In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Mimesis, Violence, and Socially Engaged Buddhism: Overture to a Dialogue Leo D. Lefebure University ofSaint Mary ofthe Lake René Girard's analysis ofdesire, mimetic rivalry, and the surrogate victim mechanism seeks to transform human consciousness in order to overcome seemingly intractable patterns ofrivalry and violence. In this project the Buddhist tradition, with its long commitment to nonviolence, its age-old suspicion of ordinary views of the self, and its (...) ancient experience of meditation as a transformative practice, exerts a claim to attention. The Buddhist tradition shares many of Girard's concerns: It denies the reality ofan autonomous, independent selfand calls attention to the interdependence ofall realities. It challenges its followers to become conscious ofthe sources oftheir own feelings and thoughts, to accept responsibility for them, and to be liberated from violence. Like Girard, Buddhism rejects the notion that there can be "good violence" as well as bad. For Buddhists, awakening from the illusions of the autonomous selfand freedom from violence are inseparable. The term, "Socially Engaged Buddhism," refers to a variety ofBuddhist move-ments since the 1950s which seek to apply ancient Buddhist principles to contemporary social, economic, and political problems. Powerful prejudices, however, threaten this conversation before it begins. Since the writings of Arthur Schopenhauer and Max Weber, Westerners have often seen Buddhism as a pessimistic religion, a worldnegating tradition that encourages the individual to withdraw from the world and seek a solitary salvation. The belief in karma has often been 122Leo D. Lefebure interpreted as fatalistic and inimical to social transformation. Buddhism, especially in the Mahayana traditions, has often accommodated to the dominant powers in society without exerting any effective social or political critique. Like every other major religious tradition, Buddhism has had an ambiguous history; and Westerners have often assumed prematurely that Buddhism has no history of social and political engagement whatsoever. Girard himself, in conversation with Jean-Claude Dussault in 1981, viewed Buddhism as a withdrawal from action in the world. Girard commented: Alors il me semble que la non-violence des religions orientales est la recherche d'une position hors de la violence, nirvana, etc., au prix de toute action. Mais cette recherche abandonne le monde en quelque sorte à lui-même. Alors il me semble que s'il fallait résumer d'un mot, ce serait un mot comme dégagement absolu par rapport à l'existence. ("Séminaire de recherche" 81) [It seems to me that the nonviolence of Eastern religions is the search for a position outside of violence, nirvana, etc., at the price ofall action. But this search abandons the world in a way to itself. Now it seems to me that if it were necessary to sum it up in a formula, it would be a phrase such as absolute détachement in regard to existence.] Later in the conversation, Girard expressed his own negative reaction: "Si vous voulez, je me sens profondément gréco-biblico-occidental face à ce renoncement nirvanesque total." (83) [If you please, I feel myself profoundly greco-biblical-occidental in contrast to this complete nirvanesque renunciation.] According to Girard's interpretation, Buddhism offers no constructive solution to the social problems ofrivalry and violence, but only an individual escape through withdrawal. Closely related to Girard's negative view ofBuddhism is his interpretation ofall non-biblical religions as channeling violence but as powerless to break the cycle ofviolence. He claims that only biblical revelation offers a basis for overcoming the violence of the surrogate victim mechanism: "To recognize Christ as God is to recognize him as the only being capable of rising above the violence that had, up to that point, absolutely transcended mankind. Violence is the controlling agent in every form ofmythic or cultural structure, and Christ is the only agent who is capable of escaping from these structures and freeing us from their dominance" (1987, Mimesis, Violence, and Socially Engaged Buddhism 123 219). Girard asserts that there is no common ground between the violenceridden mythologies which dominate all other religions and the revelation of God in Christianity (1986, 166). Girard is almost Barthian in his exclusivistic claims for Christian revelation, viewing all other religions as products of human mimetic striving and only Christianity as the true... (shrink)

L'article qui précède fait suite à deux autres que nous avons publiés ici même l'an dernier¹. Nous résumons d'abord brièvemnet ceux-ci parce qu'ils fournissent à celui-là la perspective dans laquelle il convient de le lire. La valeur que peut avoir le roman pour le psychologue ne consiste pas uniquement dans la description de types psychologiques qu'il lui fournit, mais aussi et surtout en ce qu'il contribue à former et à enrichir son expérience personnelle. Expérience, non pas dans le sens technique (...) et étroit de ce mot, mais dans sa signification originellement humaine: une aptitude à pénétrer autrui, à le comprendre du dedans, cœur. La rencontre d'autrui donne lieu à une triple connaissance: connaissance discursive, connaissance par Einfühlung d'une existence humaine concrète, rencontre dans l'autre du Dasein humain en général. C'est l'union de ces trois qui constitue la connaissance par le cœur, connaissance qui ne peut s'apprendre d'une manière théorique et ne s'acquiert que par l'exercice. Elle est à la base de toute compréhension psychologique réelle. Le roman de valeur, bien qu'il soit un produit de l'« imagination », transcende l'existence concrète dans la direction de l'être et par une sorte de recréation nous fait entrevoir les fondements et les destinées de l'homme qui sont le fond et le cadre de son existence concrète. Comment le roman s'y prend-il ? Par delà l'innerweltliche être-avec de Heidegger, qui nous fait saisir l'autre intentionnellement comme un objet dans le monde du souci, Binswanger a montré la transcendence possible vers un « über die Welt hinaus sein » selon le mode de la « Wirheit ». Seule cette relation avec l'autre, haussée au plan de l'intemporel, peut être, à travers la connaissance discursive, la base d'approche pour une connaissance psychologique fondamentale. Or cette relation le roman de valeur la rend possible, parce que tout en étant à la fois une création technique et un commerce sur le mode du jeu, il transcende cependant ces deux formes fondamentales de l'existence quotidienne, par le fait que l'« imagination » de l'auteur projette l'existence comme la concrétisation de l'être-homme comme-tel, ou, si l'on veut, du Dasein. Il est une « poétisation » qui rend possible la rencontre de l'autre sur la base commune du Dasein comme « über-die-Welt-hinaus-sein ». Malgré la non-existence du monde sur-réaliste que le roman évoque, ce monde n'est cependant pas irréel. Il représente l'élaboration concrète de la connaissance vécue que prend l'auteur des possibilités de la réalité humaine par la réalisation de ces possibilités mêmes. C'est précisément parce que les situations que le roman nous décrit ne sont pas celles que la vie nous donne d'éprouver, ne sont pas des photographies, qu'elles provoquent un recul et nous donnent accès à une connaissance plus pure de l'essentiel. Et l'auteur est grand, lorsqu'il réussit à évoquer dans son oeuvre un climat qui rendra possible au lecteur de communier avec lui et de pénétrer jusqu'au fond de la réalité humaine. Le roman devient alors une source importante de cette Daseinserkenntnis dont Binswanger nous parle. Sous ce rapport les romans de Dostojewski dépassent tous les autres. Ils sont véritablement une école de formation psychologique. Ses personnages sont autant d'incarnations du problème de la signification de l'existence. Problème que l'on ne trouve nulle part exprimé explicitement, mais que l'on sent toujours présent comme l'arrière-fond sur lequel se déroule le jeu des questions et des réponses. Par sa foi en la fécondité de l'amour désintéressé, Dostojewski nous met en contact avec la source ontologique de l'amour et de la haine, de la bonté et du péché. C'est à cause de cela que la lecture de ses romans peut, en raison de leur élévation même, devenir comme un tourment. Elle provoque chez le lecteur une sorte de crise où il se voit confronté avec cet être fondamental qui est pour chacun le sien propre. En un sens, l'homme dans les romans de Dostojewski est toujours le « vieil homme », l'homme qui est seul avec son angoisse et sa culpabilité, dans un monde où la mort se dresse devant lui, mais avec dans le cœur une nostalgie de rédemption et de paix, pleine d'espérance. Dans les personnages de Dostojewski c'est notre propre Dasein que nous découvrons, dépouillé de ses contingences spatio-temporelles. Et c'est précisément parce que cette découverte est impossible dans le déroulement fugace et toujours inachevé de la vie journalière, que le roman nous oiffre ici une image plus pure de l'existence, de ses possibilités et de ses fondements. Sous la conduite de Dostojewski l'homme se découvre soi-même à travers la crise existentielle comme une liberté authentique qui transcende son « être naturel » et sa « structure psychique », et par ailleurs il y fait l'expérience de son angoisse et de son vertige en face de sa propre ifinitude et de sa mort. Mais en toute crise il y a aussi l'attente d'une rédemption, la liberté de «homme nouveau», qui se réalise par le choix de l'acceptation et par là transcende le monde de l'angoisse et du souci vers l'intimité du « Heimat ». Nul n'a réussi comme Dostojewski à esquisser une image aussi claire de la réalité humaine, et c'est pour cette raison qu'il faut considérer son œuvre comme une contribution fondamentale à la connaissance psychologique et à la formation du psychologue. L'article publié dans ce numéro veut illustrer les considérations qui précèdent par le cas typique d'Hippolyte dans L'idiot. Alors qu'il veut vivre, l'homme doit mourir. Mais qui rentre en soi-même peut se demander si, dans le fond caché de nous-mêmes, le contraire n'est pas tout aussi vrai. C'est l'un des problèmes que Dostojewski n'a cessé de reprendre dans ses romans. Hippolyte, le jeune tuberculeux qui se voit tout près de la mort, en est une très importante élaboration. Ce jeune homme à l'intelligence pénétrante, mais aigri et humilié, nous offre l'image de l'homme désemparé devant l'irréductible conflit de la mort et de la vie. Il devra mourir bientôt, lui qui aurait voulu vivre « grand ». Il ne peut accepter cette mort insensée à laquelle le livre cette maladie qui lentement l'épuisé. C'est contre cette mort « naturelle » inévitable — le mur qui fait face à son lit de malade et les terribles scorpions qui hantent son rève — que s'insurge sa liberté. Il en vient à décider qu'il se donnera la mort lui-même, afin que sa mort soit au moins un acte libre. Mais auparavant il fait à ses amis la lecture de sa confession, « l'explication nécessaire », sous la devise: « Après moi le déluge ». Ce doit être l'expression de ses convictions dernières, la preuve de l'unique liberté que la nature lui concède encore. Mais quand il décharge son arme, il apparaît qu'il avait oublié d'y mettre la balle. Mais Hippolyte n'était pas seul. Le prince Myschkin, homme naïf à l'âme d'enfant, a deviné ses luttes intérieures dès leur première rencontre. Il a essayé de montrer à Hippolyte la voie de l'abandon comfiant où il pourrait se libérer de son orgueil et de son ressentiment. Mais Hippolyte n'a pas voulu s'engager dans cette voie. Il voulait garder la vie, et c'est pour cela qu'il mourut d'une mort en quelque sorte impropre et insensée. Ce choix d'Hippolyte, le choix de la révolte et du désespoir, ne s'offre pas à l'analyse ou à l'étude comme un problème scientifique. Il ne peut être approfondi que dans la rencontre avec une existence qui s'est choisie elle-même telle. C'est le mérite de Dostojewski de nous avoir montré dans la figure d'Hippolyte qu'un homme n'apprend à se connaitre soi-même ou à connaitre autrui qu'en faisant quelque chose, et de nous l'avoir montré avec un tel respect pour le secret de l'ultime destinée de l'homme. (shrink)

Nous vivons dans l'inversion et la confusion. Ce qui est en bas a pris la place du haut et ce qui a de la valeur est méprisé. Dans cette confusion des valeurs, le droit n'est pas épargné. Plus personne ne sait à quoi il correspond. Ce mot est désormais employé en toutes occasions, soit pour culpabiliser le plus faible, soit pour justifier des pratiques purement bureaucratiques mais vides de sens, soit pour signifier un ensemble formel de normes creuses, soit pour (...) glorifier celui qui souhaite ainsi légitimer sa violence sur autrui, soit tout simplement pour signifier l'égarement de celui qui exprime un sentiment d'injustice qui n'est pas toujours justifié. Une telle situation de confusion est dangereuse car une société sans un droit digne de ce nom est une société qui s'égare et qui finit tôt ou tard par sombrer. Dans ce texte, il s'agit donc de se saisir ce problème en distinguant deux types de droit : le droit au sens propre et le droit dénaturé. Seul un droit digne, propre, qui élève l'individu et qui lui redonne foi en l'existence peut être qualifié de véritable droit. Cependant un tel concept ne peut exister par de simples promesses ou de belles paroles. Il suppose, pour être crédible et légitime, une application concrète au quotidien qui n'est possible que si une élite de magistrats formés à une éthique rigoureuse – mais non pas susceptible de conduire au sacrifice de leur être ou de leur personne – existe et est sélectionnée non en fonction de critères formels ou de culture dite « générale » ou technique, mais d'une part en fonction de leur engagement pour le bien commun et singulier de chacun et d'autre part en raison de leur valeur personnelle et humaine. Pour redonner sens au droit il faut donc le repenser dans son essence mais aussi et surtout le mettre ensuite en œuvre en mettant au-dessus ce qui est digne de l'être et en confiant sa mise en œuvre à une élite digne de ce nom : une élite au sens propre du terme. (shrink)

Paul Ricœur made a lot to introduce analytic philosophy in France during the 70s and 80s, and he engaged in a dialogue with a number of authors from this tradition, such as Austin, Strawson, Davidson or Parfit. This dialogue, though, was one-sided, since there was no discussion of his views by analytic philosophers. Moreover, Ricœur often misunderstood or misprepresented the analytic views that he was discussing. So in many ways the Ricœur’s encounter with analytic philosophy was unsuccessful, which does not (...) mean that Ricœur’s discussions where unfruitful for his own work. Résumé Paul Ricœur a fait beaucoup pour introduire la philosophie analytique en France pendant les années 1970 et 1980, et il a entrepris un dialogue avec les auteurs de cette tradition, comme Austin, Strawson, Davidson ou Parfit. Mais ce dialogue est cependant resté unilatéral, car il n’y a pas eu de discussion des thèses de Ricœur au sein de la tradition analytique. De plus Ricœur a souvent mécompris les vues analytiques qu’il discutait. En ce sens il n’y a pas eu de rencontre entre Ricœur et les philosophes analytiques, ce qui ne veut pas dire que les discussions par Ricœur des philosophes anaytiques n’aient pas été fructueuses pour son œuvre propre. (shrink)

Masterminded by women, the Red Army Faction terrorized West Germany from the 1970s to the 1990s. Afterimages of its leaders persist in the works of pivotal artists and writers, including Gerhard Richter, Elfriede Jelinek, and Slavoj Žižek. Why were women so prominent in the RAF? What does the continuing cultural response to the German armed struggle tell us about the representation of violence, power, and gender today? Engaging critical theory, Charity Scribner addresses these questions and analyzes signal works that (...) point beyond militancy and terrorism. This literature and art discloses the failures of the Far Left and registers the radical potential that RAF women actually forfeited. _After the Red Army Faction_ maps out a cultural history of militancy and introduces "postmilitancy" as a new critical term. As Scribner demonstrates, the most compelling examples of postmilitant culture don't just repudiate militancy: these works investigate its horizons of possibility, particularly on the front of sexual politics. Objects of analysis include as-yet untranslated essays by Theodor Adorno and Jürgen Habermas, as well as novels by Friedrich Dürrenmatt and Judith Kuckart, Johann Kresnik's _Tanztheaterstück Ulrike Meinhof_, and the blockbuster exhibition _Regarding Terror_ at the Berlin Kunst-Werke. Scribner focuses on German cinema, offering incisive interpretations of films by Margarethe von Trotta, Volker Schlöndorff, and Fatih Akin, as well as the international box-office success _The Baader-Meinhof Complex_. These readings disclose dynamic junctures among several fields of inquiry: national and sexual identity, the disciplining of the militant body, and the relationship between mass media and the arts. (shrink)

La philosophie est aujourd'hui de retour pour éclairer les grands enjeux de cette fin de siècle. La quête du sens qu'exprime ce retour ne peut que rencontrer la figure et le parcours de Paul Ricœur : depuis les années trente, il a toujours conçu sa réflexion comme une forme d'engagement dans la Cité. Sa présence constante dans ce siècle ne sera jamais démentie. Maître à penser plus que maître penseur, ses travaux sont devenus une source majeure d'inspiration dans les (...) domaines les plus divers. François Dosse a mesuré, avec son Histoire du structuralisme, à quel point cette pensée a été ignorée dans les années soixante et soixante-dix. En historien, il réalise ici une biographie intellectuelle qui entend rendre justice à ce grand penseur dont l'œuvre se situe à la croisée de la tradition réflexive française, de la philosophie dite continentale et de la philosophie analytique, dans un constant souci d'articulation de leurs apports respectifs. Grâce à une vaste enquête auprès de 170 témoins et une étude fouillée des travaux de Paul Ricœur, l'auteur retrace la cohérence du parcours de sa pensée et ses rebondissements multiples, au gré des sollicitations de l'actualité. Outre l'œuvre elle-même, c'est dans la succession des lieux de mémoire - les camps de Poméranie orientale, le Chambon-sur-Lignon, Strasbourg, la Sorbonne, les Murs Blancs, Nanterre, Chicago... - et de ceux de ses groupes d'appartenance - le cercle de Gabriel Marcel, Christianisme social, Esprit, le laboratoire de phénoménologie... - que se dessine une identité à la fois plurielle du fait des appropriations multiples qu'elle suscite, et unitaire par la cohérence toujours préservée d'une vie de recherches. La passion qui anime cette mise en intrigue ne vise pas à ériger une nouvelle statue de commandeur. L'auteur entend simplement faire partager le don de soi de Paul Ricœur, source d'une sagesse communicative. Ce parcours est une invitation à ne pas céder au scepticisme et au cynisme, et à retrouver les voies de l'espérance par une mémoire toujours retravaillée. (shrink)

Le sens commun actuel s’évertue à faire des féministes un groupe militant uniquement composé de femmes, malgré la réémergence d’associations féministes mixtes depuis le milieu des années 1990. Le beau livre d’Alban Jacquemart apporte alors une réponse positive et éclairée à la question suivante : peut-on être homme et militant féministe? L’ouvrage est issu de la thèse de sociologie menée par Alban Jacquemart sous la direction de Rose-Marie Lagrave et récompensée par le Prix de la thèse sur...

Examples of scriptural and historic militancy in Christianity and Islam are frequently compared today without sufficient attention to the complexity of the subject within each tradition. Through an examination of relevant biblical and Qur’anic materials, and of episodes in later history, this article attempts a fresh examination of violence in the two traditions. It argues that the tensions in each tradition related to violence, while similar in some ways, are quite distinct in others. In light of this, thoughts (...) are suggested on how each community may engage its respective tensions in order to work toward peace today. (shrink)

Tant par son œuvre politique importante que par le potentiel créateur de son travail sur la perception, l'expression et l'ontologie, Maurice Merleau-Ponty a exercé une influence peu remarquée sur la pensée politique française. Aux lectures des Aron, Sartre et Lefort qui ont déterminé la compréhension et le sens politiques de l'œuvre de Merleau-Ponty s'ajoute une postérité immédiate chez ses contemporains. Colette Audry, Tran Duc Thao, Jean-Toussaint Desanti, et Frantz Fanon furent marqués par leur proximité à Merleau-Ponty tout autant que par (...) ses écrits, reprenant chacun à son propre compte son attitude. Une postérité silencieuse, quelque peu différée, se remarque chez Cornelius Castoriadis, Françoise Collin et Jean-François Lyotard, qui construisirent leurs pensées dans une rupture créative avec celle de Merleau-Ponty. Enfin, une postérité politique se fait sentir dans le moment qui nous est contemporain): Vincent Peillon, Marc Crépon et Luce Irigaray reviennent ici sur leur relation à sa philosophie et sur ce qu'elle permet de penser. À travers ces postérités, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage se penchent sur les questions de l'engagement militant et philosophique, de la relationalité et de l'altérité, de la racisation et des émotions, du corps et de la parole, de la vie esthétique, de l'ontologie et la révolution, du républicanisme, du conflit et des épreuves historiques, ou encore du toucher et de la culture politique. (shrink)

Cet ouvrage donne la parole à cinq philosophes marxistes français de renommée internationale - Main Badiou, Étienne Balibar, Jacques Bidet, Michael Löwy, Lucien Sève - qui présentent l'évolution de leur rapport à Marx, à la philosophie et à la politique, depuis les années 1950 jusqu'à aujourd'hui. Dans ces entretiens, chacun à son tour, les auteurs ont répondu aux questions posées par deux philosophes de générations différentes, Alexis Cukier et Isabelle Garo : comment avez-vous rencontré la pensée de Marx, et comment (...) avez-vous commencé à en faire usage? Dans quel contexte théorique et politique, pour répondre à quelle urgence et à quel problème, en rapport avec quels engagements militants? Quelle a été l'évolution de votre conception du communisme et que devraient être une action ou une organisation politique communiste aujourd'hui? Que retenez-vous d'essentiel de la pensée de Marx pour penser la période politique présente? Au fil des réponses à ces questions, les auteurs analysent les rapports entre philosophie et politique, reviennent sur la trajectoire du marxisme en France et abordent la signification du communisme aujourd'hui. L'introduction, complétée d'une bibliographie étendue, présente les coordonnées théoriques et politiques complexes de ces trajectoires singulières, leurs convergences et leurs divergences, qui éclairent le renouvellement en cours de la philosophie marxiste ainsi que de l'engagement communiste."--Page 4 of cover. (shrink)

Empreintes -- Premiers contacts -- Influences familiales -- Engagements initiaux -- Débuts d'évolution -- Des choix pérennes -- L'enracinement national -- Le poids des images -- L'apprenti intellectuel en politique -- Choix -- Le passage social-démocrate -- La rencontre de grands maîtres -- 1974 : Chaban ou Mitterrand ? -- Le militant socialiste -- Mes choix de chercheur -- L'abandon de l'engagement militant -- L'attirance de l'enseignement -- Le passage par Grenoble, les bases du métier -- Analyses -- Des (...) six facteurs explicatifs de la poussée du Front national -- Partager le fruit de ses recherches -- La remontée vers Paris et Sciences Po -- La diffusion du savoir -- Le grand débat national -- L'irrésistible poussée du RN ? -- La fièvre populiste -- Les grands moments présidentiels -- Détours -- Le détour analytique -- La représentation des anciens -- Le Covid, parenthèse ou changement d'époque -- La crise à Sciences Po -- Le wokisme in vivo -- Penser l'avenir de la politique -- Détours à venir. (shrink)

Herméneutique en contexte, le droit initie des techniques d’interprétation. Plus encore, il pense la justice au risque de l’interprétation. Parmi les grandes disciplines exégétiques, à côté de la littérature, de l'exégèse biblique et de l'historiographie, le droit occupe ainsi une place singulière. Discipline exégétique, il sait la nécessité de l’interprétation et le danger de la mésinterprétation en raison du caractère équivoque d’un énoncé ou d’un contexte engageant faux-sens ou contre-sens. Ici le travail d’interprétation s’arrêterait une fois l’énoncé ou la situation (...) clarifiés. In claris cessat interpretatio. Mais, le droit travaille à interpréter les signes (preuve ou témoignage) de la conflictualité inhérente au corps social sur un fond tragique. L’interprétation juridique se déploie, sur le fond de la violence sociale du mal commis, lestée d’un lourd coefficient existentiel. Une hantise habite le droit à laquelle il réplique : l’obligation, au nom de la possible exécution de la justice, de rajouter de la peine à la peine ; la violence de l’erreur judiciaire. En droit, le tragique de l’interprétation est sous-tendu par une « pathétique de la souffrance » : le différend, le litige, le délit, la sanction, la peine. Ici l’interprétation, en plus d’être une technique, s’impose également comme une pratique : l’arbitrage par un tiers. Arbitre, pour se prémunir de l’arbitraire, le droit ne doit-il pas expliciter le statut des signes sur lesquels s’appuyer pour juger et dire le droit ? N’est-ce pas là que s’ouvre la carrière de l’interprétation ? (shrink)

I am most grateful to Elizabeth Anderson (2000), Philip Pettit (2000) and Thomas Scanlon (2000) for making such insightful and penetrating comments on my work and the related literature. I have reason enough to be happy, having been powerfully defended in some respects and engagingly challenged in others. I must also take this opportunity of thanking Martha Nussbaum, for not only chairing the session in which these papers were presented followed by a splendid discussion (which she led), but also for (...) taking the initiative, in the first place, to arrange the session. (shrink)

L’articolo illustra le ragioni che rendono l’insegnamento di Gandhi ancora straordinariamente attuale. Particolare rilievo assume, innanzitutto, il riconoscimento all’essere umano del diritto a esplorare e coltivare tutte le sfaccettature della propria identità, senza doverla costringere nelle anguste gabbie dell’etnia religiosa, dunque l’esigenza di costruire società che siano realmente complesse e condivise, non solo composite e frammentate. In secondo luogo, emerge il valore essenziale della moralità, strumento base per l’affermazione della nonviolenza e della democrazia, la cui carenza mina molte delle odierne (...) lotte portate avanti proprio in nome della democrazia e della libertà. The enclosed article expounds the reasons why the teaching of Mahatma Gandhi is still extraordinarily actual. Particularly relevant is the right, inherent to human beings, to explore and develop each and every aspect of their identities, not having to restrict themselves to the ethnic and religious ones; thus the need to build truly complex and value-sharing societies and not just composite and fragmented ones. Secondly, the essential value of morality, a fundamental instrument in the accomplishment of democracy and nonviolence, stands out; its want is seen as undermining many current struggles, apparently conducted in the name of democracy and freedom. (shrink)

In an interesting letter to Anna George, the daughter of Henry George, Bernard Shaw wrote: “Your father found me a literary dilettante and militant rationalist in religion, and a barren rascal at that. By turning my mind to economics he made a man of me”. I am not able to determine what making a man of Bernard Shaw would exactly consist of, but it is clear that the kind of moral and social problems with which Shaw was deeply concerned could (...) not be sensibly pursued without examining their economic aspects. For example, the claims of property rights, which some would defend and some would dispute, are not just matters of basic moral belief that could not possibly be influenced one way or the other by any empirical arguments. They call for sensitive moral analysis responsive to empirical realities, including economic ones. (shrink)

C’est au « jeune Morgan » que cet article est consacré. En mettant en lumière la collaboration entre Lewis Henry Morgan et son informateur Ely Stone Parker, il examine une situation de rapports entre cultures vécue comme une rencontre entre des personnes. Il s’agit de restituer le contexte historique et politique de l’adoption de Morgan par les Indiens Seneca afin de donner sens à cette rencontre, en considérant les échanges qu’elle a entraînés sur les plans intellectuel, matériel et affectif, les (...) relations de parenté qu’elle a engendrées, les engagements civiques et politiques qu’elle a suscités. Le projet de documentation anthropologique s’est aussi construit dans une situation de voisinage et d’affinité.By shedding light on the collaboration between the young Lewis Henry Morgan and his informant, Ely Stone Parker, a meeting of cultures comes to be seen as a meeting between persons. The historical and political context wherein the Seneca adopted Morgan endows this encounter with a specific meaning stemming from : the intellectual, material and affective exchanges that occurred, the bonds of kinship that were engendered, and the civic and political commitments that were generated. Plans for anthropological studies are also produced by a situation of geographic propinquity. (shrink)

The essay reads as a moment of alliance – a moment of reading of two disparate things together. The event of alliance remains inspired by Gilles Deleuze's theorisations of becoming. This marks the coming together of unrelated things – one into the fold of another – without being subordinated in the process. It reads an anime, Kiki's Delivery Service, with Deleuze and Guattari's writings on ‘the girl’ – where the girl represented as ‘real’ in a fantasy meets the girl written (...) as a metaphor in a theoretical intervention. This inflicts a sense of violence, of abstraction, to both the figures of ‘girl’. On the one hand, Miyazaki's work, removed from the discourse of anime, is placed under a feminist scrutiny, while on the other hand, Deleuze and Guattari's notion of the ‘girl’, extracted from the logic of the original texts, is reinserted into feminist renditions. The two readings are coordinated by a specific intention. This is to imagine the feminist potential of the ‘girl’. Occasionally the two works appear to talk to each other, yet sometimes they stand incommensurable. The texts animate each other without being subsumed by each other – inhabiting and following the movements to trace the other as fields of singularities which cannot be reduced to fixed identities or parallels. This transversal act of reading does not aim at coercing the Deleuzian notion of the girl upon Kiki, but rather looks forward to the conversations generated between the two narratives. (shrink)

The concept of business responsibility, usually termed as corporate social responsibility (CSR), originated in the early 1930s after the Wall Street crash of 1929 exposed corporate irresponsibility in large organisations. The understanding of CSR has evolved since then and its scope has now broadened from mere compliance to corporate laws to active alignment of internal business goals with externally set societal aspirations. Unfortunately, the significance of this multidimensional concept within the small and medium enterprise (SME) sector has continued to be (...) overshadowed by its application in large and multinational organisations. More importantly, this has led to the practice of judging SMEs, which are experiencing increasing pressure to engage in social activities, as if they are no different from their larger counterparts. This study therefore investigates CSR from the perspective of SMEs in Australia without any theoretical presumptions and then comments on the relevance and applicability of the two theories that have been commonly used to investigate business responsibility, namely, stakeholder theory (ST) and social capital theory (SCT). The research findings indicate that CSR within the SME sector is more aligned to the fundamentals of SCT, mainly owing to the unique resource and survival challenges that they face, and which are, arguably, not so pronounced in large organisations. (shrink)

In 2014, the European Union Agency for Fundamental Rights ranked Denmark as the European Union country with the highest occurrence of male physical violence and sexual assault against women. This report was described as ‘grotesque’, ‘misguided’ and ‘untrustworthy’ in the Danish mainstream media, which cited a number of prominent political commentators and expert researchers who debunked these findings. Using this case of overt public rejection of violent and white masculinity as a central analytical thread, this article explores how the (...) invisiblization of Danish male violence, as well as the projection of sexual aggression onto minority communities, produces a peculiar politics of denial and denialism in Denmark. The authors argue that the nationalist myth of gender equality branded within the Danish mainstream media and society is a variety of gender exceptionalism; which in turn generates racist, reactionary and suppressive ideologies on violence, racial discrimination and social inequality. (shrink)

Ces essais ont l'ambition de cerner chez les philosophes modernes, de Machiavel a Tolstoi, en passant par Kant, Fichte, Hegel et d'autres, les grandes theses susceptibles de contribuer a l'elaboration d'une philosophie de la guerre. Mais en meme temps ils veulent contribuer a une section de la theorie de la guerre dans la mesure ou la strategie classique ou encore conventionnelle redevient un probleme fondamental. On s'etonnera certes que le philosophe dont la vocation est la recherche de l'Etre se penche (...) avec soin sur la guerre. Mais le philosophe ne serait pas philosophe si ainsi il n'allait a la rencontre de l'homme saisi par la violence et en proie a l'angoisse, au destin, a la mort. (shrink)

Description: Knowledge, Truth and Realism is a collection of essays written by Pranab Kumar Sen over a period of ten years (from 1989 to 1998). The essays deal mainly with issues in Philosophy of Language and Theory of Knowledge from the standpoint of analytical philosophy. They bring forth Sen's realist philosophical position and his attempt to weave together specific questions concerning meaning, reference, truth, knowledge and objectivity in this realistic framework. By responding to and by making use of the ideas (...) of Philosophers like, Gottlob Frege, Ludwig Wittgenstein, W.V. Quine, Donald Davidson, Peter Strawson, H.P. Grice, Michael Dummett, John McDowell, Sen develops his distinctive theory of meaning and understanding along with his theory of knowledge/knowing. In doing so he also addresses the larger issue regarding the nature of philosophical analysis. The essays are a testimony to the painstaking and lifelong engagement of the Philosopher with some of the central and contemporary debates in analytical philosophy. (shrink)

Pour relever le défi de l’irruption dans notre modernité d’une violence radicale, il faut, selon Éric Weil, inscrire la cohérence des discours dans l’espace premier du langage et de sa négativité créatrice. S’il est possible, alors, de procéder à une mise en ordre logique des divers types d’intelligibilité élaborés dans l’histoire, c’est en subordonnant l’ensemble de ces catégories concrètes aux deux catégories formelles du sens et de la sagesse, de la compréhension et de la vie selon la compréhension. La (...) philosophie se comprend ainsi dans le tout de la réalité qui se révèle en elle : sa systématicité dialogique a pour corollaire une ouverture sans réserve à l’extériorité du monde et de l’histoire. Cette transcendance dans l’immanence, à l’épreuve de la relativité de la condition, est-elle susceptible de rencontrer et d’accueillir l’attestation religieuse d’une transcendance absolue? C’est la question que l’on se risque à poser pour finir. In order to face the challenge of the irruption in our modernity of a radical violence, one must, according to Eric Weil, inscribe the coherence of discourses into the primary space of language and of its creative negativity. If it is possible, then, to proceed to put in logical order diverse types of intelligibility elaborated through history, it has to be by subordinating the whole of those concrete categories under the two formal categories of meaning and wisdom, of comprehension and of life in accordance with comprehension. Philosophy is thus understood within the whole of reality that reveals itself in it ; its systematic dialogical character has as a corollary an unreserved opening to the external character of the world and of history. Is this transcendence in immanence, while being proof resistant to the relativity of the condition, able to meet and receive the religious testimony of an absolute transcendence? Such is the question that is risked at the end. (shrink)

L'erreur du populisme politique est de croire que la souveraineté du peuple est le fondement de la démocratie. On le sait, c'est plutôt le respect des Droits de l'Homme qui est déterminant : il en résulte le principe de la laïcité, qui a fait obstacle à la volonté de puissance de la chrétienté traditionnelle. Or, voici qu'aujourd'hui le fanatisme religieux renaît de ses cendres, ici ou là, et s'acoquine avec le populisme pour se légitimer. Comment se distancer, par la réflexion (...) critique, de ce genre de phénomène? L'intention de dominer autrui, quand on le rencontre, peut céder la place au sens de la réciprocité. Guidée par l'esprit de géométrie, la réflexion formelle le montre. Et l'alternative entre la violence et la bienveillance se répète au niveau des structures mentales : il n'est pas nécessaire de penser que tout, dans le monde humain, se réduit à des rapports de force ; il n'est pas nécessaire de s'en tenir à de telles simplifications idéologiques. On peut aussi se montrer un peu plus fin, et, pour s'y habituer, relire les origines de la philosophie démocratique moderne, de Hobbes (1588-1679) à Locke (1632-1704). (shrink)

This paper examines the question of why consumers engage in ethical consumption. The authors draw on self-affirmation theory to propose that the choice of an ethical product serves a self-restorative function. Four experiments provide support for this assertion: a self-threat increases consumers’ choice of an ethical option, even when the alternative choice is objectively superior in quantity (Study 1) and product quality (Study 2). Further, restoring self-esteem through positive feedback eliminates this increase in ethical choice (Studies 2 and 3). As (...) an additional test of the robustness of our results, a final study examined the effect of self-threat on choice in a field setting (Study 4). The findings indicate that ethical purchases are not just altruistic. They hold purposeful individual value and can help in the self-restorative process. Implications for managers making decisions regarding investment in ethical product features are discussed. (shrink)

La question que Martin Heidegger a posée à l'ensemble de la tradition occidentale est celle du sens de son concept fondamental, celui de l'être. En révélant que c'est à partir du temps que nous comprenons l'être, il a montré que la philosophie trouve son origine dans l'existence d'un être qui ne peut plus être compris, comme le veut la philosophie moderne depuis Descartes, comme un sujet centré sur lui-même. La question du temps n'est donc pas pour lui une question philosophique (...) parmi d'autres, mais celle qui seule peut donner accès à ce qui constitue l'humanité comme telle. Ce que Martin Heidegger accomplit en posant la question du rapport de l'être et du temps, c'est cette " révolution du mode de penser " que requiert la prise en vue de l'essentielle finitude de l'homme et de l'être. La mise en évidence de l'historialité foncière de la pensée philosophique implique que celle-ci ne puisse plus se définir comme une pure théorie et qu'elle exige un engagement existentiel qui ne la met pas à l'abri de l'erreur. C'est uniquement à partir d'une telle conception de la pensée que l'on peut comprendre l'engagement politique de Martin Heidegger, ce qui ne signifie nullement l'excuser. SOMMAIRE : - PRESENTATION- LA TEMPORALITE DE L'ETRE EN TANT QUE QUESTION FONDAMENTALE- LA TEMPORALITE DU "DASEIN" ET LA FINITIUDE DU TEMPS- L'INACHEVEMENT DE "ETRE ET TEMPS" ET LA PENSEE DE L'"EREIGNIS"- REMARQUES SUR LA TRADUCTIONS DE CERTAINS TERMES. (shrink)

"Réfléchir sur la science, mais aussi sur les relations humaines et sur des engagements politiques et militants, tout en faisant référence à des textes anciens et à des enseignements "traditionnaires", n'est-ce pas un peu provocateur? Pourtant, la présente évocation aspire à surmonter les parcellisations et l'éclatement de la pensée - telle, en particulier, que l'Occident la conçoit trop souvent - en traitant aussi bien du raisonnable que de l'affectif, du cognitif que du ressenti et de l'intime, du communautaire que du (...) politique. Il s'agit donc de trouver les voies, les canaux, d'une correspondance des singularités personnelles, visant les relations qu'elles peuvent et doivent élaborer et entretenir, afin de signifier le dégagement d'un sens : le projet d'une humanité. Expression d'une nécessité, d'une rationalité en quelque sorte et aussi, au moins, d'une expérience. Je trouve précieux et émouvant que tradition ésotérique juive et expérience militante gauchiste puissent s'apporter, s'échanger, s'entendre pour une perspective de mise en oeuvre envisageant de devenir commune, sans pour autant mélanger abusivement ce qui doit demeurer séparé, jusqu'à ce que l'alliance conclue entre des protagonistes dûment identifiés et authentifiés soit en mesure de reprendre en termes de compatibilités et de convergence ce qui s'est présenté trop souvent dans l'histoire en termes d'irréductibilités et d'aléatoire." Extrait et adapté de Francis Bailly, Avant-Propos. (shrink)

Cet article expose l’intérêt d’un déplacement à domicile, DAD, réalisable en périnatalité, à distinguer des VAD déjà proposées dans certains services institutionnels. Au cours d’une psychothérapie avec un psychologue libéral, durant la grossesse ou après l’accouchement, un DAD peut être proposé à la mère (ou future mère). Lorsque certaines difficultés somatiques apparaissent durant la grossesse qui font écho à une histoire personnelle compliquée, le DAD rend possible la psycho-thérapie. Celle-ci limitera les angoisses de la mère, la libérant en partie pour (...) rencontrer plus sereinement son bébé à la naissance. Un DAD après la naissance sera utile dans les situations où des problématiques de ruptures de lien, de maltraitance ou autres violences dans l’histoire de la mère peuvent être réactivées avec l’arrivée de l’enfant. Le DAD est bref, transitoire. Il s’inscrit et prend sens dans un travail psychothérapeutique en cours et nécessite une alliance thérapeutique solide. Une différenciation entre le cadre et le dispositif permettra au psychologue de rester stable dans sa place et ainsi d’assurer une fonction enveloppante. Il peut devenir un « amplificateur d’attachement » favorable au soutien du processus d’attachement entre la mère et son bébé qui se met en place à cette période. (shrink)

Il y a dans l’œuvre de Kierkegaard un rôle fondamental joué par une mémoire religieuse. Cette mémoire s’oppose autant à la fugacité d’une vie d’esthète qu’à l’engagement éthique : elle est une présence angoissante, nous faisant vivre un temps discontinu, qui articule la vie sensible à l’éternité, qui repose sur une liberté soucieuse, sur l’angoisse fondamentale du péché. Cette mémoire prend souvent la forme du repentir : nous devons vivre dans le ressouvenir permanent de la faute, comme un fardeau (...) que nous traînons toujours avec nous. La parole de Dieu doit éveiller en nous le sens du péché, être en nous comme une écharde dans la chair et donner toute sa force à une mémoire subjective. (shrink)

Résumé Les Communia gramatice, un compendium grammatical anonyme rédigé autour de 1250 dans le milieu éclectique de la Faculté des arts de Paris et contenu aujourd’hui uniquement dans le manuscrit 16617 du fonds latin de la Bibliothèque nationale de France, traitent entre autres du statut linguistique de l’interjection. La notion de signification, au sens de contenu de connaissances et de rapport référentiel entre un mot et son signifié, y joue un rôle fondamental : la principale difficulté onto-grammaticale présentée par l’interiectio (...) étant précisément de déterminer la nature de sa signification. L’auteur anonyme des Communia gramatice pose clairement la distinction classique entre la signification d’une émotion et la signification d’un concept, mais y apporte des nuances intéressantes de nature cognitive : nous sommes à une époque où la philosophie naturelle aristotélicienne vient tout juste de rencontrer la grammaire spéculative typiquement parisienne.The Communia gramatice, an anonymous grammatical compendium emanating from the eclectic mediaeval Faculty of Arts of Paris and only preserved nowadays in the manuscript 16617 of the Bibliothèque nationale de France’s latin claim, deal, among other things, with the linguistic status of interjections. The notion of meaning, as a content of knowledge and a referential connection between a word and his signified, is fundamental : the main onto-grammatical problem with interjections being precisely that the nature of their meaning is quite uncertain. The anonymous author of the Communia gramatice clearly poses the standard distinction between the meaning of a feeling and the meaning of a concept, but puts into it some interesting thoughts of cognitive subject-matter : these theories belong to a time when the Aristotelian natural philosophy just met the typical Parisian speculative grammar. (shrink)

Many companies are now targeting the sizeable segment of consumers in Bottom-of-the-pyramid (BoP) markets with new products to specifically address their needs. As mainstream consumers become aware of these initiatives, their views on what products may be construed as appropriate for BoP marketplaces, may influence their attitudes towards the companies engaging in BoP activities. We propose that when the mainstream consumers are culturally distant from the BoP consumers, they have less favourable attitudes towards a company marketing a hedonic product to (...) BoP consumers, compared to a utilitarian one. However, when the mainstream consumers are culturally closer to the BoP consumers, they are less likely to react negatively to a company’s marketing of a hedonic product compared to a utilitarian one. We theorize that these differences in evaluation are based on the mainstream consumers’ expectations regarding the products a company would/should target towards BoP consumers. We also examine two company characteristics (country-of-origin and profit orientation) as contingency factors affecting the attitudes of culturally close mainstream consumers towards companies engaging in BoP practices. Across two studies, we find support for our hypotheses. This research adds to a new stream of scholarship that theorizes about the permissible consumption mindset of mainstream consumers. The research also provides guidance to marketing managers and communication experts to help build favourable company attitudes and minimize any mainstream negativity towards a company’s marketing initiatives in the BoP domain. (shrink)

Quel lien y a-t-il entre le style, qui exprime un rapport au monde, et la théologie qui engage un rapport à Dieu ? Ce lien a été très fort dans le passé. À travers Augustin et le Pseudo-Denys, la pensée néoplatonicienne transmet au Moyen Âge le thème de la lumière intelligible. L’univers médiéval s’appréhende comme un cosmos transfiguré par la lumière de Dieu qui s’irradie sur toutes choses. Les Sommes théologiques baignent dans ce même symbolisme lumineux. Cependant, la pensée scolastique, (...) sous l’influence de l’aristotélisme, prend une orientation divergente : le réalisme tend à séculariser la nature ; la clarté ne vient plus d'en haut, mais d'en bas, de l’objet : l’esthétique se détache du discours théologique, l'allégorie se libère du symbole en direction de l'imaginaire. Quel sens reconnaître à un tel cheminement marqué au sceau de notre modernité ? Un champ esthétique, devenu ainsi autonome, ne risque-t-il pas de se retrouver exclusivement voué aux jeux formels d’une fiction pure sur fond de néant de sens ? Non, car l'imaginaire exerce une « fonction métaphorique » et « ontologique » , qui ouvre vers un supplément de sens. Le style est une structure individualisante qui rend sensible, dans l’art, le jaillissement d'une vérité du monde qui se répète dans les diverses productions esthétiques d'une même aire culturelle. Un style peut donc être un « lieu théologique » porteur d'un certain rapport au sacré, au même titre que « trace séculière » de formes spirituelles les plus diverses. D’où l’éminente leçon de « L'art sacré » contemporain, attentif aux affinités, techniques et défis de la modernité et, partant, promis aux rencontres œcuméniques les plus enrichissantes.What connection is there between style that expresses a relationship with the world, and theology that engages a relationship with God ? This connection was very strong in the past. From Augustine and the Pseudo-Dionysius, Neoplatonic thought transmitted to the Middle Ages the theme of intelligible light. The medieval universe is understood as a cosmos transfigured by God’s light irradiating all things. Theological Summas bathe in the same luminous symbolism. Under Aristotelian influence, Scholastic thought, however, takes a divergent orientation : realism tends to secularize nature ; clarity does net come from on high, but below, from the object ; the aesthetic detaches itself from the theological discourse, allegory frees itself from the symbol in the direction of the imaginary. What meaning can be seen in such a path that is marked with the seal of our modernity ? Does not the aesthetic field, that has become autonomous, take the risk of finding itself exclusively dedicated to formal games of pure fiction on a background of meaninglessness ? No, for the imaginary exercises a « metaphorical » and « ontological » function that opens towards an increase of meaning. The style is a individualizing structure that renders sensitive, in art, the breaking out of a truth of the world that repeats itself in the diverse aesthetic productions of a same cultural space. A style can, therefore, be a « theological site » carrying a certain rapport to the sacred, and at the same time that « secular pathway » of the most diverse spiritual forms. From there comes the eminent lesson of contemporary « Sacred Art », attentive to the affinities, techniques, and challenges of modernity, and consequently, engaged to most enriching ecumenical encounters. (shrink)

Ce texte examine l’importance de l’intersubjectivité comme garant du développement psychique et de la capacité de symbolisation. Le défaut intersubjectif dans un contexte de violence familiale conduirait à une perturbation de l’élaboration psychique et à une inscription dans l’agir corporel. La rencontre thérapeutique, en tant que situation rapprochée à la relation mère-enfant, repose sur la nécessité d’être sensible à ce qui se met en place et à en comprendre le sens. Elle est surtout une situation de changement qui se (...) base sur la restauration des liens autrefois entravés et va de la négativité vers la restauration des contenus psychiques et la mise en mots. Une illustration clinique sert d’appui pour montrer cette transformation. (shrink)

En quoi le corps participe-t-il de l'entente que l'homme a du monde? Que signifie dès lors écouter? Comment établir un rapport juste à l'animal? Quel sens prêter aux couleurs? Pourquoi la tonalité décisive de notre rapport au monde peut-elle advenir à la faveur d'expériences olfactives et gustatives? En quoi la tactilité incite-t-elle à considérer le corps vif comme une donnée originaire et à reconnaître qu'il est bien une vulnérabilité dotée d'aptitudes qui nous dispose au monde? Comment l'angoisse, révélée et cachée (...) tout à la fois par la maladie, est-elle chevillée au corps de l'être-au-monde, le Dasein? Qu'en est-il du corps dans la nostalgie, dans la mélancolie, dans l'ennui et dans la joie? Pourquoi la coexistence, supposant relations et rencontres, implique-t-elle l'articulation des corporéités vives comme dans le tact sensitif ou dans la jalousie amoureuse et dans l'amour pensé en terme de tonalité érotique? Comment comprendre la mobilité et parvenir ainsi jusqu'à l'éminente dignité ontologique du mouvement? De quoi la pensée est-elle redevable au corps? Telles sont les questions qui jalonnent cet ouvrage. Par son orientation résolument phénoménologique, l'Intelligence du corps entend renouveler l'entente du phénomène le plus proprement humain et, cependant, le plus malmené par la métaphysique. Prenant librement appui sur les vues inouïes de Martin Heidegger, consciente de l'actuelle soumission du corps de l'homme à l'arraisonnement technique, Ingrid Auriol ouvre une voie d'accès à l'intelligence du corps libérée de cette violence. (shrink)

Le mouvement ouvrier et étudiant de 68 a fissuré l'assise savante du pouvoir. Jacques Rancière, qui en prend acte, instaure un renversement fondamental : il ne saisit plus l'égalité comme but, mais comme point de départ. C'est d'une déconnexion avec l'ordre hiérarchique qu'elle procède. Sont ainsi mises en avant les capacités des opprimés à inventer des pratiques indociles. Pourtant, depuis une vingtaine d'années, Rancière tend à rétrécir la portée de ce geste : en le déplaçant vers le champ esthétique, il (...) le limite à des "redistributions polémiques du dicible et du visible". Ce livre rompt avec une telle orientation. Il élucide l'égalité dans des luttes impliquant la violence, réintroduit une rationalité du désir et de l'antagonisme. L'aspiration à abolir le rapport capitaliste fait pleinement partie de l'obstination lucide qui anime la confiance égalitaire. Ainsi radicalisée, l'égalité noue l'antagonisme, qui combat un ennemi à détruire, au litige, qui s'inclut dans le monde de l'adversaire par polémique. Elle rencontre les questions que le féminisme pose à l'universel, et s'empare de la défaite comme d'un moment immanent à sa pratique, tirant ses ressources de possibles déjà accomplis, mais aussi des chances manquées d'une lutte."--Page 4 of cover. (shrink)

Parce qu'écrire c'est s'engager, tout auteur doit nécessairement se demander comment, par sa pratique, ne pas participer à la reproduction d'un monde traversé par des systèmes de domination, d'exploitation et de violence. En examinant ce que signifie de vivre une bonne vie intellectuelle dans un monde mauvais, Geoffroy de Lagasnerie élabore un ensemble d'analyses radicales sur l'autonomie de la culture, sur la valeur du savoir et de la vérité, sur la possibilité de concevoir une pratique de connaissance qui soit (...) en même temps oppositionnelle, ou encore sur les rapports de l'intellectuel aux luttes. Lorsqu'il suspend l'adhésion spontanée à ce qu'il est, tout auteur se pose nécessairement un jour ou l'autre ces questions troublantes : mais au fait... à quoi sert ce que je fais? Quels sens ont l'art, la culture et le savoir – et à quelles conditions ont-ils du sens? (shrink)

School violence research has mainly focused on the impact on students. Very few studies, even fewer from a cross-cultural perspective, have examined the relationships between school violence and teacher professional engagement, and the role played by teacher self-efficacy and school climate related factors. The present study utilizes a SEM research methodology to analyze the 2013 TALIS data. The purpose is to understand and compare the relationships in four different cultural contexts; the U.S., England, South Korea, and Mexico. (...) Results indicate, on average, that the significant and negative impacts of school violence on teacher professional engagement are partly mediated by teacher self-efficacy. The negativity of school violence is significantly alleviated by enhancing participation among school stakeholders and improving teacher–student relationships. The relationships among the factors apply across all four cultural systems, though, the effects of factors and variables vary to a degree. The paper also discusses other relevant issues and differences as well as their implications. (shrink)

Cet article livre le témoignage d’une « biographe hospitalière » qui rencontre des patients malades, souvent en fin de vie, afin d’accompagner leur souhait de transmettre un écrit, lettres ou livre autobiographique. Les auteurs mettent en valeur la vertu cathartique de l’objet livre et engagent ensuite une réflexion sur les enjeux de cet accompagnement créateur pour le narrateur et sa famille et sur le statut particulier de l’écrit comme objet médiateur dans la transmission de la mémoire familiale. Ainsi, l’objet livre (...) peut notamment venir compenser le manque de ritualité autour de la mort à l’hôpital et apprivoiser l’idée de son proche décès, lui donner un sens, redonner à la personne malade un statut d’être de projet et de désir. Pour ceux qui restent, il est survivance de l’être aimé, trace d’une histoire singulière dans la mémoire collective, repère signifiant, ils devront s’approprier ce legs par des processus conscients ou inconscients d’identification qui impacteront leur construction identitaire. (shrink)

La Critique de la raison pure a la réputation d'être un ouvrage assez positiviste, dont la thèse fondamentale, et fatale à la métaphysique, consisterait à limiter la science ou la connaissance au champ de l'expérience possible. Il est pourtant manifeste que l'interrogation kantienne ne roule pas du tout sur les sciences expérimentales, mais sur la praticabilité d'un science strictement rationnelle, d'une épistémè au sens platonicien et leibnizien du terme. Depuis l'empirisme, la réalité d'un tel savoir ne va plus de soi. (...) Le problème que la méditation critique de Kant sera la première à affronter de manière systématique sera justement celui de la viabilité d'un connaissance a priori, qui est essentiellement celui de la possibilité d'un savoir fondamental ou philosophique. Voilà le sens de la célèbre question : comment des jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? Ce qui reste beaucoup moins connu, c'est la réponse de Kant à ce problème dont il a par ailleurs si bien marqué l'urgence. Kant répond-il quelque part de manière claire et distincte à la question du bien-fondé des propositions synthétiques a priori en métaphysique? Cet ouvrage entend montrer que oui en s'inspirant tout particulièrement de la Déduction transcendantale et du Canon de la raison pure, où l'on découvrira l'authentique conclusion à la Critique de 1781. On parviendra ainsi à éclairer dans toute sa rigueur non seulement le problème, mais aussi la solution kantienne au dilemme de la légitimité de l'a priori, question qui engage toute la postérité de Kant et notre modernité philosophique. (shrink)

Dès l'âge de neuf ans, après la mort de ses parents Georges et Maï Politzer, Michel Politzer a vu s'effacer la mémoire de son enfance. Qui furent ses parents? Comment György, ce lycéen révolté qui participe à 16 ans le fusil à la main à la révolution des Conseils hongrois de 1919, devient-il Georges, un brillant agrégé de philosophie propulsé au centre de la vie intellectuelle parisienne? Comment cet admirateur de Descartes rencontre-t-il ensuite sa future épouse, Maï, qui vénère Pascal, (...) dans un train du pays basque? Quelle fut la vie de ces deux militants communistes et résistants, dévorée par l'étude, l'action et la rédaction d'une oeuvre philosophique singulière? Une vie qui valut à Georges de tomber sous les balles nazies en 1942, et à Maï de ne jamais revenir du camp d'Auschwitz. Grâce à quelques photos et à de rares témoignages qui lui ont permis de retrouver une partie de sa famille restée dans l'ombre, après un voyage dans la Hongrie natale de Georges, Michel Politzer recompose le portrait de ses parents, héros d'une génération d'intellectuels engagés. Son récit des origines est le fruit d'une bouleversante enquête. (shrink)

En dépit des différences de forme et de style, la phénoménologie de Husserl et la philosophie dionysiaque de Nietzsche relèvent d’un même projet fondamental. À l’époque de l’accomplissement de la téléologie occidentale, Nietzsche et Husserl portent en effet le même constat de faillite sur la rationalité européenne et engagent un même travail généalogique qui identifie l’origine de cette catastrophe dans le manquement inaugural de la vie par la fondation grecque de la rationalité. Le projet philosophique consiste alors tout entier en (...) une refondation du sens sur son origine perdue, et prend la forme d’une ontologie de la vie. L’inachèvement de l’œuvre chez l’un et chez l’autre doit cependant remettre en question cette voie. Mais il faut alors constater que Nietzsche lui-même renonce à l’élaboration d’une ontologie et, en s’émancipant de la norme même du savoir, donne comme tâche à la pensée de l’avenir celle d’une incarnation de la vérité.In spite of the differences in form and style, Husserl’s phenomenology and Nietzsche’s Dionysiac philosophy stem from a similar fundamental project. Indeed, at the time of the fulfillment of Western teleology, Nietzsche and Husserl both acknowledge the failure of European rationality and start some similar genealogical work which traces the origin of the catastrophe to the responsibility of the Greek foundation of rationality for missing life originally. Their philosophical project consists in restoring meaning from its lost origin, and it takes the form of an ontology of life. As the work of both philosophers was left unfinished, such a direction should then be questioned. However, Nietzsche himself gives up elaborating an ontology and, departing from the ideal of knowledge, he gives future philosophy a new task : incarnating truth. (shrink)

Le contenu de l’ouvrage se divise à notre avis en trois parties. Dans la première, l’auteur lève tout de suite l’objection principale qui pourrait être adressée à la thèse voulant que, sous l’emprise de désirs à l’état brut, l’individu en arrive parfois à perdre, pour son malheur, le contrôle de sa volonté. L’objection en question s’alimente du paradoxe socratique selon lequel l’individu ne peut faire le mal que par ignorance et que, donc, il œuvre toujours pour son bien lorsqu’il est (...) conscient de ses actes, même si ces derniers présentent toute l’apparence du mal. En somme, l’individu agit toujours pour son propre intérêt. Ainsi, en reprenant l’exemple de l’auteur, si Jacynthe renonce à une nouvelle passion amoureuse pour ne pas imposer à ses enfants la souffrance d’un divorce de leurs parents, c’est que le mal éprouvé devant la tristesse de ses enfants serait plus grand que le bien éventuellement procuré par sa nouvelle relation amoureuse. En conséquence, elle agit pour son bien en renonçant à cette relation. L’auteur conteste la généralité d’un tel principe de l’intérêt et suggère qu’il est effectivement possible, dans certains cas, de sacrifier son bien ou de faire sciemment le mal pour soi. Si l’argument porte sur la possibilité d’un réel sacrifice de soi au détriment de son bien, le sens commun milite en faveur d’une telle position. Mais il nous semble que pour ébranler sérieusement la thèse de la généralité du principe de l’intérêt, il faudrait que, dans l’exemple choisi, les enfants de Jacynthe lui assurent qu’ils ne seront pas du tout troublés par une éventuelle rupture et que, dès lors, elle peut, pour son bien, s’engager dans cette nouvelle relation amoureuse. Si, dans un tel cas, Jacynthe continue à renoncer à la passion qui s’offre à elle, alors peut-être l’idée du sacrifice de soi est-elle plus admissible ici, bien que, comme le souligne l’auteur, il y ait toujours possibilité, d’un point de vue théorique, de soupçonner la présence d’un intérêt personnel. Mais alors, dira-t-il, on procède à une pétition de principe en considérant comme une sorte d’a priori l’existence originelle de ce type d’intérêt. (shrink)

René Girard est mort dans la semaine qui précéda les attentats du 13 novembre 2015. Il avait écrit : "La violence essentielle revient sur nous de façon spectaculaire, non seulement sur le plan de l'histoire, mais sur le plan du savoir". L'auteur de "La Violence et le sacré" n'est pas un prophète de malheur. Sa pensée donne forme et sens à notre avenir. Il nous faut réentendre sa voix. J'ai dû répondre au choc qu'ont été ces événements conjoints (...) : la mort d'un maître et d'un ami, et les horreurs parisiennes. Ces deux réalités constituent une énigme où se confrontent l'invisible et le monstrueux, le secret et le sacré, l'élégance et l'obscénité. Elles m'ont forcé à évoquer les "derniers jours" : ceux de René Girard et la fin des temps qu'il pensa dans son oeuvre. Beaucoup se sont mépris sur son pessimisme. L'annonce d'un démembrement du monde révélait moins la mélancolie d'un romantique que le Royaume entrevu un soir d'été en Avignon ou dans le silence parfumé de Stanford. J'ai voulu rendre présent ce non-violent fondamental avec qui j'ai travaillé quinze ans, qui fut drôle et discret, dont l'espérance était profonde. La parole est vivante. La sienne et celle des textes qu'il sut génialement interpréter. L'Evangile, Shakespeare, Stendhal ou Proust garderont longtemps pour moi l'accent du Midi. (shrink)

Heterogeneity within MDD has hampered identification of biological markers (e.g., intermediate phenotypes, IPs) that might increase risk for the disorder or reflect closer links to the genes underlying the disease process. The newer characterizations of dimensions of MDD within Research Domain Criteria (RDoC) domains may align well with the goal of defining IPs. We compare a sample of 25 individuals with MDD compared to 29 age and education matched controls in multimodal assessment. The multimodal RDoC assessment included the primary IP (...) biomarker, positron emission tomography (PET) with a selective radiotracer for 5-HT1A ([11C]WAY-100635), as well as event-related functional MRI with a Go/No-go task targeting the Cognitive Control network, neuropsychological assessment of affective perception, negative memory bias and Cognitive Control domains. There was also an exploratory genetic analysis with the serotonin transporter (5-HTTLPR) and monamine oxidase A (MAO-A) genes. In regression analyses, lower 5-HT1A binding potential (BP) in the MDD group was related to diminished engagement of the Cognitive Control network, slowed resolution of interfering cognitive stimuli, one element of Cognitive Control. In contrast, higher/normative levels of 5-HT1A BP in MDD (only) was related to a substantial memory bias toward negative information, but intact resolution of interfering cognitive stimuli and greater engagement of Cognitive Control circuitry. The serotonin transporter risk allele was associated with lower 1a BP and the corresponding imaging and cognitive IPs in MDD. Lowered 5HT 1a BP was present in half of the MDD group relative to the control group. Lowered 5HT 1a BP may represent a subtype including decreased engagement of Cognitive Control network and impaired resolution of interfering cognitive stimuli. Future investigations might link lowered 1a BP to neurobiological pathways and markers, as well as probing subtype-specific treatment targets. (shrink)

Cet article traite du rapport de l’engagement et de la connaissance sociologique, en prenant pour terrain la problématique des rapports sociaux de sexe et le féminisme. Plus exactement, c’est la question de l’utopie et de sa fonction heuristique et cognitive éventuelle pour la recherche qui fait l’objet de l’étude. Après avoir rappelé et présenté certains des travaux les plus importants sur la question, il est procédé à une tentative d’élucidation des vertus cognitives de l’utopie féministe matérialiste pour les recherches (...) sur le genre, la différence des sexes et la domination masculine. La conclusion revient sur les implications épistémologiques et méthodologiques de cette étude.This article is devoted to the study of the relationship between engagement and sociological knowledge, in the field of research relevant to gender and feminism. More exactly, the question concerns the heuristic and cognitive functions of utopia. Firstly, the author introduces some of the most significant works on the subject. Then, he tries to clarify the cognitive virtues of the feminist utopia for a better understanding of gender, sex difference and male domination. The conclusion reconsiders the epistemological and methodological implications of the study. (shrink)

Translated by Drew S. Burk and Anthony Paul Smith. Excerpted from Struggle and Utopia at the End Times of Philosophy , (Minneapolis: Univocal Publishing, 2012). THE END TIMES OF PHILOSOPHY The phrase “end times of philosophy” is not a new version of the “end of philosophy” or the “end of history,” themes which have become quite vulgar and nourish all hopes of revenge and powerlessness. Moreover, philosophy itself does not stop proclaiming its own death, admitting itself to be half dead (...) and doing nothing but providing ammunition for its adversaries. With our sights set on clearing up this nuance, we differentiate philosophy as an institutional entity, and the philosophizability of the World and History, of “thought-world,” which universalizes the narrow concept of philosophy and that of “capital.” We also give an eschatological and apocalyptical cause to this end, of “times” or “ages” rather than those of philosophical practice. Last but not least, it is the Future itself in the performativity of its ultimatum that determines this end times, reversing these times from the Identity the Future accorded to it, withdrawing the thought-world from the lie of its death. Why this style of axioms and oracles, these more or less subtle distinctions, old and debased, with an appeal to the ultimata , to end times and last words? We fight to give, parallel to the concept of Hell, its new theoretical position, for its philosophical return and its non-philosophical transformation. No more so than any other word, Hell is not a metaphor here, just the Principle of Sufficient World. Every man, no doubt, has his “hell” readily available, connivance, control, conformism, domestication, schooling, alienation, extermination, exploitation, oppression, anxiety, etc. We have our little list that the Contemporaries established in the previous century in the same way one used to construct lists of virtues and vices or honors and wealth. They invented it for us without knowing it, for us-the-Futures who have as our responsibility to invent its use. In the Christian and Gnostic tradition, the struggle of the End Times takes place “on earth.” The most sophisticated of believers have it taking place in Heaven as well, above all in Heaven. The various kinds of gnosis imagine infinite falls and vertiginous highs, the vertigo of salvation. On Earth as in Heaven, a hell is available. The Marxists have the law of profit and the control of production, the class struggle Capital imposes on man. The Nietzscheans, the dull grumble of the struggle in the foundations of World and History, the domestication of man, the society of control. The phenomenologists, the capture of being, the most superficial amongst them, the age of suspicion. But all of these “hells” are taken from World, History, Society, and Religion. What we call Hell is no longer of the order of these specific and total intra-worldly generalities, it is both more singular and more universal, no longer being at all of the same order, it is the determinant Identity of these small hells strung out through history but unified here in the name of the last Humaneity. It is even found within the French idiom for hell [ enfer ], en-fer literally means “in-irons.” We are as much “in-irons” as we are “alive” [ en-Vie ]. We believe in Hell but as non-philosophers and it is even because we are non-philosophers that we can believe in it outside of any sort of religion. Hell is less mythological than ideological, it combines philosophizability with universal capital. Under what form? A single term could work for them without being a metaphor or something they would participate in by analogy, a more innovative and conjectural term than control, more universal than profit. It would denote the growing and permanent extortion of a surplus-value of communication, of speed and of urgency in change, in productivity and in work, in the pressure of images and slogans. It would be worse than solicitation, more tenacious than capture, more active and persecutory than control, softer and more insidious than a frontal attack, just as perverse as questioning and accusation, less brutal and offensive than extermination, less ritualized than inquisition, it would be soft and dispersed, instantaneous and vicious, it would be a crime without declared violence. Collusion and conformism, it would be afraid to show itself. Related to rumor, from which it borrows its infinite and tortuous ways. It is harassment. As a modernized form of Hell, perhaps harassment has a long future in front of it, of innocent torture, slow assassination, in short the fall, but radical with no way of recovering and which tolerates only salvation. THE PHILOSOPHICAL PAST OF NON-PHILOSOPHY Non-philosophy is thus Man as the utopian identity of the philosophical form of the World, a utopia destined to transform it. We still have to understand these equations, in particular that of the being-uni-versed from Man, and this book adheres to this by re-exposing non-philosophy in a different way via one of its new possibilities. It uses this opportunity to once again take up formulations that lead to objections answering certain external critics, as well as revisiting diverging interpretations specific to non-philosophers. A portion of this book is devoted to going through these theories via a strict or “lengthy” presentation of non-philosophy, and its defense against more expeditious solutions. This work of rectification is the occasion, merely the occasion, for refocusing non-philosophy on Man (the “Man-in-person,” “Humaneity”), and in a more innovative manner, on its utopian vocation established since the book Future Christ . As for this “occasion,” it is quite obvious. A school of posture, not to say a school of thought, supposes a minimum of closure from the most liberating of knowledge, a heritage, its utilization, and its no less certain dispersal. Within its development, a variety of interpretations will no doubt appear, deviations that are as much normalizations, and a struggle against this multiplication of divergent tendencies. These are perhaps not inevitable evils, especially here, merely a normal development according to the twisting paths of history. But the problem is made worse by the fact that this school of non-philosophers is that of utopia. Not the former attempts devoted to commenting on the worst authoritarian and criminal forms of the past and the present, but utopia as the determinant principle for human life, or to put it another way, of the Future as an irreducible presupposition of (for) thinking the World and History. Non-philosophers are engaged in an aleatory navigation between the respect for the most rigorous utopia, whose rules are not that of the reproductive imagination but those from the Future determining imagination itself, as well as the temptations, diversions, and remorse of history. Little by little, we will begin to understand that the Future as we understand it no longer has any temporal consistency or positive content, without being an empty form or a nothingness, but that it is foreclosed to past and present History, just as it is foreclosed to the place of places, the World, and that it is the only method for establishing the practice of thinking in a non-imaginary instance. Because it is the World and History that are imaginary and have a terrible materiality, it is not necessarily utopia. We will overlap two objectives here: the defense of non-philosophy against the (non-) philosophers that we are, only occasionally, and the introduction of philosophy to a rigorous future. Together they set out to definitively render, without any possible return to philosophical conformism or towards the facilities of the past and present, the non-philosophical enterprise understood as utopia or uchronia. Imagination and speculation, left to themselves and thus undistinguished, are quite good for participating in the grand game of History but have little value or worse for the Future which is unimaginable and unintelligible and must be maintained as such. MAN-IN-PERSON AS SUSPENSION OF THE PHILOSOPHICAL CHORA The point where philosophical resistance is concentrated is without a doubt the invention of the Name-of-Man, first name, oracular as much as axiomatic, of the determining cause for the non-philosophical posture. And that which concentrates the differends is the style of non-philosophy as identity that possesses the dual aspect, of discipline and of the oeuvre, of the theorem and of the oracle. But the real difficulty in understanding the simplicity of non-philosophy is profoundly hidden in the depths of philosophy itself. Because philosophy, from Parmenides to Derrida, even Levinas, continues to be a divided gesture, without a veritable immanence, transforming its thematic contents of transcendence in also forgetting to transform the operative transcendence in the element from which the ontology of surface is established which we will call, in memory of Plato, the chorismos. The general effect of the chora literally gives place to philosophy, demanding binding and sutures to which we will once and for all “oppose” the Man-in-person, his power of cloning, and his future being. All philosophy contains a hinter-philosophy in which it deploys its operations and weaves its tradition like an understudy of a topographical nature and in the best of cases being itself topological. Philosophy as well consists of two levels, its pre-ontological operative conditions on the one hand, and its superficial theme on the other, it too has its presupposed, but is not aware of it or erases it within the unity of appearance named Logos. Rightly, the Logos, and its flash or lightning nature, possesses a “dark precursor,” the chora, which is as much a virtual image, and philosophy, dazzled by its own lightning flash, seems to completely forget about it at the same time it sets itself up within it. Non-philosophy risks taking this same path, of confusing what it believes to be the real with its phantom double, contenting itself to working on the thematic level of philosophy, not its surface objects and its idle chatter (we stopped talking about this a long time ago and in any case they are merely simple materials for inducing a work of transformation), but the transcendence-form of its objects. In the end it risks, through precipitation, taking back up the heritage of philosophy, a heritage of a misunderstood presupposed, even more profound than the play of transcendences. This is what the imperative of the radicality of immanence meant, to treat immanence in an immanent manner, not to make a new object out of it. And from here we get non- (philosophy) and its refusal of the Platonic chorismos , symbol of all abstraction, and thus all transcendental appearance. There are no illusions. The message will leave a heritage in tattered pieces and interpretations. But it was difficult not to dispute the differend to its core. There will be complete confusion of the multiple, possible, and necessary effectuations of non-philosophy with its interpretations. The non-philosophical or human freedom of philosophical effectuation and the philosophical freedom of interpretation. Effectuations demand non-philosophy to return to zero from the point of view of its philosophical material and thus also but within these limits the formulation of its axioms , but in no way providing from the outset divergent interpretations of the aforementioned axioms. They are divergent because they do not take into account the material from which these axioms are derived within non-philosophy, and because they do not see themselves as symptoms of another vision of the World. The utterances of non-philosophy are not mathematical theorems and pure axioms, they merely have a mathematical aspect . They are, by their extraction or origin, mathematical and transcendental. And by their determined function in-Real, within non-philosophy, they are identically in-the-last-Humaneity entities which have an aspect of an axiom and an aspect of interpretation (or an oracular aspect as we say) that attempts (sometimes it is ourselves who provide the occasion) to isolate and transform, in complete freedom of interpretation. There will be an opportunity to complain about the complex character of the language of non-philosophy, an idiom saturated with classical references, sophisticated in a contemporary way. Its freedom of decision up against the whole of philosophy demands these effects of “complication” and “privatization,” as the saying goes. But it also demands fighting against the drift [ dérive ] of the pedagogical-all and the mediatic-all that leads philosophy into the shallow depths of opinion, which is the site of its impossible death. The noble idealism of “pop-philosophy” has been consumed into a “philo-reality;” against this we propose philo-fiction. Parricide, which is at the bottom of these interpretations and which we can judge as being quite fertile, although it has informed tradition, only takes place once or within one lone meaning. In regards to Parmenides, it was possible; Plato introduced the Other as non-being and language, bringing into existence the philosophical system of the World, but is it possible to repeat it again with the same fecundity in regards to non-philosophy, this time in introducing (non) religion or (non) art, still mixing them without taking into account this mixture, alternatively as a philosophical or religious resentment? If philosophy begins via a crime, it is no doubt obliged to continue down similar pathways, to the effect that the crimes of philosophy, once the founding crime has been committed, are a reaction of self-defense. It is undoubtedly from this that we get Marx’s declaration that history begins by tragedy and repeats itself or ends in farce. The preservation of rigor and fecundity is, in every respect, a psychologically difficult task within a theory such as non-philosophy. Having posited an essential objective of liberation in regards to philosophy and its services, one has often understood this objective as an authorization of providing particular interpretations of its axioms and ends up obliterating their scope. This ends up confusing, on one hand, two kinds of freedoms in regards to non-philosophy, the freedom of its interpretations and the freedom of its effectuations. On the other hand, any defense of “principles” against precipitated interpretations is immediately taxed with a will to orthodoxy, a prohibitive objection when we are dealing with, as is the case here, a heretical theory of thought. Nevertheless, it is time to stop confusing heresy as the cause of thought with an ideology of heresies, which is certainly not at all our object, but rather a form of normalization. As for the “disciplinary” aspect, which is not the only aspect, it demands something other than philosophical “answers to objections,” a precision in the definition and use of its procedures in the formation of utterances, since non-philosophy is neither a supplementary doctrine interior to philosophy nor a vision of the world but one whose priority is a “vision of Man,” or rather Man as “vision” that implies a theory and a practice of philosophy. In the end, struggle is only one aspect of non-philosophy, not its whole or telos, struggle coming only from its materiality. In particular, if the discipline of non-philosophy is inseparable from struggle, it is not a question of reducing the monomaniacal obsession of its “marching orders.” This would reduce its complexity and kill its indivisibility, deploying it in a “long march” and a form of Maoization whose philosophical presuppositions no longer have any pertinence here, a case of the One and the Two, which are now cloned and no longer tied together. More generally, non-philosophy is a complex thought composed of a multitude of aspects, which is to say, unilateral interpretations, of a philosophical origin but reduced by their determination in-the-last-instance . The “liberalism” of non-philosophy is merely one of the aspects of which it is capable, not an essence. Similarly, it is only capable of having a “Maoist” aspect. Let us generalize. The weakness of non-philosophy is due to a specific cause, the determination-in-the-last-Humaneity of a subject for the World. Everything that has a right to the philosophical city can be said about it in turn and in a retaliatory mode since Man contributes nothing of himself that Man takes from the World. We can consider non-philosophy as being pretentious, absurd, idealistic, empty, materialistic, formalistic, contradictory, modern, post-modern, Zen, Buddhist, Marxist; it endures or tolerates, perhaps “appeals” to, or at least renders possible, sarcasms, ironies, and insults without even talking about the misunderstandings, partly for the same reason as psychoanalysis. All of this goes beyond simple “deviations.” They are its aspects, which is to say, its “unilateral” philosophical interpretations in both senses of the word, being either sufficient coming from the mouth of philosophers, or reduced to their absolute dimension of sufficiency and totality in the mouths of non-philosophers, and both times due to the weakness and strength of Man-in-person as their determination only in-the-last-instance. The non-philosopher is certainly not a Saint Paul fantasizing about a new Church. The non-philosopher is either a (Saint) Sebastian whose flesh is pierced with as many arrows as there are Churches, or a Christ persecuted by a Saint Paul. What is engaged in here is the practice of retaliation. A negative rule of the non-philosophical ethics of outlawed discussion by way of argumentation (the sufficient is you, the orthodox one is always you, you are the fashionable one, and when a master you are someone else) that is founded on the confusion of effectuations of non-philosophy and of its overall interpretations. Retaliation is the law but as with any too-human law, it must acquire a dimension that displaces it, or rather emplaces it and takes away its authority but not all of its effectiveness. If the non-philosopher is only authorized by himself, which is to say by philosophy but limited by the Real-of-the-last-instance, its critique of other non-philosophers can merely be retaliatory under the same conditions, only by the Real limited in-the last-instance. THE TREE OF PHILOSOPHICAL SAINTLINESS The thematic horizon or material of these debates is in the relationships between philosophy, religion as gnosis, and non-philosophy. It is inevitable, regarding non-philosophers in general (whether they are non-philosophers by name or simply its neighbors) that we often end up evoking Marx’s Holy Family and imagining, arranged on the neighboring branches of the tree of philosophy and annexed, sometimes abusively, to non-philosophy, authors who would quite evidently and quite rightly refuse this label. So it is that we find, for example, a Saint Michel, a Saint Alain, a Saint Gilles 1 without even mentioning the youngest who aspire as well to the freedom of “saintliness” and who make their muted voices heard here. If there is a Holy Family of non-philosophers, it extends completely beyond these three, provided that the sectarian spirit can save us. This book is organized in the following manner: To begin, in order to recall the essential part of the problematic, we have organized a Summary of Non-Philosophy , a vade-mecum of notions and basic problems, in a classical style. Secondly, there is Clarifications On the Three Axioms of Non-Philosophy , designed to posit their proper use as much as to elucidate their meaning. Thirdly, an analysis of Philosophizability and Practicity , both being extreme constituents of philosophical material or the contents of the third axiom. Fourthly, the heart of this work: Let us Make a Tabula Rasa of the Future or of Utopia as Method . Fifthly, we have a theoretical outline of a non-institutional utopia, The International Organization of Non-Philosophy, L’Organisation Non-Philosophique Internationale, (ONPHI) already created in practice but under the conditions of possibility and functioning from which here we put into question “de jure,” thus not without a perplexity concerning “facts,” in any case, without the capability of “getting to the bottom of things.” Sixthly, an essay characterizing The Right and the Left of Non-Philosophy , a brief topology of several philosophizing and normalizing positions of proponents or tenants of this problematic. Seventhly, Rebel in the Soul: A Theory of Future Struggle , a systematic discussion starting from a confrontation of non-philosophical gnosis and non-religious gnosis to the extent that they pose, posed or perhaps still will pose themselves as rivals to non-philosophy in a mixture of fidelity and infidelity. Despite the fact that it can also be read as putting non-philosophy into perspective: it pits against a standard Platonism two contemporary appropriations of Gnosticism. On the basis of the paradigm of Man who never ceases to come as the Future-in-person, each one of these moments strives to reestablish not the “true” non-philosophy and its orthodoxy, but the minimal conditions to respect in order to allow for its maximum fecundity. And in order to bring about one of the last possibilities of its development, making explicit Humaneity as a utopia-for-the-World. In introducing these considerations in the form of a “testament” and “ultimatum,” we want to indicate two things: First, that this is the last time we will intervene in order to caution non-philosophers against the temptation of returning and looking backwards towards philosophy. Only a disillusioned nostalgia for the former World and its traditions barely remain permissible to us.… Secondly, that non-philosophy is also a sort of ultimatum for considering one’s life and transforming one’s thought from the perspective of a uni-version rather than a conversion. Man as future is this ultimatum in action, not an impatient self-proclaimed genius, and philosophy is his testament. It is obviously the ultimatum that determines this testament as “old” with a view towards a life that is, itself, non-testamentary. In and of itself, the “old” can never bear a veritable eschaton. Thus, this book intersects according to the logic of this paradigm, under the sign of the ultimate or “last” as future, philosophy as testament and cautionary note for maintaining the non-philosophical oeuvre as “future” or “utopian.” We will see that between these two dimensions it cradles a theory of struggle. In the end, this book envisions non-philosophers in multiple ways. It inevitably sees them as subjects of knowledge, most often academics insofar as life in the world demands, but above all as close relatives of three great human types. The analyst and political militant are quite obvious, for non-philosophy is close to psychoanalysis and Marxism insofar as it transforms the subject in transforming philosophy. Here again, one must have a sense not of certain nuances but of aspects (of the interpretations, albeit unilateralized) and not in order to construct a simple proletarization or militarization of thought as theory. To be rigorous, rather than authoritarian or spiteful, is its task. And lastly, non-philosophy is a close relative of the spiritual but definitely not the spiritualist. Those who are spiritual are not at all spiritualists, for the spiritual oscillate between fury and tranquil rage, they are great destroyers of the forces of Philosophy and the State, which are united under the name of Conformism. They haunt the margins of philosophy, gnosis, mysticism, science fiction and even religions. Spiritual types are not only abstract mystics and quietists; they are heretics for the World. The task is to bring their heresy to the capacity of utopia, and their utopia to the capacity of the paradigm. NOTES We will recognize allusions, and sometimes references, to closely related or distant themes, but which are related, in the work of Michel Henry, Alain Badiou and via the representative of “non-religious” gnosis of a Platonic origin, in Gilles Grelet. It goes without saying that these discussions are current and local, neither concerning the ensemble of doctrines nor prejudging the eventual evolution of certain amongst them. This concerns defining certain proximities with non-philosophy (rather than adversaries which in some sense they are) and typological and emblematic differends (rather than conflicts with a certain author). (shrink)

C’est au « jeune Morgan » que cet article est consacré. En mettant en lumière la collaboration entre Lewis Henry Morgan et son informateur Ely Stone Parker, il examine une situation de rapports entre cultures vécue comme une rencontre entre des personnes. Il s’agit de restituer le contexte historique et politique de l’adoption de Morgan par les Indiens Seneca afin de donner sens à cette rencontre, en considérant les échanges qu’elle a entraînés sur les plans intellectuel, matériel et affectif, les (...) relations de parenté qu’elle a engendrées, les engagements civiques et politiques qu’elle a suscités. Le projet de documentation anthropologique s’est aussi construit dans une situation de voisinage et d’affinité. (shrink)

This research investigates the interplay between leadership styles and institutional corporate social responsibility (CSR) practices. A large-scale field survey of managers reveals that firms with greater transformational leadership are more likely to engage in institutional CSR practices, whereas transactional leadership is not associated with such practices. Furthermore, stakeholder-oriented marketing reinforces the positive link between transformational leadership and institutional CSR practices. Finally, transactional leadership enhances, whereas transformational leadership diminishes, the positive relationship between institutional CSR practices and organizational outcomes. This research highlights (...) the differential roles that transformational and transactional leadership styles play for a firm’s institutional CSR practices and has significant implications for theory and practice. (shrink)