mechanics of animal commodification. The close (...) examination of a few individual animal trajectories enlightens the condition of many historical animals living under human tutelage in the 19th and early 20th century and highlights long-term historical evolutions, such as the succession of animal cultures and generations largely determined by human actions. (shrink)

Dans ce commentaire, je voudrais me referer a la solution fondamentale metodologique que propose Levinas dans ses analyses de l'experience de Dieu. La philosophie de Levinas, φιλοσοφία πρώτη, est avant tout une philosophie premiere, donc la metaphysique ; elle n'est ni l'anthropologie ni la theologie naturelle, sinon la metaphysique de l'intention. C'est pour cela quo Jean Lacroix a appele Levinas dans „Le personnalisme comme anti-ideologie" „le plus grand metaphysicien vivant de l'inspiration personnaliste". Aujourd'hui, apres la mort de Levinas survenue a (...) Noel 1995, tout le contenu de cette opinion roste actuelle, sauf quo Levinas ne seit plus contemporain. Neanmoins, il nous est proche, comme l'a suggere J. Derrida conformement a la definition de la proximite, faite par Levinas memo, comme „a-Dieu". (shrink)

Au commencement de la vie religieuse, il pourrait y avoir un verbe humain fait de plus de doute que de savoir, de plus d’inévidence que d’évidence. Deux vers du poète Jules Supervielle portent jusqu’à une expression claire cette expérience encore obscure : Voilà que je me surprends à t’adresser la parole, Mon Dieu, moi qui ne sais encore si tu existes. Ces deux vers constituent l’incipit d’un poème intitulé « Prière à l’inconnu » publié dans le recueil La Fable du (...) monde, et sont cités surtout... (shrink)

Richard A. Watson - Descartes: A Biography - Journal of the History of Philosophy 45:1 Journal of the History of Philosophy 45.1 159-161 Muse Search Journals This Journal Contents Reviewed by Richard Watson Washington University Desmond M. Clarke. Descartes: A Biography. New York-Cambridge: Cambridge University Press, 2006. Pp. xi + 507. $40.00. This is an excellent critical and contextual presentation of the development of Descartes's thought in its historical context. No recent biographer has done as well in providing names, dates, (...) and outlines of the ideas and positions of thinkers contemporary with Descartes who influenced, criticized, and annoyed him. The persona that emerges from this study is that of an irascible, belligerent egotist of colossal proportions: a man who never admitted a mistake, who sometimes was almost clinically paranoid, who picked fights well beyond reasonable cause and need, who trashed two of the intellectual giants of his day , who tried to take credit for the conception of Pascal's experiment concerning the weight of the atmosphere (in fact, lots of people.. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Journal of the History of Philosophy 41.1 (2003) 135-136 [Access article in PDF] Alastair Hannay. Kierkegaard: A Biography. New York: Cambridge University Press, 2001. Pp. xvi + 496. Cloth, $39.95. In the opening pages of this carefully crafted biography, Hannay states that he has no intention of making matters easy for his reader. By this, he means that "final judgments" will not be forthcoming on a number of key (...) issues surrounding Kierkegaard and his works: the nature of his relation to Christianity, the motives leading him to collide with The Corsair, and the meaning and wisdom of his final attack on Bishop Jakob Mynster and the established Danish Church. This is not to say that Hannay presents Kierkegaard either through rose-colored lenses or through narrowly intellectualist ones. Indeed, one of the book's central virtues is that it combines a philosopher's long-standing interest in Kierkegaard's writings with other guiding passions: a fascination with the sources of human creativity, the twists and turns of nineteenth-century European intellectual history, and the drama of one man's sustained grappling with the meaning of (his) life and the degree to which this meaning could be forged and sustained in his own writing.Hannay raises the curtain on Kierkegaard's life at the intellectual debut of the latter. In his first public appearance before the Student Union at the University of Copenhagen, Kierkegaard took issue with a student colleague's espousal of liberal reform. Hannay sees in Kierkegaard's performance signs of things to come: (1) the attempt to gain the notice and approval of the leading cultural lights, such as Danish literary icon Johan Ludvig Heiberg, and (2) a habit of seeking unity and definition through opposition and controversy. In his subsequent discussion of Fear and Trembling, Hannay notes the inescapable fact that Kierkegaard's philosophic positions are often tailor-made justifications for his private [End Page 135] behavior. The classic example is de Silentio's celebration of Abraham's teleological suspension of the ethical, a celebration which would, as often noted, vindicate equally Isaac's sacrifice by Abraham and Regine's "sacrifice" by Kierkegaard. Already on the occasion of his address to the Student Union, Kierkegaard's thought lines up nicely with his self-interest. But Hannay's work is hardly a reductive exposé. His ear for the varied leitmotifs of the authorship, their development and integration, is unrivaled. Regarding Kierkegaard's first skirmish in the academic arena, Hannay alerts his reader to emergent themes: (1) the valorization of personal unity, and the assertion that such unity must emerge from a life rather than be imposed upon it, and (2) a corresponding respect for the power of lived experience and a critique of any life or movement which is either primarily reactive or abstracted from individual existence. While personal unity remains a desideratum throughout his life, the integrity of lived experience is ultimately placed in question by Kierkegaard's construal of Christianity, which he comes increasingly to see as opposed to the humanism which underlies both Enlightened and Romantic thought.Hannay's biography focuses primarily on the development of Kierkegaard's thought as expressed in his journals and published writings. As such, his biography tends to emphasize the continuity of the authorship over its internal tensions. Hannay views, for example, thehumanistic stance of Climacus's Religiousness A as propadeutic to the radical transcendenceof the godhead embraced by Religiousness B. This is a topic open to dispute, since Kierkegaard himself went out of his way to record, and perhaps exhibit, the offensiveness of Christian demands to (fallen) human nature. Hannay acknowledges Kierkegaard's lifelong ambivalencetoward Christianity, but he does not show how this ambivalence echoes in the authorship. Ifhis Kierkegaard is a less divided character than the original, Hannay nevertheless challenges those who would minimize either (1) the depth of Kierkegaard's breach with humanistic thought or (2) the degree to which "the religious life-view [is] persistently in the offing" (Hannay, "Something on Hermeneutics and Communication in Kierkegaard After All," forthcoming in Kierkegaard and the Word, Poul Houe and Gordon D. Marino... (shrink)