L’engagement évangélique à Singapour transforme le rapport pratique à la politique et les modalités de l’action missionnaire. Sans renoncer à certains combats – notamment autour des « valeurs familiales » – l’évangélisme local a dû se plier à une régulation étatique contraignante. Ses dirigeants ont eux-mêmes intériorisé l’idéologie officielle de « l’harmonie religieuse » comme une des composantes d’un ordre social conservateur, incarné depuis l’indépendance par le gouvernement du People’s Action Party. Cette affinité idéologique a néanmoins buté à partir de (...) 2007 sur une pierre d’achoppement : le débat sur la dépénalisation de l’homosexualité qui s’est conclu en 2022 par l’abrogation de la section 377A du code pénal sanctionnant l’homosexualité masculine. (shrink)

Spirituality and struggle in Foucault. The role of spiritual combat In the first two chapters of Confessions of the Flesh the Christian notion of spiritual combat is presented by Foucault as a double paradoxical self-practice of Christian mortification and pastoral power. It is both, constant negative fight against one-self, and never-ending internal war against the temptations of the soul. This rather negative idea of spiritual combat is contrasted with Foucault’s rather positive ideas of war, fight, power, resistance, (...) revolt and spirituality, and ‘the circle of struggle and truth’. It is argued that spiritual combat is used by Foucault both as an extension of his theory of (self-)discipline and as stepping stone to his presentation of the (late) Stoic ascetism of self-care and truth struggle. (shrink)

Les textes appartiennent à ceux qui les lisent, encore plus lorsqu'ils sont à finalité spirituelle. Ils échappent à leurs auteurs au rythme du déplacement des enjeux quand bien même les questions posées demeuraient entières. La critique radicale, dévastatrice de la modernité faite par Guénon entre 1920 et 1950 a entraîné chez ses lecteurs les plus proches des prises de position tout aussi tranchées que contradictoires. Le propos de ce travail a été d'analyser le rapport complexe entre le discours tenu par (...) Guénon comme expression d'une vérité éternelle et les interprétations qu'il a suscitées. La volumineuse correspondance entretenue, depuis Le Caire notamment, comprenant de nombreux inédits, a été utilisée, ainsi que les échanges entre les principaux réseaux de ses admirateurs. Ce qui se voulait parole de vérité est tombé dans une oreille d'homme ; le message répété a été retaillé à la mesure de chacun, au gré des temps et des lieux. (shrink)

La figure de l’animal apparaît de façon surprenante au sein de la spiritualité monastique du xi e siècle de l’Occident médiéval. Le moine est invité à « imiter la bête » dans sa simplicité et dans sa bravoure au combat. Saint Pierre Damien d’une part, et Othlon de Saint-Emmeran d’autre part, invitent tous deux leurs frères à prendre exemple sur les animaux pour accéder à l’état de componction qui unit à Dieu. Les deux spirituels exhortent à une conversion de (...) la raison discursive à « l’intelligence naturelle », faculté qu’il s’agit, si ce n’est de retrouver, du moins d’apprendre à exercer. On assiste à une promotion toute singulière de l’instinct, accompagnée d’une destitution de la raison dans la voie du salut. C’est à l’examen de cette thèse, qui ne laisse pas d’étonner en ce qu’elle désigne l’absence de rationalité comme chemin sûr qui mène à Dieu, que cet article est consacré. (shrink)

Comme ailleurs dans le monde, les courants évangéliques et pentecôtistes ont tenté dès les années 1980 de s’imposer dans l’espace public de l’Afrique de l’Ouest. Bien qu’apparus au début du XX e siècle, ce n’est que dans la deuxième moitié du siècle que l’on observe un changement dans l’engagement évangélique vis-à-vis de la société : d’un retrait du monde à une « ouverture vers l’activité politique », marquée par le thème du combat spirituel pour les territoires. En Afrique (...) de l’Ouest, cette nouvelle visibilité dans l’espace public s’est concrétisée par l’élection de présidents évangéliques, comme Matthieu Kérékou au Bénin en 1996, ou Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en 2000. Mais au sein d’une même société, les relations entre évangélismes et politique peuvent ainsi être multiples. Pour les saisir, il est nécessaire d’adopter différents points de vue, depuis les instances de pouvoir jusqu’aux relations interpersonnelles de la vie quotidienne. (shrink)

Dans la littérature ascétique, orgueil et humilité sont considérés comme la matrice, respectivement, de tous les vices et de toutes les vertus. En outre, travailler sur les autres vertus ainsi que sur l’humilité elle-même risque de nourrir l’orgueil. Le présent article confronte ces perspectives avec des recherches récentes en psychologie du comportement moral et de la personnalité qui ont investigué sur le narcissisme, l’estime de soi, la modestie et l’humilité. Il poursuit un triple objectif. Primo, examiner la pertinence des conceptions (...) de la littérature ascétique sur le caractère pluridimensionnel de l’orgueil et de l’humilité: rapport à soi, aux autres, et à Dieu. Secundo, examiner si la valorisation religieuse de l’humilité se traduit effectivement dans les attitudes et comportements des croyants par une modestie et une humilité plus grande. Tertio, proposer des pistes qui permettent d’envisager sereinement le combat spirituel contre l’orgueil de manière à éviter les vicissitudes qui lui sont inhérentes ou associées: narcissisme caché, déresponsabilisation, culpabilisme excessif, fausse humilité et compensation par un altruisme égoïste. (shrink)

Dans les sociétés occidentales, traversées par les processus de la sécularisation et de laïcisation, les sciences humaines tendent à distinguer le religieux du politique. Les nouvelles formes de la manifestation du pentecôtisme transnational, incitant à envelopper toutes les dimensions de la vie, ont indéniablement conduit à l’investissement du terrain politique. L’engagement actif des pentecôtistes dans un combat spirituel recentré sur des enjeux politiques se perçoit davantage en contexte kabyle où les représentations individuelles et les positions dans l’arène religieuse (...) s’inscrivent dans une configuration militante et prosélyte d’un religieux revendicatif et protestataire. Cet article propose ainsi d’esquisser la forme militante qui se profile autour de l’adhésion au pentecôtisme devenu à la fois catalyseur de la contestation idéologique et marqueur du désir d’autonomisation politique. (shrink)

Les descriptions de la fin des temps et de l'Apocalypse dans le Coran n'ont pas seulement nourri un messianisme temporel, annonçant les événements qui départagent les amis et les ennemis de Dieu. Le philosophe Christian Jambet présente ici une oeuvre du penseur shiite Mullâ Sadrâ qui, au XVIIe siècle," neutralise les conflits de la fin des temps en leur donnant un sens permanent et spirituel, qui en apaise l'urgence, en défait les prestiges temporels au profit du combat (...) class='Hi'>spirituel." L'essai qui précède la traduction de L'Epître du rassemblement dévoile ainsi une éthique de la résurrection. Il éclaire également les influences néoplatonicienne et soufie qui parcourent cette oeuvre, dont Christian Jambet restitue ici toute la puissance. (shrink)

Entre Nietzsche et le Saint-Suaire, qu'y a t-il de commun? Une ville : Turin. C'est là que le philosophe a passé les mois qui ont précédé son effondrement dans la démence, en mai 1888, tout près de la chapelle qui conserve le Suaire. Faut-il n'y voir qu'une coïncidence? Né de l'étonnement devant l'ignorance qui entoure ce dernier moment de la vie lucide de Nietzsche, ce livre nous fait découvrir le combat spirituel que le philosophe mène avec le Christ. (...) Il commence par une enquête historique à nouveaux frais et révèle des épisodes méconnus - voire encore inconnus - de la vie de Nietzsche à Turin. La figure de l'homme y apparaît sous un jour bien différent de la légende attachée à son nom. Puis Didier Rance présente le face à face entre celui qui s'était autoproclamé Antichrist et Jésus Christ. Les attaques de Nietzsche à l'endroit du christianisme et de son fondateur sont connues ; on les dit décisives. A travers la voix des papes contemporains qui ont tous médité devant le Suaire, il est possible de pressentir la réponse que le Crucifié apporte à la critique nietzschéenne. Une réponse fondée sur la miséricorde qui éclaire en profondeur le sens du nihilisme dont Nietzsche a voulu être le prophète, et dans lequel se trouve plongé notre monde. (shrink)

Par rapport à la problématique de la théodicée classique, l'article opère un renversement de perspective en s'interrogeant sur les forces dont dispose l'humanité dans son combat spirituel contre le mal. L'argument se développe en quatre parties. Une première circonscrit le terrain du questionnement en rappelant comment on y a accédé dans l'histoire de la pensée, et surtout, comment l'expérience du mal-malheur a suscité des ressources trop souvent cachées par une conception du combat spirituel, unilatéralement ­ aux (...) prises avec le mal moral et le péché. Une deuxième partie se situe au niveau des formes de résistance communes aux différents courants religieux ou spirituels de l'humanité. L'approche herméneutique permet de les aborder dans un esprit « oecuménique », approprié à la perspective d'une résistance commune au mal, ce qui fait émerger la question de 1'ultime profondeur de nos ressources spirituelles. C'est sur cet arrière-fond qu'on pourra penser, dans un troisième temps, la concep­tion chrétienne de la résistance au mal comme une manière de donner existence à Dieu au sein de nos combats. La dernière partie devra s'affronter à la ténacité d'une souffrance irréductible, liée à l'existence même de l'homme, que seule l'attitude de l'abandon parvient à intégrer dans la visée théologale de la béatitude.In relation to the field of inquiry concerning classical theodicy, this article reverses the perspective in questioning the forces that humanity disposes of in its spiritual combat against evil. The argument is developed in four parts. The first part limits the question by recalling how one approaches it in the history of ideas and, especially, how the experience of evil-misfortunes resurrected sources that were too often hidden by a concept of spiritual combat unilaterally at grips with moral evil and sin. The second part is concerned with the forms of common resistances to the different religious or spiritual currents of humanity. A hermeneutical approach allows one to begin in an « ecumenical » attitude, appropriate to the perspective of a common resistance to evil, which brings up the question of the ultimate depth of our spiritual resources. It is with this background that one could think of, on the third level, the Christian conception of resistance to evil as a way of giving existence to God in the middle of our combats. The last Part confronts the tenacity of an irreducible suffering, tied in to man's very existence, which only the attitude of abandonment succeeds in integrating into the theological perspective of beatitude. (shrink)

Vite oubliée au lendemain du concile Vatican II, la contribution du P. Garrigou-Lagrange (1877-1964) au débat de l’entre-deux-guerres sur l’ascétique et la mystique a pourtant été essentielle, et Perfection chrétienne et contemplation, le grand livre qu’il publie en 1923 et qui rassemble des articles déjà parus dans La Vie spirituelle, mérite sans contredit d’être tenu pour un classique de la théologie française du xx e siècle. L’ouvrage se place à un carrefour polémique crucial en même temps qu’il conserve d’importantes traces (...) du dialogue théorique entre le P. Garrigou-Lagrange et le philosophe Jacques Maritain. Au terme de quatre années de combat polémique acharné, depuis la parution du premier numéro de La Vie spirituelle jusqu’à la publication de Perfection chrétienne et contemplation, le P. Garrigou-Lagrange est parvenu à asseoir sur la scène théologique une école de spiritualité dominicaine aisément identifiable. (shrink)

L’article explore le tai chi, art martial d’origine chinoise aujourd’hui majoritairement suivi pour ses bienfaits sur la santé et ses implications spirituelles. Notre intérêt porte sur le fait que l’entraînement à des « formes », une série de mouvements exécutés en solitaire, souvent lentement, s’observe non seulement dans la plupart des écoles focalisées sur la santé, mais aussi dans une minorité portée sur l’aspect martial. Pour analyser le rôle des formes dans l’apprentissage des techniques de combat, l’article s’appuie sur (...) l’émersiologie, l’étude de l’activation involontaire du corps, permettant la focalisation sur les éléments propices à la transformation du schéma corporel. Cette analyse vise à concilier la dichotomie entre le tai chi comme art martial, de combat, et sa pratique à des fins de santé, apportant une meilleure compréhension de l’évolution historique du tai chi. (shrink)

Le but de cet article est de presenter la signification du désert dans la pensée spirituelle de Pierre Damien. Dans une première partie on a présenté une courte biografie de Pierre Damien qui a permis de mieux comprendre ses choix dans la vie spirituelle. Dans la deuxième partie on a montré sa conception de la vie spirituelle qu’etait inspirée de la vie de son maïtre spirituel - saint Romuald. Pierre Damien a distingué deux voies dans la vie monastique : (...) la vie communautaire et la vie solitaire, érémitique. D’après lui la vie communautaire est une sorte de préparatoire pour la vie solitaire. Dans une troisième partie on a présenté la valeur et l’importance de la vie érémitique et la différence entre la vie communautaire et la vie solitaire. Pierre Damien a souligné que le désert et la cellule est l’endroit idéal pour le moine qui veut atteindre la perfection dans la vie spirituelle. La vie au désert est la voie la plus sûre pour atteindre le salut car elle nous sépare du monde et elle donne des conditions plus favorables à la prière, à la contemplation et aux pratiques ascétiques en union avec Dieu. Le désert est l’endroit où on s’exerce dans les vertus par le jeûne, le silence, et la prière, mais aussi un endroit de combat avec nos vices et avec Satan. Le désert est un passage indispensable pour ceux qui veulent atteindre le sommet dans la vie mystique. (shrink)

In this essay I show that Structuralism, in order to combat the impression that it is “untenable and outmoded,” needs to be attached to a phenomenology of transcendental intersubjectivity. My argument for this conclusion is: 1) that Peter Caws is right in arguing that Structuralism needs a notion of the transcendental subject because its objects, qua intentional, presuppose such a subject; 2) the objects withwhich Structuralism is concemed are objects in the sense that Husserl speaks of objects ofthe spiritual (...) world; and, 3) the spiritual world, indeed the world in general, is constituted intersubjectively. Therefore, Structuralism needs a notion of transcendental intersubjectivity.Dans cet essai, je démontre que le structuralisme doit être rattaché à une phénoménologie de l’intersubjectivité transcendantale afin d’éviter l’impression qu’il donne d’être «intenable et démodé». J’appuie cette conclusion à l’aide des arguments suivants: 1) Peter Caws a raison d’arguer que le structuralisme a besoin d’une notion de sujet transcendantal parce que ses objets, en tant qu’intentionnels, présupposent un tel sujet; 2) les objets dont s’occupe le structuralisme sont des objets au sens oú Husserl parle d’objets du monde spirituel; et 3) le monde spirituel, enfait le monde en général, est constitué de façon intersubjective. Ainsi, le structuralisme requiert une notion d’intersubjectivité transcendantale. (shrink)

Tout ce qui est dans l'oeuvre de Jacques, nous l'avons d'abord vécu à l'état de difficulté vitale et d'expérience, - les questions de l'art et de la morale, de la philosophie, de la foi, de la prière, de la contemplation. Cela nous a d'abord été donné à vivre, à chacun selon sa nature et la grâce de Dieu », notait Raïssa en 1934. Cette correspondance confirme le propos, qui nous fait pénétrer dans « l'amour fou » de deux vies données (...) l'une à l'autre, et la trame quotidienne de leur fécondité de pensée et de « grandes amitiés ».Leur conversion en 1906 scelle la vocation d'un couple venu déjà un peu d'ailleurs : lui, 18 ans, romantique, révolutionnaire et dreyfusard en diable, en rupture avec les élites républicaines laïques dont il est issu ; elle, 17 ans, comme sortie d'une peinture de Chagall, juive et slave en quête à la Sorbonne d'une nouvelle patrie spirituelle. Les premiers regards portés sur eux discernent déjà leur promesse : « Je les trouve absolument dignes l'un de l'autre ; ce sont même de si beaux types d'humanité qu'il faut se féliciter de les voir se rechercher. On ne trouve pas si souvent de couple bien assorti ; celui-là me paraît devoir donner un exemple lumineux. »Ils s'écrivent abondamment dès que les aléas de la vie les séparent et ce premier tome les suit dans la découverte d'eux-mêmes. Dans la discontinuité des circonstances, leur chemin métaphysique et mystique progresse, tandis que se révèle, derrière chaque ouvrage, chaque combat, chaque accompagnement spirituel, le secret de leur rayonnement : au fil de ces 712 lettres, c'est d'abord une histoire d'amour, dans un respect tendre et sacré de la singularité de l'autre. (shrink)

C'est en réponse aux effets délétères du progrès que se conçoit la notion salutaire de "Tradition". Ce terme, issu du latin tradere qui signifie "transmettre", recouvre l'ensemble des valeurs et des réalités immuables à travers le temps. Loin d'engager la tension purement manichéenne entre le spirituel et le temporel, l'appel de la Tradition conduit, au contraire, à réintroduire dans la société et l'Histoire religion et mode de vie différencié. Combat perdu d'avance? Utopie vouée à la dérision ou quête (...) spirituelle portée par l'exigence et la hauteur de vues? Arnaud Guyot-Jeannin en révèle l'ambition particulière et la sensibilité hors norme, à travers douze portraits singuliers, pour la plupart marqués par une conversion éclatante au catholicisme et un désir de réenchanter le monde, d'en retrouver les racines sacrées, profondes et universelles. De Vladimir Soloviev à Tolkien en passant par René Guénon, Simone Weil, Chesterton ou Gustave Thibon, l'auteur nous offre un vrai plaisir de découverte et de méditation. (shrink)

L'aventure de Jacques et Raîssa Maritain constitue un parcours unique par son ampleur et son rayonnement. Centre de gravité de la vie spirituelle et littéraire pendant l'entre-deux-guerres, point de ralliement des générations perdues et refuge des poètes maudits, le couple tissa autour de lui le réseau d'influence le plus riche et foisonnant de l'histoire de ce siècle. Disciples de Bergson et de Léon Bloy, confidents de François Mauriac, de julien Green et de Jean Cocteau, amis de Péguy, de Mounier et (...) de Paul VI, et jetant entre les milieux littéraires, artistiques et catholiques d'invisibles passerelles, Jacques et Raïssa Maritain menèrent dans le même temps une expérience de vie spirituelle fascinante. Convertis à vingt ans, ils se firent tous deux messagers de Dieu sur les routes du monde, mendiants du Ciel au nom d'un nouvel humanisme, et ils s'engagèrent ensemble dans les combats essentiels de leur temps pour faire prévaloir en tous lieux la primauté du spirituel. On connaît l'œuvre philosophique considérable laissée par Jacques Maritain, qui garde une audience internationale. Mais cette première biographie, qui s'appuie entre autre sur une importante correspondance inédite, révèle la trame même d'une réflexion qui touche aux multiples domaine de la connaissance : une destinée d'errance et d'exil, de grandes amitiés et de combats souvent âpres contre l'injustice et les dérives du monde moderne, notamment celles de l'Eglise. C'est aussi la face invisible et secrète de la vie d'un couple qui nous est ici dévoilée. Unis par un amour fou et liés par un vœu de chasteté, les Maritainlivrèrent leur existence à Dieu sans partage, au prix pour Raïssa de "la plus dure mort à soi-même" et, pour tous les deux, d'une bouleversante solitude. (shrink)

Les films d’Ingmar Bergman (1918-2007) ont la réputation d’être noirs et décapants. Le cinéaste nous soumet à une déconstruction des relations humaines fondamentales et de nos aspirations spirituelles. Mais sonder le vide en nous n’est-il qu’accablant? Ou serait-ce le chemin le plus sûr vers un renouveau? Le cinéaste suédois, fils de pasteur, a lutté pour remplacer le discours chrétien de son enfance par un évangile exaltant l’amour et la vie. Son cinéma peut se comprendre comme un combat entre les (...) mauvaises nouvelles et les bonnes. Maris et femmes, mères et filles, pères et fils, prêtres et communiants, psychiatres et patients, tous entrent dans la ronde interminable où un peu de lumière perce les ténèbres. Et là où la stratégie des acteurs bergmaniens s’avère insuffisante, la musique prend le relais afin de communiquer par-delà notre finitude. (shrink)

Depuis la Renaissance, une série de textes témoignent de l’intérêt des artistes pour l’informe, d’un passage du Traité de la peinture de Léonard de Vinci à Degas, Danse, Dessin de Valéry. Léonard de Vinci, Alexander Cozens ou Paul Valéry proposent des « exercice[s] par l’informe», selon l’expression de Valéry. Il s’agit bien d’« exercice[s] », d’activités répétées pour aiguiser les facultés de l’esprit. Ces exercices s’adressent avant tout aux artistes et plus particulièrement aux dessinateurs et aux peintres ; ils constituent (...) une préparation à la création artistique. Ils n’ont généralement pas pour but d’appréhender l’informe ; c’est pourquoi Valéry emploie la tournure « exercice[s] par l’informe» : travailler l’informe est un moyen, une activité qui a le plus souvent pour fin une œuvre qui manifeste un rapport renouvelé aux formes. Comme les « exercices spirituels » dont Pierre Hadot a montré l’importance dans la philosophie antique, ces exercices reposent sur une pratique plutôt que sur une théorie ; comme eux, ils engagent l’esprit — l’entraînement d’une faculté particulière réclame en fait le concours de plusieurs. Cette pratique, qui n’est jamais définitivement acquise, doit par conséquent être répétée. En effet, chacun de ces exercices possède une fonction critique et la critique doit être reconduite tant que perdure l’habitude ou l’illusion qu’elle combat. La différence essentielle tient à la visée de l’exercice : les pratiques que nous étudierons ne tendent pas à réformer le mode de vie du sujet et ainsi à transformer le sujet lui-même, mais à produire une œuvre. Vinci, Cozens et Valéry proposent des exercices artistiques. Si l’exercice spirituel est « une pratique destinée à opérer un changement radical de l’être », selon l’expression d’Hadot, l’exercice artistique possède sans doute un but plus modeste : il vise à développer les facultés fondamentales pour la création artistique, telles que l’imagination, « les capacités d’invention », selon l’expression de Cozens, ou la sensibilité. Les exercices spirituels tendent à apprendre à vivre, tandis que les exercices artistiques ont pour but d’apprendre à créer. Parmi ceux-ci, les exercices par l’informe se distinguent par leur radicalité. D’abord, ils jouent souvent un rôle liminaire : ils exercent l’esprit et dans certains cas le corps en vue de la première étape de la création artistique, l’invention. Mais surtout, ils exercent des facultés fondamentales pour la création artistique, en particulier dans le domaine des arts visuels, pour lesquels écrivent non seulement Vinci et Cozens mais aussi Valéry : les exercices par l’informe ont pour enjeu non seulement d’apprendre à créer, mais aussi d’apprendre à voir. (shrink)

Félicité Robert de La Mennais serait-il le précurseur de Karl Marx? Voici la question originale que pose ici Aimé Richardt à propos d'une personnalité complexe, qui va consacrer sa vie à la défense des pauvres, des humbles, des ouvriers. Celui qui avait tout d'abord défendu avec ferveur l'autorité spirituelle absolue du pape dans son Essai sur l'indifférence en matière de religion, va, en quelques années, changer radicalement. Avec Montalembert et Lacordaire, il fonde le journal L'Avenir, lieu d'expression d'un christianisme libéral (...) en gestation. Par leurs articles et leurs prises de position tranchées, ils s'attirent les foudres de Rome et du pouvoir. Condamnés par le pape Grégoire XVI, les trois hommes se séparent. Les premiers se soumettent, mais Lamennais, dans une dérive inéluctable, se révolte et rompt avec l'Eglise catholique. Il publie alors un ouvrage qui fera date : Paroles d'un croyant. Ce livre connaît un succès immédiat, en appelant à la révolte contre l'injustice au nom de l'Evangile. Il contient en germe, plus de trente ans avant Le Capital, la plupart des idées qui y seront développées. Après des aventures politiques contrastées et décevantes - député de gauche à l'Assemblée nationale de 1848 -, Lamennais meurt dans la pauvreté, à Paris, hors de l'Eglise. Replongeant dans les écrits et la correspondance de Lamennais, Aimé Richardt le suit pas à pas dans ses combats et ses révoltes, jusqu'à la fosse commune du Père-Lachaise, où fut déposé son corps le 1er mars 1854. (shrink)

O objetivo do artigo é analisar a condução da política externa estadunidense com a China, entre 1890 e 1909, tomando como referencial a interpretação historiográfica dos autores revisionistas William Appleman Williams e Walter LaFeber. Propõe-se que o “anticolonialismo imperial” engendrado pelos Estados Unidos no processo de disputa pela abertura do mercado chinês está na origem dos conflitos com as tradicionais potências imperialistas. O trabalho explora, portanto, a tese historiográfica revisionista segundo a qual a política externa norte-americana radicada nos princípios da (...) “Open Door Policy” é fundamental para a compreensão de antagonismos que contribuíram para a Guerra Fria.The aim of the article is to analyze the conduct of US foreign policy with China between 1890 and 1909, taking as reference the historiographical interpretation of the revisionist authors William Appleman Williams and Walter LaFeber. It is proposed that the "imperial anticolonialism" engendered by the United States in the process of dispute over the opening of the Chinese market is at the origin of conflicts with the traditional imperialist powers. The paper thus explores the revisionist historiographical thesis that US foreign policy rooted in the principles of the Open Door Policy is fundamental to understanding the antagonisms that contributed to the Cold War. Resumen El objetivo del artículo es analizar la conducción de la política exterior estadounidense con China, entre 1890 y 1909, tomando como referencial la interpretación historiográfica de los autores revisionistas William Appleman Williams y Walter LaFeber. Se propone que el "anticolonialismo imperial" engendrado por Estados Unidos en el proceso de disputa por la apertura del mercado chino es el origen de los conflictos con las tradicionales potencias imperialistas. El trabajo explora, por lo tanto, la tesis historiográfica revisionista según la cual la política exterior norteamericana radicada en los principios de la "Open Door Policy" es fundamental para la comprensión de antagonismos que contribuyeron a la Guerra Fría. (shrink)

We are revolutionary offspring of indomitable spirit. We are born rebels. We came to this world to rebel against the bourgeoisie and carry the great proletarian revolutionary banner. Sons will justifiably succeed the power seized by their fathers' generation. This is called passing it on from generation to generation.

Bien des difficultés que nous éprouvons à comprendre les oeuvres philosophiques des Anciens proviennent souvent du fait que nous commmettons en les interprétant un double anachronisme: nous croyons que, comme beaucoup d'oeuvres modernes, elles sont destinées à communiquer des informations concernant un contenu conceptuel donné et que nous pouvons aussi en tirer directement des renseignements clairs sur la pensée et la psychologie de leur auteur. Mais en fait, elles sont très souvent des exercices spirituels que l'auteur pratique lui-même et fait (...) pratiquer à son lecteur. Elles sont destinées à former les âmes. Elles ont une valeur psychagogique. (shrink)

Viele Menschen suchen nach Authentizität und Wahrhaftigkeit spiritueller Erfahrungen. Dabei werden Konfessions- und Religionsgrenzen überschritten, um der persönlich-existenziellen Innenseite von Religion auf die Spur zu kommen. Dieses Werk nimmt in einem interdisziplinären Austausch zwischen Spiritual Care und Philosophie diesen „Spiritual Turn“ wahr. Der Fokus liegt darauf, spirituelles Erleben aus philosophischen Perspektiven zu beschreiben und nach der Alltagspräsenz und -relevanz von Spiritualität zu fragen. Jedes Nachdenken über Spiritualität thematisiert die Zusammenhänge von Selbsterkenntnis und Selbsttranszendenz. Es geht somit bei der Spiritualität auch (...) um Ethik, um die Anerkennung von Grenzen, um die Bereitschaft zur Grenzüberschreitung und um Spiritualität als Element der Leiberfahrung in Gesundheit und Krankheit. Sowohl von spiritueller als auch von philosophischer Seite öffnet sich ein therapeutischer Horizont – besonders dann, wenn die Sinnfrage in Lebenskrisen aufbricht. Daraus können Impulse für Spiritual Care in Wissenschaft, Praxis und in den jeweiligen Kontexten der Organisationen und Institutionen des Gesundheitswesens erwachsen. (shrink)

Combating and overcoming corruption in business and in political affairs is one of the most important issues facing business and professional ethics in the 21st century. That corruption exists is a fact. That corruption is widespread and spreading is a commonperception. Many believe that corruption is culturally induced. Some believe corruption to be so much a part of the fabric of some societies as to be unquestioned and unassailable. Or, is it simply a myth that corruption is a matter of (...) culture? (shrink)

This book explores the thesis that legal roles force people to engage in moral combat, an idea which is implicit in the assumption that citizens may be morally required to disobey unjust laws, while judges may be morally required to punish citizens for civil disobedience. Heidi Hurd advances the surprising argument that the law cannot require us to do what morality forbids. The 'role-relative' understanding of morality is shown to be incompatible with both consequentialist and deontological moral philosophies. In (...) the end, Hurd shows that our best moral theory is one which never makes one actor's moral success turn on another's moral failure. Moral Combat is a sophisticated, well-conceived and carefully argued book on a very important and controversial topic at the junction between legal and political philosophy. It will be of interest to moral, legal, and political philosophers, as well as teachers and students of professional ethics in law. (shrink)

La 4e de couverture indique : "Ce livre commence par définir ce qu'est un exercice spirituel. Quelle est cette notion qui est aussi une pratique dans l'antiquité? Il analyse en détail l'expression en s'interrogeant sur les théories et les mises en oeuvre qui peuvent s'y référer dans l'antiquité : de l'ascèse à la méditation, de la conversion à la maîtrise de soi ou encore le travail de l'âme. Enfin, cet ouvrage questionne également la continuité des exercices spirituels des Anciens, (...) leurs reprises à l'aube du christianisme, mais également par les philosophies de la Renaissance (Montaigne), des époques classique, moderne (Descartes) et par celles des Lumières (Shaftesbury, Kant, Rousseau).". (shrink)

International law grants to legitimate combatants the right to kill enemy soldiers both in wars of aggression and defensive wars. A main argument in support of this “combatant’s privilege” is Michael Walzer’s doctrine of the “moral equality of soldiers.” The doctrine argues that soldiers fighting in wars of aggression and defensive wars have the same moral status because they both typically believe that justice is on their side, and their moral choices are equally severely restricted by the overwhelming coercive powers (...) of the state, including propaganda, conscription, and harsh penalties for the refusal to fight. Recently, this doctrine has been convincingly refuted, at least with regard to aggressor soldiers who are part of professional volunteer armies in democratic societies. However, Walzer’s critics have not challenged combatant’s privilege, primarily for a variety of pragmatic reasons. This paper examines these reasons, finds them not decisive, and articulates a modest proposal for denying, under some conditions, combatant’s privilege to aggressor soldiers, making their very participation in a war of aggression a war crime. It is concluded that unrestricted combatant’s privilege is in tension with the aim of the United Nations “to save succeeding generationsfrom the scourge of war.”. (shrink)

This chapter examines the dividing line between combatants and civilians during contemporary asymmetric conflicts against nonstate actors, the preeminent type of military conflict in this age of global terrorism. Although the dividing line between combatant and civilian is well explored in both the legal and philosophical literatures, this chapter examines the subject explicitly through the lens of necessity. In particular it conentrates on the difficulty of sorting out civilians from combatants when an individual may cross the line at will, and (...) may be involved in exercises such as serving as a human shield. The chapter concludes that the fundamental element of status, which is the foundation for status-based targeting and status-based detention, is starting to break down in contemporary asymmetric conflicts. (shrink)

Over that last several decades the ethics of war has grown into a major subfield in philosophy at the same time as large literatures have developed on the relation between gender and war as well as feminist approaches to the ethics of war. This article aims to contribute to these literatures and to bring them into closer contact. It argues that canonical just war theorists such as Grotius, Pufendorf, Vattel, and Walzer rely on appeals to masculinity to help ground the (...) obligations of soldiers to participate in war upon command. This appeal helps them overcome their otherwise weak arguments for the political subordination of soldiers, or what I call the Internal Problem of the soldier. It also helps explain a problem that has vexed contemporary ethics of war scholars, namely, the supposed equal right to kill combatants in war, or what I call the External Problem of the soldier. If this is true, then just war theorists should be much more concerned with the gender and war literature and find common ground with feminists who have treated the problem of the political standing of soldiers as a philosophical priority. (shrink)

◆ Writing is per se already violence: the rupture there is in each fragment, the break, the splitting, the tearing of the shred—acute singularity, steely point. And yet this combat is, for patience, debate. The name wears away [s'use], the fragment fragments, erodes.There is much talk today but little speech, or rather, little speech that could be received and responded to absent the vows of the unavowable community of its speakers. There is combat but debate is foreclosed by (...) the absence of asignifying absence. To avow that a community is unavowable—when the name wears away—is not to say that it has been disavowed, subjected, though in many cases this is so, for often the name names sovereignly.... (shrink)

According to some, the combatant-noncombatant distinction has lost its relevance in today’s world. I examine two arguments to this effect. The first states that the distinction has become irrelevant when it categorizes children as combatants. I reply that the distinction has nothing to do with innocence or guilt, but with the degree to which a violent group poses a threat to others, even when it does so legitimately. The second argues that every civilian can be construed as a kind of (...) combatant, thus obliterating the distinction. My answer notes an error: states are representatives of citizens, not the other way around.My position in this paper is that individuals take on legitimate combatancy as a function of membership in an organization with legitimate combatancy. This paper attempts to construct a concept of the fighting organization that will allow us to determine the legitimate combatancy of such organizations. The three combatancy criteria I offer are military command structure, observance of the war convention, and representativeness. The first is a requirement for legitimate combatancy because it facilitates the prevention of ius in bello violations of the war convention and can enable the transition from war to diplomacy. My second criterion, the observance of the war convention, too, must be retained as a condition for legitimate combatancy: targeting noncombatants as a means of fighting the war certainly disqualifies organizations from potential POW status, and other ius in bello infractions might, as well. My third condition, representativeness, requires that fighters serve as moral proxies for a geographically contiguous, politically viable people in order to retain legitimate combatancy. If a fighting organization does not represent such a people, then it is a group of criminals rather than soldiers. (shrink)

Dans le christianisme d’aujourd’hui, les textes spirituels sont lus et appréciés pour la saveur de la vie chrétienne qu’ils révèlent, et l’élan à vivre la foi qu’ils communiquent. L’adjectif « spirituel » qualifie des textes qui traitent de la vie de foi dans la prière ou dans l’action. Il renvoie explicitement à l’Esprit qui conduisait Jésus de Nazareth selon les Écritures. Les textes spirituels nous feraient voir ainsi comment il est possible de mener une existence chrétienne. Dire cela ne (...) doit pas masquer la situation dans laquelle nous lisons ces textes aujourd’hui : ils se trouvent au carrefour d’intérêts et de démarches tantôt complémentaires, tantôt conflictuelles, situés sur une ligne qui semble départager la foi de l’absence de foi en Jésus Christ. Aussi, parler à l’intérieur du christianisme de la relation des textes spirituels à l’existence chrétienne suppose de s’inscrire en ce lieu de divergences herméneutiques. Ainsi nous a-t-il paru fécond, dans le contexte de ces lectures plurielles, de nous interroger sur la relation qui s’instaure entre les lecteurs et ces textes. Nous montrerons dans un premier temps quels problèmes surgissent de la constitution du corpus des textes spirituels pour préciser les types d’interprétations qui ont cours. Nous pourrons nous demander dans un second temps ce qui se donne à lire dans ces textes afin de dégager, dans une troisième partie, la manière dont ils peuvent être lus aujourd’hui au sein de la foi chrétienne. In Christianity today, spiritual texts are read and appreciated for the vivid intensity of Christian life that they reveal and the impetus to living faith that they communicate. The adjective “spiritual” describes texts that deal with the life of faith in prayer or action. It refers explicitly to the Spirit which led Jesus of Nazareth according to the Scriptures. Spiritual texts thus help us to see how it is possible to lead a Christian existence. However, saying this must not mask the context in which we read these texts today: they stand at a crossroads of interests and approaches that may be complementary or conflictual, on what appears to be the dividing line between the absence of faith and faith in Jesus Christ. Endeavouring to speak from inside Christianity of the relation between spiritual texts and Christian existence supposes that we situate ourselves inside this realm of hermeneutical divergences. It thus appeared fruitful, in the context of this plurality of readings, to explore the relationship that gradually takes shape between readers and these texts. We shall first outline the problems that arise from the way the corpus of spiritual texts is brought together in order to show the types of interpretation commonly to be found. Then, we can look into the content of these texts in order, in the third part, to bring out the ways in which they can be read today within the framework of Christian faith. (shrink)

In his discussion of Roman military institutions Polybius described how the desire for fame might inspire Roman soldiers to heroic feats of bravery, including single combat: τ δ μέγιστον, ο νέοι παρορμνται πρς τ πν πομένειν πρ τν κοινν πραγμάτων χάριν το τυχεν τς συνακολουθούσης τος γαθος τν νδρν εκλείας. πίστιν δ' χει τ λεγόμενον κ τούτων. πολλο μν γρ μονο-μάχησαν κουσίως ωμαίων πρ τς τν λων κρίσεως κτλ. Modern scholars, however, have taken little notice of this remark and (...) some have tried to belittle the importance of single combat at Rome. Thus G. Dumézil alleged that the Romans fought few single combats and that this was significant for their outlook upon war, while R. Bloch described the duels in the seventh book of Livy as ‘un mode de combat absolument étranger à la tradition romaine, mail auquel les Romains ont été contraints par les habitudes et par les défis des Celtes’. W. V. Harris is the only scholar to have understood the importance of monomachy in the Roman Republic, but even he has not assembled all the evidence necessary for an accurate assessment of the phenomenon. This essay is intended to provide a full treatment and thus to make some contribution in a limited but interesting area to our understanding of Roman attitudes to warfare. I have included a list and discussion of all instances of single combat from the Roman Republic which I have discovered and have argued that the custom continued from prehistoric times at least to 45 b.c. (shrink)

But if reason has no original influence, it is impossible it can withstand any principle which has such an efficacy, or ever keep the mind in suspense a moment. Thus, it appears, that the principle which opposes our passions cannot be the same with reason, and is only called so in an improper sense. We speak not strictly and philosophically, when we talk of the combat of passion and of reason.

Contra Michael Walzer and Jeff McMahan, neither classical just war theory nor the contemporary rules of war require or support any notion of combatant moral equality. Nations rightly accept prohibitions against punishing enemy combatants without recognizing any legal or moral right of aggressors to kill. The notion of combatant moral equality has real import only in our interpersonal -- and intrapersonal -- attitudes, since the notion effectively preempts any ground for conscientious objection. Walzer is criticized for over-emphasizing our collective responses (...) to war conduct and slighting our personal, extra-political responses. (shrink)

Just war theory has traditionally presupposed what Michael Walzer calls the moral equality of soldiers: that combatants on all sides have an equal right to kill, such that the soldier is not blameworthy for fighting for an unjust cause. The theory of moral equality has come under increasing attack by Jeff McMahan and others who argue that soldiers are responsible for killing for an unjust cause. I agree with McMahan that soldiers cannot be justified in serving injustice, such that there (...) is no full moral equality. Moreover, the common excuses of ignorance and duress cannot exculpate many soldiers. However, I argue that when one considers the force of legal authority and the bonds of patriotism, combined with ignorance and duress, most soldiers are excused. Because of the rarity of exceptions and the consequences of holding soldiers accountable, I conclude that we should presuppose the equal blamelessness of combatants. (shrink)

To date, 1.7 million US military service personnel have been deployed to Iraq and Afghanistan. Of those, one in five are suffering from diagnosable combat-stress related psychological injuries including Posttraumatic Stress Disorder (PTSD). All indications are that the mental health toll of the current conflicts on US troops and the medical systems that care for them will only increase. Against this backdrop, research suggesting that the common class of drugs known as beta-blockers might prevent the onset of PTSD is (...) drawing much interest. I urge caution against accepting too quickly the use of beta-blockers for dealing with the psychological injuries that combat experiences can wreak. Beta-blockers are thought to work by disrupting the formation of emotionally disturbing memories that typically occur in the wake of traumatic events and that in some people manifest as PTSD. Focusing on a single dimension of soldiers' experience in combat, namely, their perpetration of other-directed violence, I argue that some of the emotional memories blunted by beta-blockers play important roles in the recovery of moral aspects of soldiers' selves damaged by experiences of combat violence — specifically, in the achievement of a state of grace— and, therefore, that the use of beta-blockers may come with distinct moral costs. (shrink)

Le présent volume propose une cartographie de la recherche linguistique menée au Québec, avec beaucoup de dynamisme, entre 1960 et 2000. Les années 60 correspondent à une phase d'institutionnalisation de la discipline; l'an 2000 représente une rupture symbolique avec le XXe siècle et laisse un laps de temps raisonnable pour prendre un certain recul. Le livre présente ainsi une étude de cas sur l'histoire institutionnelle de la linguistique, qui fait écho à l'ouvrage éponyme Combats pour la linguistique, de Martinet à (...) Kristeva. Essai de dramaturgie épistémologique (2006) de J.-C. Chevalier et P. Encrevé. Les huit chapitres, qui forment l'ouvrage, font état des recherches réalisées pendant quatre décennies en sémantique, en lexicologie, en lexicographie, en phonologie, en grammaire et en sociolinguistique. Ils s'attardent aux filiations de la discipline avec le passé, à ses questionnements, ses acquis et ses legs ainsi qu'à ses limites, ses obstacles et ses déceptions. Ils se veulent un aide-mémoire pour les générations futures. Ce livre constitue de plus un apport aux études épistémologiques consacrées à l'évolution des méthodologies, des courants et des écoles linguistiques au XXe siècle. (shrink)

L’enjeu de cet ouvrage est de mettre au jour une continuité des exercices spirituels dans la philosophie contemporaine depuis Ralph Waldo Emerson et Henri David Thoreau jusqu’aux philosophes que sont, entre autres, Pierre Hadot, Hilary Putman, Stanley Cavell, William James, John Dewey, Ludwig Wittgenstein, Michel Foucault, Richard Rorty ou encore Richard Shusterman. A travers le pragmatisme, le méliorisme, le perfectionnisme ou l’esthétique de l’existence, ce parcours de près de deux siècles met en évidence l’idée que la philosophie comme pratique des (...) exercices spirituels demeure, que celle-ci perdure dans notre espace contemporain en s’appropriant parfois de nouveaux terrains comme l’art, le corps... (4e de couv.). (shrink)

This book explores the thesis that legal roles force people to engage in moral combat, an idea which is implicit in the assumption that citizens may be morally required to disobey unjust laws, while judges may be morally required to punish citizens for civil disobedience. Heidi Hurd advances the surprising argument that the law cannot require us to do what morality forbids. The 'role-relative' understanding of morality is shown to be incompatible with both consequentialist and deontological moral philosophies. In (...) the end, Hurd shows that our best moral theory is one which never makes one actor's moral success turn on another's moral failure. Moral Combat is a sophisticated, well-conceived and carefully argued book on a very important and controversial topic at the junction between legal and political philosophy. It will be of interest to moral, legal, and political philosophers, as well as teachers and students of professional ethics in law. (shrink)

Building on Seumas Miller’s concept of corruption leads me to conclude that the question of disposition is central to the concept of corruption, which prompts me to consider punishment theories with regard to deterring dispositions to corruption. However, problems with punishment as a stand-alone approach lead me to consider institutional reform recommendations. Although institutional reforms have the weakness of merely engaging corrupt disposition in a hide-and-seek game, I seek to reconcile institutional approaches and moral individualism by suggesting that the former (...) is intended to aid the latter, in the sense that resisting corruption is a question of cost, and the onus is to determine how to reduce this cost. In this regard, prevailing proposals are inept without an enabling environment: public deliberation (comprising publicity and deliberation) is a necessary (though not sufficient) condition for combating corruption, because it (1) compels reason to function at its best, (2) demands rational accountability, and therefore account-giving, (3) increases ‘common-good’ thinking, (4) facilitates the recruitment of responsible institutional role-occupants, and (5) is a self-correcting instrument. (shrink)

Moral injury, the experience of having acted incommensurably with one's most deeply held moral conceptions, is increasingly recognized by the mental health disciplines to be associated with postcombat traumatic stress. In this essay I argue that moral injury is an important and useful clinical construct but that the phenomenon of moral injury beckons beyond the structural constraints of contemporary psychology toward something like moral theology. This something, embodied in specific communal practices, can rescue moral injury from the medical model and (...) the means—end logic of techne and can allow for truthful, contextualized narration of and healing from morally fragmenting combat experiences. (shrink)

This article formulates a new approach to combating corruption in Uganda. In pursuit of this research, the author highlights the chronicity of corruption in Uganda, which is uniformly political and bureaucratic. Bureaucratic corruption takes place in service delivery and rule enforcement. It has two sides: demand-induced and supply-induced. Political corruption occurs at high levels of politics. There are 'political untouchables' and businessmen who are above the law and above institutional control mechanisms. The established institutions of checks and balances in Uganda (...) have assiduously continued to have a limited bearing on corruption. Neither coherent anti-corruption norms nor severe formal sanctions are able to dishearten certain politicians and civil servants in Uganda from the deviant behaviour of structural corruption. Corruption is a spiritual departure from the law and standard of God. It is an action conceived in the human mind and carried out by the corrupt. Therefore, corruption deterrence not only lies in sound public financial management systems but depends to a large extent on having people with positive human character in all aspects of national life. This article thus provides the framework of corruption and discusses the manifestation of political and bureaucratic corruption in Uganda. It also exegetes the biblical stance regarding corruption. Finally, it proposes a panacea for combating political and bureaucratic corruption. (shrink)

ZusammenfassungIn diesem Artikel vertrete ich die These, dass die christliche spirituelle Theologie das Potenzial hat, die Theologie eines mündigen Christentums zu sein. Um meine These zu belegen, stelle ich das theologische Denken des libanesisch-orthodoxen Bischofs George Khodr vor, der neben den theologischen Beiträgen der frühen griechischen Kirchenväter und auch Gedanken vieler westlicher und östlicher Denker und Theologen, deren Beiträge im Laufe der Geschichte für Spiritualität stehen, in sein Denken integriert hat. Die christliche spirituelle Theologie ist also eine Theologie, die auf (...) einer Einsicht und Erkenntnis beruht, die das Ergebnis eines originellen, kreativen Denkens ist, dessen Grund im Menschen selbst liegt. Die spirituelle Theologie ist auch existentiell und kann als anthropologische Theologie wahrgenommen werden, da sie das ganze Engagement der Person erfordert und die menschliche Suche nach dem Göttlichen zum Ausgangspunkt hat. Und schließlich hat die spirituelle Theologie das Kreuz in ihrem Zentrum, was bedeutet, dass ihr Endziel auch der Geist ist, in dem und durch den die Einheit des Menschlichen und des Göttlichen möglich wird. (shrink)

Since 1970 the United Kingdom, like the United States, has developed a “winner-take-all” political economy characterized by widening inequality and spectacular income growth at the top of the distribution. However, Britain’s centralized executive branch and relatively insulated policymaking process are less amenable to the kind of “organized combat” that Hacker and Pierson describe for the United States. Britain’s winner-take-all politics is better explained by the rise of political ideas favoring unfettered markets that, over time, produce a self-perpetuating structural advantage (...) for the richest. That advantage is, in turn, justified and sustained by reference to the same ideas. Inequality growth in the United Kingdom has been primarily driven by the financialization of the economy that began under the Thatcher government and continued under New Labour. The survival of pro-finance policies through the financial crisis provides further evidence that lobbying by a weakened City of London was less decisive in shaping policy than the financial sector’s continuing structural advantage and the tenacity of its supporting political consensus. (shrink)

Jean-Marc Barreau Cet article considère l’accompagnement spirituel à l’égard de ce que la littérature consacrée appelle le pré-deuil. Un accompagnement qui regarde le proche-aidant vivant ce pré-deuil. Pour conduire cette analyse, l’article regarde la manière dont les concepts de sollicitude (Ricoeur) et de visage (Lévinas) viennent répondre à la souffrance que le proche-aidant vit en de telles circonstances. Mettant en avant un type d’accompagnement spirituel dont le soubassement anthropologique est spécifiquement philosophique, il offre à ce type d’accompagnement une (...) dimension profondément humaine et de surplus avec une portée universelle. Un accompagnement qui ose offrir aux milieux des soins une praxie dont la sollicitude et la spiritualité assurent la pertinence. (shrink)

L’auteur, qui se propose de publier, pour le bicentenaire de la naissance d’Édouard Reuss , sa correspondance avec Michel Nicolas , présente l’état de ces lettres inédites et les circonstances de leur rédaction. Il montre qu’elles éclairent l’élaboration de la production littéraire des deux protagonistes et l’évolution de la théologie protestante au XIX e siècle en France. Pour illustrer le combat commun des deux correspondants pour le progrès des sciences théologiques en France, il présente enfin les passages qui concernent (...) le projet de création d’une revue scientifique. Il suggère au passage l’influence insoupçonnée de M. Nicolas sur la théologie protestante française, en particulier sur l’évolution des sciences bibliques. The author, who proposes to publish, for the bicentennial of Edouard Reuss’ birth , his correspondence with Michel Nicolas , presents the state of these yet unpublished letters and the circumstances in which they were written. He shows that they enlighten the literary production of both protagonists and the evolution of French Protestant theology in the 19th century. To illustrate their common struggle for the advance of theological sciences in France, he presents at last passages which concern the project to create a scientific periodical. He also suggests the unsuspected influence of M. Nicolas on French Protestant theology, in particular on the evolution of biblical sciences. (shrink)

The principle of non-combatant immunity (PNI) holds that it is impermissible to intentionally target non-combatants in war, even if they belong to the ‘unjust side’ of a war. This principle is traditionally defended by the claim that non-combatants are materially innocent: that, unlike combatants, non-combatants do not threaten. But this view is prima facie implausible. Non-combatants often contribute to their country’s war effort. More recent defences of the PNI therefore seek to show that a non-combatant is not liable to be (...) killed even if she contributes to her country’s war effort. This... (shrink)