Ce panorama des évolutions actuelles en théologie féministe est construit sur l’hypothèse que les idéaux des pionnières furent entamés précisément par ce qui leur était cher : l’expérience des femmes perdit son innocence, la « sororité universelle » sedécouvrit restrictive et trahie par la priorité contextuelle, le féminin migra jusqu’au transgenre. La Bible, critiquée mais revendiquée, devient indifférente ; le Dieu proche retrouve son altérité ; le lien à Jésus Christ se distend en faveur de valeurs christiques ; (...) la rébellion contre l’Église est relayée par des groupes d’interspiritualité. (shrink)

Stimulé par la montée du féminisme caractéristique du XXe siècle, un double courant théologique a vu le jour, dont l’article présente un panorama et propose une interprétation. D’une part, le magistère catholique a développé une théologie de «la Femme» qui se situe globalement dans la ligne de la tradition marquée par la domination masculine. D’autre part, la théologie féministe, radicalement novatrice, associe réflexion critique et praxis libératrice. L’article présente une vue englobante de ce courant pluriel et transconfessionnel.

Cet bref ouvrage propose une typologie des tendances de la théologie féministe en relation avec la notion d'expérience des femmes. Il peut inciter son lectorat à approfondir l'une ou l'autre des dix tendances répertoriées, et la pensée de l'une ou l'autre des représentantes de ces tendances. Mais il est difficile de comprendre la décision de s'en tenir aux "aspects positifs", dans le mesure où le féminisme est difficilement concevable sans sa dimension critique. Et, au lieu de répartir les (...) tendances en trois secteurs qui ne s'excluent pas mutuellement (rapport à la tradition, sujets traités, moyens utilisés), il serait plus éclairant d'interroger chaque tendance par rapport à ces trois vecteurs. (shrink)

Les femmes engagées dans l'Église constituent les piliers de la vie ecclésiale mais restent des sujettes mineures dans cette institution qui ne leur reconnaît pas, dans les faits, un statut d'égalité avec les hommes. Depuis plus de vingt ans, elles revendiquent des transformations : elles veulent participer à la rédaction des discours officiels, obtenir de meilleurs conditions de travail, mettre de l'avant l'usage du langage inclusif dans les liturgies. Ces femmes, qui détiennent dans une proportion déplus en plus importante une (...) formation en théologie, s'efforcent de conscientiser le clergé à la nécessité de développer avec elles des rapports égalitaires qui impliquent un véritable partage des pouvoirs et des responsabilités. Compte tenu du haut niveau de résistance au changement, il faudrait sans doute que ces femmes acceptent de désobéir à l'ordre clérical et qu'elles osent transgresser les règles de fonctionnement sexiste si elles veulent parvenir à mettre en place une ecclésia égalitaire.Although women constitute the pillars in the ongoing life of the Church, their status is not equal to that of men and they play a secondary role in the institution. For at least the last twenty years, women have been demanding changes such as : the participation in the elaboration of official statements, the betterment of working conditions and the use of inclusive language in liturgical celebrations. Many women, who have a theological formation, endeavour to make the clergy realize the necessity of developing relationhips of real equality. This implies a concrete division of power and responsability. Given the degree of resistance in the institutional Church, women may have to accept disobedience to clerical power, thus breaking the rules of a sexist functioning in order to establish an Ecclesia of equality. (shrink)

Cet ouvrage offre un tour d'horizon des principaux problèmes affectant la réalité concrète des femmes, tant en termes de droit que du point de vue des valeurs (justice, dignité, responsabilité) et des perspectives pratiques (autonomie, accomplissement, affirmation de soi). Courageux et engagé, il se situe entre l'orthodoxie religieuse rigide et le radicalisme féministe, dans une perspective d'ouverture et de tolérance.

L'A. s'intéresse à la question des genres en théologie en prenant l'exemple d'une Encyclique du Pape Jean-Paul II sur la femme et sa dignité, Mulieris Dignitatem. La théologie féministe a donné, en effet, une importance nouvelle à cette question. Le document pontifical contient une analyse phénoménologique des différences entre les sexes et rejoint certaines analyses féministes. L'A. en profite pour soulever le problème de l'ordination des femmes au ministère presbytéral, et pour résoudre exhaustivement ce problème avec la (...) substance de l'Encyclique. (shrink)

Name der Zeitschrift: Neue Zeitschrift für Systematische Theologie und Religionsphilosophie Jahrgang: 60 Heft: 1 Seiten: 103-121.

Après avoir situé le contexte québécois de l’apparition du vocable de la Dieue avec un «e», l’auteure propose l’hypothèse selon laquelle la féminisation du divin ne signifie pas d’abord que la Dieue chrétienne serait de genre féminin, mais renvoie à l’acte d’énonciation féministe. Dans le domaine de la théologie universitaire, on peut analyser le dire la Dieue à partir d’une intersection construite entre une théologie existentielle et une approche féministe. Dans cette perspective, des théologiennes féministes ont (...) critiqué une compréhension de la transcendance de la Dieue et insisté sur son immanence tout en conservant une dialectique entre les deux termes. (shrink)

It considers the epistemology of theology and features 42 chapters, divided into 4 sections on 'Theology Relative Epistemic Concepts' and 'General Epistemic Concepts as Related to Theology', and on studies of individual theologians from St Paul through to Hans Urs von Balthasar and of contemporary movements such as Liberation Theology and Feminism.

Françoise Pasquier, qui vient de disparaître prématurément (Le Monde du 5 janvier 2001), était une figure marquante (bien que discrète) du mouvement féministe. Elle avait compris très vite qu’un mouvement politique qui ne peut pas faire connaître ses initiatives, ses analyses, ou son histoire, est condamné soit à la stérilité soit, à terme, à la disparition : elle engagea toute sa compétence, son talent, et une force de conviction peu commune dans la publication des textes issus du mouvement...

Situer à leur juste place les féministes françaises de la première vague est une entreprise qu’illustre bien le livre de Cécile Formaglio qui met en lumière la vie et l’action féministe de Cécile Brunschvicg. Nous disposons déjà d’autres études sur Brunschvicg, mais c’est seulement à la suite d’un accord entre la France et la Russie, au début des années 1990, que ses archives personnelles, saisies une première fois par les Allemands, puis une deuxième fois par les Soviétiques, sont revenues (...) d... (shrink)

Singing and praying in the words of biblical men and women is basic to sacramental mimesis, i.e., Christian imitation of the actions of the saints with the intention of thereby opening themselves to grace. This evidence counters the “voiceless victim” paradigm prevalent in much feminist scholarship. In pre-Christian Jewish liturgy, the song of Miriam after the Crossing of the Red Sea was already important in the annual celebration of the Passover. Jesus emphasized the spiritual equality of the sexes in his (...) teaching and ministry, and this led to increased visibility for women in Christian tradition: Susanna was the first of at least eight women interpreted as types of Christ. She was presented this way even within the synoptic Gospels themselves [see “Aneboesen phone megale: Susanna and the Synoptic Passion Narratives,” forthcoming in Gregorianium]. Moreover, the practice of presenting examples from both sexes in sermons and church decoration was so pervasive as to constitute a pastoral program of the Church. Such balanced representation of the sexes is found in both texts and art. The linguistic range of the evidence for the singing of women’s words includes Greek, Latin, Coptic, Syriac, Slavonic, and German. The artworks depicting women are from throughout the Christian world, including Dura Europos, Jerusalem, Egypt, Ethiopia, Cyprus, Syria, Armenia, Italy, France, Belgium, Germany. More than twenty biblical women are treated in the essay. Women’s words, quoted from the biblical record or imaginatively supplied, became the prayer of the whole congregation. Miriam’s words remain focal universally on Holy Saturday. The acclamations of Elizabeth and of the Virgin Mary became prominent early in both East and West . Both Byzantine and Gregorian chant commemorated them and other women such as Eve, Esther, Judith, Sarah , Susanna, Martha of Bethany, the Samaritan woman, the Canaanite woman, the woman with the ointment, the Samaritan woman, the ten virgins of the parable , and especially the Holy Women at the Tomb . Their proclamation of the Lord’s rising became particularly important in Byzantine resurrection hymns used at Easter and year-round. With four other first-century female saints– Junia, Mariamne, Photina and Thecla– Mary Magdalene was deemed ἰσαπόστολος “equal to the apostles,” because the angel commissioned her to announce the Lord’s Resurrection to the disciples. Martha’s profession of faith is the fullest recorded in the Gospels and became the basis for a Byzantine communion prayer . Repeatedly, one finds that women’s words were sung at important Sunday feasts and during Holy Week. In Gregorian chant their words were sung over the course of several days. Susanna’s words are readily found in fifty Gregorian chant manuscripts from the ninth through fifteenth centuries, used in cathedrals, in monasteries and other religious houses, and in parish churches; an appendix lists these manuscripts. Throughout the continent–in Italy, Austria, Slovenia, Germany, Switzerland, France, The Netherlands, England, Wales–the varied communities of the church sang Susanna’s words. Moreover, her words as mediated through Gregorian chant were quoted by Bernard of Clairvaux in a sermon and by Hermann of Scheda in his account of his conversion from Judaism. These men used Susanna’s words to evoke her as a type of Christ and thereby to seek to be like him themselves. That is, they experienced sacramental mimesis through singing women’s words. (shrink)

First published in 1998. Routledge is an imprint of Taylor & Francis, an informa company.

Le modèle hétéropolitique comporte d'abord un moment discursif où le thème de la société idéalisée se présente soit dans une fiction (utopie) soit dans un texte non fictif (para-utopie); celle-ci peut-être élaborée en détails ou rester nucléaire, selon un mode négatif (facteurs à proscrire) ou positif (changements souhaités). Si le moment discursif paraît prometteur, il peut être repris dans un relais idéologique collectif et, éventuellement, aboutir à une implantation historique. La seconde partie de l'article illustre le modèle hétéropolitique d'une part (...) en soulignant la dimension féministe de certains textes hétéropolitiques masculins, d'autre part en analysant la dimension hétéropolitique de textes féminins féministes. La conclusion prône la nécessité "d'une hétérosophie qui assume enfin l'égalité de tous les êtres humains", et soutient que "la perspective féministe renouvelle radicalement la discursivité hétéropolitique". (shrink)

SUMMARYIt lies in the biblical line of thought that cultic sacrifices to God are made superfluous by human love of God and the neighbor. But is it possible to completely get rid of any sort of sacrifice in interhuman love relationships? With reference to texts by Kierkegaard and Levinas, this article discusses the paradigms of love as self-sacrifice, love as self-giving, and the double bind between the two. Part I clarifies that their affirmation of self-sacrificial love is to be read (...) against the backdrop of their critique of selfish sacrificial love that has not the power to renounce itself, even if the relation will be the other's ruin. Part II explains why proclaiming one's love as self-sacrifice means misunderstanding oneself, the other, and the relation between self and other. The result is that unselfish love cannot adequately be captured in terms of sacrifice at all, since it turns its logic ‘A sacrifices B to C for the sake of D’ upside down. In contrast, the logic of gift leads into surplus despite loss. Yet, in Part III it turns out that we cannot ‘sacrifice’ the notion of sacrifice in the name of love. Not only is there a hidden gift in sacrifice , but also a sacrifice in the gift of love . This has interesting implications for the debate on gender, including a self-critical impetus reminding the feminist movement of the fact that it is wrong to conceive of women as purely passive victims of male manipulation. The highly ambiguous role that the ‘self’ is playing in its self-sacrifice is worth being reconsidered. (shrink)

Rédigé par deux féministes qui avaient vingt ans dans les années 1970, dont l’une est devenue biologiste et l’autre spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes, cet article postule que l’humanité est en train de vivre un nouveau tournant dans cette histoire, en ce que la fin de la domination masculine est désormais envisageable. Or si l’égalité femmes-hommes est aujourd’hui plus légitime que jamais, elle suscite toujours des oppositions farouches – alors même que les certitudes établies sur « les (...) deux sexes » vacillent au gré des progrès de la science et de la médecine. Cette nouvelle étape exige de celles et ceux qui veulent voir progresser ce chantier de rompre avec les travers issus du temps de la marginalité, et d’acquérir les connaissances scientifiques et historiques dont le manque pourrait faire le jeu de leurs opposant·es. (shrink)

Loin des étoiles, des innovations technologiques et des cyborgs, Nnedi Okorafor et N. K. Jemisin utilisent la science-fiction comme laboratoire de possibles, explorateur d’hypothèses et modalité d’expérimentation. Cette littérature afrofuturiste et féministe fait bouger les roches tandis que le monde s’effondre. Ses sorcières guérisseuses et ses nouveaux balais volants nous apprennent à dialoguer avec la Terre pour prendre soin du « monde ».

Alors que l'enseignement de la theologie s'organise dans l'universite naissante, les premiers maitres de cette discipline s'interrogent sur son statut noetique.Il ne s'agit pas seulement d'en faire une science comparable aux autres sciences aristoteliciennes, mais de s'interroger sur les capacites de l'intelligence humaine a connaitre Dieu a l'aide de la raison naturelle, de la Revelation, voire d'une lumiere plus specifique. Les premiers maitres ont des preoccupations communes, speculatives et pedagogiques concernant leur discipline naissante et il est interessant de voir naitre (...) alors les grandes tendances interpretatives de leur anthropologie generalement implicite. Mais la question demeure de penser ensemble la possibilite d'une connaissance de Dieu imparfaite ici-bas et sa vision beatifique dans l'au-dela. (shrink)

La pensée féministe s’inscrit, le plus généralement, dans un courant critique face aux pratiques et théories politiques ou philosophiques dominantes. Bien que la pensée féministe puisse trouver ses sources dans le libéralisme du XVIIIe siècle, elle s’en est séparée, dans les dernières décennies du XX e siècle, pour pouvoir mieux le critiquer. Les auteures féministes ne sont toutefois pas seules à voir dans le libéralisme une pensée politique à rejeter ou, au moins, à réformer. La « redécouverte » (...) de la tradition républicaine a ainsi amené plusieurs chercheurs à proposer des théories qui s’en inspirent et qui pourraient combler les lacunes d’un libéralisme dont le vernis commence à craquer. Le républicanisme est-il toutefois à même de rénover les pratiques et les théories politiques tout en éliminant les insuffisance des théories politiques dominantes pointées par les féministes? Un républicanisme dont la pièce maîtresse est la notion de domination semble pouvoir répondre à ces exigences. (shrink)

En décembre 1897, la journaliste Marguerite Durand a fondé le journal La Fronde. Conçu d'après les quotidiens de masse de l'époque, La Fronde embrassait les domaines de la politique, des sports et de la haute finance. Mais le journal se distinguait plus particulièrement des autres quotidiens par le fait que la publication, la rédaction et aussi la typographie étaient exclusivement faites par des femmes. Dans leur effort d'imiter un quotidien bourgeois, les frondeuses adoptèrent le reportage comme style journalistique. Cette imitation (...) répresentait un double défi lancé par les frondeuses aux rôles attribués à leur sexe. Tout d'abord, en s'engageant dans la vie publique contemporaine, les frondeuses allaient au-delà des limites domestiques conventionnelles établies pour les femmes. Deuxièmement, pour être de vraies reporters, les frondeuses devaient s'aventurer dans le dur monde des faits. Se faisant, elles mettaient en question la notion répandue que les femmes étaient des créatures de fantaisie plutôt que de raison. (shrink)