" Faire d'Aristote un Aufklârer serait méconnaître ce qu'il y a en lui de religiosité authentique, cette intuition de la transcendance et du chorismos, qui sont la raison profonde de sa prudence spéculative. Faire d'Aristote un tragique serait méconnaître cette confiance en l'homme, en sa recherche et en son action, qui tranche sur les lamentations du chœur de la tragédie et sur une certaine résignation socratique et, avant la lettre, stoïcienne. Mais Aristote exalte l'homme sans le diviniser ; il en (...) fait le centre de son éthique, mais il sait que l'éthique n'est pas ce qu'il y a de plus haut, que Dieu est au-delà des catégories éthiques, ou plutôt que l'éthique se constitue dans la distance qui sépare l'homme de Dieu. Livré à ses seules forces par un Dieu trop lointain, qui est suffisamment visible pour être désiré, mais se tient trop à distance pour être possédé, l'homme est en butte, dans la région du monde qu'il habite, à un hasard qu'il ne peut entièrement dominer. Ou plutôt la vie de l'homme se meut entre deux hasards : le Hasard fondamental de la naissance, qui fait que la bonne nature n'est pas également partagée ; le hasard résiduel de l'action, qui fait que les résultats ne sont jamais tout à fait prévisibles. Mais le hasard de la naissance est le hasard résiduel de l'action divine, et la grandeur de l'homme consiste, en prolongeant par la prudence l'action d'une Providence défaillante, à reculer le plus possible les limites de l'imprévisible et de l'inhumain. " Pierre Aubenque. (shrink)

Le Système de la seule philosophie est achevé. La philosophie, qui avant lui n'avait pas commencé, est maintenant accomplie.00L'histoire entre définitivement, à ma suite, dans une tout autre dimension dont j'ai seul dit le langage et préparé l'habitation.00Une langue neuve révèle ici la neuve réalité qu'elle transmet.00C'est une renaissance déstabilisante et monumentale, telle qu'on n'en a encore jamais vu.?0Maxence.

Le Sophiste est un des dialogues les plus difficiles de Platon, dans lequel se croisent deux questions principales : - qu'est-ce qu'un sophiste? - qu'est-ce que ce qui est? Platon les articule en dévoilant le pouvoir qu'a la parole de donner réalité à ce qui est. En mettant en scène le défi de la pensée confrontée au pouvoir démiurgique du langage hérité des poèmes archaïques, le Sophiste s'avère aussi être un dialogue entre un courant philosophique, l'éléatisme, et une pratique du (...) discours, la sophistique. Il apparaît alors comme le véritable contrepoint du Timée : y émerge, à partir d'une pensée de la rationalité du langage et de la cosmologie qu'elle fonde ou semble fonder, ce qu'Aristote, Plotin ou Jamblique reconnaîtront et critiqueront comme une science de l'être avant l'heure. Seule une telle lecture transversale du Sophiste permet d'y caractériser la thèse originale : la philosophie première habite une démiurgie."--Page 4 of cover. (shrink)

Énoncer que la civilisation traverse, en ce moment, une crise extrêmement grave est devenu un lieu commun ; cependant, cela demeure une source d'interrogations pour prétendre à en sortir. Cette situation de crise laisse craindre ou espérer un changement profond. Elle est aussi celle des mots et celle des images, aucun domaine n'échappe à la crise. Et si les frontières de l'oeuvre d'art ne sont pas clairement définies, celles du sujet ne le sont pas davantage. Les frontières mêmes du sujet (...) sont malléables, dépendantes des contrées extérieures auxquelles il se frotte sans cesse. Aussi, le sujet lui-même est un sujet en mouvement dans une société toujours plus rapide, plus performante, plus financiarisée. Cependant, l'agitation ou le frémissement qui habite le sujet n'a pas pour seule origine un univers sociétal économique, les espaces ou objets esthétiques, naturels ou méditatifs influent également. Ainsi, en tant que créateur ou spectateur, le sujet se confronte à l'oeuvre d'art. S'il peut être touché, provoqué parfois, par l'extérieur, il est aussi travaillé de l'intérieur. Les arts et la littérature sont ici convoqués pour penser le rapport du sujet à son identité et au monde ; des études de cas porteront donc sur les démarches des artistes. En effet, en quoi les arts visuels et les récits contribuent-ils à la construction du sujet? En quoi la rencontre avec l'oeuvre agit-elle sur l'identité du sujet? Comment le sujet est-il « à l'oeuvre » lorsqu'il entreprend de rencontrer ou de créer des oeuvres? (shrink)

Evoquant au passage l'axolotl, ce poisson mexicain qui nous ressemble, comme le jaguar de la brousse brésilienne ou le loup des contes enfantins, discutant avec Platon, Albert Einstein ou... Michael Jackson, se prenant à l'occasion pour Sherlock Holmes, le narrateur écrit dix lettres à sa " belle amie". Qui correspondent à autant de moments clés du " voyage" à travers le temps accompli par cette étrange espèce animale qu'on appelle les hommes. Contrairement à l'idée reçue, notre espèce se caractérise non (...) pas par sa supériorité sur le reste de la création mais par sa forme inachevée, sa faiblesse "naturelle" constitutive. Un "manque de nature ", donc, que seule peut compenser la culture, autrement dit les discours et récits comme les sciences et techniques qui permettent à l'être humain d'agir sur le monde pour mieux l'habiter. A moins qu'en voulant construire une " surhumanité " réservée à quelques-uns l'on ne mette en jeu la survie même de l'espèce... Peut-être n'est-il pas trop tard pour non seulement s'indigner mais aussi résister, nous dit Dany-Robert Dufour en conclusion de ce beau texte lisible par tout le monde. A travers lequel il poursuit en philosophe son travail de critique radicale mais constructive du monde contemporain. (shrink)

The Classical Athenians were careful to separate the spaces of men from the spaces of gods. Yet when we look at the Athenian house, religious areas cannot be distinguished. This paper offers an investigation of how religious boundaries may be created by action and perception rather than bricks and mortar. Scholars of ancient Greek religion should not expect to see the permanence of public cult mirrored in domestic settings. One single, domestic space could host many activities; its meaning could be (...) changed by ritual behaviour. The temporary nature of domestic space allowed the residents of the Athenian house the freedom to use their domestic spaces according to their needs, thus integrating the lives of gods and men in one location.Les Athéniens de la période classique prenaient bien soin de séparer les espaces des humains de ceux des dieux. Or, lorsqu’on regarde la maison athénienne, les zones religieuses ne peuvent être distinguées. Cet article explore la manière dont les limites religieuses peuvent être crées par un geste et une perception davantage que par des briques et du ciment. Les historiens de la religion grecque ancienne ne devraient pas s’attendre à voir la permanence du culte public se refléter dans les implantations domestiques. Un seul espace domestique pouvait accueillir de nombreuses activités; sa signification pouvait être trans­formée par un comportement religieux. La nature provisoire de l’espace domestique autori­sait les habitants de la maison athénienne à user librement des espaces domestiques selon leurs besoins, mêlant dès lors la vie des dieux et celle des hommes en un seul lieu. (shrink)

C'est l'été, tous les habitants de la ferme des Bertaux sont aux champs et l'officier de santé, Charles Bovary, veuf depuis peu, trouve seule dans la cuisine, Emma, la fille unique du père Rouault qu'il a déjà plusieurs fois rencontrée. Sans se l'être clairement avoué, il vient pour elle. Elle l'invite à boire un petit verre de curaçao, puis se rassoit, silencieuse, toute à son ouvrage. C'est elle qui prend l'initiative de la conversation : « Elle se plaignait d'éprouver, depuis (...) le com... (shrink)

Ne sachant pas écouter, ils ne savent pas non plus parler (Héraclite). Le langage n’a pas toujours été l’énigme qu’il est devenu pour la pensée occidentale. Il a fallu que la philosophie s’éloigne de la simplicité de sa source grecque. L’incapacité à traduire le terme grec sans le diffracter en une multitude d’approximations – langage, discours, parole, etc. – montre à elle seule l’étendue de la distance qui nous en sépare. Nous avons cessé d’habiter le λόγος. Quand les Grecs (...) avaient une conf... (shrink)

De nos jours, les sociétés mandatent fortement la médecine, par des législations variées – sédation, euthanasie, aide médicale à mourir –, pour construire la fin de vie d'autrui à sa demande. L'éthique se trouve de plus en plus sollicitée dans les pratiques soignantes. Mais quelle éthique? Une accumulation de principes? Une éthique réduite à la seule normativité juridique, à un protocole? S'efforçant de réfléchir à quoi se trouvent aujourd'hui confrontés les professionnels s'ils deviennent, dans les faits, les "gardiens" du sens (...) de l'existence de celui, celle qui n'en peut plus, peut-on se contenter de la seule raison pour déployer la signification d'une action? S'il importe de rendre compte en raison des motifs d'une décision, d'un acte, ces derniers s'inscrivent aussi dans un registre plus large, celui de la spiritualité. C'est la voie qu'explore cet ouvrage : comment faire habiter ensemble l'éthique et la spiritualité pour penser la demande et les modalités de réponse à la construction contemporaine du mourir? (shrink)

Une tête idéale (A 248) et une effigie-portrait (A 4142) proviendraient, selon une étude récente, du premier étage de la Maison du Dionysos. En fait, seul un fragment de chacune de ces sculptures a cette provenance. La trouvaille, ici précisée, du corps du portrait dans la Maison aux cinq statues, avec un ensemble de cinq statues divines, amène à s'interroger sur le lieu d'exposition de ces sculptures ; ces statues d'appartement ne décoraient pas, comme on le pense généralement, la (...) scène du théâtre. Œuvres d'un même atelier, elles proviennent sans doute d'une habitation du Quartier du théâtre, qui peut être la Maison du Dionysos. Cette trouvaille s'explique si l'on considère l'histoire de Délos ruinée : la fouille du Quartier du théâtre révèle que le décor sculpté de ses maisons fut souvent détruit et déplacé après leur abandon. (shrink)

Cet article discute le thème de l’autochtonie – essentiellement athénienne – en l’intégrant dans la logique du discours patriotique qui est la sienne. La prise en compte des exigences de ce type de discours tout à fait particulier, de même que la prise en compte du renouvellement du regard sur les identités sexuées qu’ont permis les études « genre », permettent aujourd’hui de proposer une interprétation différente de celle de Nicole Loraux. Celle-ci comprenait, dans sa lecture du Ménexène de Platon, (...) le mythe de l’autochtonie comme un « transfert » des compétences reproductives féminines sur un espace tenu par les hommes seuls, façon pour eux de déposséder les femmes de leur « puissance » et de penser la reproduction sans elles. Après avoir montré que les Grecs pensaient généralement la procréation comme une opération mixte et souvent équitablement partagée, surtout dans la tradition littéraire qui précède Aristote, je développe l’hypothèse selon laquelle l’usage du motif de la terre mère est une façon de construire un attachement contraignant au territoire civique. Il ne procéderait donc pas d’une lutte des sexes et d’une peur des hommes envers la puissance des femmes, mais serait l’instrument politique qui, à l’intérieur d’une société patrilinéaire où règne la « domination masculine », permet de susciter une relation particulièrement étroite avec le territoire habité.The earth mother: a reading through gender and patriotic rhetoric. This article tackles the issue of autochtony – mainly Athenian autochtony – fitting it more than has been traditionally the case into the logic of patriotic discourse from which it emerges. Taking into account the demands of this type of very particular discourse, together with the new perspectives on sexed identities made possible by gender studies, allows us today to offer an interpretation that is different from Nicole Loraux’s examining Plato, Menexenus. She understood the myth of autochtony as a “transference” of female reproductive competences to the civic land, an exclusive possession of men and a way for them to dispossess women of their power and to consider reproduction without women. After demonstrating that for the Greeks, mainly in the pre-Aristotelician tradition, males and females were usually equally concerned with the operation of procreation, I will suggest that the use of the mother earth theme is a way of constructing a constraining bond between citizens and their civic territory. This bond does not arise from the sex struggle or even from male fear of female power but, in the context of a patrilineal society dominated by males, it is the political instrument for the alienation of citizens from the land they inhabit. (shrink)

La modernité politique abandonne les Hommes à leur propre sort afin que ceux-ci construisent seuls les collectifs qu'ils habitent. Ils ne peuvent plus compter sur un point stabilisateur externe les faisant tenir ensemble sous l'autorité d'un Dieu ou d'une tendance naturelle. Par la structure du contrat, se construit une boucle épistémologique selon laquelle les individus sont les créateurs de la créature politique à laquelle ils se soumettent. Chacun est ainsi à la fois la voix et l'oreille de la Loi. Cette (...) structure contractuelle suppose alors que le projet de collectif soit explicite et connu de tous, en même temps que cette connaissance du projet d'union trace les frontières de la reconnaissance entre les citoyens y prenant part. Pourtant, avec Hobbes et Rousseau, l'auteur montre que ces deux phénomènes cognitifs (connaissance et reconnaissance) se fondent sur une méconnaissance première, bien plus essentielle et originaire. Ce n'est que par une prise de distance cognitive des individus qu'ils peuvent tisser un lien social paradoxal qui les fait tenir ensemble. Ainsi, loin que le contrat ouvre l'espace du dialogue, de la négociation et du compromis, il n'est que la simulation publique d'un phénomène de prise de distance, qui, dans l'ombre de la méconnaissance, de façon purement rituelle et externe, garantit le lien social. (shrink)

C'est pour penser les rapports de la science à la technique, et plus généralement de celles-ci à la société, que le concept positif d'industrie a été forgé. Dans le premier cas, on montre comment le rapport s'inverse selon que l'on considère l'essor spontané des sciences ou leur développement systématique, et l'on rappelle la nécessité de distinguer entre applications théoriques et applications pratiques, seules à relever de la technique proprement dite. Mais, pour rendre compte de l'action de l'homme sur la nature, (...) la philosophie des sciences doit, en outre, reconnaître dans l'existence d'un ordre modifiable la conséquence de la diversité hiérarchisée des phénomènes. Le point de vue sociologique amène ensuite à reconnaître que l'industrie est aussi un rapport social, qui prend des formes différentes en fonction des temps et des lieux. L'article s'achève par quelques remarques sur le développement durable et sur les rapports de l'humanité avec la planète humaine et l'ensemble de ses habitants. (shrink)

Ni religion ni philosophie, l'animisme est une compréhension neuve de la nature et sans doute aussi un art de vivre qui, face à un monde agité, nous apprend à mieux habiter le monde. Et si l'animisme s'avérait la seule possibilité de sauver l'homme? Par une nouvelle façon d'être au monde, cette pensée, souvent méconnue, se donne à vivre comme une contre-philosophie. Cette initiation est un éveil de l'être tout entier, une nouvelle cosmogonie qui se donne à lire. Il s'agit (...) de réapprivoiser son corps en réapprenant, par exemple, à respirer, à contempler, à se dessaisir du sens des choses, à apprendre à oublier le temps. Face à un monde agité et au seuil du chaos, l'animisme invite à retrouver l'aspect essentiel des choses. Instaurant un dialogue entre la philosophie occidentale et cette philosophie africaine, Gaston-Paul Effa décentre la perspective, et change de focale : et si une nouvelle révolution était en marche? Et si, contrairement à l'idée reçue, c'était la Nature qui humanisait l'Homme? (shrink)

Les dérives politiques, au XIXe siècle, du thème du Royaume de Dieu et des attentes messianiques, et les désillusions qui en résultent aujourd’hui, invitent à mieux souligner le caractère théologal de l'espérance chrétienne en lien avec la foi au Dieu créateur.Confesser la création, en effet, désacralise la nature et donc aussi l'histoire et renvoie ainsi la fin ultime au-delà des aspirations aux satisfactions d’ordre mondain. La logique de l'incarnation également, tout en inscrivant notre action dans le monde, projette notre vérité (...) au-delà de lui, en Dieu seul. La fin ultime est pascale : en lien avec l'humain et le monde, mais en rupture avec l'histoire et la nature, et non en prolongement ni en comblement de l’une ni de l'autre. La matrice apocalyptique disjoint le Règne de Dieu de l’ordre de ce monde. L'ultime habite et transforme le présent, mais il n’est pas le terme du déroulement du temps.Le chrétien est institué témoin du Règne de Dieu sur ce monde, « théâtre de sa gloire » : c'est pourquoi son espérance est hétérogène à ce monde. En tant que vertu théologale, elle n'oublie pas de faire mémoire du passé pour se disposer à recevoir le futur, mais elle ne fait pas du futur qui vient de Dieu l'accomplissement d'un sens de l'histoire, pas plus que l’éternité ne se situe sur la ligne du temps. The political deviations in the 19th century of the theme of the Kingdom of God and of Messianic expectations, and the disillusions that are the result today, invite us to underline better the theological character of Christian hope connected with faith in a creator God.To avow the creation, indeed, desacralizes nature and, therefore, also history, thereby sending the ultimate end beyond aspirations to satisfactions of a worldly kind. The logic of the Incarnation, while writing our action in the world, also projects our truth beyond it, in God alone. The ultimate end is paschal : in connection with the human and the world, but in rupture with history and nature, and not in prolonging nor in filling up of the one nor of the other. The apocalyptic matrix disconnects the Kingdom of God from the nature of this world. The ultimate inhabits and transforms the present, but it is not the end of the passing of time.The Christian is made witness to the Kingdom of God in this world, « theatre of his glory » : that is why his hope is heterogeneous to this world. As a theological virtue it does not fail to remember the past in order to dispose itself to receive the future. But hope does not make of the future that comes from God the accomplishment of a sense of history, no more than eternity is situated on the time-line. (shrink)

La République de Platon est peut-être le texte le plus connu, le plus traduit et le plus commenté de toute l’histoire de la philosophie. Mais comment restituer la vérité de cette œuvre aujourd’hui, 2500 ans après sa rédaction? Alain Badiou a choisi d’inventer un genre nouveau pour rendre au texte de Platon son universalité et sa vivacité sans passer par un commentaire critique. Il a traduit l’œuvre à partir de l’original grec et a procédé à quelques changements afin de l’adapter (...) à notre temps. Tout d’abord, il a supprimé toute référence aux particularités de la société grecque antique, des interminables développements sur la valeur morale des poètes aux considérations politiques destinées par Platon à la seule élite aristocratique (les mesures révolutionnaires que Platon réserve aux seuls « gardiens » de la cité valent, sous la plume de Badiou, pour tous les habitants du pays). Il a élargi les références culturelles : la philosophie fait feu de tout bois, ainsi Socrate et ses compagnons connaissent-ils Beckett, Pessoa, Freud et Hegel. Ils réalisent l’actualité intemporelle de toute philosophie véritable, propre à s’ajuster à son époque. Enfin, Badiou, par ailleurs dramaturge, a fait du dialogue socratique une véritable joute oratoire : dans cette version de la République, les interlocuteurs de Socrate ne se contentent pas d’approuver ce qu’énonce le Maître. Ils lui tiennent tête, le mettent en difficulté et livrent ainsi une pensée en mouvement. Grâce à ce travail d’écriture, d’érudition et, avant tout, de philosophie, Alain Badiou donne à lire pour la première fois une version absolument contemporaine, vivante et stimulante du texte de Platon. (shrink)

Thomas d’Aquin n’a pas simplement écrit une somme « contre » les gentils ( contra Gentiles), mais aussi et surtout une somme « pour » les gentils ( pro Gentilibus ). La raison naturelle, unique recours pour les mahométans et les païens lorsqu’il n’y a pas d’Écriture en commun (contrairement aux juifs et aux hérétiques), n’est pas que le lieu vertical de l’accès à Dieu ; elle désigne aussi le topos horizontal d’une communauté d’humanité capable de nous rassembler. La « (...) raison » hier (Thomas d’Aquin) joue le rôle de la « finitude » aujourd’hui (Heidegger) – à savoir ce qui fait notre « en commun ». Telle est l’unique perspective d’une apologétique qui ne se tiendra plus dans une sorte de « transcendance de surplomb » (Merleau-Ponty), comme si l’absolu était immédiatement donné. On cessera alors d’opposer « métaphysique » et « théologie », dans un discours prétendument pur et faussement recherché. C’est à transformer la tradition plutôt qu’à la dépasser que nous convie la leçon du concile de Nicée (325). Le « c’est-à-dire » de la même substance du Père ( homoousios ) traduit bien le biblique en hellénique, plutôt qu’il ne tente de sortir de l’hellénique comme tel. Ainsi, le fameux « ce que tous nomment Dieu » ( et omnes dicunt Deum ) à la fin de chacune des cinq voies de Thomas d’Aquin indique moins l’idole d’un Dieu conceptuel à dépasser, que l’icône d’un Dieu rationnel qui, dans sa kénose, habite aussi notre propre nature pour la transformer. De la théo -logie où « seul Dieu parle bien de Dieu » (génitif subjectif), on passera donc à la théo- logie où « l’homme peut aussi, et en partie au moins, parler de Dieu » (génitif objectif). Un nouveau rapport de la métaphysique à la théologie s’instaure ici, capable d’initier une autre relation du croyant au monde. (shrink)

Cet article présente les résultats de l'analyse d'isotopes stables du carbone et de l'azote pratiquée sur des échantillons d'ossements humains issus des fouilles de l'habitat mésohelladique de l'Aspis. L'objectif de l'analyse est de reconstituer le régime alimentaire des habitants de l'Aspis et d'étudier les variations de régime entre des sous-groupes de population définis par des critères d'âge et de sexe et/ou de statut social. Sept échantillons ont été prélevés, dont quatre seulement ont fourni suffisamment de collagène pour être analysés. Les (...) données isotopiques indiquent que les habitants de l'Aspis avaient un régime alimentaire de type terrestre C3 relativement homogène ; toutefois, le seul individu de sexe masculin inhumé dans le cimetière semble avoir consommé plus de protéines animales (viande et/ou produits laitiers). Les ressources marines semblent avoir occupé une place négligeable dans l'alimentation des habitants de l'Aspis. D'une façon générale, le signal isotopique de leur régime alimentaire ne diffère pas fondamentalement de celui qui a été observé pour leurs contemporains de Lerne ou pour le groupe inhumé dans le Cercle Β de Mycènes. (shrink)

Le refus du rôle de complice au sein de l’empire technologique n’est qu’un point de départ dans une trajectoire de désertion. Le vrai travail commence ensuite. Notre collectif met nos compétences de CSP+ au profit de syndicats contre les ravages du numérique, dans la défense d’activistes contre la finance fossile, ou pour la reconnaissance du site ultra-touristique des Salines (Martinique) comme Entité Naturelle Juridique….

Relational database management system is the most popular database system. It is important to maintain data security from information leakage and data corruption. RDBMS can be attacked by an outsider or an insider. It is difficult to detect an insider attack because its patterns are constantly changing and evolving. In this paper, we propose an adaptive database intrusion detection system that can be resistant to potential insider misuse using evolutionary reinforcement learning, which combines reinforcement learning and evolutionary learning. The model (...) consists of two neural networks, an evaluation network and an action network. The action network detects the intrusion, and the evaluation network provides feedback to the detection of the action network. Evolutionary learning is effective for dynamic patterns and atypical patterns, and reinforcement learning enables online learning. Experimental results show that the performance for detecting abnormal queries improves as the proposed model learns the intrusion adaptively using Transaction Processing performance Council-E scenario-based virtual query data. The proposed method achieves the highest performance at 94.86%, and we demonstrate the usefulness of the proposed method by performing 5-fold cross-validation. (shrink)

The aim of my contribution is to investigate the ground of habits and rituals; they are based on the same processes even though they have different functions depending on the context (personal or social). My discussion will mostly centered on the nature and function of rituals, as necessary practices in human social life (but also in animal life). After a brief introduction of different perspectives on the notions of “habit” and “ritual”, I propose an interpretation of rituals as collective activity, (...) which is based on the same mechanisms of habits formation but it is expressed in a “we-form”, from which is created and institutionalized. (shrink)

This paper shows how reflection on habit leads in nineteenth-century French philosophy to Henri Bergson’s idea of duration in 1888 as a non-quantifiable dimension irreducible to time as measured by clocks. Historically, I show how Albert Lemoine’s 1875 L’habitude et l’instinct was crucial, since he holds – in a way that is both Ravaissonian and Bergsonian avant la lettre – that for the being capable of habit, the three elements of time are fused together. For that habituated being, Lemoine claims, (...) it is not true to say that the past is no longer, nor even that the future is not yet. This historical link between Ravaisson and Bergson, however, only sharpens the philosophical question of how a dynamic conception of habit involves and requires a conception of real duration, of a temporality more original than clock-time, and, conversely, of how reflection on duration prior to clock-time involves a notion of habit. With reference to the work of Gilles Deleuze, the paper concludes by showing that there is an internal connection between these two grand philosophical themes of nineteenth- and then twentieth-century French thought: habit and time. (shrink)

In the recent history of psychology and cognitive neuroscience, the notion of habit has been reduced to a stimulus-triggered response probability correlation. In this paper we use a computational model to present an alternative theoretical view (with some philosophical implications), where habits are seen as self-maintaining patterns of behavior that share properties in common with self-maintaining biological processes, and that inhabit a complex ecological context, including the presence and influence of other habits. Far from mechanical automatisms, this organismic and self-organizing (...) concept of habit can overcome the dominating atomistic and statistical conceptions, and the high temporal resolution effects of situatedness, embodiment and sensorimotor loops emerge as playing a more central, subtle and complex role in the organization of behavior. The model is based on a novel “iterant deformable sensorimotor medium” (IDSM), designed such that trajectories taken through sensorimotor-space increase the likelihood that in the future, similar trajectories will be taken. We couple the IDSM to sensors and motors of a simulated body and environment and show that under certain conditions, the IDSM forms self-maintaining patterns of activity that operate across the IDSM, the body, and the environment. We present various environments and the resulting habits that form in them. The model acts as an abstraction of habits at a much needed sensorimotor “meso-scale” between microscopic neuron-based models and macroscopic descriptions of behavior. Finally, we discuss how this model and extensions of it can help us understand aspects of behavioral self-organization, historicity and autonomy that remain out of the scope of contemporary representationalist frameworks. (shrink)

There has been an intellectual debate at least since the 1960s in business ethics on the role of the media in relation to consumer choice driven by either habits or rationality. If consumers are totally rational, then the global media and global corporations provide just information and knowledge. If consumers are influenced by habit then large corporations and global media can greatly influence consumer choice and create problems of self-control (Ainslie, 1992, Pico Economics: The Strategic Interaction of Successive Motivational States (...) Within the Person, Cambridge University press, Cambridge). In this article, we provide a synthesis and integrated approach to this continuing debate. We provide a more institutional approach to consumer choice based on social conventions, rather than just on individual habits and lapses in self-control. (shrink)

Despite their obvious importance to social and political life, custom and customary law have largely escaped philosophical scrutiny. There are important recent philosophical analyses of convention, but none of custom. And customary law has been recently neglected by the dominant legal positivism. One reason for the neglect of custom is the familiar dichotomy between nature and convention. Social practices are said to be either by nature, and therefore assumed to be unalterable, or they are said to be by convention, and (...) therefore assumed to be created at will. But customs arise neither simply from nature nor from deliberate stipulation, so they are excluded by the familiar opposition of nature and convention. Custom is a notoriously vague concept: custom seems both to be natural and conventional. I attempt to show how custom bridges human nature and social norms. I argue that custom must be analyzed into two more logically basic concepts: habit and convention. Custom is a habitual convention and a conventional habit. I discuss habit and convention in relation to contemporary psychology and analytic philosophy. Habit roots custom in the physiology of human nature while convention links custom to social norms. Aristotle pioneered this approach to custom by using two words to describe what we call custom: ethos and nomos. Ethos focuses our attention on the habitual dimension of custom while nomos focuses our attention on the conventional dimension of custom. I argue that the function of law is to remedy the deficiencies of custom: law is custom’s instrument for shaping its own evolution. (shrink)

Habit and Embodiment in Merleau-PontyIntroductionMerleau-Ponty (French phenomenological philosopher, born in 1908 and deceased in 1961) refers to habit in various passages of his Phenomenology of Perception as a relevant issue in his philosophical and phenomenological position. Through his exploration of this issue he explains both the pre-reflexive character that our original linkage with the world has, as well as the kind of “understanding” that our body develops with regard to the world. These two characteristics of human existence bear a close (...) relation with the vision of an embodied mind sustained by Gallagher and Zahavi in their work The Phenomenological Mind: An Introduction to Philosophy of Mind and Cognitive Science. Merleau-Ponty uses concepts like those of the lived or own body and of lived space in order to emphasize, from a first-person perspective, the co-penetration that exists between subject and world.Gallagher and Zahavi have regained the experience of phenomenology, especially that of Merleau-Ponty and Sartre, to contribute to the development of the cognitive sciences. Via the phenomenological approach to the reality of habit, a new understanding of the body becomes possible for us, such that it becomes characterized “as subject, as experiencer, as agent”, and at the same time we can understand “the way the body structures our experience” (Gallagher and Zahavi, 2008). Additionally, the idea of a pre-reflexive understanding is conceived of by these authors... (shrink)

The trouble with theory and practice -- Preparing a place for a Peircean ethics -- Intelligent habits -- The metaphysics of habits -- Thinking of habits -- Self-controlled habits.

For Aristotle, excellence is not an act but a habit, and Hume regards habit as ‘the great guide of life’. However, for Proust habit is problematic: ‘if habit is a second nature, it prevents us from knowing our first.’ What is habit? Do habits turn us into machines or free us to do more creative things? Should religious faith be habitual? Does habit help or hinder the practice of philosophy? Why do Luther, Spinoza, Kant, Kierkegaard and Bergson all criticise habit? (...) If habit is both a blessing and a curse, how can we live well in our habits? In this thought-provoking book Clare Carlisle examines habit from a philosophical standpoint. Beginning with a lucid appraisal of habit’s philosophical history she suggests that both receptivity and resistance to change are basic principles of habit-formation. Carlisle shows how the philosophy of habit not only anticipates the discoveries of recent neuroscience but illuminates their ethical significance. She asks whether habit is a reliable form of knowledge by examining the contrasting interpretations of habitual thinking offered by Spinoza and Hume. She then turns to the role of habit in the good life, tracing Aristotle’s legacy through the ideas of Joseph Butler, Hegel, and Félix Ravaisson, and assessing the ambivalent attitudes to habit expressed by Nietzsche and Proust. She argues that a distinction between habit and practice helps to clarify this ambivalence, particularly in the context of habit and religion, where she examines both the theology of habit and the repetitions of religious life. She concludes by considering how philosophy itself is a practice of learning to live well with habit. (shrink)

Psychoanalysis had a profound influence on formation of Merleau-Ponty’s thought. However, at the same time, he rejects Freud’s idea that the unconscious consists of latent mental contents that cause a certain type of behavior. Instead of a hidden experience, Merleau-Ponty argues that the unconscious is an ambiguous consciousness. In The Structure of Behavior and The Phenomenology of Perception, he specifies this ambiguity by means of the concepts of habit, bad faith, bodily expression, affective intentionality and body schema. In this paper, (...) I will present the interconnection of these aspects of the human existence, following Merleau-Ponty’s two early major works. Further, I will show the difference of Merleau-Ponty’s notion of bad faith from that of Sartre, and, finally, I will suggest a limitation of Merleau-Ponty’s approach to the unconscious. (shrink)

In this paper I explain how, for Spinoza, humans can acquire the “habit of virtue” from “fatal necessity” (Ep.58). Spinoza claims that no decision can be made without memory of the thing that one wants to do. However, his rejection of free will also implies that nobody can freely select what to remember. It seems that, as it is not in the power of an individual to freely choose what to remember and do, it is not possible to establish a (...) disposition towards virtuous behavior. To solve this puzzle, I focus on the way in which memory interacts with reason, in Spinoza’s system. I argue that this interaction allows the unfolding in time of reasoning processes. Reasoning can, in turn, be conceived as a kind of habit, which generates and sustains virtuous behavior. First, I clarify what the notion “habit of virtue” signifies for Spinoza. Then, I briefly review his account of memory. Next, I elucidate his conception of reason and its building blocks, “common notions.” On these grounds, I show how reason can be understood as an activity by which mnemonic associations are reconfigured. Finally, I point out how reason relies on memory to preserve itself in time, determining virtuous habits. (shrink)

Older people enter the final phases of their lives with well‐established habits and rituals, some of which might be or become substance abuse. This inquiry focused on the relationship between habits, rituals, and the compulsive addictive behaviours evident in older persons' substance abuse. Habits and rituals, examined as adaptive and limiting functions in older persons, revealed changes in autonomy, social inclusion, and emotional responses to such changes as older persons experience declining energy reserves and physical debilities. Older persons' ebbing sense (...) of control and passionate responses to change illustrate the perennial struggle between the will and emotions when habits and rituals transform to compulsive addictive behaviours. Two concepts, germane to this struggle both in older persons' addictive behaviours and nurses' response, emerged from this inquiry: temperance, a balance between the will's freely chosen actions and passionate desire, and discipline, the means to achieve such balance. The focused attention demanded in discipline can be realized in spiritual exercises and daily care of the soul. Disciplined actions engage the older persons' imaginative capacities to manage and abandon the self in goals consistent with end‐of‐life issues: meaningful fulfillment of human potential and the need for daily joy and pleasure in living the final years. (shrink)

This outstanding collection offers a thorough and diverse philosophical exploration of habit from the classical period to the modern day. Essential reading for students and researchers in the history of philosophy, ethics, phenomenology, philosophy of action and pragmatism.

in Jeremy McKenna (ed), At the Boundaries of Cricket, to be published in 2007 as a special issue of the journal Sport in Society and as a book in the series Sport in the Global Society (Taylor and Francis).

" Seuls les extrémistes sont cohérents... " Rothbard et l'Ecole austro-américaine dans la querelle de l'herméneutique.

Cartesian habits of the imagination, thought to be abandoned when Michael Polanyi’s theory of knowledge is embraced, may persist unrecognised and distort interpretation of this theory. These habits are challenged by a ‘radical’ reading of Polanyi which consistently finds a paradigm for knowledge in lively research. It is argued that this is rooted in an intention which is at once and irreducibly receptive and critical, and which gives rise to the ’radical line’ of inquiry. In this setting, Cartesian dualism arises (...) when quieter knowledge, falsely represented to itself, becomes instead a paradigm for knowledge. (shrink)

The opening words of the second book of Aristotle’s Nicomachean Ethics are as familiar as any in his corpus: Excellence of character results from habituation [ethos]—which is in fact the source of the name it has acquired [êthikê], the word for ‘character-trait’ [êthos] being a slight variation of that for ‘habituation’ [ethos]. This makes it quite clear that none of the excellences of character [êthikê aretê] comes about in us by nature; for no natural way of being is changed through (...) habituation [ethizetai]. Equally familiar, unfortunately, is the characterization of Aristotle’s notion of character formation as a form of habituation by means of the repetition of actions which results in a “habit” in the same way that a weight lifter produces muscles through the repetition of exertions. As a 19th century commentator remarked on the passage above, “[insert Grant].” From a Socratic perspective, such a view of becoming good seems hopelessly rigid and unconnected to the intellectual development which knowledge of the good requires. Habit and habituation in Aristotle seem eminently familiar and eminently unphilosophical. Such a view would be mistaken on at least three counts. First, the notion of character formation (to use the broadest possible term for the phenomenon of habituation) in Aristotle is significantly more complicated than the notion that through habituation one develops good habits which are what we mean by ethical virtue. Although character formation includes the development of proper emotional responses, such as taking pleasure in what is fine and being repulsed by what is shameful, it is equally concerned with cognitive development independent of the intellectual virtues. Second, although Aristotle’s terms for “ethics” (êthica), character-trait (êthos), and habituation (ethos, ethismos, or ethizetai) are linguistically and conceptually interrelated, his notion of “ethical state” (hexis) is both linguistically and conceptually quite distinct from the notion of “habit,” at least as we use that term today. As one Aristotle translator has put it, “A hexis is not only not the same thing as a habit, but is almost exactly its opposite.” For Aristotle, a hexis is a dynamic equilibrium which, although always productive of virtuous actions, is nonetheless the basis for being virtuous in varied circumstances. Thirdly, once Aristotle’s notion of a character state is retrieved from its false association with “habit” and repetitive habituation, one sees that its apparent divorce from practical reason is more a fixture of Aristotle’s analytical method and its connotations of inflexibility or fixedness are in fact antithetical to Aristotle’s description of ethical virtue. Rather than view ethical “character” in its Greek etymological sense as an indelibly fixed or engraved mark or stamp (charactêr) upon one’s soul, Aristotle’s notion of ethical character (êthos) or virtue (aretê) captures the notion of a virtuoso who is responsive in an excellent fashion to what reason perceives in particular and changing circumstances. (shrink)

I distinguish between 'hard nudges' and 'soft nudges', arguing that it is possible to show that the latter can be compatible with informed consent - as Cohen has recently suggested; but that the real challenge is the compatibility of the former. Hard nudges are the more effective nudges because they work on less than conscious mechanisms such as those underlying our habits: whether those influences - which are often beyond the subject's awareness - can be reconciled with informed consent in (...) health care is the more challenging question. I suggest two directions for possible answers: on the one hand, looking at the growing empirical literature on mindless judgement and behaviour; and on the other hand considering a more diversified conception of consent, which I sketch. (shrink)

Discussions of habit in Hegel’s thought usually focus on his subjective spirit since this is where the most extended discussion of this issue takes place. This paper argues that habit is also important for understanding Hegel’s Philosophy of Right. The discussion of habit and second nature occur at a critical juncture in the text. This discussion is important for understanding his notion of ethical life and his account of freedom.

Habits are the topic of a venerable history of research that extends back to antiquity, yet they were originally disregarded by the cognitive sciences. They started to become the focus of interdisciplinary research in the 1990s, but since then there has been a stalemate between those who approach habits as a kind of bodily automatism or as a kind of mindful action. This implicit mind-body dualism is ready to be overcome with the rise of interest in embodied, embedded, extended, and (...) enactive (4E) cognition. We review the enactive approach and highlight how it moves beyond the traditional stalemate by integrating both autonomy and sense-making into its theory of agency. It defines a habit as an adaptive, precarious, and self-sustaining network of neural, bodily, and interactive processes that generate dynamical sensorimotor patterns. Habits constitute a central source of normativity for the agent. We identify a potential shortcoming of this enactive account with respect to bad habits, since self-maintenance of a habit would always be intrinsically good. Nevertheless, this is only a problem if, following the mainstream perspective on habits, we treat habits as isolated modules. The enactive approach replaces this atomism with a view of habits as constituting an interdependent whole on whose overall viability the individual habits depend. Accordingly, we propose to define a bad habit as one whose expression, while positive for itself, significantly impairs a person’s well-being by overruling the expression of other situationally relevant habits. We end by considering implications of this concept of bad habit for psychological and psychiatric research, in particular with respect to addiction research. (shrink)

The dominant social scientific approach to studying judicial behavior treats judges as strategic actors pursuing their political preferences under institutional constraint. The intellectual roots of this rational choice approach are in American law’s long but sporadic engagement with pragmatist ideas. This article challenges that approach: a fully pragmatist account of judicial action provides a better description of the intellectual and social work of judging, and better explains how judges reach a decision in difficult cases that most affect the development of (...) law and its relationship to society. The article argues that the foundational intellectual problem for appellate judges is how to define the legal questions presented in a case. Definitions of legal questions arise from the interplay of habitual and creative action in the local social context of an appeals court. Professional and local interpretive habits and legal forms ordinarily do a great deal to define the key questions, which are not strictly determined when a case comes before a court. Unscripted small group interactions at oral arguments also figure in question definition; oral arguments are most important in the rare but legally important cases where habitual practices alone are insufficient to delimit the legal question judges must answer. Supported by extensive interviews with federal appeals judges and clerks, the article illustrates judges’ creative, interactional efforts to define an answerable question in a major asylum case decided in the Seventh Circuit Court of Appeals. Building from this case, the article describes the factors that shape judicial question definition, and describes the conditions when creative judicial action is likely to be most prominent. (shrink)

Habit is an integral concept for body studies, a hybrid concept and one that has provided the bedrock across the humanities for considering the interrelationships between movement and stasis, being and becoming, and process and fixity. Habits are seen to provide relay points between what is taken to be inside and outside, disrupting any clear and distinct boundary between nature and culture, self and other, the psychological and social, and even mind and matter. Habit thus discloses a paradox. It takes (...) up a unique position in affect modulation, which encompasses both regulation (in the form of discipline) and also extends the body’s potential for engaging the new, change and creativity. In order to understand the basis of the ambivalent duality governing understandings of habit it is argued that a genealogical approach to this question is necessary. This will be located within the recent ‘turn to affect’ and histories of conation within the psychological sciences, particularly taking the writings of William McDougall as a focus. (shrink)

The reader of RTP is granted just a few paragraphs before habit is introduced: Habit! That able but slow-moving arranger who begins by letting our minds sufer for weeks on end in temporary quarters, but whom our mind is nonetheless only too happy to fnd, for without it, reduced to its own devices, it would be powerless to make any room habitable. (SW, 9, translation altered; I 8) Implied is a view of mind: powerless to interfere with habit’s course, but (...) equally powerless to reconcile us even to something as innocuous as a room, were it not for habit’s work. Corresponding to this is a view of the world: hostile. The objects are nasty, imposing, menacing: a ‘mentally poisoning’ smell, malicious curtains and a cruel mirror (SW, 9; I 8). Habit, unbidden but welcome, steps in. The mirror becomes compassionate. Habit is a central aspect of the narrator’s worldview. It appears both at major plot points and in signifcant theoretical passages. Proust had already thematised habit in some of his earliest published work – notably in ‘Violante ou la Mondanité’ (1892) (‘Violante, or High Society’) – as well as in unpublished material (see II 1352 fn. 2). His ideas have their roots in his philosophical education, where habit formed a key part of the syllabus. Indeed, in retrospect, we can say that Proust may have been taught philosophy at a time and place where habit, as a philosophical topic, was approaching its high watermark, as a major theme in French philosophical thought. Another major theme, of course, was time. (shrink)